De plus en plus diplômées, les Lorraines encore désavantagées sur le marché du travail

Steve PIRALLA, Bertrand KAUFFMANN, Insee - Cette étude a bénéficié des conseils et de la relecture d'Angélique Pépin (Lorraine Parcours Métiers).

Les Lorraines, comme les Métropolitaines, réussissent mieux leur parcours scolaire que les hommes. Elles sont de plus en plus diplômées. Toutefois, elles s’orientent encore trop peu vers les filières scientifiques. Elles mettent fin à leurs études, se mettent en couple et ont des enfants plus tôt que les Lorrains. En dépit d’un taux d’activité en progression, elles assument encore largement les responsabilités familiales et renoncent plus souvent à exercer une activité professionnelle que les hommes. Le nombre de demandeuses d’emploi augmente constamment depuis 2008. Lorsqu’elles occupent un emploi, celui-ci est plus souvent précaire que pour un homme. Les Lorraines sont en outre plus souvent déclassées, en particulier les plus diplômées. Enfin, la gamme de métiers exercés par les femmes est sensiblement plus réduite que celle des hommes.

Insee Analyses Lorraine
No 15
Paru le :Paru le05/03/2015
Steve PIRALLA, Bertrand KAUFFMANN, Insee - Cette étude a bénéficié des conseils et de la relecture d'Angélique Pépin (Lorraine Parcours Métiers).
Insee Analyses Lorraine No 15- Mars 2015

La population régionale compte 1 204 000 femmes et 1 146 000 hommes en 2011. La région, par son passé industriel et par la structure de sa population, a souvent accusé un retard dans la marche vers l’égalité entre les sexes. Besoin de qualification moins poussée dans les industries traditionnelles, taux d’activité faible pour les femmes immigrées ou encore moindre tertiarisation de l’économie lorraine sont autant de facteurs explicatifs de ce constat. Cependant, la région tend à rattraper son retard sur la moyenne métropolitaine à tout niveau.

Les femmes réussissent mieux leur cursus scolaire

Les filles réussissent mieux leur parcours scolaire que les garçons. Au niveau national, à l’entrée en sixième, seulement 11 % d’entre elles ont un an de retard ou plus contre 13,6 % des garçons. Aux épreuves du brevet, que ce soit en série générale ou professionnelle, le constat est le même. Les filles ont en 2014 un taux de réussite de 88,1 %, les garçons de 82,4 %.

L’écart entre les sexes se réduit un peu lors de l’examen du baccalauréat. Dans l’académie de Nancy-Metz, en 2014, le taux de réussite des femmes était de 90,2 % et celui des hommes de 85,6 %. La filière technologique reste la seule filière où les Lorrains réussissent mieux que les Lorraines. Pour le bac général présenté par 38 % des hommes et 48 % des femmes, l’écart de réussite entre les sexes est très faible (2,7 points). Mais, quelle que soit la série (ES, L ou S), le taux de réussite des femmes est toujours supérieur à celui des hommes. Si la part des femmes dans chaque série du bac général était similaire à celle des hommes, l’écart des taux de réussite entre les sexes serait alors de 3,1 points.

Un choix de baccalauréat plus tactique pour les hommes

Le choix de la série présentée est souvent stratégique selon les ambitions des élèves, et des parents. Or, cette orientation est très différente selon les sexes, ce qui conditionne fortement la filière d’enseignement post-baccalauréat, et donc le futur métier. Le bac S, réputé plus élitiste car ouvrant la voie vers les formations les plus prestigieuses, est présenté par 66 % des hommes, mais par seulement 45 % des femmes qui passent le bac général. Des trois séries du bac général, c’est celle où le taux de réussite est le plus fort (91,8 %). Les femmes le délaissent au profit notamment des séries ES et surtout L (quatre candidates pour un candidat au diplôme), où le taux de réussite est plus faible.

Les Lorrains se tournent plus fréquemment vers un baccalauréat professionnel ou technique (57 %) que les candidats métropolitains (52,5 %). Même si la transmission d’un niveau d’étude final entre parents et enfants n’est pas parfaitement automatique, la région pâtit sur ce point d’un retard historique lié à son passé industriel et au poids de la filière professionnelle. Point positif, lorsqu’ils optent pour un bac général, la série S est plus souvent privilégiée en Lorraine qu’ailleurs en Métropole. La présence d’écoles supérieures réputées (École des Mines, Télécom, École Européenne d'Ingénieurs en Génie des Matériaux, École nationale supérieure d'art de Nancy, ICN Business School…) pousse probablement les jeunes Lorrains à choisir plus qu’ailleurs la filière S.

