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Insee Analyses Centre-Val de Loire · Avril 2024 · n° 112
Insee Analyses Centre-Val de LoireLa moitié des 410 000 licences unisports délivrées aux moins de 20 ans

Olivier Diel, Florine Verdu (Insee), Yassire Bakhallou, Laetitia Bessoule, Rodolphe Legendre (Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports)

En 2022, 410 000 licences sportives ont été délivrées par les fédérations unisports en Centre‑Val de Loire. Cela représente 160 licences pour 1 000 habitants, soit une proportion proche du niveau national. Le nombre de licences augmente à nouveau en 2022, mais reste néanmoins plus bas qu’avant la crise sanitaire. Les fédérations distribuant le plus de licences sont le football, le tennis et l’équitation. Même si la part des femmes progressent, les hommes détiennent deux tiers des licences sportives. Les jeunes de moins de 20 ans sont également sur-représentés, de même que les habitants des communes périurbaines. Par ailleurs, la pratique sportive ne se limite pas à la pratique licenciée. Deux habitants sur trois du Centre‑Val de Loire pratiquent ainsi régulièrement une activité physique ou sportive sans forcément être affiliés à une fédération.

Insee Analyses Centre-Val de Loire
No 112
Paru le :Paru le17/04/2024
Infographie sur le sport en Centre-Val de Loire en 2022
Publication rédigée par :Olivier Diel, Florine Verdu (Insee), Yassire Bakhallou, Laetitia Bessoule, Rodolphe Legendre (Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports)

Une licence sportive unisport pour six habitants en Centre‑Val de Loire

En 2022, 410 000  sont délivrées par les unisports en Centre‑Val de Loire, soit 160 licences pour 1 000 habitants (figure 1). Environ 5 000 clubs sportifs sont affiliés aux 80 fédérations olympiques ou non-olympiques présentes dans la région.

Les fédérations multisports (affinitaires, scolaires et para-sport) regroupent 190 000 licences en Centre‑Val de Loire, dont la caractérisation sort du cadre de cette étude.

Le taux de licences unisports régional est équivalent à celui de France métropolitaine (159 licences pour 1 000 habitants) et se situe au 8ᵉ rang des régions françaises. Parmi les départements de la région, l’Indre‑et‑Loire et le Loiret ont en proportion de leur population le plus de licenciés (163 ‰), tandis que le taux de licence est le plus faible en Eure‑et‑Loir (152 ‰).

Le nombre de licences rapporté à la population en Centre‑Val de Loire était relativement stable de 2017 à 2019 (autour de 170 ‰), puis a connu une diminution en 2020 et 2021 lors de la crise sanitaire. Il augmente en 2022, sans retrouver encore son niveau précédent. Le nombre de licences en 2022 reste en effet inférieur de 7 % par rapport à cinq ans auparavant. Le Centre‑Val de Loire se distingue par la plus forte diminution parmi les régions métropolitaines françaises. Au niveau départemental, le nombre de licences a particulièrement diminué dans l’Indre (-11 % entre 2017 et 2022). Toutefois, il s’agit aussi du département de la région ayant subi la plus forte baisse de population sur cette période.

L’activité sportive peut aussi s’exercer hors licences (encadré 1) et a pu connaître une évolution des pratiques [Müller, Lombardo, 2023 ; pour en savoir plus (4)].

