Insee Analyses Hauts-de-FranceDes territoires différemment touchés par la pauvreté dans le Nord et le Pas-de-Calais

Betty BECUWE, Insee

Dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, 770 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté. La pauvreté touche ainsi 19,3 % de la population, soit cinq points de plus qu’en France métropolitaine. Les familles monoparentales, les jeunes et les ménages de cinq personnes et plus sont les ménages les plus touchés par la pauvreté. La pauvreté est très prégnante dans six territoires où elle touche plus d’un habitant sur quatre : communautés d’agglomération de Lens – Liévin, du Calaisis et de Maubeuge – Val de Sambre, communautés de communes de la Région de Frévent, de l’Auxilois et du Sud Avesnois. En revanche, certains espaces périurbains apparaissent plus préservés. Une pauvreté élevée va souvent de pair avec une pauvreté importante pour tous les types de ménages. Toutefois, la pauvreté des personnes âgées est souvent déconnectée des autres formes de pauvreté et est surtout concentrée dans les espaces ruraux.

Insee Analyses Hauts-de-France
No 25
Paru le :Paru le19/09/2016
Betty BECUWE, Insee
Insee Analyses Hauts-de-France No 25- Septembre 2016

Une personne sur cinq sous le seuil de pauvreté

Dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais, près d’une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté (), soit 770 000 personnes (19,3 % de la population). C’est cinq points de plus qu’au niveau national. Comme en France métropolitaine, les familles monoparentales, les jeunes et les ménages de 5 personnes ou plus sont les ménages les plus touchés par la pauvreté (encadré 1). Le constat est encore plus frappant dans le Nord et le Pas-de-Calais : le taux de pauvreté de ces ménages dépasse de plus de huit points celui de France métropolitaine.

Au sein des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) du Nord et du Pas-de-Calais, le taux de pauvreté varie très fortement (figure 1) : de 4 % dans la communauté de communes des Weppes à 29 % dans celle du Sud Avesnois. Les territoires urbains du littoral et du bassin minier affichent des taux de pauvreté très élevés. De la même façon, certains territoires plus ruraux sont fortement touchés, comme l’arrière-pays boulonnais ou la Sambre-Avesnois.

Figure_1La pauvreté touche entre 4 % et 29 % de la population selon les territoires

  • Source : Insee, Filosofi 2012.

Plus particulièrement, la pauvreté est très prégnante dans six territoires où elle touche plus d’un habitant sur quatre : communautés d’agglomération de Lens – Liévin, du Calaisis et de Maubeuge – Val de Sambre, communautés de communes de la Région de Frévent, de l’Auxilois et du Sud Avesnois. En revanche, certains espaces périurbains apparaissent plus épargnés. Plus particulièrement, douze territoires affichent des taux de pauvreté particulièrement bas, inférieurs même à la moyenne nationale. Ils se trouvent notamment autour de la métropole lilloise, ou encore dans les communautés de communes de l’Atrébatie, de la Porte des Vallées et d’Osartis-Marquion situés en périphérie de la communauté urbaine d’Arras.

La pauvreté des personnes âgées souvent déconnectée des autres formes de pauvreté

Une pauvreté élevée va souvent de pair avec une pauvreté importante pour tous les types de ménages. Par exemple, quel que soit le territoire, le taux de pauvreté des familles monoparentales est supérieur de 10 à 20 points à celui de l’ensemble de la population. De la même façon, les familles nombreuses sont particulièrement touchées sur tous les territoires. En revanche, la localisation de la pauvreté des ménages dont le référent est âgé de 75 ans ou plus diffère de celle des autres types de ménages (figure 2). Par exemple, dans les territoires de l’arrière-pays de Calais et de Boulogne, ou dans les communautés de communes des Deux Sources et de la Morinie, le taux de pauvreté des personnes âgées est supérieur à celui observé en moyenne dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Il est en revanche moins élevé pour l’ensemble de la population.

Figure_2Une pauvreté des personnes âgées plus fréquente dans les espaces ruraux

  • Source : Insee, Filosofi 2012.

Les territoires les plus touchés par la pauvreté des personnes âgées sont des territoires plutôt ruraux (figure 3). Il s’agit en particulier de territoires qui concentrent une grande part d’anciens agriculteurs : les pensions agricoles sont, jusque dans la période récente, en moyenne moins élevées que dans le régime général. Les territoires ruraux concentrent aussi davantage de bénéficiaires de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ancien minimum vieillesse), dont le montant est inférieur au seuil de pauvreté (777 euros en 2012 pour une personne seule et 1 207 euros pour un couple). Dans les communautés de communes du Canton de Fruges, de l’Atrébatie, des Deux Sources, de la Porte des Vallées, du Canton de Fauquembergues, du Pernois, ainsi que du Canton d’Hucqueliers et environs, le taux de pauvreté des personnes âgées est plus élevé qu’en moyenne dans le Nord et le Pas-de-Calais et plus de 35 % des personnes âgées de 75 ans et plus sont d’anciens agriculteurs (contre 6 % dans les deux départements en moyenne).

