Insee Conjoncture NormandieBilan Economique 2015 - Normandie

En 2015, la Normandie perd 1 100 emplois salariés dans le secteur marchand non agricole. Avec cette légère contraction de 0,2 %, l'emploi normand ne bénéficie donc pas de la reprise au niveau national (+ 0,5 %). Le recul des effectifs est toutefois atténué par rapport aux années précédentes (- 0,8 % en 2014 et - 0,9 % en 2013) grâce au rebond dans le secteur tertiaire. L'emploi intérimaire continue d'augmenter (+ 4,3 %) mais à un rythme moindre qu'au niveau national (+ 9,4 %).

Insee Conjoncture Normandie
Paru le :Paru le31/05/2016
Auteur: Christelle Bérard, Direccte
Insee Conjoncture Normandie- Mai 2016

Chômage - Une situation du marché du travail contrastée en 2015

Auteur: Christelle Bérard, Direccte

En 2015, le nombre de demandeurs d’emploi a continué de progresser, comme au niveau national, mais à un rythme légèrement moins soutenu qu’en 2013 et 2014. Néanmoins, le taux de chômage normand au sens du BIT recule de 0,2 point sur un an, et s’élève à 10,2 % (10,0 % au niveau national). Les seniors et les demandeurs d’emploi de longue durée sont les plus affectés par la dégradation du marché du travail. Seul le nombre de jeunes inscrits est en recul sur l’année, grâce à la mobilisation des dispositifs de politique d’emploi, en particulier les emplois d’avenir.

Insee Conjoncture Normandie

No 3

Paru le :31/05/2016

Fin 2015, 290 900 demandeurs d’emploi immédiatement disponibles étaient inscrits à Pôle emploi en Normandie (catégories A, B, C), dont 181 600 n’avaient exercé aucune activité au cours du mois de décembre 2015 (catégorie A). La demande d’emploi de catégories A, B, C a continué de progresser dans la région (+ 4,8 %), tendance égale à celle de l’année 2014 (+ 4,9 %). Le nombre de personnes inscrites, dans la seule catégorie A, a progressé de 2,8 %, après une hausse de 3,2 % en 2014.

Au total, depuis le début de la crise de 2008, 120 500 personnes supplémentaires sont inscrites en Normandie sur les listes de Pôle emploi en catégories A, B, C, parmi lesquelles 61 % n’ont exercé aucune activité.

Le nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B, C augmente dans les cinq départements normands de façon comparable. Trois départements enregistrent une hausse supérieure à la moyenne régionale : la Manche (+ 5,0 %), l’Orne (+ 5,8 %) et la Seine-Maritime (+ 4,9 %). Le Calvados et l’Eure connaissent une hausse un peu moins importante, respectivement de 4,6 % et  4,2 %. Parmi ces demandeurs d’emploi, ceux inscrits en catégorie A augmentent également dans les cinq départements.

Baisse du nombre de jeunes demandeurs d’emploi

En Normandie, la demande d’emploi des jeunes de moins de 25 ans est stable sur 2015 pour les catégories A, B et C (+ 0,1 % contre - 0,5 % en France métropolitaine) et diminue de 3,4 % pour la catégorie A (- 4,2 % au niveau national) (Figure 1). C’est le seul public qui connaisse une baisse sur l’année 2015. Le développement de mesures pour l’emploi des jeunes (emplois d’avenir, apprentissage, etc.), fortement encouragé par les pouvoirs publics, permet de contenir le chômage des jeunes.

Le nombre de seniors de 50 ans ou plus inscrits à Pôle emploi est en revanche en forte hausse en 2015 (+ 8,5 % en Normandie en catégorie A, B, C et + 8,1 % en catégorie A). En 2015, 2,5 fois plus de seniors sont inscrits à Pôle emploi qu’en 2007. Les seniors représentent désormais quasiment le quart des inscrits en catégorie A, aussi bien en Normandie qu’en France métropolitaine.

Figure 1Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2015 (en milliers) Évolution 2015/2014 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 144,3 97,9 +4,2 +2,3
Femmes 146,6 83,7 +5,4 +3,4
Moins de 25 ans 52,3 32,6 +0,1 -3,4
25 à 49 ans 173,7 105,3 +5,0 +2,8
50 ans ou plus 64,9 43,7 +8,5 +8,1
Inscrits depuis un an ou plus 136,7 nd +8,3 nd
Normandie 290,9 181,6 +4,8 +2,8
France métropolitaine 5 551,7 3 638,5 +4,9 +2,4
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2014 et le 31/12/2015
  • Note : données brutes.
  • Source : Pôle emploi ; DARES.

Près de la moitié des demandeurs d’emploi sont inscrits depuis plus d’un an

Comme les deux années précédentes, le chômage de courte durée (moins d’un an) croît faiblement en 2015 (+ 1,9 %). A contrario, le chômage de longue durée (plus d'un an) progresse fortement sur l’année 2015 (+ 8,3 %) et la hausse est deux fois plus forte (+ 15,8 %) pour les inscrits depuis plus de trois ans. Fin décembre 2015, les demandeurs d'emploi inscrits depuis plus d'un an représentent la moitié (47,0 %) de l’effectif des catégories A, B, C dans la région. Un quart (26,6 %) des demandeurs d’emploi est inscrit à Pôle emploi depuis plus de deux ans et 16,4 % depuis plus de trois ans. Ces parts ne cessent de progresser depuis sept ans.