Figure 1Statistiques sur les licences de sport par département

Statistiques sur les licences de sport par département - Lecture : En 2022, 46 600 licences ont été délivrées dans le Cher (9 % de moins qu’en 2017), ce qui représente 156 licences pour 1 000 habitants.
Zone Population en 2022 Nombre de licences en 2022 Évolution du nombre de licences entre 2017 et 2022 (en %) Nombre de licences pour 1 000 habitants en 2022
Cher 298 200 46 600 -9,0 156
Eure-et-Loir 429 600 65 300 -7,6 152
Indre 216 200 33 900 -11,4 157
Indre-et-Loire 616 100 100 600 -3,3 163
Loir-et-Cher 327 400 52 200 -7,2 160
Loiret 685 100 111 900 -7,5 163
Centre-Val de Loire 2 572 600 410 500 -7,0 160
France 67 842 600 10 625 100 -1,8 157
France métropolitaine 65 646 800 10 406 000 -1,6 159
France de province 53 317 400 8 698 000 -1,5 163
  • Note : Les effectifs sont arrondis à la centaine.
  • Lecture : En 2022, 46 600 licences ont été délivrées dans le Cher (9 % de moins qu’en 2017), ce qui représente 156 licences pour 1 000 habitants.
  • Champ : Fédérations sportives unisports olympiques et non-olympiques (hors fédération française des échecs), agréées par le Ministère des Sports pour la saison 2021/2022 ou 2022.
  • Sources : Injep-Medes, Recensement des licences et clubs pour le ministère chargé des sports ; Insee, Estimations de population.

Football, tennis et équitation : les sports les plus populaires

La fédération de football octroie le plus de licences (83 000 pour 2022 en Centre‑Val de Loire). Les six principales fédérations, en nombre de licences, sont les mêmes aux niveaux régional et national : football, tennis, équitation, basketball, judo (jujitsu, kendo et disciplines associées) et handball. Elles concentrent la moitié des licences délivrées dans la région.

Contrairement à d’autres territoires, le Centre‑Val de Loire ne possède pas de sport véritablement typique de la région (comme le ballon au poing, la course landaise…). Toutefois, certaines fédérations y sont proportionnellement plus représentées, comme le tennis de table, le badminton (figure 2) et le billard (proportion de licences dans la population deux fois plus élevée dans la région qu’en France métropolitaine). Des spécificités existent aussi au niveau départemental, avec par exemple un taux d’adhésion plus important dans l’Indre qu’à l’échelle nationale pour la fédération d’haltérophilie/musculation. La particularité géographique de la région, sans littoral ni montagne, a des conséquences sur les pratiques sportives et les licences correspondantes.

Pendant la crise sanitaire, la baisse du nombre de licences a été moins marquée dans les sports individuels et les sports de nature (équitation par exemple). Le nombre de licences diminue significativement dans les fédérations de squash et de sports de glace. En Centre‑Val de Loire, seulement 30 % des fédérations unisports délivrent plus de licences en 2022 qu’en 2017. De manière générale, certaines fédérations peuvent bénéficier de la visibilité médiatique lors de grands évènements sportifs, particulièrement en cas de victoire nationale. Par exemple, l’équipe de France masculine de football a remporté la coupe du monde en 2018. L’année suivante, le nombre de licences de football a augmenté à l’échelle nationale, comme dans chacun des 6 départements du Centre‑Val de Loire (+2 500 licences pour l’ensemble de la région).

Figure 2Comparaison entre la proportion de la population licenciée dans les 15 principales fédérations unisports en Centre-Val de Loire et en France métropolitaine

