Espérance de vie des Lorraines : deux ans de plus entre 2000 et 2012
Les Lorraines nées en 2012 ont une espérance de vie de 83,7 ans, soit six ans de plus que les hommes. L’écart s’explique par une plus forte propension des hommes aux comportements à risques, tels que la consommation d’alcool ou de tabac. L’écart se réduit toutefois du fait d’une baisse plus importante de la mortalité prématurée masculine. Entre 2000 et 2012, l’espérance de vie a augmenté de 2 ans pour les femmes et de 3,6 ans pour les hommes.
L’espérance de vie des Lorraines nées en 2012 est de 83,7 ans. La Lorraine se classe ainsi au 20e rang des régions métropolitaines, devançant seulement la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais, où les femmes ont une espérance de vie inférieure, respectivement 83,1 ans et 82,8 ans. Les garçons nés en Lorraine en 2012 peuvent quant à eux espérer vivre 77,7 ans, soit six ans de moins que les Lorraines. La région se classe au 16e rang des régions métropolitaines en ce qui concerne l’espérance de vie des hommes à la naissance.
L’espérance de vie plus faible des Lorrains découle notamment de l’origine ouvrière d’une grande partie de la population. Par ailleurs, les modes de vie ont aussi une influence importante.
Dans les quatre départements lorrains, l’espérance de vie des femmes est inférieure à la moyenne métropolitaine. En Meurthe-et-Moselle et dans la Meuse, elle est supérieure d’environ 6 mois à celle des Mosellanes et des Vosgiennes.
Les hommes grignotent leur retard
L’écart entre l’espérance de vie des femmes et celle des hommes se réduit peu à peu. Ainsi, entre 2000 et 2012, l’espérance de vie des Lorraines a progressé de 2 ans, celle des Lorrains de 3,6 ans. Cette réduction de l’écart s’explique en partie par une baisse de la mortalité prématurée chez les hommes. Le taux de mortalité prématurée (avant 65 ans) des hommes, de 340 décès pour 100 000 hommes entre 2000 et 2002, est passé à 285 entre 2009 et 2011. Celui des femmes a également diminué (de 151 pour 100 000 à 133).
Toutefois, entre les deux périodes, le nombre de décès prématurés féminins a augmenté (+ 2,6 %) quand celui des hommes diminuait (- 5,2 %). La baisse du taux de mortalité prématurée pour les hommes provient principalement d’une diminution du nombre de décès dus à des tumeurs et aux maladies de l’appareil circulatoire.
graphique1 – Une longévité moindre le long des frontières du nord

- Source : Insee, état civil 2012 et estimations de population
Des comportements à risques plus masculins
Bien que les comportements féminins tendent à s’en rapprocher, les comportements à risques restent prédominants chez les hommes. Ainsi, une part non négligeable de l’écart de mortalité prématurée entre les hommes et les femmes est due à des causes de décès évitables. Parmi ces causes évitables se trouvent par exemple les consommations d’alcool, de tabac et de cannabis.
L’excès de consommation d’alcool notamment est à l’origine d’une part importante de la morbidité (cancers, maladies chroniques du foie…) et in fine de la mortalité prématurée. D’après le baromètre santé 2010 de l’Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, la proportion de consommateurs quotidiens d’alcool est de 3,9 % pour les Lorraines et 12,6 % pour les Lorrains de 15 à 75 ans. Ainsi, la Lorraine se classe parmi les régions dans lesquelles la proportion de buveurs quotidiens est la plus faible (3e rang pour les femmes et 1er pour les hommes). Toutefois, les décès prématurés liés à l’alcool sont proportionnellement plus nombreux en Lorraine, en particulier pour les femmes. En effet, la Lorraine ne se situe qu’au 15e rang des régions françaises pour cette cause de décès prématuré.
Le tabagisme est également responsable d’un nombre important de décès prématurés, notamment dus à des cancers (poumon, voies aérodigestives supérieures…). Près de 28 % des Lorraines de 15 à 75 ans fument quotidiennement du tabac. La région est une de celles où l’écart avec la consommation des hommes (32 %) est le plus faible.
