Le coût de la main-d'œuvre en 2008 Enquête annuelle sur le coût de la main-d'œuvre et la structure des salaires - Insee Résultats

Chiffres détaillés
Insee Résultats– No 139
Paru le :Paru le07/02/2013
Dominique Demailly, Dares, Diane Marlat et Laurence Rioux, division Salaires et revenus d’activité, Insee
Insee Résultats No 139- Février 2013

Les déterminants du coût du travail en France

Dominique Demailly, Dares, Diane Marlat et Laurence Rioux, division Salaires et revenus d’activité, Insee

En 2008, dans les entreprises de dix salariés ou plus de l’industrie et des services marchands, un salarié coûte en moyenne 50 850 euros par an à son employeur. Rapporté aux heures effectivement travaillées (hors congés et absences), le coût du travail est un peu inférieur à 32 euros de l’heure. Il est le plus élevé dans les activités financières et d’assurance, où la proportion de cadres est forte, et dans la production et distribution d’électricité et de gaz. Il est le plus bas dans l’hébergement-restauration, qui emploie une main-d’œuvre peu qualifiée et bénéficie des allègements de cotisations sociales sur les bas salaires.

Un coût à composantes multiples

En 2008, dans les établissements dépendant des entreprises de dix salariés ou plus de l’industrie et des services marchands, le (EQTP) d’un salarié est en moyenne de 50 850 euros. Rapporté au nombre d’heures effectivement travaillées dans l’année , cela correspond à un coût horaire moyen de 31,82 euros. Ce montant couvre l’ensemble des dépenses réalisées par les employeurs pour l’emploi d’un salarié : d’une part, les rémunérations perçues par le salarié (salaires et traitements bruts, primes et avantages en nature, épargne salariale, etc.) ; d’autre part, les cotisations sociales (obligatoires ou volontaires) à la charge de l’employeur ; enfin, les frais de formation professionnelle, les autres dépenses et les taxes sur les salaires, déduction faite des subventions perçues.

Coût horaire d’un salarié : de 21 à 49 euros selon le secteur

Le coût horaire moyen par établissement varie fortement selon le secteur d’activité. C’est dans les secteurs des activités financières et d’assurance, de la production et distribution d’électricité et de gaz, et de l’information et communication que les coûts horaires sont les plus élevés, supérieurs à 40 euros (tableau 1). À l’autre extrémité, les coûts dépassent à peine 20 euros dans l’hébergement-restauration ou les activités de services administratifs et de soutien, et restent inférieurs à 30 euros dans le commerce et la construction. L’industrie manufacturière, les activités spécialisées, scientifiques et techniques, et le secteur de la gestion des déchets se situent dans une position intermédiaire, avec un coût horaire compris entre 30 et 40 euros.

Le coût horaire dépend aussi des obligations légales liées à la taille de l’entreprise. En effet, certaines d’entre elles ne concernent que les entreprises de 50 salariés ou plus : c’est le cas de la participation des salariés aux résultats de l’entreprise ou encore du versement d’une contribution au comité d’entreprise. Mais, outre ces obligations légales, plus l’entreprise est grande et plus elle est susceptible de proposer à ses salariés non seulement des compléments de rémunération tels que l’intéressement ou l’abondement à des plans d’épargne entreprise, mais aussi des avantages en nature, une mutuelle santé ou un dispositif de retraite facultatif. Ces compléments peuvent représenter une part significative du coût. Ainsi, dans l’industrie manufacturière, au dessus de 1 000 salariés, le coût horaire est supérieur de 50 % à celui des entreprises de 10 à 49 salariés (tableau 2). Dans les services marchands, le coût horaire est inférieur dans les entreprises de moins de 50 salariés, mais il n’augmente pas significativement au-delà.