Figure_3Une pauvreté des personnes âgées particulièrement élevée dans cinq EPCI

  • Note de lecture : chaque bulle correspond à un EPCI. Elle est proportionnelle au nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans le territoire.
  • Source : Insee, Filosofi 2012.

Les territoires du Nord et du Pas-de-Calais peuvent être regroupés en six classes (figure 4), selon les formes de pauvreté qui les caractérisent.

Figure_4Six groupes de territoires pour décrire les formes de pauvreté

  • Source : Insee, Filosofi 2012.

Une pauvreté moins forte autour de Lille et dans certains territoires périurbains

Le premier profil de territoires regroupe huit territoires caractérisés par de moindres difficultés sociales (classe A, figure 4). On y retrouve les communautés de communes de Flandre intérieure, de Flandre-Lys, des Weppes, de la Haute Deûle, de Pévèle-Carembault, du Sud Ouest du Calaisis, du Montreuillois et d’Osartis-Marquion. En 2012, près de 325 000 habitants y résident (soit 8 % de la population). Le taux de pauvreté dans ces territoires est nettement inférieur à la moyenne nationale et varie de 4 % dans les Weppes à 13 % dans le Sud Ouest du Calaisis. Moins de 11 % des actifs sont au chômage, contre 15 % en moyenne dans le Nord et le Pas-de-Calais. Néanmoins, la pauvreté de certains types de ménages peut être importante. Hormis le territoire des Weppes, plus d’une famille monoparentale sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.

Huit territoires, parmi les plus peuplés de la région, appartiennent à la classe B : plus de 1 500 000 habitants y résident (soit 39 % de la population). Dans ces territoires, le taux de pauvreté varie de 16 % à 18 % et est légèrement inférieur à celui observé en moyenne dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais. La pauvreté des jeunes et des familles avec enfants est importante. En revanche, la pauvreté des ménages dont le référent fiscal est âgé de 75 ans ou plus est moins marquée. En particulier, le taux de pauvreté pour cette tranche d’âge est même inférieur à 10 % dans la Métropole européenne de Lille, dans les communautés urbaines d’Arras et de Dunkerque et dans les communautés de communes de Cambrai, de la Vacquerie et Opale Sud. Toutefois, la métropole de Lille se distingue des autres territoires de ce groupe, affichant un taux de pauvreté chez les 60-74 ans un peu plus important (13,4 % contre 12,3 % dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais).

Une pauvreté accrue centrée sur les jeunes et les familles avec enfants dans le bassin minier et l’Avesnois

Onze territoires appartiennent à la classe C, regroupant près de 1 200 000 habitants, soit 29 % de la population. Ils se situent notamment dans l’ancien bassin minier, l’Audomarois, le Boulonnais. Ils se caractérisent par une pauvreté plus importante que la moyenne, touchant entre 19 % et 24 % de la population. Les jeunes et les familles avec enfants sont les plus touchés par la pauvreté dans ces EPCI. Les difficultés, notamment sur le marché du travail, y sont en effet multiples. Ainsi, plus de 30 % des jeunes de 18 à 25 ans ne sont ni en emploi, ni en formation (contre 28 % en moyenne dans le Nord et le Pas-de-Calais).

La classe D rassemble six territoires où résident 550 000 habitants (soit 14 % de la population) : les communautés d’agglomération du Calaisis, de Lens – Liévin, de Maubeuge – Val de Sambre, les communautés de communes du Sud Avesnois, du Caudrésis et du Catésis, de la Région de Frévent. Leur taux de pauvreté figure parmi les plus importants des territoires du Nord et du Pas-de-Calais et oscille entre 23 % et 30 %. Les jeunes et les familles avec enfants sont les plus touchés par la pauvreté : plus de 44 % des familles monoparentales sont en situation de pauvreté dans ces territoires, et plus de 37 % des ménages dont le référent fiscal est âgé de moins de 30 ans (contre 30 % en moyenne dans le Nord et le Pas-de-Calais). Le taux de pauvreté des ménages dont le référent fiscal est âgé de 75 ans ou plus est analogue à la moyenne du Nord et du Pas-de-Calais. La communauté de communes de la Région de Frévent se distingue toutefois avec un taux de pauvreté des ménages âgés de près de 15 % (contre 11,4 % en moyenne dans le Nord et le Pas-de-Calais).