Comparaison entre la proportion de la population licenciée dans les 15 principales fédérations unisports en Centre-Val de Loire et en France métropolitaine - Lecture : En 2022, la fédération de football regroupe 83 000 licences en Centre-Val de Loire, soit 5 % de moins qu’en 2017. Cela représente 32,3 licences pour 1 000 habitants, c’est un peu plus qu’en France métropolitaine (31,6 licences pour 1 000 habitants).
Fédération Nombre de licences en Centre-Val de Loire Nombre de licences pour 1 000 habitants en Centre-Val de Loire Nombre de licences pour 1 000 habitants en France métropolitaine Évolution du nombre de licences en Centre-Val de Loire entre 2017 et 2022 (en %)
Football 83 150 32,3 31,6 -5,2
Tennis 37 390 14,5 15,6 -7,5
Équitation 31 320 12,2 10,3 3,3
Basketball 21 870 8,5 7,9 -4,3
Judo, Jujitsu, Kendo et DA 18 760 7,3 7,0 -23,4
Handball 16 530 6,4 6,7 -29,6
Randonnée pédestre 13 190 5,1 3,3 -6,3
Golf 12 480 4,8 6,3 6,0
Natation 12 360 4,8 5,5 14,7
Athlétisme 12 160 4,7 4,4 -5,1
Rugby 11 490 4,5 5,2 16,2
Gymnastique 11 280 4,4 4,2 -12,6
Badminton 10 870 4,2 2,7 -10,1
Pétanque et jeu provençal 9 730 3,8 3,9 -6,0
Tennis de table 9 670 3,8 2,4 -28,9
  • Lecture : En 2022, la fédération de football regroupe 83 000 licences en Centre-Val de Loire, soit 5 % de moins qu’en 2017. Cela représente 32,3 licences pour 1 000 habitants, c’est un peu plus qu’en France métropolitaine (31,6 licences pour 1 000 habitants).
  • Champ : Les 15 fédérations sportives unisports olympiques et non-olympiques délivrant le plus de licences en Centre-Val de Loire, agréées par le Ministère des Sports pour la saison 2021/2022 ou 2022.
  • Sources : Injep-Medes, Recensement des licences et clubs pour le ministère chargé des sports ; Insee, Estimations de population.

Figure 2Comparaison entre la proportion de la population licenciée dans les 15 principales fédérations unisports en Centre-Val de Loire et en France métropolitaine

  • Lecture : En 2022, la fédération de football regroupe 83 000 licences en Centre-Val de Loire, soit 5 % de moins qu’en 2017. Cela représente 32,3 licences pour 1 000 habitants, c’est un peu plus qu’en France métropolitaine (31,6 licences pour 1 000 habitants).
  • Champ : Les 15 fédérations sportives unisports olympiques et non-olympiques délivrant le plus de licences en Centre-Val de Loire, agréées par le Ministère des Sports pour la saison 2021/2022 ou 2022.
  • Sources : Injep-Medes, Recensement des licences et clubs pour le ministère chargé des sports ; Insee, Estimations de population.

Les hommes et les jeunes, fortement représentés parmi les licenciés

En 2022, seul un tiers des licences unisports sont détenues par des femmes (33,6 %), alors que celles-ci représentent plus de la moitié de la population régionale. Le taux de féminisation est supérieur à celui de France métropolitaine (32,8 %) et s’est accru en 5 ans (+1,2 point). Le Centre‑Val de Loire compte ainsi 104 licences pour 1 000 femmes, contre 218 pour 1 000 hommes (101 ‰ et 220 ‰ en France métropolitaine). Les fédérations unisports les plus féminisées (avec plus de 8 licences sur 10 détenues par des femmes) sont les fédérations de twirling bâton, de danse, des sports de glace, de gymnastique et d’équitation. Pour les fédérations multisports, le taux de féminisation est dans l’ensemble plus élevé. En particulier, celui de la fédération française d’Éducation Physique et de Gymnastique Volontaire dépasse 90 %. Dans la plupart des autres fédérations, les femmes sont minoritaires. Même si la parité n’est pas atteinte, la part des femmes augmente dans de nombreuses fédérations, comme l’escrime, le tir à l’arc et le rugby par exemple. Les sports en fédération les plus prisés par les hommes sont le football, le tennis, le basketball et le judo. Quant aux femmes, elles se tournent le plus souvent vers l’équitation, le tennis, la gymnastique, le football et la randonnée pédestre (figure 3).