Tableau 1Coût de la main-d’œuvre en 2008 selon le secteur d’activité de l’établissement

en euros
Coût de la main-d’œuvre en 2008 selon le secteur d’activité de l’établissement (en euros )
Coût horaire Dont rémunération horaire Coût annuel par salarié en EQTP
B-E Industrie 33,12 22,1 52 181
B Industries extractives 33,32 22,1 52 485
C Industrie manufacturière 32,81 22,0 51 715
D Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné 46,09 30,7 76 251
E Production et distribution d’eau ; assainissement, gestion des déchets et dépollution 32,15 21,2 49 260
F Construction 27,98 19,6 45 136
G-N Tertiaire 31,75 21,3 51 010
G Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles 26,87 18,3 43 348
H Transports et entreposage 29,55 20,0 46 866
I Hébergement et restauration 21,11 15,2 34 673
J Information et communication 43,79 28,7 71 154
K Activités financières et d’assurance 49,01 31,6 79 098
L Activités immobilières 29,81 20,0 46 935
M Activités spécialisées, scientifiques et techniques 38,7 26,0 63 263
N Activités de services administratifs et de soutien 23,03 15,8 35 911
B-N Industrie et services marchands 31,82 21,4 50 851
  • Champ : établissements des entreprises de 10 salariés et plus, sections B à N de la NACE Rév. 2, y compris apprentis, France métropolitaine.
  • Source : Insee, enquête européenne sur le Coût de la main-d’œuvre 2008.

Tableau 2Coût de la main-d’œuvre par heure travaillée en 2008 selon le secteur d’activité de l’établissement et la taille de l’entreprise dont il dépend

en euros
Coût de la main-d’œuvre par heure travaillée en 2008 selon le secteur d’activité de l’établissement et la taille de l’entreprise dont il dépend (en euros )
Taille de l’entreprise
10-49 50-249 250-499 500-999 1 000 et plus Ensemble
B-E Industrie 26,29 29,52 32,50 35,41 40,39 33,12
C Industrie manufacturière 26,16 29,52 32,29 35,28 40,43 32,81
F Construction 24,65 30,41 35,14 32,89 30,87 27,98
G-N Tertiaire 27,60 31,47 32,97 34,70 33,48 31,75
G Commerce ; réparation d’automobiles et motocycles 25,68 28,30 28,26 31,41 25,78 26,87
I Hébergement et restauration 19,12 22,17 22,78 22,34 23,02 21,11
J Information et communication 25,14 28,78 29,48 33,67 31,10 43,79
K Activités financières et d’assurance 56,88 56,70 47,05 45,91 47,56 49,01
B-N Industrie et services marchands 26,78 30,72 32,90 34,83 35,10 31,82
  • Champ : établissements des entreprises de dix salariés et plus, sections B à N de la NACE Rév. 2, y compris apprentis, France métropolitaine.
  • Source : Insee, enquête européenne sur le Coût de la main-d’œuvre 2008.

Les effets « secteur » et « taille » sont atténués par les autres caractéristiques de l’établissement et des salariés

Les secteurs qui concentrent les plus grandes entreprises sont aussi le plus souvent des secteurs où le coût du travail est élevé, comme les activités financières et d’assurance. À l’inverse, la construction et l’hébergement-restauration, principalement constitués de petites entreprises, se situent dans le bas de la hiérarchie des coûts. Par ailleurs, outre le secteur d’activité et la taille de l’entreprise, d’autres facteurs contribuent à influencer le coût horaire moyen dans l’établissement : parmi eux, la composition de la main-d’œuvre (âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle, part des temps partiels) et la localisation. Une analyse « toutes choses égales par ailleurs » des différences de coût horaire moyen entre établissements permet d’éliminer les effets de structure en isolant l’effet propre de chacune de ces variables.

L’effet « taille d’entreprise » se révèle alors moins déterminant. Comparé aux établissements dépendant d’entreprises de 10 à 49 salariés, le coût horaire est supérieur de 7,7 % dans les établissements d’entreprises de 50 à 249 salariés et de 9 à 10 % dans ceux dépendant d’entreprises de 250 à 999 salariés. L’écart atteint 11,1 % pour les établissements dépendant d’entreprises de 1 000 salariés et plus.