La pauvreté des plus âgés marquée dans les espaces ruraux

La classe E rassemble seize territoires. Près de 365 000 habitants y résident, soit 9 % de la population. Le taux de pauvreté varie de 8 à 18 %. La pauvreté des familles avec enfants reste globalement contenue dans ces territoires, c’est-à-dire inférieure à la moyenne du Nord et du Pas-de-Calais et même parfois à la moyenne nationale. En revanche, la pauvreté des ménages dont le référent fiscal est âgé de 75 ans ou plus est plus marquée. Le taux de pauvreté pour cette classe d’âge varie de 12 % dans la communauté de communes de l’Artois-Lys à 19 % dans celle du Pernois.

Quatre territoires appartiennent à la classe F, regroupant 31 000 habitants (soit moins de 1 % de la population) : les communautés de communes de l’Auxilois, du Canton de Fauquembergues, du Canton de Fruges et du Canton d’Hucqueliers et environs. Le taux de pauvreté de leurs habitants est relativement élevé, compris entre 18 % et 25 %. Ces quatre territoires se distinguent nettement des autres par la forte pauvreté des ménages dont le référent fiscal est âgé de 75 ans ou plus. En effet, plus de 20 % de ces ménages y sont en situation de pauvreté, soit 9 points de plus que la moyenne des départements du Nord et du Pas-de-Calais. Les personnes de 75 ans et plus sont toutefois relativement moins isolées sur ces territoires, vivant moins souvent seules qu’en moyenne.

Une pauvreté plus fréquente pour tous les types de ménages dans le Nord et le Pas-de-Calais

Davantage encore qu’en France métropolitaine, les familles monoparentales, les jeunes et les ménages de 5 personnes ou plus sont les ménages les plus touchés par la pauvreté dans le Nord et le Pas-de-Calais (figure 5).

Figure 5Une pauvreté plus fréquente pour tous les types de ménage

Une pauvreté plus fréquente pour tous les types de ménage
Nombre de personnes pauvres Taux de pauvreté pour le Nord et le Pas-de-Calais Taux de pauvreté pour la France métropolitaine
1 personne 93 939 19,6 16,4
2 personnes 118 133 11,8 9,3
3 personnes 129 173 16,7 12,7
4 personnes 150 496 16,8 11,7
5 personnes et plus 275 473 33,6 25,4
Moins de 30 ans 99 496 30,0 21,9
De 30 à 39 ans 183 884 21,5 15,8
De 40 à 49ans 228 956 22,6 16,3
De 50 à 59 ans 133 951 17,5 13,4
De 60 à 74 ans 81 228 12,3 10,1
75 ans et plus 39 255 11,4 10,2
Famille monoparentale 185 843 39,7 29,9
Couple sans enfant 56 840 7,5 6,2
Couple avec enfant(s) 369 306 18,6 12,7
Autre ménage 61 301 22,6 20,9
Femme seule 55 293 19,1 15,8
Homme seul 38 647 20,3 17,2
  • Source: Insee, Filosofi 2012.

Figure 5Une pauvreté plus fréquente pour tous les types de ménageTaux de pauvreté dans le Nord, le Pas-de-Calais et en France métropolitaine selon les caractéristiques des ménages

  • Source: Insee, Filosofi 2012.

Dans ces deux départements, 40 % des familles monoparentales, soit 185 000 personnes, vivent sous le seuil de pauvreté, contre 30 % en France métropolitaine. Cette plus grande fragilité des familles monoparentales est en lien avec leurs plus grandes difficultés sur le marché du travail. En Nord-Pas-de-Calais, seulement 50 % des parents d’une famille monoparentale occupent un emploi (62 % en France métropolitaine) contre presque 72 % des parents en couple (78 % en France métropolitaine). Plus présentes qu’au niveau national, les familles nombreuses font également plus souvent face aux situations de pauvreté : 33 % des ménages de cinq personnes et plus, soit 276 000 personnes, vivent sous le seuil de pauvreté (25 % au niveau national). Enfin, le taux de pauvreté des ménages dont le référent fiscal est âgé de moins de 30 ans est de 30 %, contre 22 % en France métropolitaine. Cela concerne 100 000 personnes.