Le lien très fort entre la série baccalauréat et les études supérieures milite donc pour la mise en place dès le lycée des actions visant à promouvoir l’égalité des chances. L’entourage, familial ou scolaire, doit être conscient de son influence sur la décision finale d’orientation. Il est probable qu’ayant intégré certains stéréotypes sur les filières, les femmes limitent elles-mêmes les options pour leur métier futur.

1À partir de la génération 1959, part de bacheliers supérieure pour les femmes

%
À partir de la génération 1959, part de bacheliers supérieure pour les femmes (%)
Femmes Hommes
1938 10 15
1939 10 15
1940 10 17
1941 12 17
1942 13 17
1943 14 18
1944 14 19
1945 16 21
1946 17 23
1947 18 24
1948 20 25
1949 20 26
1950 22 27
1951 23 27
1952 24 28
1953 25 29
1954 25 28
1955 26 28
1956 27 28
1957 28 29
1958 28 30
1959 31 30
1960 31 29
1961 31 30
1962 33 29
1963 33 29
1964 35 29
1965 36 31
1966 37 31
1967 38 31
1968 38 33
1969 40 33
1970 43 36
1971 45 39
1972 47 41
1973 49 44
1974 53 46
1975 56 49
1976 59 51
1977 61 54
1978 63 55
1979 65 57
1980 67 56
1981 67 59
1982 67 57
1983 68 57
1984 67 58
1985 68 57
1986 68 56
1987 68 58
1988 67 58
1989 69 59
1990 69 58
1991 71 59
1992 70 61
  • Source : Insee, recensement de la population 2011

1À partir de la génération 1959, part de bacheliers supérieure pour les femmesProportion de titulaires du bac ou plus selon l'année de naissance

  • Source : Insee, recensement de la population 2011

Le nombre de décrocheurs en forte hausse

La Commission européenne a adopté en 2010 un nouvel indicateur concernant l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Cet indicateur mesure la part des jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en formation, qu’elle soit initiale ou continue (NEET : neither in employment nor in education and training). En Lorraine, en 2011, on dénombrait plus de 75 600 jeunes dans cette situation, dont 39 400 femmes. Cela représente près de 18,4 % des femmes de 15 à 29 ans, contre 16,7 % en France métropolitaine. Depuis 2006, la proportion de jeunes Lorrains ni en emploi, ni en formation, a augmenté de 4,3 % pour les femmes et explosé, comme au niveau national, de plus de 20 % pour les hommes.

Un plan pour lutter contre le décrochage scolaire a été présenté en novembre 2014 par le Ministère de l’Éducation nationale. Ce plan se fixe deux objectifs : prévenir plus efficacement le décrochage afin de diviser par deux le nombre de jeunes sortant sans qualification du système éducatif d’ici 2017 (environ 140 000 personnes selon une estimation de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance en avril 2014) et faciliter le retour vers l’école des jeunes ayant déjà décroché.

Une évolution générale du niveau des diplômées

Malgré le phénomène nouveau des décrocheurs, le nombre de femmes peu ou pas diplômées est en constante diminution dans la société. Il y a 40 ans, huit Lorraines sur dix ne détenaient aucun diplôme ou au plus le certificat d’études primaires. Les Lorraines peu diplômées ne sont aujourd’hui «plus que» 315 000, soit moins de trois femmes sur dix. Ce faible niveau d’études est le triste apanage des générations les plus âgées. Il est de plus en plus rare de trouver des femmes peu ou pas diplômées chez les moins de 30 ans.

L’accès aux études supérieures est de plus en plus fréquent. L’évolution est particulièrement spectaculaire pour les diplômés post-bac et pour les femmes. En 1968, on comptait moins de 10 000 femmes diplômées du 1er cycle ou plus en Lorraine. Elles sont aujourd’hui vingt fois plus nombreuses. Sur la même période, le nombre d’hommes diplômés est passé de 28 000 à 176 500, soit six fois plus.

