En 2014, en Haute-Normandie, 10 769 nouvelles entreprises sont apparues. Cela représente 653 unités de plus qu’en 2013, soit une progression de 6,5 % (figure 1), deux fois supérieur à celui de France métropolitaine. Ce regain de créations d’entreprises s’observe aussi bien en Seine-Maritime que dans l’Eure. Cette embellie succède à trois années dévaforables.

La construction, l’industrie et les services aux entreprises sont les activités les plus dynamiques en matière de créations (figure 2). Dans la construction, la progression est de 11,7 %, le nombre de créations passant ainsi de 1 519 à 1 697. Cette hausse est majoritairement due aux auto-entreprises sachant qu’elles sont déjà les plus nombreuses parmi les créations (690 sur les 1 697). Concernant l’industrie, la hausse observée du nombre de créations est de 9,7 % (plus forte croissance dans l’Eure qu’en Seine-Maritime), soit 563 créations en 2014 (50 unités de plus par rapport à l’année précédente). La contribution à cet essor est exclusivement portée par les auto-entreprises (six sur dix), alors que les créations de sociétés et d’entreprises individuelles baissent. Dans le secteur des services aux entreprises (activités financière et d’assurance, information et communication, etc.), on recense 2 911 entreprises nouvelles, soit 224 de plus que l’année dernière. Majoritairement, les nouvelles entreprises sont des auto-entreprises, une sur trois des sociétés. Le secteur d’activité groupant « commerce, transport, hébergement et restauration » enregistre également une hausse, mais modérée, des créations. Dans ce secteur, les créations de nouvelles entreprises individuelles chutent, freinant ainsi la hausse d’ensemble. Enfin, dans le secteur des services aux particuliers (activités créatives, récréatives, sportives, de loisirs, etc), le nombre de créations d’entreprises progresse peu.

Après deux années consécutives de hausse, le nombre de défaillances d’entreprises amorce une très légère décroissance en 2014 (figure 3). Ainsi, on recense 1 552 défaillances, contre 1 382 en 2012 et 1 562 en 2013, soit un rythme de baisse de – 0,6 % (idem à l’échelle de la France métropolitaine). Mais la situation est contrastée entre les deux départements haut-normands : les défaillances baissent en Seine-Maritime (– 4,3 %) alors qu’elles progressent dans l’Eure (+ 8,0 %). Même si les entreprises sont moins souvent en situation de défaillance, certaines activités dérogent à cette tendance favorable. Ainsi, en 2014, on compte plus de défaillances dans l’industrie et dans les services aux particuliers (figure 4) que l’année précédente, alors qu’à l’échelle de la France métropolitaine les défaillances sont en repli. Dans la construction, on constate une hausse aussi bien sur le territoire régional que national.

En 2014, en Haute-Normandie, l’industrie et la construction sont les deux secteurs qui font l’objet d’un « renouvellement » plus élevé de leur tissu productif car ils combinent un accroissement plus fort de créations et de défaillances d’entreprises. Dans ces secteurs les plus touchés par la crise, il est vraisemblable qu’une partie des personnes ayant perdu leur emploi ont créé par la suite une entreprise sous le statut de l’auto-entreprenariat.