Insee Analyses Nouvelle-AquitaineLa Nouvelle-Aquitaine à grands traits

Hélène Decorme, Marie-José Kolpak, Charles Raffin, Insee

Plus grande région de France métropolitaine en superficie, quatrième en population, la Nouvelle-Aquitaine est peu densément peuplée, relativement âgée mais attractive, en particulier pour de jeunes adultes et de jeunes retraités. L’activité économique reflète ces particularités avec une place importante de l’agriculture (première région agricole européenne), du médico-social et un bon dynamisme de la plupart des secteurs. Cette vaste région compte douze départements aux caractéristiques hétérogènes : de la Gironde, département très peuplé et dynamique, siège de la métropole bordelaise, à la Creuse, un des plus petits départements de France, en déprise démographique, et qui présente plus de difficultés économiques et sociales. Les départements à proximité du littoral bénéficient d’un meilleur dynamisme que le reste de la région.

Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine
No 36
Paru le :Paru le18/11/2016
Hélène Decorme, Marie-José Kolpak, Charles Raffin, Insee
Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine No 36- Novembre 2016

Plus vaste région de France métropolitaine, la Nouvelle-Aquitaine couvre 84 100 km², soit 15 % du territoire. En 2015, 5 905 000 habitants (quatrième région de France métropolitaine avec 9 % de sa population) sont répartis dans douze départements. La Gironde, les Landes et la Dordogne sont les plus étendus de métropole (figure 1). Avec 1 543 000 habitants, la Gironde constitue le quatrième département le plus peuplé de France de province (). Plus vaste département de la région (9 980 km²), il accueille plus du double de la population des Pyrénées-Atlantiques (670 000 habitants) et de la Charente-Maritime (640 000 habitants). Dans ce classement, les sept départements suivants ont une population comprise entre 334 000 et 434 000 habitants : Lot-et-Garonne, Charente, Deux-Sèvres, Haute-Vienne, Landes, Dordogne et Vienne. Enfin, avec 239 000 habitants, la Corrèze compte deux fois plus d’habitants que la Creuse (119 000 habitants, deuxième département de France métropolitaine le moins peuplé). Ces deux départements cumulent petite superficie, faible population et décroissance démographique.

Figure 1La Gironde en têteSuperficie, population en 2015 et variation annuelle de population entre 2008 et 2015 des douze départements de la Nouvelle-Aquitaine

La Gironde en tête ( ) -
km² effectifs, en milliers
Landes 9 250 405
Gironde 9 980 1 543
Charente-Maritime 6 864 640
Pyrénées-Atlantiques 7 645 670
Lot-et-Garonne 5 400 334
Deux-Sèvres 6 000 373
Dordogne 9 100 418
Vienne 7 000 434
Charente 5 956 355
Haute-Vienne 5 520 375
Corrèze 5 857 239
Creuse 5 565 119
  • Sources : Insee, recensement de la population 2008 et estimations de la population 2015 ; IGN

Figure 1La Gironde en têteSuperficie, population en 2015 et variation annuelle de population entre 2008 et 2015 des douze départements de la Nouvelle-Aquitaine

  • Sources : Insee, recensement de la population 2008 et estimations de la population 2015 ; IGN

Une faible densité de population

Avec 70 habitants au km², la Nouvelle-Aquitaine est une région peu dense au regard de la moyenne métropolitaine (118 habitants au km²). Seules les régions Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté et la Corse affichent des densités plus faibles. Avec 21 habitants au km², la Creuse est l’un des départements les moins denses de France. La Corrèze, les Landes et la Dordogne affichent une densité de population relativement faible, entre 40 et 50 habitants au km². Dans la région, la Gironde a la plus forte densité avec 154 habitants au km². Néanmoins, elle n’occupe que le 21e rang des départements de France de province. La population régionale se concentre, d’une part, sur le littoral et, d’autre part, autour des grands axes de communication (Bordeaux-Toulouse, Biarritz-Pau, Royan-Angoulême et La Rochelle-Poitiers) et 70 % de sa population vit dans l’une de ses 25 grandes aires urbaines (80 % en France de province). Chaque département a au moins une grande aire urbaine (). Celles de Bordeaux, Poitiers et Limoges s’étendent sur une grande partie de leur département d’implantation. La région est aussi caractérisée par un maillage de moyens et petits pôles, en particulier en Deux-Sèvres, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques (figure 2).