Figure 3aRépartition du nombre de licences par sexe en Centre-Val de Loire en 2022Répartition des licences détenues par les hommes

Répartition du nombre de licences par sexe en Centre-Val de Loire en 2022 - Lecture : En 2022, la fédération de football représente 27,3 % des licences détenues par les hommes en Centre-Val de Loire (59,6 licences pour 1 000 hommes) et 6,3 % des licences détenues par les femmes (6,6 licences pour 1 000 femmes).
Fédération Nombre de licences en Centre-Val de Loire Nombre de licences pour 1 000 hommes Part de la fédération en nombre de licences (en %)
Football 74 450 59,6 27,3
Tennis 26 110 20,9 9,6
Basketball 14 780 11,8 5,4
Judo, Jujitsu, Kendo et DA 12 380 9,9 4,5
Handball 10 670 8,5 3,9
Rugby 10 010 8,0 3,7
Golf 9 530 7,6 3,5
Tennis de table 8 140 6,5 3,0
Tir 8 120 6,5 3,0
Pétanque et jeu provençal 8 010 6,4 2,9
Badminton 6 700 5,4 2,5
Athlétisme 6 400 5,1 2,3
Équitation 5 280 4,2 1,9
Natation 5 140 4,1 1,9
Cyclisme 5 050 4,0 1,9
Karaté et DA 4 990 4,0 1,8
Randonnée pédestre 4 810 3,9 1,8
Cyclotourisme 4 110 3,3 1,5
Voile 3 930 3,1 1,4
Études et sports sous-marins 2 880 2,3 1,1
Autres fédérations 41 190 33,0 15,1
Ensemble 272 680 218,4 100,0
  • Note : La taille des rectangles est proportionnelle à la part de la fédération en nombre de licences, dont la valeur est indiquée entre parenthèses. La catégorie « Autres fédérations » regroupe les fédérations dont le nombre de licences dans chacune représente moins de 1 % de l’ensemble des licences par sexe dans la région ainsi que la fédération de volley.
  • Lecture : En 2022, la fédération de football représente 27,3 % des licences détenues par les hommes en Centre-Val de Loire (59,6 licences pour 1 000 hommes) et 6,3 % des licences détenues par les femmes (6,6 licences pour 1 000 femmes).
  • Champ : Fédérations sportives unisports olympiques et non-olympiques (hors FF échecs), agréées par le Ministère des Sports pour la saison 2021/2022 ou 2022.
  • Sources : Injep-Medes, Recensement des licences et clubs pour le ministère chargé des sports ; Insee, Estimations de population.

Figure 3aRépartition du nombre de licences par sexe en Centre-Val de Loire en 2022Répartition des licences détenues par les hommes

  • Note : La taille des rectangles est proportionnelle à la part de la fédération en nombre de licences, dont la valeur est indiquée entre parenthèses. La catégorie « Autres fédérations » regroupe les fédérations dont le nombre de licences dans chacune représente moins de 1 % de l’ensemble des licences par sexe dans la région ainsi que la fédération de volley.
  • Lecture : En 2022, la fédération de football représente 27,3 % des licences détenues par les hommes en Centre-Val de Loire (59,6 licences pour 1 000 hommes) et 6,3 % des licences détenues par les femmes (6,6 licences pour 1 000 femmes).
  • Champ : Fédérations sportives unisports olympiques et non-olympiques (hors FF échecs), agréées par le Ministère des Sports pour la saison 2021/2022 ou 2022.
  • Sources : Injep-Medes, Recensement des licences et clubs pour le ministère chargé des sports ; Insee, Estimations de population.

La moitié des licences sont détenues par des personnes de moins de 20 ans, et moins de 10 % par des seniors de 65 ans ou plus. La souscription de licences sportives est la plus fréquente chez les jeunes de 5 à 14 ans, avec une licence pour deux personnes de cette tranche d’âge. Cependant, cette proportion de licences chez les enfants est un peu plus faible dans la région qu’en France métropolitaine. Aux âges plus avancés, les taux de licences sont nettement plus bas que pour les moins de 20 ans, mais légèrement supérieurs dans la région qu’à l’échelle nationale. Les fédérations avec les plus grandes proportions de jeunes licenciés sont la gymnastique (la moitié des licenciés a moins de 8 ans) et le judo, jujitsu, kendo et disciplines associées (l’âge médian est 9 ans). Ces sports font partie de ceux les plus pratiqués par les moins de 10 ans. À l’inverse, les licenciés sont plus âgés dans les fédérations de randonnée pédestre, de cyclotourisme et de billard.

