Insee Analyses Centre-Val de Loire · Avril 2025 · n° 123

Depuis 1999, près d’une unité urbaine sur trois s’est étendue ou est nouvellement créée

Une unité urbaine est une commune ou un ensemble de communes qui comporte sur son territoire une zone bâtie d'au moins 2 000 habitants où aucune construction n'est séparée de la plus proche de plus de 200 mètres. En outre, chaque commune concernée possède plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.

Les unités urbaines permettent de délimiter des agglomérations de population au-delà des limites communales. Les seuils, 200 mètres pour la continuité du bâti et 2 000 habitants pour la population des zones bâties, résultent de recommandations adoptées au niveau international.

L’Insee met régulièrement à jour les contours des unités urbaines (1999, 2010 et 2020) pour tenir compte de l’évolution de la population des communes et de la continuité du bâti. Ces évolutions permettent d’apprécier dans une certaine mesure l’étalement urbain, selon une approche morphologique de la ville reposant sur la continuité du bâti.

En 2020, la région Centre‑Val de Loire compte 125 unités urbaines regroupant 309 communes, soit 17,6 % de celles de la région (figure 1). Cette part a augmenté depuis 1999, où 14,8 % des communes actuelles étaient incluses dans une unité urbaine, reflétant ainsi une progression continue de l’étalement urbain. Néanmoins, l’extension des unités urbaines ralentit par rapport à la décennie précédente (16,9 % des communes au sein d’une unité urbaine en 2010).

Plus de deux habitants sur trois, soit plus de 1 700 000 personnes, résident dans une unité urbaine en Centre‑Val de Loire en 2021, contre trois personnes sur quatre en France métropolitaine hors Île‑de‑France (figure 2). Cette proportion est la plus faible derrière la Bourgogne-Franche-Comté et la Normandie. Par ailleurs, cette part diminue davantage entre 1999 et 2021 dans la région (-1,2 point) qu’en France métropolitaine hors Île‑de‑France (-0,6 point). Dans les départements du Loiret (75,2 %) et de l’Indre‑et‑Loire (77,1 %), comprenant les deux métropoles régionales, la part de la population résidant dans une unité urbaine est plus élevée. Cette part est en revanche plus faible dans les départements plus ruraux de l’Indre (54,8 %) et du Cher (55,5 %).

En 2020, les unités urbaines régionales s’étendent sur 7 300 km², soit 18,4 % du territoire régional. C’est nettement moins qu’en France métropolitaine hors Île‑de‑France où elles occupent près d’un quart du territoire (23,9 %). En Centre‑Val de Loire, la surface occupée par les unités urbaines a progressé de 760 km² par rapport à 1999. Moins densément peuplées (238 contre 311 habitants/km² en France métropolitaine hors Île‑de‑France), les unités urbaines régionales sont globalement de plus grande superficie. La moitié d’entre elles s’étendent sur plus de 44 km², contre 34 km² en France métropolitaine hors Île‑de‑France. Ce sont par ailleurs moins fréquemment des villes isolées (46,4 % contre 50,4 % en France métropolitaine hors Île‑de‑France).

Plus de huit unités urbaines régionales sur dix comptent moins de 10 000 habitants. Ces unités urbaines accueillent moins d’un quart de la population régionale. La population se concentre ainsi dans les plus grandes unités urbaines. Près de quatre personnes sur dix résident dans une unité urbaine de plus de 50 000 habitants. En particulier, plus d’une personne sur quatre vit dans l’une des deux plus grandes unités urbaines régionales (Tours et Orléans). Celle de Tours (encadré) compte le plus grand nombre d’habitants (364 000 habitants). La densité de population est la plus élevée dans l’unité urbaine de Chartres (près de 1 300 habitants par km²) (figure 3).

La population régionale a augmenté de 5,5 % entre 1999 et 2021. Cette augmentation est moins importante dans les unités urbaines (3,7 %) qu’en dehors (9,3 %). Par ailleurs, l’augmentation de la population des unités urbaines régionales est près de trois fois moins élevée que celle observée en France métropolitaine hors Île‑de‑France (10,8 %). L’évolution de la population des unités urbaines se décompose selon deux effets : un effet démographique lié à l’évolution de la population des communes incluses dans les unités urbaines et un effet géographique lié aux changements dans la composition communale des unités urbaines. Entre 1999 et 2020, l’effet géographique consiste en une augmentation de la superficie totale occupée par les unités urbaines. Parmi les 118 000 résidents supplémentaires dans les unités urbaines que la région compte entre 1999 et 2021, plus de la moitié (51,6 %) vivent dans une commune déjà incluse dans les unités urbaines de 1999. Comme en France métropolitaine hors Île‑de‑France, l’effet démographique l’emporte sur l’effet géographique. Néanmoins, l’effet géographique mesuré dans la région (48,4 % de la hausse de la population) est nettement plus élevé qu’en France métropolitaine hors Île‑de‑France (35,8 %).

La population n’augmente pas dans toutes les unités urbaines. Elle s’accroît de 5,6 % dans les unités urbaines de moins de 10 000 habitants, mais baisse de 2,8 % dans celles de 10 000 à moins de 100 000 habitants. En revanche, la surface des unités urbaines augmente quelle que soit leur taille, de manière plus prononcée pour les petites unités urbaines (+17 km² pour les unités urbaines de moins de 5 000 habitants, contre +4,5 km² pour celles de 50 000 à 99 999 habitants).

Pour près de deux unités urbaines régionales sur trois, le périmètre géographique est resté inchangé entre 1999 et 2020. Parmi les 22 nouvelles unités urbaines régionales entre 1999 et 2020, une très large majorité sont de petite taille : 18 ont moins de 5 000 habitants et les quatre autres comptent moins de 20 000 habitants. À l’inverse, plus de la moitié des 18 unités urbaines régionales qui se sont étendues comptent au moins 10 000 habitants. La croissance de la superficie des unités urbaines entre 1999 et 2020 est davantage portée par les créations d’unités urbaines (+665 km²) que par les extensions d’unités urbaines existantes (+360 km²).