Figure 2Structuration du territoire autour de 25 grandes aires urbainesZonage en aires urbaines de la Nouvelle-Aquitaine en 2010

  • Source : Insee, recensement de la population 2010

Une région relativement âgée mais attractive

La population de la Nouvelle-Aquitaine est âgée : 21,0 % des habitants ont plus de 64 ans et 22,2 % ont moins de 20 ans (respectivement 17,5 % et 24,4 % en France métropolitaine). Cinq départements ont moins de jeunes que de personnes âgées : la Creuse, la Dordogne, la Corrèze, la Charente-Maritime et le Lot-et-Garonne. La Creuse est le département le plus âgé : la part des moins de 20 ans est la plus basse (18,7 %) et celle des plus de 64 ans la plus haute (27,2 %). À l’inverse, la Gironde est le département le plus jeune devant la Vienne et les Deux-Sèvres.

Avec un gain annuel moyen de population de 0,6 % entre 2008 et 2015, la Nouvelle-Aquitaine est une région à la démographie dynamique. C’est la plus dynamique du littoral atlantique devant la Bretagne et les Pays de la Loire. Néanmoins, cette évolution positive n’est due qu’aux migrations, le solde naturel étant faible (). À l’horizon 2040, si les tendances actuelles devaient se confirmer, le rythme de croissance prévu serait toujours supérieur à la moyenne de France métropolitaine. La part des personnes âgées pourrait alors atteindre 30 % de la population régionale (26 % en métropole).

Cette croissance de population est marquée autour des grandes agglomérations et près du littoral. Les Landes et la Gironde sont les départements les plus dynamiques (figure 3). Si tous les départements de la région attirent de nouveaux habitants, les soldes naturels sont plus contrastés. En effet, seuls trois départements (les plus jeunes) affichent à la fois des arrivées plus nombreuses que les départs et des naissances plus nombreuses que les décès : la Gironde, la Vienne et les Deux-Sèvres. À l’inverse, six départements ont un solde naturel négatif non compensé par l’arrivée de jeunes, ce qui renforce le vieillissement de leur population.

Figure 3Une attractivité commune aux douze départements en Nouvelle-AquitaineComposante de l’évolution de population des douze départements en Nouvelle-Aquitaine entre 2008 et 2015

en %
Une attractivité commune aux douze départements en Nouvelle-Aquitaine (en % ) -
Solde naturel Solde migratoire apparent Taux de variation annuel moyen
Landes 0,0 1,2 1,2
Gironde 0,3 0,9 1,2
Charente-Maritime -0,2 0,8 0,6
Pyrénées-Atlantiques 0,0 0,5 0,5
Dordogne -0,4 0,7 0,3
Lot-et-Garonne -0,1 0,4 0,3
Deux-Sèvres 0,1 0,2 0,3
Vienne 0,2 0,1 0,3
Charente -0,1 0,2 0,1
Haute-Vienne 0,0 0,1 0,1
Corrèze -0,4 0,2 -0,2
Creuse -0,8 0,3 -0,5
  • Source : Insee, recensement de la population 2008 et estimations de la population 2015

Figure 3Une attractivité commune aux douze départements en Nouvelle-AquitaineComposante de l’évolution de population des douze départements en Nouvelle-Aquitaine entre 2008 et 2015

  • Source : Insee, recensement de la population 2008 et estimations de la population 2015

Les principaux mouvements migratoires avec les autres régions de France métropolitaine (entrées et sorties de la Nouvelle-Aquitaine) concernent les 18-25 ans. La région attire des jeunes actifs avec ou sans enfant(s) et des jeunes retraités avec un pic important vers 60 ans (figure 4). La Gironde, la Vienne et la Haute-Vienne accueillent des étudiants grâce à leur offre universitaire et la Charente-Maritime, la Dordogne et les Landes attirent des nouveaux retraités et de jeunes actifs grâce notamment à leur cadre de vie.