Le football est le sport licencié le plus pratiqué par les hommes de chaque tranche d’âges entre 5 et 60 ans. C’est pour les 20‑29 ans que sa part parmi l’ensemble des licences est la plus importante (au-dessus de 40 %) (figure 4). Entre 10 et 60 ans, le tennis arrive en deuxième position. Jusqu’à 60 ans, l’équitation est le premier ou deuxième sport le plus prisé par les femmes. La proportion de licences dans la gymnastique est élevée pour les filles de moins de 5 ans. À partir de 60 ans, les sports pratiqués par les hommes et les femmes sont plutôt orientés vers les loisirs ou la santé (randonnée, golf, cyclotourisme et pétanque).

Figure 4Fédérations unisports avec le plus de licences délivrées par sexe et tranche d’âge en Centre-Val de Loire en 2022

Fédérations unisports avec le plus de licences délivrées par sexe et tranche d’âge en Centre-Val de Loire en 2022
Sexe et tranche d’âge Nombre total de licences pour 1 000 habitants1 Sport le plus prisé Sport en 2e rang
Fédération Nombre de licences pour 1 000 habitants1 Part de la fédération (en %)2 Fédération Nombre de licences pour 1 000 habitants1 Part de la fédération (en %)2
Hommes
0 à 4 ans 59,4 Judo et disciplines associées 15,0 25,2 Gymnastique 10,5 17,7
5 à 9 ans 620,6 Football 208,7 33,6 Judo et disciplines associées 73,1 11,8
10 à 14 ans 600,7 Football 194,7 32,4 Tennis 64,5 10,7
15 à 19 ans 327,9 Football 114,3 34,9 Tennis 29,2 8,9
20 à 34 ans 211,3 Football 84,2 39,9 Tennis 16,3 7,7
35 à 49 ans 194,2 Football 47,3 24,4 Tennis 22,9 11,8
50 à 64 ans 137,8 Football 16,0 11,6 Tennis 13,3 9,6
65 ans et plus 90,7 Randonnée Pédestre 13,5 14,8 Golf 12,6 13,9
Femmes
0 à 4 ans 53,9 Gymnastique 21,6 40,0 Équitation 9,4 17,4
5 à 9 ans 375,5 Équitation 75,9 20,2 Gymnastique 56,5 15,1
10 à 14 ans 383 Équitation 91,9 24,0 Gymnastique 29,9 7,8
15 à 19 ans 187,8 Équitation 50,3 26,8 Football 17,0 9,1
20 à 34 ans 87,8 Équitation 23,6 26,8 Football 9,2 10,5
35 à 49 ans 78,3 Équitation 10,7 13,7 Tennis 10,3 13,2
50 à 64 ans 58,6 Randonnée pédestre 9,8 16,8 Équitation 5,4 9,3
65 ans et plus 34,3 Randonnée pédestre 16,1 47,1 Golf 3,6 10,4
  • 1 Nombre de licences pour 1 000 habitants du sexe et de l'âge considérés
  • 2 Part de la fédération en nombre de licences dans l’ensemble des licences du sexe et de l’âge considérés
  • Champ : Fédérations sportives unisports olympiques et non-olympiques (hors FF échecs), agréées par le Ministère des Sports pour la saison 2021/2022 ou 2022.
  • Sources : Injep-Medes, Recensement des licences et clubs pour le ministère chargé des sports ; Insee, Estimations de population.