La consommation régulière de cannabis est également relativement importante en Lorraine puisque la région se situe au 11e rang des régions métropolitaines pour les femmes (0,6 % de consommatrices) et au 15e rang pour les hommes (3,5 %) de 15 à 64 ans.
tableau2 – L’écart d’espérance de vie entre femmes et hommes se resserre lentement
Lorraines | Lorrains | Françaises | Français | |
---|---|---|---|---|
2000 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2001 | 100,5 | 100,7 | 100,1 | 100,3 |
2002 | 100,0 | 101,1 | 100,4 | 100,7 |
2003 | 100,1 | 101,1 | 100,2 | 100,8 |
2004 | 101,1 | 102,3 | 101,3 | 101,9 |
2005 | 101,2 | 102,0 | 101,3 | 102,0 |
2006 | 101,4 | 102,7 | 101,7 | 102,5 |
2007 | 101,8 | 102,9 | 101,9 | 102,8 |
2008 | 101,8 | 103,5 | 101,9 | 103,1 |
2009 | 102,1 | 103,6 | 102,1 | 103,3 |
2010 | 102,2 | 104,1 | 102,3 | 103,6 |
2011 | 102,7 | 104,3 | 102,7 | 104,1 |
2012 | 102,4 | 104,9 | 102,5 | 104,2 |
- Source : Insee, statistiques de l'état civil et estimations de population
graphique2 – L’écart d’espérance de vie entre femmes et hommes se resserre lentementÉvolution de l'espérance de vie en Lorraine et en France métropolitaine selon le sexe

- Source : Insee, statistiques de l'état civil et estimations de population
Plus de veuves que de veufs
Du fait d’une vie plus longue et de la différence d’âge entre conjoints (les hommes ont une épouse plus jeune qu’eux en moyenne de trois ans), les femmes vivent plus souvent et plus longtemps le veuvage que les hommes. De plus, elles se remettent en couple plus difficilement que les veufs. En effet, si le nombre de remariages de veuves est aujourd’hui proche de celui des veufs, elles représentent 12 % de la population féminine tandis que les veufs sont moins de 3 % parmi la population masculine.
Les questions de maintien à domicile ou de placement en institution touchent donc les femmes en premier lieu. En Lorraine, comme en France métropolitaine, les femmes représentent environ les trois quarts des bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), qu’elles résident à domicile ou en établissement.
tableau3 – Les Lorraines ayant 60 ans en 2012 peuvent espérer vivre encore 26,1 ans
à la naissance | à 60 ans | à 65 ans | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
femmes | hommes | femmes | hommes | femmes | hommes | |
Meurthe-et Moselle | 84,1 | 78,0 | 26,4 | 21,8 | 22,1 | 18,1 |
Meuse | 84,0 | 77,2 | 26,4 | 21,6 | 22,0 | 17,9 |
Moselle | 83,4 | 77,9 | 25,7 | 21,6 | 21,4 | 17,8 |
Vosges | 83,5 | 76,5 | 26,3 | 21,5 | 22,0 | 17,9 |
Lorraine | 83,7 | 77,7 | 26,1 | 21,7 | 21,8 | 17,9 |
France métropolitaine | 84,9 | 78,5 | 27,2 | 22,6 | 22,8 | 18,8 |
- Source : Insee, statistiques de l'état civil et estimations de population
Définitions
L'espérance de vie à la naissance (ou à l'âge 0) représente la durée de vie moyenne d'une génération fictive soumise aux conditions de mortalité de l'année.
L'allocation personnalisée d'autonomie (APA) permet aux personnes de plus de 60 ans de bénéficier d'une aide pour accomplir des actes essentiels à leur vie.
Pour en savoir plus
De plus en plus diplômées, les Lorraines encore désavantagées sur le marché du travail, Insee Analyse Lorraine n° 15, mars 2015
Salaires femmes-hommes : l’écart grandit avec l’âge et le niveau du poste, Insee Flash Lorraine n° 13, mars 2015
Regards sur la parité en Lorraine : un panorama enrichi pour une question majeure, Économie Lorraine n° 335, Mars 2014