Figure 4Entre 22 et 25 ans, plus de sortants que d’entrants dans la régionMigrations résidentielles sur un an de la population en Nouvelle-Aquitaine avec le reste de la France métropolitaine

effectifs
Entre 22 et 25 ans, plus de sortants que d’entrants dans la région (effectifs ) -
Âge Sortants Entrants Solde*
0
1 -1 410 1 943 533
2 -1 346 1 933 539
3 -1 315 1 812 557
4 -1 130 1 810 557
5 -1 168 1 657 512
6 -1 023 1 554 498
7 -1 026 1 389 437
8 -980 1 407 421
9 -916 1 294 388
10 -877 1 283 401
11 -864 1 231 379
12 -792 1 221 360
13 -781 1 095 334
14 -775 1 060 307
15 -783 1 057 264
16 -706 940 164
17 -900 1 115 125
18 -4 247 4 059 147
19 -3 658 3 746 123
20 -4 552 4 939 96
21 -4 790 4 901 54
22 -4 718 4 801 -23
23 -5 238 4 839 -162
24 -4 870 4 572 -128
25 -4 393 4 086 -143
26 -3 281 3 564 38
27 -3 044 3 052 191
28 -2 508 3 014 363
29 -2 331 2 796 346
30 -2 077 2 628 476
31 -2 124 2 323 484
32 -1 684 2 342 518
33 -1 604 2 153 506
34 -1 442 2 074 567
35 -1 328 1 822 552
36 -1 267 1 766 554
37 -1 216 1 800 510
38 -1 107 1 668 502
39 -1 234 1 644 488
40 -1 082 1 537 461
41 -1 075 1 504 408
42 -1 106 1 557 377
43 -956 1 250 338
44 -932 1 188 326
45 -912 1 175 290
46 -844 1 212 272
47 -796 1 063 287
48 -829 1 038 306
49 -764 1 094 270
50 -722 1 079 272
51 -724 913 289
52 -725 998 290
53 -610 904 290
54 -636 973 329
55 -627 983 363
56 -557 941 404
57 -574 1 018 443
58 -499 997 554
59 -559 1 091 640
60 -654 1 564 686
61 -706 1 522 723
62 -617 1 291 723
63 -607 1 294 632
64 -543 1 074 567
65 -588 1 043 496
66 -421 911 398
67 -397 713 322
68 -376 574 252
69 -341 491 187
70 -287 396 147
71 -285 446 122
72 -250 371 105
73 -236 308 98
74 -241 305 72
75 -217 291 60
76 -254 285 50
77 -218 280 59
78 -215 232 52
79 -195 305 57
80 -210 250 50
81 -218 271 53
82 -202 229 35
83 -210 243 31
84 -193 216 32
85 -184 202 41
86 -167 226 48
87 -168 240 49
88 -146 215 51
89 -150 176 47
90 -162 192 38
91 -106 143 27
92 -96 124 24
93 -56 68 21
94 -29 43 17
95 -20 36 11
96 -22 36 12
97 -26 27 9
98 -7 19 8
99 -9 11 5
100 -10 20 5
  • (*) Solde lissé sur 5 ans.
  • Source : Insee, recensement de population 2013

Figure 4Entre 22 et 25 ans, plus de sortants que d’entrants dans la régionMigrations résidentielles sur un an de la population en Nouvelle-Aquitaine avec le reste de la France métropolitaine

  • (*) Solde lissé sur 5 ans.
  • Source : Insee, recensement de population 2013

Une forte spécificité de l’agriculture et du médico-social

En Nouvelle-Aquitaine, 2 318 000 personnes ont un emploi en 2012. Parmi elles, 28 % travaillent en Gironde. C’est un peu plus que le poids démographique de ce département (26 %). Comme en France métropolitaine, l’administration publique et l’enseignement constituent, avec 16 % des emplois, les premiers employeurs en Nouvelle-Aquitaine.

L’économie régionale se caractérise par une très forte spécificité agricole (). Première région d’Europe pour la valeur de sa production agricole, la Nouvelle-Aquitaine est portée par ses vignes, ses céréales et son élevage, notamment les bovins en Creuse, Corrèze et Haute-Vienne. L’agriculture représente 5 % de l’emploi total régional, soit deux fois plus qu’en France métropolitaine. Cette spécificité se décline dans les douze départements, même en Gironde où l’emploi agricole représente 4 % de l’emploi total, malgré sa forte urbanisation. La spécificité agricole est la plus intense en Creuse et en Lot-et-Garonne (respectivement 12 % et 7 % de l’emploi total). Cette force agricole régionale alimente les industries agro-alimentaires, en particulier dans les Landes où Labeyrie, Delpeyrat et Aqualande (élevage de poissons) comptent parmi les plus gros employeurs privés.