Les personnes vivant en couple sans enfants ou au sein d’un ménage dont le référent fiscal est âgé de 60 ans et plus sont les ménages les moins confrontés à la pauvreté, en France comme dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Cependant ces deux phénomènes se rejoignent : la moitié des adultes vivant en couple sans enfants est retraitée. La généralisation et l’amélioration des régimes de retraites permettent en effet à tous ceux qui ont exercé une activité professionnelle de recevoir des revenus. Néanmoins, au sein même de la population âgée, la situation est contrastée : la population âgée de 60 à 74 ans apparaît davantage vulnérable. En effet, le taux de pauvreté des ménages dont le référent fiscal est âgé de 60 ans à 74 ans est de 12,3 %, soit deux points de plus qu’au niveau national. Il est de 11,4 % lorsque le référent fiscal est âgé de 75 ans ou plus (+ 1 point). Cet écart peut traduire l’arrivée à la retraite de personnes ayant connu de plus grandes difficultés sur le marché de l’emploi.

La pauvreté est moins intense dans le Nord et le Pas-de-Calais qu’au niveau national pour l’ensemble de la population. En effet, le niveau de vie médian des personnes vivant sous le seuil de pauvreté est plus élevé dans les deux départements qu’au niveau national : il est de 9 550 euros par an contre 9 380 euros. L’intensité de la pauvreté est très variable selon l’âge. Par exemple, la pauvreté plus présente chez les ménages les plus jeunes va de pair avec une pauvreté plus intense. Ainsi, les ménages dont le référent fiscal est âgé de moins de 30 ans et vivant sous le seuil de pauvreté ont un niveau de vie de 9 205 euros alors que le niveau de vie médian des plus de 75 ans vivant sous le seuil de pauvreté est de 10 324 euros.

Suivi partenarial

Cette étude a été réalisée en partenariat avec le Conseil départemental du Nord, le Conseil départemental du Pas-de-Calais et la DRJSCS. Paule Laidebeur, Marion Lefebvre (Conseil départemental du Nord), Emmanuel Grardel (Conseil départemental du Pas-de-Calais), Rosine Faure, Julien Kounowski, Nicolas Saenen, Adrien Sansone (DRJSCS).

Sources

Le fichier localisé social et fiscal (Filosofi) est issu du rapprochement des données fiscales exhaustives en provenance de la direction générale des finances publiques (déclaration de revenus des personnes physiques, taxe d’habitation et fichier d’imposition des personnes physiques) et des données sur les prestations sociales émanant des principaux organismes gestionnaires de ces prestations (Cnaf, Cnav, CCMSA). Le champ couvert est celui de l’ensemble des ménages fiscaux ordinaires : il exclut les personnes sans domicile ou vivant en institution (prison, foyer, maison de retraite…).

Définitions

Pauvreté monétaire : une personne (ou un ménage) est considérée comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Selon des conventions européennes, ce seuil est fixé à 60 % du niveau de vie médian. En France métropolitaine, il est estimé à partir de Filosofi à 11 871 euros annuels en 2012, soit près de 990 euros par mois. L’intensité de la pauvreté est l’écart relatif entre le niveau de vie médian des personnes pauvres et le seuil de pauvreté.

Revenu disponible : le revenu disponible d'un ménage comprend les revenus d'activité (nets des cotisations sociales), les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d'autres ménages et les (y compris les pensions de retraite et les indemnités de chômage), nets des impôts directs.

Prestations sociales (ou Transferts sociaux) :

Les prestations sociales (ou transferts sociaux) sont des transferts versés (en espèces ou en nature) à des individus ou à des familles afin de réduire la charge financière que représente la protection contre divers risques.

Elles sont associées à six grandes catégories de risques :

  • La vieillesse et la survie (pensions de retraite, pensions de réversion, prise en charge de la dépendance).
  • La santé (prise en charge totale ou partielle de frais liés à la maladie, à l'invalidité, aux accidents du travail et aux maladies professionnelles).
  • La maternité-famille (prestations familiales : prestations liées à la maternité, allocations familiales, aides pour la garde d'enfants).
  • La perte d'emploi (indemnisation du chômage) et les difficultés d'insertion ou de réinsertion professionnelle.
  • Les difficultés de logement (aides au logement).
  • La pauvreté et l'exclusion sociale (minima sociaux : revenu minimum d'insertion- RSA, minimum vieillesse, etc.).

Niveau de vie : revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d’un même ménage. Le nombre d’unités de consommation est calculé selon l’échelle d’équivalence dite de l’OCDE modifiée : le premier adulte compte pour 1, les autres personnes de plus de 14 ans pour 0,5 et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3.

Pour en savoir plus

Becuwe B. et Lecomte M., « Des trajectoires sociales différenciées entre les territoires du Nord-Pas-de-Calais », Insee Analyses Nord-Pas-de-Calais, n° 15, juin 2015.

Lecomte M. et Werquin B., « Une pauvreté plus marquée au cœur des pôles urbains », Insee Analyses Nord-Pas-de-Calais, n° 16, juin 2015.