Plus de licenciés en périphérie des territoires urbains

L’implantation des clubs peut avoir des conséquences sur la pratique, même si le licencié peut pratiquer un sport dans une autre commune que son lieu de résidence. En 2021, le taux de licences de la population résidant en périphérie des agglomérations est plus important à la fois que dans les territoires urbains les plus densément peuplés et que dans les territoires ruraux non périurbains (figure 5, Pour comprendre). Néanmoins, la pratique licenciée est plus élevée dans les communes urbaines denses de la région qu’en France métropolitaine. Quel que soit le type de territoire, c’est le football qui compte le plus de licenciés. La deuxième fédération distribuant le plus de licences est celle d’équitation pour les habitants des communes rurales et le tennis dans les territoires urbains. Les différences de pratique licenciée sont notamment liées à la structure par type de ménage et par âge de la population résidant dans ces territoires. La proportion de jeunes de moins de 20 ans est la plus faible dans les communes rurales non périurbaines.

Figure 5Nombre de licences par habitants en 2021

  • Note : Les données de cette carte ne sont pas diffusables (carte lissée).
  • Note : La carte a été réalisée à partir du nombre de licences au lieu d’habitation par commune en 2021 et de la population municipale des communes en 2021 (rayon de lissage : 15 km).
  • Champ : Fédérations sportives unisports olympiques et non-olympiques (hors FF échecs), agréées par le Ministère des Sports pour la saison 2020/2021 ou 2021.
  • Sources : Injep-Medes, Recensement des licences et clubs pour le ministère chargé des sports ; Insee, Recensement de la population.

En 2021, les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) du Centre‑Val de Loire représentent moins de 3 % des licences unisports contre 6 % de la population. La pratique du football prédomine : 46 % des licences unisports (contre 21 % pour l’ensemble de la région). Concernant les fédérations multisports, les fédérations scolaires (USEP, UNSS…) sont plus présentes dans l’ensemble des licences. Parmi ces licenciés des QPV, la part des jeunes de moins de 20 ans est encore plus élevée qu’en moyenne régionale, en lien avec la proportion plus importante de jeunes dans la population totale de ces territoires. Le taux de féminisation des licences y est également plus faible qu’ailleurs.

Encadré 1 – Les pratiques physiques et sportives en Centre‑Val de Loire

Les détenteurs d’une licence sportive ne sont pas les seuls à pratiquer une activité physique. Sans distinguer la pratique licenciée et sans comptabiliser les pratiques à des fins utilitaires, comme le fait de marcher pour se rendre à son travail, quatre habitants du Centre‑Val de Loire sur cinq pratiquent des activités physiques ou sportives de manière au moins occasionnelle en 2020, et deux sur trois ont une pratique régulière (Pour comprendre). Ces proportions sont similaires au niveau national. Les activités ne nécessitant que peu de matériel ou pouvant être pratiqués en dehors de toute structure sont privilégiées. Dans la région, la marche, la course et l’athlétisme d’une part, les sports de cycles, urbains ou motorisés d’autre part, sont cités par plus de deux personnes sur cinq.

Les constats sont similaires à ceux se rapportant à la seule pratique sportive licenciée. Les jeunes se livrent davantage que leurs aînés à des activités sportives, et les hommes davantage que les femmes. La pratique dépend aussi de la catégorie socioprofessionnelle, les cadres étant plus nombreux à avoir une activité physique que les ouvriers. Par ailleurs, les personnes en situation de handicap sont moins nombreuses à pratiquer des activités physiques et sportives : à l’échelle nationale, seule une sur deux a une pratique au moins occasionnelle, et une sur trois une pratique régulière. Les différences selon les populations concernent également la nature des sports pratiqués. Par exemple, les hommes se tournent plus que les femmes vers les sports de cycles, à l’inverse de la gymnastique.

Les raisons motivant ces pratiques sont diverses. En France, la santé, le bien‑être et la détente sont cités parmi les motivations de deux tiers des personnes ayant une activité physique régulière ou occasionnelle. Les problèmes de santé sont toutefois aussi mentionnés parmi les principaux freins à la pratique sportive.