Les secteurs « hébergement médico-social et social » et « action sociale sans hébergement » emploient 196 000 salariés dans la région, soit 37 000 de plus que si ce secteur avait le même poids qu’au niveau national. Cette spécificité, en lien avec la part élevée de personnes âgées, est nette dans les départements ruraux de Creuse, Lot-et-Garonne, Corrèze et Dordogne, mais aussi en Charente-Maritime avec l’attractivité du littoral pour les retraités.

À l’inverse, les secteurs des services aux entreprises, en particulier « information et communication », et surtout « activités spécialisées, scientifiques et techniques » et « activités de services administratifs et de soutien » sont sous-représentés dans la région. Ces activités typiques des zones les plus urbaines se concentrent autour de Bordeaux et ont un poids modéré dans l’ensemble de la région.

Enfin, quelques secteurs sont historiquement bien présents dans certaines zones. Les « activités financières et d’assurance » sont bien implantées en Deux-Sèvres autour de Niort (MAIF, Macif…), les équipements électriques, électroniques, informatiques en Charente et Haute-Vienne (Leroy-Somer, Schneider Electric, Legrand…) et les matériels de transport en Charente-Maritime et en Pyrénées-Atlantiques (Turboméca, Alstom…). La présence de grands massifs forestiers (Landes de Gascogne, Dordogne-Garonne…) a permis le développement de la filière bois. Le secteur de la santé est particulièrement implanté en Haute-Vienne. Enfin, l’emploi touristique est surreprésenté sur le littoral et en Dordogne.

Des secteurs d’activités plutôt dynamiques

La plupart des secteurs d’activité, spécifiques ou non à la région, ont mieux traversé la crise de 2007-2012 qu’ailleurs en France métropolitaine : soit la hausse de leurs effectifs est supérieure à la hausse nationale, soit la baisse d’emploi est moins marquée qu’au niveau national (figure 5).

Figure 5Le secteur le plus performant : l’hébergement médico-social et socialDynamisme et performance des principaux secteurs entre 2007 et 2012

Le secteur le plus performant : l’hébergement médico-social et social ( ) - Lecture : les secteurs représentés pèsent chacun plus de 2 % dans l’emploi régional en 2012. Les « secteurs performants » gagnent de l’emploi, et plus vite qu’en France métropolitaine. Les « secteurs à potentiel » gagnent de l’emploi, mais moins vite qu’en France métropolitaine. Les « secteurs qui résistent » perdent de l’emploi, mais moins vite qu’en France métropolitaine. Les « secteurs en déclin » perdent de l’emploi, et plus vite qu’en France métropolitaine.
Secteurs Dynamisme annuel, en effectifs Performance annuelle face à la France, en effectifs Effectifs en emploi fin 2012
Agriculture (tous) -1 377 53 113 534
Héb. Méd., social (sal.) 4 631 714 195 814
Industrie Agro-Alim (sal.) -77 207 54 479
Tertiaire marchand (non sal.) 4 465 87 133 188
Construction (tous) -868 -232 167 795
Santé (sal.) 1 102 396 138 171
Admin. Pub., Enseignement (sal.) -1 611 236 381 677
Commerce (sal.) -807 -104 265 213
Autres activités de services (sal.) -181 -379 112 166
Industrie autres (sal.) -3 247 629 120 989
Assur. Fin. (sal.) 475 364 66 399
Transp. et entrep. (sal.) 57 336 104 580
Héberg. et restaur. (sal.) 762 255 68 991
Ac. spé., sci. & tec., svces adm. & stn (sal.) -331 -1 193 438
  • Lecture : les secteurs représentés pèsent chacun plus de 2 % dans l’emploi régional en 2012. Les « secteurs performants » gagnent de l’emploi, et plus vite qu’en France métropolitaine. Les « secteurs à potentiel » gagnent de l’emploi, mais moins vite qu’en France métropolitaine. Les « secteurs qui résistent » perdent de l’emploi, mais moins vite qu’en France métropolitaine. Les « secteurs en déclin » perdent de l’emploi, et plus vite qu’en France métropolitaine.
  • Champ : emploi total, salarié et non salarié.
  • Source : Insee, Estel 2007 et 2012