Toutes choses égales par ailleurs, l’effet « secteur d’activité » de l’établissement est lui aussi atténué. Ainsi, le coût horaire dans le transport, l’information et communication, les activités immobilières, les activités spécialisées scientifiques et techniques ou les activités de services administratifs et de soutien ne diffère pas significativement de celui observé dans le commerce. Les écarts de coût entre ces secteurs s’expliquent par la répartition des salariés par âge, sexe et catégorie socioprofessionnelle dans les établissements, et par la localisation géographique : l’effet du secteur lui-même n’est pas significatif. Par exemple, dans l’information et communication, le coût horaire élevé s’explique principalement par une surreprésentation des cadres, des entreprises de grande taille et de la localisation en Île-de-France. Néanmoins, pour certains secteurs, même en éliminant ces effets de composition, il reste un effet « secteur d’activité » résiduel marqué. Ainsi, par rapport au secteur du commerce, le coût horaire dans l’énergie est supérieur de 30,8 %, celui dans les activités financières et d’assurance de 25,8 %, et celui dans la construction de 14,9 %. À l’autre extrême, l’hébergement-restauration connaît un coût inférieur de 11,2 % au secteur du commerce.

Les différences de coût horaire moyen entre établissements s’expliquent aussi par la région d’implantation. Par rapport aux autres territoires, le coût horaire est plus élevé de 43,0 % quand l’établissement est implanté en Île-de-France et de 24,7 % quand il est implanté dans le Bassin parisien (qui regroupe la Champagne-Ardenne, la Picardie, la Haute-Normandie, la Basse-Normandie, le Centre et la Bourgogne). Il n’y a pas de différence de coût entre les autres régions (Est, Centre-Est, Ouest, Sud-Ouest, Méditerranée, Nord).

La structure du coût salarial

Le coût total se décompose en salaires et traitements bruts, cotisations sociales à la charge de l’employeur et autres dépenses. La première composante du coût de la main-d’œuvre est la rémunération des salariés (y compris l’épargne salariale) : en 2008, cette composante représente 67,3 % du coût horaire dans les entreprises de dix salariés ou plus des secteurs de l’industrie et des services marchands (tableau 3). Si, en moyenne, l’épargne salariale représente seulement 2,8 % du coût salarial (et 4,2 % de la rémunération brute) pour les salariés bénéficiaires, elle peut constituer un élément non négligeable de la rémunération. Cette part varie selon les secteurs : elle est la plus faible dans le secteur de l’hébergement-restauration (0,9 %) ou dans les activités de services administratifs et de soutien, et la plus élevée dans les activités financières et d’assurance (5,8 %).

La deuxième composante du coût total est constituée par les cotisations sociales (légales, conventionnelles ou facultatives, versées à des organismes sociaux ou directement aux salariés) à la charge de l’employeur : elles représentent en moyenne 28,3 % du coût. La part des cotisations employeurs varie selon les secteurs d’activité, atteignant 29,6 % dans l’industrie et 29,8 % dans l’information-communication alors qu’elle est de 26,7 % dans les activités financières et d’assurance et de 25,0 % dans l’hébergement-restauration. Ces différences proviennent en premier lieu des allègements de cotisations sociales patronales légales dues au titre des allocations familiales et des assurances sociales (maladie, maternité, invalidité, vieillesse, décès). Cette mesure, ciblée sur les « bas salaires », vise à diminuer le coût de la main-d’œuvre peu qualifiée. En pratique, le montant maximal des allègements est de 26 points (respectivement, 28,1 points) au niveau du Smic dans les entreprises de 20 salariés et plus (respectivement, moins de 20 salariés) et le seuil de sortie est fixé à 1,6 Smic. Les secteurs où la proportion de main-d’œuvre rémunérée en dessous de 1,6 Smic est forte bénéficient davantage de ces réductions de cotisations. C’est le cas en particulier dans l’hébergement-restauration où, toutes choses égales par ailleurs, la rémunération brute horaire est inférieure de 6,3 % à celle observée dans le commerce, alors que l’écart de coût horaire entre ces deux secteurs s’élève à 11,2 %.

Les différences de cotisations sociales entre secteurs s’expliquent en deuxième lieu par les exonérations de cotisations légales (hors CSG-CRDS) sur l’épargne salariale. Dans les secteurs où l’épargne salariale représente une proportion élevée de la rémunération, le ratio cotisations légales sur rémunération brute tend à être inférieur à la moyenne. C’est le cas dans les activités financières et d’assurance où l’épargne salariale atteint 5,8 % du coût salarial (8,9 % de la rémunération brute) : dans ce secteur, les cotisations légales représentent 34 % de la rémunération brute contre 36,5 % sur l’ensemble du champ.