Encadré 2 – Le mot du partenaire

Au cours des trente jours de compétition des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP), près de quinze mille sportifs issus de plus de deux cents nations se retrouveront à l’occasion de cette fête. Pour accueillir les quinze millions de visiteurs attendus, cinquante mille volontaires seront mobilisés pour contribuer à la réussite de cet évènement unique à l’échelle planétaire. La région Centre‑Val de Loire sera particulièrement mobilisée car elle aura le privilège d’accueillir un site olympique et paralympique dans l’enceinte du Centre national de tir sportif de Châteauroux. Ces Jeux ne sauraient exister sans reposer sur le dynamisme et l’enthousiasme d’un tissu associatif sportif employant 108 000 salariés (dont 4 000 dans la région) qui, au quotidien, se mobilisent pour accueillir, encadrer, former, les millions de pratiquants dans les différents clubs sur notre territoire national.

Après avoir été fortement ébranlé par la crise sanitaire mondiale de 2020 et 2021, le mouvement sportif a su permettre à de très nombreux licenciés (15 millions de licences en France) de retrouver en 2022 le chemin des clubs, espace de pratiques, d’éducation, de lien social, et de convivialité. Le mouvement sportif régional (600 000 licences) apporte pleinement sa contribution à cette dynamique. Il est fortement engagé pour œuvrer avec les différents acteurs du sport que sont l’État, les collectivités territoriales, le monde économique, dans le cadre de la Conférence Régionale du Sport (CRS), pour soutenir le développement des pratiques pour toutes et tous. Les Jeux Olympiques et Paralympiques, et le regain d’intérêt qu’ils ne manqueront d’apporter pour les pratiques sportives, sont aussi un formidable tremplin pour envisager les enjeux de demain, se questionner sur l’héritage des JOP, leur impact sur l’évolution du nombre de licenciés, leur accueil et, plus globalement, sur le modèle socio-économique des clubs.

Vivent les Jeux !

Délégation régionale académique à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (Drajes)

Encadré 3 – Partenariats

Les éléments préparatoires à cette publication ont été réalisés dans le cadre d’une collaboration entre l’Insee et l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep).

Cette étude a été réalisée dans le cadre d’un partenariat entre la Direction régionale de l’Insee et la Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (Drajes) en Centre‑Val de Loire.

Publication rédigée par :Olivier Diel, Florine Verdu (Insee), Yassire Bakhallou, Laetitia Bessoule, Rodolphe Legendre (Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports)

Pour comprendre

Le recensement annuel des licences est réalisé auprès des fédérations sportives agréées par le ministère des Sports (119 en 2022) afin de capter les évolutions de la pratique sportive encadrée. Le recensement des licences comptabilise les licences annuelles et non les licenciés. Un licencié peut détenir plusieurs licences annuelles dans une même fédération (ex : joueur, entraîneur) ou dans plusieurs fédérations.

L’étude porte principalement sur 89 fédérations unisports olympiques et non-olympiques (80 présentes en Centre‑Val de Loire). Les autres fédérations de type multisports (affinitaires, scolaires, para-sportives) et la fédération française d’échecs sont hors champ.

Une erreur a été détectée sur les données pour 2019 à 2022 de la fédération française de volley-ball et est en cours de correction par l’Injep. Les données corrigées n’ont pas pu être intégrées à cette publication de sorte que les résultats pour la fédération de volley ne sont pas commentés. L’erreur sur le nombre total de licences délivrées dans la région est néanmoins estimée à moins de 1 %.

Les données régionales et départementales sont disponibles jusqu’en 2022. Pour les données communales, le dernier millésime est 2021, année de baisse du nombre de licences. Cependant, la distribution spatiale reste similaire à celle d’avant la crise sanitaire.