Figure 5Le secteur le plus performant : l’hébergement médico-social et socialDynamisme et performance des principaux secteurs entre 2007 et 2012

  • Lecture : les secteurs représentés pèsent chacun plus de 2 % dans l’emploi régional en 2012. Les « secteurs performants » gagnent de l’emploi, et plus vite qu’en France métropolitaine. Les « secteurs à potentiel » gagnent de l’emploi, mais moins vite qu’en France métropolitaine. Les « secteurs qui résistent » perdent de l’emploi, mais moins vite qu’en France métropolitaine. Les « secteurs en déclin » perdent de l’emploi, et plus vite qu’en France métropolitaine.
  • Champ : emploi total, salarié et non salarié.
  • Source : Insee, Estel 2007 et 2012

Deux secteurs spécifiques à la région tirent l’emploi depuis 2007 : « l’hébergement médico-social et social » et « l’action sociale sans hébergement » (beaucoup plus dynamique qu’en France métropolitaine) ainsi que des activités non salariées du tertiaire marchand (commerce et services). À l’inverse, l’agriculture perd des emplois entre 2007 et 2012 dans la région comme en France métropolitaine. La « construction », secteur spécifique à la région, recule également et plus fortement qu’au niveau national.

L’emploi résiste mieux dans les départements du littoral. La hausse la plus élevée se situe en Gironde (+ 5,2 % entre 2007 et 2012), illustrant la concentration de l’emploi dans les métropoles de l’Ouest (Bordeaux, Nantes, Rennes, Toulouse). Dynamisme de l’emploi et attractivité démographique vont de pair dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. En Charente-Maritime, la hausse de l’emploi est plus modérée et bénéficie d’un positionnement sectoriel moins exposé aux aléas conjoncturels : peu d’industrie, beaucoup d’hébergement médico-social et de non-salariés du tertiaire. À l’inverse, l’emploi a le plus reculé en Creuse, en Corrèze et en Haute-Vienne, davantage à cause du faible dynamisme démographique que de la structure sectorielle.

Une région moins touchée par les difficultés sociales

Région plutôt rurale à l’économie dynamique, la Nouvelle-Aquitaine est plus épargnée que d’autres par les difficultés sociales : la part de personnes vivant sous le seuil de pauvreté est un peu plus faible qu’en France métropolitaine (respectivement 13,3 % et 14,3 % en 2012) et cette pauvreté est moins intense (). Le taux de chômage est aussi moins fort (figure 6).

Figure 6Des difficultés sociales variables selon les départementsPrincipaux indicateurs de pauvreté et de précarité par département en Nouvelle-Aquitaine

en %
Des difficultés sociales variables selon les départements (en %) -
Département Pauvreté monétaire Marché de l'emploi Jeunes
Taux de pauvreté Intensité de la pauvreté Chômage Temps partiel de durée limitée Illettrisme (JDC) Jeunes en risque d'exclusion
Charente 14,8 20,3 10,0 6,5 5,3 4,4
Charente-Maritime 13,4 19,0 10,8 6,8 3,9 4,0
Corrèze 13,8 18,8 8,2 5,2 3,8 3,9
Creuse 19,5 20,2 9,7 6,4 5,6 4,5
Dordogne 16,3 20,7 10,9 6,6 3,9 4,7
Gironde 12,1 20,4 10,1 5,9 3,7 3,0
Landes 11,5 19,0 9,9 5,7 3,2 3,6
Lot-et-Garonne 16,8 20,3 10,2 6,6 3,7 4,6
Pyrénées-Atlantiques 11,5 19,7 8,6 5,7 2,8 2,5
Deux-Sèvres 12,3 17,9 7,9 5,4 4,8 3,4
Vienne 13,2 19,8 8,4 6,4 4,4 3,0
Haute-Vienne 15,1 21,9 9,8 5,4 3,9 3,6
Nouvelle-Aquitaine 13,3 19,9 9,7 6,0 3,9 3,5
France métropolitaine 14,3 21,0 10,0 5,7 3,8 3,7
  • Sources : Insee, Filosofi 2012, recensement de la population 2012, taux de chômage localisés T2 2015 ; Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, Ministère de la Défense-DSN MENESR-Depp, JDC 2011 à 2013

Landes, Pyrénées-Atlantiques, Deux-Sèvres et Corrèze affichent de moindres difficultés sociales : les deux premiers avec les plus faibles taux de pauvreté et d’illettrisme, les deux autres avec un marché du travail plus favorable (moins de chômage et d’emploi précaire).