Les différences de cotisations sociales entre secteurs proviennent enfin des cotisations non légales, c’est-à-dire conventionnelles et facultatives en matière de prévoyance (cotisations versées à des mutuelles ou à des assurances, à des régimes non obligatoires de retraite, compléments d’indemnités de licenciement ou de mise à la retraite, etc.), des prestations sociales fournies directement par les employeurs et des compléments sociaux (prestations d’action sociale, subventions aux comités d’établissement et d’entreprise, etc.). Les activités financières et d’assurance ou l’énergie se distinguent par un niveau élevé de ces cotisations facultatives et compléments sociaux, de sorte que dans ces deux secteurs la part de l’ensemble des cotisations dans la rémunération brute se rapproche de la moyenne ou même la dépasse : 41,3 % dans la finance et 45,0 % dans l’énergie, contre 42,0 % pour l’industrie et les services marchands. Dans l’hébergement-restauration, en revanche, les autres cotisations sociales (non légales) représentent un très faible montant, et le total des cotisations se monte à 34,8 % de la rémunération brute, bien en dessous de la moyenne.

La part restante du coût total est essentiellement constituée des frais de formation professionnelle, de l’ordre de 2,1 % dans l’industrie et les services marchands, et des impôts et taxes sur les salaires qui représentent en moyenne 2,2 % du coût total (avec un pic à 6,3 % dans les activités financières et d’assurance). Les subventions perçues pour l’embauche de salariés sont limitées (0,10 % du coût en moyenne), excepté dans l’hébergement-restauration où elles atteignent 1 %.

Tableau 3Structure du coût salarial en 2008 selon le secteur d’activité

en %
Structure du coût salarial en 2008 selon le secteur d’activité (en % )
Versements au profit du salarié Charges de l’employeur Subventions (7) Cotisations/ salaire brut
Salaire brut (1) Dont épargne salariale (2) Cotisations sociales (3) Frais de formation professionnelle (4) Autres dépenses (5) Impôts sur les salaires (6)
B-E Industrie 66,84 3,20 29,62 2,16 0,09 1,35 0,07 44,31
B Industries extractives 66,25 3,71 30,55 2,21 0,04 0,99 0,04 46,11
C Industrie manufacturière 66,92 3,20 29,55 2,21 0,10 1,28 0,07 44,16
D Prod. et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné 66,67 3,37 29,98 1,08 0,02 2,25 0,00 44,97
E Prod. et distribution d’eau ; gestion des déchets et dépollution 66,92 3,00 30,33 2,10 0,04 1,80 0,15 45,32
F Construction 69,99 2,04 27,32 1,61 0,06 1,23 0,21 39,03
G-N Tertiaire 67,23 2,77 27,79 2,20 0,12 2,77 0,10 41,34
G Commerce ; réparation d’automobiles et de motocycles 68,04 2,96 28,27 1,94 0,12 1,71 0,09 41,55
H Transports et entreposage 67,66 1,37 27,53 2,46 0,04 2,34 0,03 40,69
I Hébergement et restauration 71,92 0,93 25,03 2,02 0,05 1,95 0,97 34,80
J Information et communication 65,58 2,80 29,76 2,46 0,18 2,03 0,01 45,38
K Activités financières et d’assurance 64,56 5,76 26,67 2,27 0,17 6,34 0,02 41,31
L Activités immobilières 66,98 2,38 26,86 1,81 0,17 4,28 0,10 40,10
M Activités spécialisées, scientifiques et techniques 67,08 2,39 28,30 2,12 0,14 2,41 0,05 42,19
N Activités de services administratifs et de soutien 68,74 1,16 27,06 2,34 0,06 1,91 0,11 39,37
B-N Industrie et services marchands 67,32 2,84 28,30 2,14 0,11 2,23 0,10 42,04
  • 1. Rémunération directe brute (incluant les cotisations sociales à la charge des salariés), primes et indemnités, heures supplémentaires, congés, avantages en nature.
  • 2. Intéressement, participation et abondement de l’employeur au PEE, Perco, PEI, PEG.
  • 3. Cotisations et contributions légales de sécurité sociale (Urssaf, Assedic, Agirc, Arrco, etc.), conventionnelles (négociées par les accords collectifs) et facultatives.
  • 4. Y compris taxe d’apprentissage.
  • 5. Frais externes de recrutement.
  • 6. Participation des employeurs à l’effort de construction, taxe sur les salaires, contribution pour défaut d’emploi des travailleurs handicapés, versement Transport, FNAL, 8 % prévoyance.
  • 7. Aides et subventions pour l’emploi de salariés (aide à l’emploi des jeunes, à l’embauche, aide au recrutement d’un cadre dans l’industrie, subventions au FNE), hors exonérations de cotisations sociales.
  • Lecture : dans l’industrie, le salaire brut et les compléments de rémunération constituent 66,84 % du coût salarial (dont 3,2 % d’épargne salariale). Les cotisations sociales à la charge de l’employeur (obligatoires et facultatives) représentent 29,62 % du coût total. Le ratio entre les cotisations sociales employeurs et la rémunération totale (y compris épargne salariale) atteint 44,31 %.
  • Champ : établissements des entreprises de dix salariés et plus, sections B à N de la NACE Rév. 2, y compris apprentis, France métropolitaine.
  • Source : Insee, enquête européenne sur le Coût de la main-d’œuvre 2008.