Comme les hommes, les femmes poursuivent plus fréquemment leur cursus vers le supérieur. L’obtention d’un diplôme reste en effet le moyen le plus efficace pour s’insérer sur le marché du travail et le meilleur rempart contre le chômage. Les femmes ont bien compris cette nécessité surtout dans un marché du travail morose. Aujourd’hui, à chaque niveau de diplôme, on voit la situation des femmes rejoindre peu à peu celle des hommes.

Dans leurs études universitaires, les Lorraines s’orientent massivement vers les sciences humaines et sociales, et vers les métiers médicaux et paramédicaux, où elles représentent respectivement 69 % et 60 % des effectifs en 2014. Elles sont minoritaires dans tous les diplômes de l’ingénieur. Dans ce cursus, un étudiant sur trois seulement est une étudiante. Moins fréquemment que les hommes, les femmes poursuivent sur des études longues. Elles ne représentent que 43 % des effectifs en doctorat, alors qu’elles sont encore majoritaires en licence (59 %) et en master (57 %).

Des parcours de vie plus resserrés

Malgré les évolutions positives, les Lorraines tendent à mettre fin à leurs études plus rapidement que l’ensemble des femmes métropolitaines. L’âge médian de fin d’études est de 21,1 ans pour les femmes de la région contre 21,6 ans pour les Métropolitaines. Cependant, cela n’implique pas une insertion plus rapide sur le marché du travail. Les difficultés économiques propres à la Lorraine font que l’âge médian d’acquisition d’un premier emploi est similaire en Lorraine et en France (autour de 22 ans). Le constat est le même en ce qui concerne l’âge d’obtention d’un CDI, un peu plus de 25 ans et demi.

Plus que dans l’emploi, c’est dans la vie en couple que le comportement des Lorraines diverge de celui des Métropolitaines. Elles vivent en couple plus tôt et ont des enfants plus rapidement (l’écart est de six mois).

Les comportements de décohabitation sont très différents selon les sexes. Les femmes quittent tôt le domicile parental. Les hommes attendent majoritairement d’être en emploi pour partir du cocon familial. Comme les travaux d’Olivier Galland (2001) le montrent, «une explication probable est que les départs féminins sont moins directement conditionnés par l’insertion professionnelle. […] Ces jeunes filles (forment), en effet, souvent rapidement un couple en renonçant à exercer une activité professionnelle. Cette précocité au départ des filles non diplômées s’est néanmoins un peu atténuée dans les générations les plus récentes».

2Les Lorraines quittent le domicile parental, sont en couple et ont des enfants plus tôt que les hommes

  • Lecture : La moitié des femmes lorraines quitte le domicile parental à 20,2 ans, les hommes lorrains à 22,1 ans.
  • Source : Insee, recensement de la population 2011

Un taux d’activité féminine en hausse

Entre 1999 et 2011, le taux d’activité des Lorraines de 15 à 64 ans a augmenté régulièrement. La proportion de femmes actives est passée de moins de 59 % en 1999 à 67 % en 2011. Le taux d’activité des femmes se rapproche de celui des hommes (75 % en 2011). L’écart n’est plus que de 8 points en 2011 contre 15 en 1999. C’est entre 30 et 54 ans que l’écart de taux d’activité entre les deux sexes s’est le plus resserré. Il a notamment été divisé par deux entre 30 et 39 ans.

Cette réduction est due à la présence croissante des femmes sur le marché du travail. En 2011, il y a environ 71 000 femmes actives et 12 000 hommes actifs de plus qu’en 1999. Cette participation grandissante au marché du travail est due à la volonté des femmes d’acquérir une indépendance au travers de l’emploi. Elles privilégient plus qu’avant l’activité professionnelle à la vie familiale. En outre, l’activité de la femme constitue un facteur de sécurité financière pour le couple, le revenu supplémentaire permettant de pallier une éventuelle perte de revenu de l’un des deux conjoints.