La pauvreté est marquée en Creuse avec un cinquième des habitants en situation de pauvreté. La part de jeunes en situation d’illettrisme y est aussi élevée, comme en Charente. Dans ces deux départements et plus encore en Lot-et-Garonne et en Dordogne, la part des jeunes en risque d’exclusion est plus élevée (). La Dordogne connaît des difficultés sur le marché de l’emploi avec des taux de chômage et d’emploi précaire élevés. La Charente-Maritime attire de jeunes adultes mais son marché du travail ne parvient pas à absorber immédiatement ces arrivées : son taux de chômage est le 2e plus élevé de la région.

Enfin, dans la région, le littoral est le plus dynamique (figure 7), en continuité de l’Ouest Atlantique : la Gironde d’abord, forte de la métropole bordelaise, le reste du littoral et les Deux-Sèvres ensuite, qui cumulent attractivité démographique et santé économique. Les difficultés augmentent en s’éloignant de la côte atlantique vers des territoires très peu denses et moins dynamiques.

Figure 7Les départements littoraux sont les plus dynamiquesSynthèse des caractéristiques démographiques, économiques et sociales des départements de Nouvelle-Aquitaine

  • Lecture : les cinq catégories sont définies à partir des données démographiques, économiques et sociales en Nouvelle-Aquitaine. Les départements hors Nouvelle-Aquitaine ont ensuite été affectés aux catégories ainsi définies ; dans la moyenne signifie donc « dans la moyenne Nouvelle-Aquitaine » et non « dans la moyenne nationale ».
  • Sources : Insee, recensements de population de 2008 à 2013, Estel 2007 et 2012, Filosofi 2012, taux de chômage localisés T2 2015 ; Agence nationale de lutte contre l’illettrisme, Ministère de la Défense-DSN MENESR-Depp, JDC 2011 à 2013

Définitions

France de province : France métropolitaine à l’exception de l’Ile-de-France.

Une aire urbaine est un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain et par des communes dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci.

Le zonage en aires urbaines 2010 distingue trois tailles :

  • les « grandes aires urbaines » avec un pôle urbain de plus de 10 000 emplois ;
  • les « moyennes aires » avec un pôle urbain de 5 000 à 10 000 emplois ;
  • les « petites aires » avec un pôle de 1 500 à 5 000 emplois.

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés.

La spécificité correspond au poids du secteur dans la région rapporté au poids du secteur en France métropolitaine. La performance correspond au nombre annuel d’emplois que le secteur aurait gagné ou perdu dans la région s’il avait évolué comme en France métropolitaine.

L’intensité de la pauvreté est l’écart relatif entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté. Lorsque cet écart est élevé, le niveau de vie des plus pauvres est très inférieur au seuil de pauvreté.

Jeunes en risque d’exclusion : ce sont les personnes âgées de 15 à 29 ans, ni en emploi ni en formation, durablement éloignées du marché du travail (demandeurs d’emploi depuis plus d’un an) et peu diplômés (au mieux le Brevet).

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire donné et la nombre de personnes qui en sont sorties. Il est obtenu ici par la différence entre la variation totale de la population et le solde naturel.

Pauvreté monétaire : un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil est fixé à 60 % du niveau de vie médian, soit en France métropolitaine 11 871 euros annuels par unité de consommation en 2012 (987 euros par mois).

Le taux de pauvreté est la proportion de personnes dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté.

Pour en savoir plus

Dans la collection Insee Analyses Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, les portraits à grands traits des autres départements de la région : La Charente (16), La Charente-Maritime (17), La Corrèze (19), La Creuse (23), La Dordogne (24), La Gironde (33), Les Landes (40), Le Lot-et-Garonne (47), Les Pyrénées-Atlantiques (64), Les Deux-Sèvres (79), La Vienne (86), La Haute-Vienne (87).