Entre 2004 et 2008, le coût horaire a légèrement moins progressé qu’entre 1996 et 2004

Entre 2004 et 2008, le coût horaire dans les entreprises de dix salariés et plus de l’industrie et des services marchands a augmenté en euros courants à un rythme annuel de 2,9 % par an. L’évolution a été plus forte dans l’industrie manufacturière (+ 3,3 % en moyenne) que dans la construction (+ 3,1 %) ou les services marchands (+ 2,8 %). Sur la période 1996-2004, le coût horaire en euros courants avait crû au rythme annuel de 3,4 % dans l’industrie manufacturière, et de 3,2 % dans la construction comme dans les services marchands. On observe donc un léger ralentissement de la progression du coût de la main-d’œuvre, un peu plus marqué dans les services marchands que dans l’industrie. De ce fait, les écarts de coût horaire entre l’industrie manufacturière d’un côté, et les services marchands et la construction de l’autre tendent à s’accroître.

Sources

Les données utilisées sont issues de l’enquête européenne sur le Coût de la main-d’œuvre de 2008. L’enquête est réalisée tous les quatre ans depuis 1984 dans l’ensemble des pays de l’Union européenne ; elle est coordonnée par Eurostat, dans le cadre des règlements européens (CE) 530/1999, 1726/1999 et 1737/2005. Le champ de l’enquête couvre l’ensemble des établissements appartenant aux entreprises de dix salariés ou plus (au sens unité légale) du secteur concurrentiel et des hôpitaux publics en France métropolitaine. Cette étude se limite à l’industrie et aux services marchands (les secteurs B à N de la NACE Rév. 2). En France, ces secteurs représentent plus de 91 % de l’emploi salarié du secteur marchand non agricole. En se limitant aux entreprises de dix salariés ou plus, on couvre 75 % de l’emploi salarié du secteur marchand non agricole. La proportion de salariés employés dans les entreprises de moins de dix salariés est particulièrement forte dans certains secteurs (plus de 40 % dans les activités immobilières ou les autres activités de services, entre 34 % et 39 % dans la construction, l’hébergement-restauration ou les arts et spectacles). Les données de coût recueillies concernent l’ensemble des salariés de l’établissement et ne sont donc pas individualisées par niveau de qualification.

Définitions

Le coût de la main-d’œuvre comprend l’ensemble des dépenses directement liées à l’emploi de salariés. Il s’agit en premier lieu de la rémunération assimilable à du salaire (le salaire brut, les primes, les avantages en nature) : une partie rémunère des heures effectivement travaillées, l’autre des congés. S’y ajoute l’épargne salariale (participation, intéressement, abondement de l’employeur au plan d’épargne entreprise ou au Perco). Les autres composantes du coût du travail sont principalement les cotisations - obligatoires, conventionnelles ou facultatives - de protection sociale à la charge de l’employeur (sécurité sociale, chômage, retraite, prévoyance, mais aussi indemnités de départ), et les autres charges assises sur les salaires et l’emploi salarié (participation à la formation professionnelle continue, à l’effort de construction, taxe sur les salaires, etc.), taxes nettes de subventions et d’allègements. Le coût horaire moyen de la main-d’œuvre dans un établissement est le rapport entre l’ensemble des dépenses liées à l’emploi de salariés et le total des heures effectivement travaillées par les salariés de cet établissement.