Toutefois, l’écart perdure. Il témoigne du fait que les femmes assument encore largement les responsabilités familiales au sein des couples. Ainsi, le taux d’activité des femmes baisse de manière exponentielle avec le nombre d’enfants. Les femmes ayant un ou deux enfants ont un taux d’activité supérieur à 85 %. À partir du troisième enfant (44 200 familles lorraines), ce taux chute à 71 % et même à 51 % au quatrième enfant (13 000 familles lorraines). Pour les hommes, le taux d’activité reste supérieur à 94 %, quel que soit le nombre d’enfants. Ces taux d’activité moindres des mères ont un impact négatif sur le montant de leurs futures pensions de retraite. Les dispositifs de majorations de trimestres et/ou de pensions ne compensent qu’en partie des carrières incomplètes.

3Un écart de taux d’activité hommes-femmes en baisse

  • Source : Insee, recensements de la population 1999 et 2011

Crise économique : un impact apparent moindre sur les femmes

Fin décembre 2014, plus de 90 000 Lorraines sont à la recherche d’un emploi. Depuis fin 2007, ce nombre a augmenté moins fortement que le nombre d’hommes en recherche d’emploi (+ 60 % contre + 95 %). Ainsi, la répartition du nombre de chômeurs selon le sexe s’est quasiment inversée. En 2014, les femmes représentent 48 % des demandeurs d’emploi en Lorraine, alors qu’en 2007, elles étaient encore majoritaires (53 %).

Le nombre d’hommes demandeurs d’emploi augmente plus fortement en 2008 et 2009 en raison d’une présence plus importante sur les secteurs touchés en premier lieu par la crise économique, comme l’industrie et l’intérim. Toutefois, depuis 2009, le nombre de femmes à la recherche d’un emploi augmente à un rythme un peu plus rapide (+ 37 %) que celui des hommes (+ 33 %).

Le nombre de chômeurs de longue durée (plus d’un an) augmente particulièrement, aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Fin 2014, plus de 40 700 Lorraines étaient à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an. Ces chiffres sont particulièrement préoccupants, car les études montrent que plus longue est la période de chômage, plus délicat est le retour vers un emploi. En Lorraine, le nombre de demandeuses d’emploi de longue durée a augmenté de 140 % entre fin 2007 et fin 2014, contre + 239 % pour les hommes.

Des conditions d’emploi plus précaires

Les femmes exercent plus souvent que les hommes des emplois précaires. Ainsi, en 2011, plus de 40 % des Lorraines occupent un emploi qui n’est pas un CDI à temps complet. Cette situation ne concerne que 17 % des hommes. Le principal facteur de précarité pour les femmes reste le temps partiel. Un tiers des Lorraines travaillent à temps partiel contre seulement 6 % des hommes. Parmi les femmes qui vivent en couple avec un ou plusieurs enfants, 39 % travaillent à temps partiel, contre 3 % des hommes dans la même situation.

Parmi les autres formes particulières d’emploi, les CDD et les contrats aidés concernent majoritairement des femmes tandis que les hommes sont plus présents sur les postes d’intérim et d’apprentissage.

Déclassement : 86 800 Lorraines concernées

En 2011, près de 86 800 Lorraines occupent un poste inférieur à celui auquel elles pourraient prétendre au regard de leur niveau de diplôme. Près de 21 % des Lorraines sont ainsi déclassées en 2011 contre moins de 12% des Lorrains. Le déclassement est particulièrement important pour les femmes ayant un diplôme de l’enseignement supérieur long. En effet, 57 % d’entre elles sont déclassées contre 36 % des hommes. Ce phénomène de déclassement prend de plus en plus d’ampleur.

En 1999, le déclassement concernait seulement 12 % des Lorraines et 6 % des Lorrains. L’évolution est due à une augmentation du niveau de diplôme de la population plus rapide que le niveau de qualification des emplois. Par exemple, en 1999, pour chaque Lorrain diplômé de l’enseignement supérieur long, il y avait 1,05 emploi de cadre. En 2011, le nombre d’emplois de cadre pour chaque diplômé de l’enseignement supérieur long est tombé à 0,9. L’enjeu réside donc notamment dans la progression globale du niveau de qualification des emplois afin de tendre vers une meilleure adéquation avec le niveau de diplôme en constante augmentation.

