Insee Conjoncture Grand EstBilan économique 2015 - Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine

L'emploi salarié des secteurs principalement marchands se dégrade à nouveau en 2015 en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Malgré un rythme moins soutenu que l'année précédente (- 0,3 % après - 1,1 %) et en dépit d'une évolution positive au quatrième trimestre, la région est la plus affectée de métropole, où l'emploi progresse de 0,5 %. L'emploi industriel reste en difficulté (- 2,0 %), comme dans la construction (- 3,2 %). L'emploi tertiaire, deux tiers du total, est dynamisé par le regain de l'intérim, surtout en fin d'année.

Insee Conjoncture Grand Est
Paru le :Paru le31/05/2016
Marie-Laure Kayali, Insee
Insee Conjoncture Grand Est- Mai 2016
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Consolidation de la croissance au Luxembourg, en Allemagne et en Belgique, ralentissement en Suisse

Marie-Laure Kayali, Insee

En 2015, la croissance s’est renforcée au Luxembourg et en Allemagne, particulièrement dans les länder du Bade-Wurtemberg et de la Sarre, soutenue par le dynamisme de la consommation des ménages et la bonne performance des échanges extérieurs. La hausse de l’activité est plus modérée en Belgique et reste limitée en Suisse. Dans ce contexte favorable, l’emploi progresse et le chômage est en repli dans les quatre pays voisins du Grand Est.

Insee Conjoncture Grand Est

Paru le :31/05/2016

En 2015, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro (ZE19) a augmenté de 1,6 % (+ 0,9 % l’année précédente) et celui de l’Union européenne des 28 de 1,9 % (après + 1,4 %), stimulé par les exportations et les investissements, suite à la baisse des taux d’intérêt.

Trois années de forte croissance pour le Luxembourg

Au Luxembourg, la croissance s’est encore renforcée pour la troisième année consécutive avec un PIB en hausse de 4,8 % en 2015 (+ 4,1 % en 2014 et + 4,3 % en 2013), d’après la première estimation de l’institut national de la statistique et des études économiques luxembourgeois.

L’activité a été soutenue par un rebond de la consommation des ménages en fin d’année et par une nette amélioration des investissements. La valeur ajoutée globale progresse de 3,1 % entre 2014 et 2015, principalement dans l’industrie (+ 5,8 %). Le secteur financier a également continué à contribuer positivement à l’évolution du PIB.

Sur l’ensemble de l’année 2015, l’emploi augmente de 2,6 %, de même que l’emploi salarié. Il s’appuie principalement sur les travailleurs frontaliers (170 300 en moyenne annuelle), en hausse de 3,3 % par rapport à 2014 (surtout pour ceux venant de France, + 5,0 %) et sur les résidents étrangers.

Sur le marché du travail, le chômage poursuit sa baisse.Au cours de l’année, 17 855 demandeurs d’emploi sont inscrits à l’Agence pour le développement de l’emploi (ADEM), soit une baisse de 2,6 % par rapport à 2014. Le taux de chômage au sens du BIT s’établit à 6,0 % contre 6,4 % en 2014.

L’embellie conjoncturelle se poursuit en Allemagne

L’économie allemande renforce sa croissance. Le PIB a progressé de 1,7 %, après + 1,6 % en 2014 et + 0,3 % en 2013.

La consommation intérieure en est le principal moteur. La consommation des ménages a progressé de 1,9 %, encouragée par la hausse des salaires réels de 2,5 %, la bonne tenue de l’emploi et le recul du chômage. La consommation publique affiche pour sa part une hausse de 2,8 %, en raison des dépenses liées à l’accueil de nombreux réfugiés au cours de l’année.

Les investissements de l’État et des entreprises, en nette augmentation, soutiennent également l’activité : + 3,6 % sur un an (principalement les investissements en machines et équipements). L’industrie manufacturière renforce sa participation à l’essor économique du pays, sa contribution au PIB s’élève à 22,3 % en 2014 et à 25 % en 2015. En revanche, l’investissement dans la construction n’augmente que modérément (+ 0,2 %).