Les effectifs retenus sont constitués des salariés ayant eu un contrat de travail durant l’année, permanent, occasionnel ou saisonnier, à temps partiel ou à temps complet, y compris les apprentis. Les effectifs salariés sont comptés en équivalent temps plein (EQTP) sur l’année, c’est-à-dire au prorata de leur durée d’emploi dans l’année et de leur quotité d’emploi lorsqu’ils sont à temps partiel : un salarié ayant travaillé 6 mois à mi-temps compte ainsi pour 1/4 dans les effectifs.

Avertissement

Les résultats présentés ici sont issus d'une exploitation de la version française de l'enquête européenne 2008 sur le coût de la main-d'œuvre. Les résultats des enquêtes précédentes portant sur 1996, 2000 et 2004 sont, eux, disponibles sur le site web d'Eurostat (ainsi que ceux de 2008).

Il faut souligner que les résultats pour la France ne sont pas exactement comparables entre les différentes années d'enquête.

En 2000, le coût horaire de la main-d'œuvre dans l'industrie manufacturière est sous-évalué. Il est donc préférable de ne pas utiliser l'année 2000 pour des évolutions de coût horaire dans ce secteur d'activité. En revanche, les coûts horaires en 1996, 2004 et 2008 sont comparables et peuvent être utilisés pour calculer des évolutions.

En 1996, 2000 et 2008, l'effectif pris en compte est l'effectif moyen sur l'année. En 2004, les effectifs pris en compte sont ceux du 31 décembre, qui sont supérieurs à l'effectif moyen sur l'année. Par contre, le nombre d'heures (rémunérées et travaillées) est renseigné sur l'année 2004 entière. Cette absence d'homogénéité fait que le nombre d'heures moyen par salarié est sous-estimé. Il est donc préférable de ne pas utiliser les heures annuelles par salarié tirées de l'enquête 2004. En revanche, le nombre d'heures (rémunérées et travaillées) et la masse salariale étant renseignées sur l'année entière de façon homogène, le défaut d'homogénéité sur les seuls effectifs n'a aucune conséquence sur l'évaluation du coût salarial horaire de 2004.

Cette enquête porte sur les établissements de 10 salariés ou plus, dans l'ensemble de l'économie hors agriculture, activité des ménages en tant qu'employeurs et activités extraterritoriales. Les chiffres présentés ici correspondent sauf mention contraire à l'ensemble des secteurs d'activité couverts par l'enquête (sections B à S de la NACE rev2 à l'exception des administrations publiques (section O)).

Sources

Présentation de l'enquête ECMOSS

Cette enquête porte sur les établissements dépendant d'entreprises de 10 salariés ou plus en France métropolitaine, hors agriculture, activités des ménages en tant qu'employeurs, activités extraterritoriales et défense. Les données sur la fonction publique d'État proviennent de l'enquête auprès des salariés de l'État complémentaire à l'enquête sur le Coût de la main-d'œuvre et la structure des salaires. Ces enquêtes sont complétées par de l'information issue de sources administratives.

Une présentation générale de la source Ecmoss est accessible dans la rubrique « Sources, Méthodes et Qualité » du site insee.fr.

L'échantillon de l'enquête ECMOSS

Chaque année, environ 14 000 établissements sont enquêtés et 120 000 de leurs salariés.

Pour déterminer l'échantillon, on commence par tirer les établissements, puis les salariés au sein de ces établissements.

L'échantillon des établissements est extrait du répertoire des entreprises et des établissements (SIRENE) correspondant au champ de l'enquête. La base de sondage est stratifiée selon 4 critères : la région d'implantation de l'établissement au niveau ZEAT (découpage du territoire en huit grandes zones d'études et d'aménagement), l'activité principale exercée par l'établissement (selon la NACE rev.1), la taille de l'établissement et celle de l'entreprise à laquelle appartient l'établissement. La population des salariés est stratifiée selon la catégorie socioprofessionnelle réduite à la distinction cadre/non cadre. Afin d'alléger la charge de collecte pour les entreprises, le maximum de salariés enquêtés par établissement est limité à 24.