L’enquête nationale sur les pratiques physiques et sportives (ENPPS) est une enquête statistique publique menée tous les dix ans depuis 2000 par l’Injep et la Direction des sports auprès des personnes résidant en France âgées de 15 ans ou plus. La définition de la pratique d’activité physique ou sportive est volontairement très large, la question étant posée ainsi : « Au cours des douze derniers mois, avez‑vous fait, même occasionnellement y compris pendant vos vacances, des activités physiques et sportives en dehors des cours obligatoires d’éducation physique et sportive à l’école ? ».

Une personne a une pratique régulière lorsqu’elle déclare avoir réalisé 52 séances d’activité physique ou sportive ou plus au cours des douze derniers mois, soit une fois par semaine en moyenne. La pratique est dite occasionnelle si le nombre de séances est compris entre 1 et 51.

Dans l’étude, les personnes pratiquant toutes leurs activités physiques exclusivement à des fins utilitaires (pour se déplacer et non pour faire de l’exercice) ne sont pas comptabilisées. De même, les activités de la balade, relaxation, baignade et échecs sont exclues du champ.

Publication rédigée par :Olivier Diel, Florine Verdu (Insee), Yassire Bakhallou, Laetitia Bessoule, Rodolphe Legendre (Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports)

Définitions

Licence annuelle : titre de participation délivré par une fédération agréée moyennant une cotisation annuelle donnant accès aux activités organisées par la fédération ou ses structures affiliées pour l’ensemble de la saison. Elle se distingue des licences de plus courtes durées, des autres titres de participation, et de la simple adhésion à un club sportif. Les licences annuelles peuvent donner accès à des pratiques compétitives, de loisirs, ou d’encadrement.

Fédération sportive : constituée sous la forme d’association loi 1901. Les fédérations sportives ont pour objet d’organiser et de gérer la pratique d’une ou plusieurs disciplines sportives, de l’activité de loisir au sport de haut niveau.

  • Les fédérations unisports, olympiques ou non, sont parfois qualifiées de fédérations délégataires. Une délégation donnant le monopole à une fédération pour organiser les compétitions dans au moins une discipline sur le territoire ainsi que le droit de délivrer des titres (ex : Champion de France).
    Le statut de fédération olympique se réfère à celui en date du recensement 2022 qui correspond au statut olympique à la veille des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. C’est le cas pour 35 fédérations (32 fédérations olympiques d’été et 3 fédérations olympiques d’hiver).
  • Les fédérations multisports correspondent aux fédérations non définies comme unisports. Celles-ci regroupent les fédérations de type affinitaires qui rassemblent les individus en fonction de traits communs (ex : profession, religion, géographie), les fédérations scolaires, ainsi que les fédérations para-sportives. Ces fédérations ont vocation à organiser la pratique de différents sports au sein de leurs structures.

Pour en savoir plus

(1) Anne C., Casteran-Sacreste B., Mauroux A. (Injep), Brunet L., Jollivet J., Levasseur S. (Insee) ; « Panorama des licences sportives dans les fédérations olympiques de Paris 2024 » ; Insee Première, avril 2024.

(2) Vicard A. (Injep) ; « Quantifier la pratique sportive : une approche sociologique et sanitaire » ; Courrier des statistiques no10 – 2023 ; décembre 2023.

(3) « Ouvrir dans un nouvel ongletLes chiffres clés du sport 2023 » ; octobre 2023.

(4) Müller J. (CRÉDOC), Lombardo P. (Injep) ; « Ouvrir dans un nouvel ongletComment l’après-Covid stimule l’élan sportif des Français » ; INJEP Analyses & synthèses no65 ; mars 2023.

(5) Didier M., Raffin V. (Injep), Lefèvre B. (Université Claude Bernard-Lyon 1) ; « Deux tiers des 15 ans ou plus ont une activité physique ou sportive régulière en 2020 » ; France, portrait social – Édition 2022, Insee Références ; novembre 2022.