4Près de trois Lorraines sur cinq sont déclassées en 2011

(%)
Près de trois Lorraines sur cinq sont déclassées en 2011 ((%)) - Lecture : 57 % des lorraines diplômées du supérieur long occupent un poste inférieur à celui auquel elles pourraient prétendre au regard de leur niveau de diplôme.
Femmes Hommes
Supérieur long (2e ou 3e cycle) 57 36
Supérieur court (1er cycle) 37 29
Baccalauréat 25 17
  • Lecture : 57 % des lorraines diplômées du supérieur long occupent un poste inférieur à celui auquel elles pourraient prétendre au regard de leur niveau de diplôme.
  • Source : Insee, recensement de la population 2011

4Près de trois Lorraines sur cinq sont déclassées en 2011Part des salariés de 15 à 64 ans en situation de déclassement selon le sexe et le diplôme

  • Lecture : 57 % des lorraines diplômées du supérieur long occupent un poste inférieur à celui auquel elles pourraient prétendre au regard de leur niveau de diplôme.
  • Source : Insee, recensement de la population 2011

Une gamme de métiers plus réduite pour les Lorraines

En 2011, parmi les 87 métiers de la nomenclature des familles professionnelles (Fap 2009), dix seulement sont exercés par plus de la moitié des Lorraines. En ce qui concerne les Lorrains, il faut dix-huit métiers pour totaliser la moitié d’entre eux. La concentration des métiers est plus importante en Lorraine qu’en France, tant pour les femmes (12 métiers en France) que pour les hommes (20 métiers).

Le Ministère des Droits des femmes a lancé en mars 2014 une plateforme d’actions pour la mixité des métiers avec une trentaine de partenaires, dont des régions, des entreprises et des fédérations professionnelles. Dans ce cadre, en juillet 2014, un premier plan sectoriel en faveur de la mixité professionnelle a été signé dans le secteur des transports, particulièrement masculinisé. À titre d’exemple, les emplois de conducteurs de véhicules sont occupés à près de 90 % par des hommes, en Lorraine comme en France métropolitaine. De plus, l’État, en partenariat avec le Conseil régional, a créé un «prix lorrain de la mixité et de l’égalité», pour valoriser des actions et choix de formation en faveur de la mixité des métiers et de la diversification des choix d’orientation.

En Lorraine, pour atteindre une mixité parfaite dans chaque métier, il faudrait réaffecter 28,8 % de la main-d’œuvre féminine et masculine. La ségrégation professionnelle est plus importante en Lorraine qu’au niveau national, où il faudrait réaffecter 26,1 % de la main-d’œuvre pour parvenir à la mixité. Il faut cependant interpréter ces données avec un certain recul. L’augmentation de la taille de la population observée tend à diminuer statistiquement les inégalités. Dans le cas présent, il conviendrait de regarder au plus fin, secteur par secteur, la ségrégation entre les sexes en Lorraine et en Métropole.

Entre 2006 et 2011, la ségrégation a légèrement diminué (– 0,3 point) en Lorraine (– 0,5 point en France métropolitaine). Parmi les vingt métiers contribuant le plus à la ségrégation professionnelle, onze sont majoritairement exercés par des femmes. Parmi ces onze métiers, certains sont quasiment exclusivement exercés par des femmes, comme ceux d’aide à domicile/aide ménagère, de secrétaire et d’assistante maternelle, qui emploient chacun plus de 97 % de femmes.