Le commerce extérieur de l’Allemagne continue à gagner en dynamisme. Les exportations de biens et services atteignent un niveau record (1 196 milliards d’euros), soit + 6,4 % quand les importations ne progressent que de 4,2 %. Ainsi, l’Allemagne a connu, en 2015, son plus fort excédent commercial depuis la réunification, à hauteur de 248 milliards d’euros.

L’emploi total dépasse les 43 millions en 2015, avec un gain de 0,8 % par rapport à la moyenne de l’année précédente. Dans le secteur des services, la croissance de l’emploi est de 1,1 %, de 0,2 % dans l’industrie,mais le bâtiment enregistre un recul de 0,5 %.

Fin 2015, le taux de chômage au sens du BIT se replie à 4,5 %, pour 4,8 % fin 2014, et concerne 1,85 million de personnes. La situation des réfugiés n‘est pas prise en compte dans ces statistiques.

L’activité reste très soutenue dans le Bade-Wurtemberg

Le Land du Bade-Wurtemberg affiche une croissance de 3,1 % en 2015, après 2,4 % en 2014, soit la plus élevée d’Allemagne, stimulée par la demande intérieure.

L’industrie réalise de bonnes performances, et soutient également l’activité du Land. Avec la hausse des commandes (+ 3,8 %), la production industrielle a augmenté de 2,5 % et son chiffre d’affaires de 4,2 %. Les exportations du Bade-Wurtemberg ont atteint un nouveau pic en 2015 (194,8 milliards d’euros, soit + 7,8 % par rapport à 2014), notamment celles des produits manufacturés (automobile : + 10,3 %). Comparé au reste du pays, le Bade-Wurtemberg conserve la première place en termes de recettes à l’export.

L’emploi est en progression continue depuis 2010 et atteint 6,07 millions en moyenne en 2015, soit + 54 500 personnes (+ 0,9 %) par rapport à 2014. Le secteur tertiaire, 4,1 millions d’emplois, gagne 49 100 actifs, soit + 1,2 %, alors que dans l’industrie, le gain est plus modeste à + 0,6 %, soit 10 600 actifs de plus. La population salariée, de 4,4 millions en tout, a augmenté de 93 500 individus, soit + 2,2 % en un an.

Dans le même temps, le nombre de salariés détenant un « Minijob » a reculé de 3,3 % et le chômage, selon l’Agence pour l’emploi, continue de reculer : il passe de 4,0 % en 2014 à 3,8 % en 2015.

En Rhénanie-Palatinat, le PIB progresse de 1,4 %, (après 1,1 % en 2014), grâce à la contribution positive du secteur tertiaire (1,1 point du PIB) et de l’industrie (0,2 point du PIB). Le commerce extérieur reste dynamique avec des exportations et des importations en nette hausse (+ 6,5 %). Le Land compte en moyenne 1,98 million d’emplois en 2015, soit 0,7 % de plus qu’en 2014, principalement dans le tertiaire (+ 1,1 %). Le taux de chômage est en repli et passe de 5,4 % en 2014 à 5,2 % en 2015.

Dans la Sarre, le PIB a crû de 2,4 % (1,3 % en 2014), porté par l’industrie, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 7,6 %. La hausse est encore plus marquée en ce qui concerne les exportations (+ 11,1 %). Cependant, l’emploi augmente plus légèrement (+ 0,3 %) et le taux de chômage se stabilise à 7,2 %.