Les données pour l'enquête européenne sur le Coût de la main d'œuvre en 2008

Cette publication a été réalisée à partir des données « Labour Cost Survey (LCS) 2008 » transmises par la France à Eurostat dans le cadre du règlement de la Commission n°1737/2005 du 21 octobre 2005 sur le coût de la main d'œuvre en 2008. Ces données reposent sur la consolidation des enquêtes ECMOSS 2007 et 2008 (1). Par ailleurs, les données sur les effectifs et les masses salariales de l'enseignement (division 85 - section P) public, qui n'est pas enquêté dans ECMOSS, sont issues du fichier de paie des agents de l'État de 2008 et certains taux de cotisations sont estimés à partir de la Comptabilité nationale. Pour l'enseignement public, les variables concernant les apprentis sont mises à zéro, celles sur les heures rémunérées sont non renseignées et les établissements sont considérés comme faisant partie d'entreprises de 1 000 salariés ou plus.

1 : Les données recueillies en 2007 sont « actualisées » à 2008 : on raisonne en se demandant quels seraient les montants si on avait enquêté un salarié dont les caractéristiques sont identiques en 2008.

Comparaison avec les précédentes enquêtes quadriennales sur le Coût de la main d'œuvre (1996, 2000, 2004)

Les résultats des enquêtes précédentes portant sur 1996, 2000 et 2004 sont disponibles sur le site web d'Eurostat (ainsi que ceux de 2008).

Il faut souligner que les résultats pour la France ne sont pas exactement comparables entre les différentes années d'enquête.

En 2000, le coût horaire de la main-d'œuvre dans l'industrie manufacturière est sous-évalué. Il est donc préférable de ne pas utiliser l'année 2000 pour des évolutions de coût horaire dans ce secteur d'activité. En revanche, les coûts horaires en 1996, 2004 et 2008 sont comparables et peuvent être utilisés pour calculer des évolutions.

En 1996, 2000 et 2008, l'effectif pris en compte est l'effectif moyen sur l'année. En 2004, les effectifs pris en compte sont ceux du 31 décembre, qui sont supérieurs à l'effectif moyen sur l'année. Par contre, le nombre d'heures (rémunérées et travaillées) est renseigné sur l'année 2004 entière. Cette absence d'homogénéité fait que le nombre d'heures moyen par salarié est sous-estimé. Il est donc préférable de ne pas utiliser les heures annuelles par salarié tirées de l'enquête 2004. En revanche, le nombre d'heures (rémunérées et travaillées) et la masse salariale étant renseignées sur l'année entière de façon homogène, le défaut d'homogénéité sur les seuls effectifs n'a aucune conséquence sur l'évaluation du coût salarial horaire de 2004.

En 2004, la masse salariale (salaire de base + primes + indemnités + épargne salariale) a été calée sur le salaire brut base CSG des DADS, en faisant abstraction des différences de concepts entre les DADS et l'enquête européenne. En conséquence, la masse salariale après calage est inférieure en niveau à ce qu'elle aurait été si l'on avait procédé comme à l'habitude, c'est-à-dire choisi une variable de calage dont la valeur agrégée est connue par ailleurs. Néanmoins, les pondérations obtenues dans cette opération de calage s'appliquent aussi au nombre d'heures rémunérées. Ainsi, les ratios masse salariale sur heures et coût sur heures, restent cohérents dans l'enquête 2004. La qualité de l'estimation est donc satisfaisante.

Au total, les évolutions du coût salarial horaire dans l'enquête coût de la main-d'œuvre et celles issues de la comptabilité nationale restent très proches sur les périodes 1996-2008 et 2004-2008.

Évolution du coût salarial horaire dans la comptabilité nationale et dans l'Ecmo, 1996-2012

en %
Évolution du coût salarial horaire dans la comptabilité nationale et dans l'Ecmo, 1996-2012 (en %)
Industrie manufacturière Services marchands Ensemble marchand
Comptabilité nationale Ecmo Comptabilité nationale Ecmo Comptabilité nationale Ecmo
1996-2000 12,8 7,0 12,7 15,0 12,5 9,2
2000-2004 14,8 20,9 12,5 11,4 13,4 16,6
2004-2008 13,1 13,5 12,7 11,1 12,2 11,7
1996-2008 46,6 46,8 43,0 42,3 43,1 42,3
  • Note : pour la comptabilité nationale un passage des branches aux sections a été effectué. Comptabilité nationale en base 2000.
  • Champ : industrie et services marchands, sections C à K de la NACE Rev.1.