5Une concentration des emplois plus marquée pour les femmes

%
Une concentration des emplois plus marquée pour les femmes (%) - Lecture : En 2011, dix métiers concentrent 51 % de l'emploi des femmes lorraines.
Lorraines Lorrains Métropolitaines Métropolitains
0
1 9 6 7 5
2 15 10 13 9
3 21 13 18 12
4 27 16 23 15
5 32 19 28 18
6 37 22 32 21
7 40 25 36 23
8 44 28 39 26
9 48 31 43 28
10 51 33 46 30
11 54 36 49 33
12 57 38 51 35
13 59 40 54 37
14 62 42 56 39
15 64 44 59 41
16 66 46 61 43
17 68 48 63 45
18 70 50 65 47
19 71 52 67 49
20 73 54 69 51
21 74 55 71 53
22 76 57 72 55
23 77 59 74 56
24 79 60 75 58
25 80 62 77 60
26 81 63 78 61
27 82 65 79 63
28 84 66 81 65
29 85 67 82 66
30 86 69 83 67
31 87 70 84 69
32 87 71 85 70
33 88 72 86 71
34 89 73 87 72
35 89 75 87 74
36 90 76 88 75
37 91 77 89 76
38 91 78 90 77
39 92 79 90 78
40 92 80 91 79
41 93 81 91 80
42 93 81 92 81
43 94 82 92 82
44 94 83 93 83
45 94 84 93 84
46 95 85 94 85
47 95 85 94 86
48 95 86 95 86
49 96 87 95 87
50 96 88 95 88
51 96 88 96 89
52 96 89 96 89
53 97 90 96 90
54 97 90 96 90
55 97 91 97 91
56 97 92 97 92
57 97 92 97 92
58 98 93 97 93
59 98 94 98 93
60 98 94 98 94
61 98 95 98 94
62 98 95 98 95
63 98 96 98 95
64 99 96 98 96
65 99 96 99 96
66 99 97 99 96
67 99 97 99 97
68 99 97 99 97
69 99 98 99 97
70 99 98 99 98
71 99 98 99 98
72 99 99 99 98
73 100 99 100 99
74 100 99 100 99
75 100 99 100 99
76 100 99 100 99
77 100 99 100 99
78 100 100 100 99
79 100 100 100 99
80 100 100 100 100
81 100 100 100 100
82 100 100 100 100
83 100 100 100 100
84 100 100 100 100
85 100 100 100 100
86 100 100 100 100
87 100 100 100 100
  • Note : L'axe des abscisses représente le nombre de métiers (Fap2009) cumulé.
  • Lecture : En 2011, dix métiers concentrent 51 % de l'emploi des femmes lorraines.
  • Source : Insee, recensement de la population 2011

5Une concentration des emplois plus marquée pour les femmesPart cumulée des emplois masculins et féminins

  • Note : L'axe des abscisses représente le nombre de métiers (Fap2009) cumulé.
  • Lecture : En 2011, dix métiers concentrent 51 % de l'emploi des femmes lorraines.
  • Source : Insee, recensement de la population 2011

6Agents d’entretien et conducteurs de véhicules : des profils très sexués

Agents d’entretien et conducteurs de véhicules : des profils très sexués
Les 20 métiers contribuant le plus à la ségrégation professionnelle* en Lorraine Contribution à la ségrégation Nombre d'emplois féminins Part des femmes dans l'emploi (%)
Métiers comptant beaucoup de femmes
Agents d'entretien 1,6 36 481 79,2
Vendeurs 1,2 26 891 78,8
Aides-soignants 1,1 20 863 92,5
Infirmiers, sages-femmes 1,1 20 755 87,7
Employés administratifs de la fonction publique (catégorie C et assimilés) 1,0 25 495 73,7
Aides à domicile et aides ménagères 1,0 16 560 98,4
Secrétaires 0,9 15 173 97,4
Assistantes maternelles 0,9 15 060 99,3
Enseignants 0,8 25 748 65,1
Employés administratifs d'entreprise 0,6 14 713 75,3
Caissiers, employés de libre service 0,6 13 007 86,2
Métiers comptant peu de femmes
Conducteurs de véhicules 1,3 3 283 10,7
Armée, police, pompiers 0,9 3 237 14,0
Techniciens et agents de maîtrise de la maintenance 0,7 1 654 10,0
Ouvriers qualifiés de la maintenance 0,7 766 5,5
Ouvriers non qualifiés de la mécanique 0,6 2 515 15,5
Ouvriers qualifiés de la manutention 0,6 2 490 14,8
Ouvriers non qualifiés du gros œuvre du bâtiment, des travaux publics, du béton et de l'extraction 0,6 507 4,5
Ouvriers qualifiés du second œuvre du bâtiment 0,6 126 1,2
Techniciens et agents de maîtrise du bâtiment et des travaux publics 0,5 1 109 9,6
Ensemble des métiers 28,8 426 817 47,9
  • *Indice de MacLachlan (voir annexe méthodologique)
  • Champ : actifs occupés de 15 à 64 ans, hors étudiants, retraités, exploitants agricoles, artisans, commerçants et chefs d'entreprise
  • Source : Insee, recensement de la population 2011

Définitions

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à Pôle Emploi et ayant une demande en cours au dernier jour du mois. Les catégories ABC regroupent les demandeurs d’emploi étant tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, qu’ils aient exercé ou non une activité réduite au cours du mois.