Croissance stable et recul du chômage en Belgique

L’économie belge a poursuivi sa reprise et enregistre une hausse de son produit intérieur brut. Selon l’estimation de la Banque nationale de Belgique, il a augmenté de 1,4 % sur l’ensemble de l’année 2015 contre 1,3 % en 2014 et 0,0 % en 2013. Avec près de 4,6 millions fin 2015, l’emploi intérieur augmente de 0,6 % par rapport à fin 2014. Fin décembre 2015, selon l’Office national pour l’emploi (ONEM), la Belgique compte 566 000 demandeurs d’emploi, soit une nette baisse comparé à décembre 2014 : - 4,0 %, soit 24 000 chômeurs de moins. Cependant, le taux de chômage au sens du BIT en 2015 reste stable : il s’établit à 8,5 %.

L’évolution du PIB de la Wallonie est estimée à + 1,0 % en 2015, contre + 1,3 % en 2014. Les emplois, 1 234 300 en moyenne, augmentent de 0,5 %. Ils sont occupés par 1,161 million de travailleurs qui résident en Wallonie, par 24 000 résidents de Flandre, 19 000 de Bruxelles et 30 000 travailleurs frontaliers (venant en grande majorité de France). À l’inverse, 38 000 Wallons exercent une activité en Flandre, 118 000 à Bruxelles, et 58 000 à l’étranger (principalement au Luxembourg).Le nombre de demandeurs d’emploi (242 400) baisse de 4,6 % en un an mais le taux de chômage au sens du BIT ne suit pas cette tendance (12 % en 2015 comme en 2014).

Ralentissement de la croissance en Suisse

Selon la première estimation provisoire du Secrétariat d’État à l’économie (SECO), la croissance suisse, marquée par la forte appréciation du franc suisse en début d’année combinée au moindre dynamisme de la demande mondiale, a stagné entre janvier et septembre 2015 pour se redresser légèrement au quatrième trimestre. Sur l’année 2015, le PIB a augmenté de 0,9 % contre 1,9 % en 2014, grâce à la consommation des ménages (+ 1,1 %), du secteur public (+ 1,7 %) et des investissements (+ 3,2 % dans les biens d’équipement et - 1,2 % dans la construction). En revanche, les exportations et les importations ont nettement reculé, respectivement de 2,6 % et de 6,9 %.

La Suisse compte 4,897 millions d’emplois fin 2015, en hausse de 0,9 % sur un an, du fait d’une augmentation dans le secteur tertiaire (+ 1,4 %). L’emploi progresse également dans la Suisse du Nord-Ouest : il passe de 659 400 fin 2014 à 664 500 fin 2015 (+ 0,8 %). La Suisse accueille plus de 304 000 frontaliers étrangers fin 2015, soit 3,7 % de plus en un an. Les Français en représentent 55 %. Parmi les 39 500 frontaliers résidant en France et se rendant en Suisse du Nord-Ouest, plus de 81 % proviennent du Haut-Rhin. Le taux de chômage suisse au sens du Bureau International du Travail (BIT) s'élève à 4,7 % en 2015, en hausse de 0,6 point par rapport à 2014.

Figure_1Croissance du PIB réel en volume de 2009 à 2015

  • Note : le produit intérieur brut (PIB) est une mesure de l’activité économique. Il est défini comme la somme des valeurs ajoutées brutes augmentées des impôts sur les produits (TVA, droits de douanes, taxes spécifiques) moins les subventions sur les produits. Le calcul du taux de croissance annuel du PIB en volume est destiné à permettre les comparaisons des dynamiques du développement économique à la fois à travers le temps et entre des économies de différentes tailles.
  • Pour le calcul du taux de croissance du PIB en volume, le PIB à prix constants est évalué avec les prix de l’année précédente et les changements du volume ainsi calculés sont imputés au niveau d’une année de référence. C’est ce qu’on appelle une série chaînée liée. Par conséquent, les mouvements de prix ne contribuent pas à augmenter le taux de croissance.
  • Sources : Destatis, Statistisches Landesamt Rheinland-Pfalz, Baden-Württemberg, Saarland, Office fédéral suisse de la statistique, Banque nationale de Belgique, Office national pour l’emploi belge, Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique, Institut national de la statistique et des études luxembourgeois, Insee, Eurostat.