Champ de l'enquête ECMOSS

Les enquêtes ECMOSS concernent les établissements d'au moins 1 salarié appartenant à une entreprise de 10 salariés ou plus et exerçant une activité en France métropolitaine dans les secteurs de l'industrie, de la construction, du commerce et des services : sections B à N, Q, R, S ainsi que la section P (enseignement) marchande de la NACE rev. 2.

Les questionnaires de l'enquête ECMOSS 2008

Ils se composent de deux parties :

  • La partie A concerne les salaires et les charges sociales versés durant l'année (ici 2012), soit par l'établissement enquêté, soit par l'entreprise dont il fait partie (ce que les répondants doivent préciser). Elle porte notamment sur la masse salariale brute, les cotisations patronales (nettes d'exonérations et d'allègements), les éventuelles cotisations à des caisses de congés payés, les aides et subventions et les montants bruts de la taxe d'apprentissage;
  • La partie B concerne les compléments sociaux et indemnités : compléments directement versés aux salariés, frais professionnels et indemnités.

Le questionnaire « Salarié » porte sur les rémunérations, les charges et le temps de travail.

  • Rémunérations et charges : les éléments composant le revenu du salarié sont détaillés dans cette partie (y compris les heures supplémentaires, les différentes primes, l'épargne salariale, etc.). On s'intéresse notamment aux primes accordées pour les performances individuelles ou collectives ainsi que pour la pénibilité du travail.
  • Temps travaillé : il s'agit ici du temps total effectif de travail au sein de l'établissement, en détaillant les heures supplémentaires, les différents congés pris et absences (quelle qu'en soit la raison) et le temps indiqué dans le contrat de travail. On mesure ainsi le temps « théorique » au travail et le temps effectivement travaillé.

Définitions

Pour en savoir plus

« Les déterminants du coût du travail en France », Insee Première, n° 1393 - février 2012.

« Une heure de travail salarié en 2004 - Deux fois plus chère mais deux fois plus productive qu'en 1975 », Insee Première, n° 1214 - novembre 2008.

« Le coût de la main-d'œuvre : comparaison européenne 1996-2008 », Insee Références, Emploi et salaires - Édition 2012.

« Convergences et structures salariales dans l'Union européenne », Insee Références, Les salaires en France - Édition 2006.

« Tableaux de l'Économie Française », Insee Références, Édition 2012.

« Coût du travail et allègements de charges : une estimation au niveau établissement de 1996 à 2008 », Documents de travail, n° G2012/12 - septembre 2012.

Ouvrir dans un nouvel onglet « Les emplois rémunérés sur la base du Smic en 2010 : souvent faiblement qualifiés, à temps partiel et à durée déterminée », Dares Analyses, n° 095 - 14 décembre 2012.

Ouvrir dans un nouvel onglet « La structure des rémunérations en 2010 : les primes représentent en moyenne 12,9 % de la rémunération dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé », Dares Analyses, n° 063 - 24 septembre 2012.

Ouvrir dans un nouvel onglet « Participation, intéressement et épargne salariale en 2010 : une hausse de 14 % des montants distribués », Dares Analyses , n° 055 - 4 septembre 2012.

Ouvrir dans un nouvel onglet « Les écarts de salaires horaires entre les hommes et les femmes en 2009 : le salaire horaire des femmes est inférieur de 14 % à celui des hommes » , Dares Analyses, n° 016 - 7 mars 2012.

Ouvrir dans un nouvel onglet « Heures supplémentaires et rachat de jours de congé : les dispositifs d'allongement du temps de travail vus par les salariés », Dares Analyses, n° 054 - 7 juillet 2011.

Ouvrir dans un nouvel onglet « La dépense nationale pour la formation professionnelle continue et l'apprentissage, en 2008 », Dares Analyses, n° 073 - 3 novembre 2010.

Ouvrir dans un nouvel onglet « Recours aux heures supplémentaires et complémentaires et rachats de jours de RTT durant les premiers mois de mise en œuvre des lois relatives au pouvoir d'achat », Dares Analyses, n° 029 - 21 mai 2010.

Ouvrir dans un nouvel ongletDonnées des pays membres , Eurostat.