Les emplois aidés favorisent l’accès ou le retour à l’emploi des publics confrontés à des difficultés d’insertion sociale et professionnelle. En 2015, plus de 23 000 personnes bénéficient d’un contrat aidé dans la région, en contrat unique d’insertion ou en emploi d’avenir. Ces deux dispositifs jouent un rôle essentiel dans la lutte contre l’exclusion et ciblent en particulier le public jeune, senior, les demandeurs d’emploi de longue durée, les travailleurs handicapés et les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active. Par ailleurs, plus de 14 000 jeunes sont entrés en contrat d’apprentissage en 2015 (Figure 2).

Figure 2Nombre d'entrées dans les principales mesures d'accompagnement et d'aide à l'emploi

Nombre d'entrées dans les principales mesures d'accompagnement et d'aide à l'emploi
2014 2015 (p) Évolution 2015/2014 (en %)
Contrats en alternance
Contrats de professionnalisation /// /// ///
Contrats d'apprentissage du secteur privé 14 926 14 389 -3,6
Emplois aidés du secteur marchand
Contrat unique d'insertion - Contrat initiative emploi (CUI-CIE) 3 083 4 904 +59,1
Emplois d'avenir 1 505 1 082 -28,1
Emplois aidés du secteur non marchand
Contrat unique d'insertion - Contrat d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) (1) 17 253 14 912 -13,6
Emplois d'avenir 3 070 2 912 -5,1
Mesures d'accompagnement des jeunes
Contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS) 9 797 7 631 ///
  • p : données provisoires.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • (1) : les contrats aidés CUI-CAE de 2013 ont une durée de 6 à 24 mois et ceux de 2014, une durée de 12 à 24 mois.
  • Note : extraction en avril 2016.
  • Source : DARES.

Un taux de chômage en retrait en 2015

Le taux de chômage normand au sens du BIT recule de 0,2 point sur un an, et s’élève à 10,2 % (10,0 % au niveau national) (Figure 3). En effet, la hausse de la population active est plus importante que l'augmentation du nombre de chômeurs. Les évolutions par département varient entre une baisse de 0,3 point dans la Manche à une légère hausse de 0,1 point dans l’Orne. Les départements les plus touchés par le chômage sont la Seine-Maritime (11,3 %) et l’Eure (10,5 %) puis le Calvados (9,8 %), l’Orne (9,6 %) et enfin la Manche (8,2 %) (Figure 4).

La région Normandie présente le 5e taux de chômage le plus élevé des 13 régions de France métropolitaine, devant la région Grand-Est et derrière la Corse.

Figure 3Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Normandie France métropolitaine
1er trim. 2005 8,6 8,3
2e trim. 2005 8,7 8,4
3e trim. 2005 8,9 8,6
4e trim. 2005 9,1 8,7
1er trim. 2006 9,1 8,7
2e trim. 2006 8,9 8,6
3e trim. 2006 8,8 8,5
4e trim. 2006 8,4 8,0
1er trim. 2007 8,4 8,1
2e trim. 2007 8,0 7,8
3e trim. 2007 7,8 7,6
4e trim. 2007 7,3 7,2
1er trim. 2008 6,9 6,8
2e trim. 2008 7,2 6,9
3e trim. 2008 7,4 7,1
4e trim. 2008 7,9 7,4
1er trim. 2009 8,8 8,2
2e trim. 2009 9,4 8,8
3e trim. 2009 9,3 8,8
4e trim. 2009 9,6 9,2
1er trim. 2010 9,4 9,0
2e trim. 2010 9,3 8,9
3e trim. 2010 9,2 8,8
4e trim. 2010 9,2 8,8
1er trim. 2011 9,1 8,7
2e trim. 2011 9,1 8,7
3e trim. 2011 9,3 8,8
4e trim. 2011 9,4 9,0
1er trim. 2012 9,5 9,1
2e trim. 2012 9,7 9,3
3e trim. 2012 9,8 9,4
4e trim. 2012 10,2 9,7
1er trim. 2013 10,4 9,9
2e trim. 2013 10,4 10,0
3e trim. 2013 10,3 9,9
4e trim. 2013 10,1 9,7
1er trim. 2014 10,1 9,8
2e trim. 2014 10,1 9,7
3e trim. 2014 10,3 10,0
4e trim. 2014 10,4 10,1
1er trim. 2015 10,2 10,0
2e trim. 2015 10,2 10,0
3e trim. 2015 10,3 10,1
4e trim. 2015 10,2 10,0
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 3Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 4Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2014 T4 2015 T1 2015 T2 2015 T3 2015T4 (p) Évolution 2015T4/2014T4 (en points de %)
Calvados 10,0 9,9 9,9 10,0 9,8 -0,2
Eure 10,7 10,4 10,5 10,6 10,5 -0,2
Manche 8,5 8,4 8,3 8,4 8,2 -0,3
Orne 9,5 9,3 9,5 9,6 9,6 +0,1
Seine-Maritime 11,3 11,1 11,2 11,3 11,3 0,0
Normandie 10,4 10,2 10,2 10,3 10,2 -0,2
France métropolitaine 10,1 10,0 10,0 10,1 10,0 -0,1
  • p : données provisoires.
  • Notes : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

La demande d’activité partielle augmente en 2015

Le recours à l’activité partielle est un outil important pour préserver l’emploi dans un contexte économique difficile. Plus de 8 700 000 heures d’activité partielle ont été autorisées par la Direccte en 2015, volume en hausse de 30 % sur un an. Néanmoins, le niveau reste bas si on le compare à celui observé en 2008-2009. Sur ces heures autorisées, seules 17 % ont été réellement consommées par les entreprises de la région en 2015. L’entreposage et services auxiliaires des transports, les travaux de construction spécialisés et l’industrie automobile sont les trois principaux secteurs concernés.

Sources

Avertissement 

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).

Documentation

Définitions (pdf, 40 Ko )