Insee
Insee Flash Corse · Décembre 2024 · n° 94
Insee Flash CorseEn Corse, 351 276 habitants au 1er janvier 2022

Hajar Taraza, Arnaud Huyssen (Insee)

Au 1er janvier 2022, la population de référence s’établit à 351 276 habitants en Corse. Entre 2016 et 2022, la population insulaire croît de 1 % par an en moyenne. En termes de démographie, la région se place en tête des régions métropolitaines les plus dynamiques. Cette tendance s’explique exclusivement par un solde migratoire positif, le nombre d’arrivées surpassant celui des départs de l’île. La périurbanisation se poursuit dans les intercommunalités situées autour d’Ajaccio et Bastia.

Insee - population_référence_2022
Publication rédigée par :Hajar Taraza, Arnaud Huyssen (Insee)

En six ans, 20 821 habitants supplémentaires

Au 1er janvier 2022, 351 276 personnes habitent en Corse. Entre 2016 et 2022, la population de référence (pour comprendre) de l’île s’accroît de 20 821 résidents, avec 11 742 habitants supplémentaires en Corse-du-Sud et 9 079 en Haute-Corse. La Haute-Corse demeure le département insulaire le plus peuplé avec 185 231 habitants. La population de Corse-du-Sud atteint 166 045 résidents.

Une croissance démographique dynamique en Corse

Entre 2016 et 2022, la population régionale augmente en moyenne de 1 % par an, soit une trois fois supérieure à celle de la France (+0,3 %) et la plus forte des régions métropolitaines. À l’opposé, la population de Bourgogne-Franche-Comté et des Hauts-de-France baisse.

Sur l’île, la population croît davantage en Corse-du-Sud qu’en Haute-Corse avec respectivement 1,2 % et 0,8 % habitants supplémentaires par an sur la période. La Corse-du-Sud est au deuxième rang des départements les plus dynamiques derrière la Haute-Garonne et devant l’Hérault (+1,2 %). Au contraire, la Haute-Marne, la Meuse (−0,7 %) et la Martinique (−0,6 %) perdent des habitants (figure 1).

Figure 1Évolution annuelle moyenne de la population par département entre 2016 et 2022

(en %)
Évolution annuelle moyenne de la population par département entre 2016 et 2022 ((en %))
Code département Libellé Département Évolution annuelle moyenne 2016-2022
01 Ain 0,8
02 Aisne -0,3
03 Allier -0,2
04 Alpes-de-Haute-Provence 0,4
05 Hautes-Alpes 0,0
06 Alpes-Maritimes 0,4
07 Ardèche 0,4
08 Ardennes -0,5
09 Ariège 0,2
10 Aube 0,1
11 Aude 0,4
12 Aveyron 0,0
13 Bouches-du-Rhône 0,4
14 Calvados 0,2
15 Cantal -0,1
16 Charente 0,0
17 Charente-Maritime 0,6
18 Cher -0,4
19 Corrèze -0,1
21 Côte-d'Or 0,1
22 Côtes-d'Armor 0,2
23 Creuse -0,5
24 Dordogne 0,0
25 Doubs 0,3
26 Drôme 0,4
27 Eure 0,0
28 Eure-et-Loir 0,0
29 Finistère 0,3
2A Corse-du-Sud 1,2
2B Haute-Corse 0,8
30 Gard 0,4
31 Haute-Garonne 1,2
32 Gers 0,1
33 Gironde 1,1
34 Hérault 1,2
35 Ille-et-Vilaine 0,8
36 Indre -0,5
37 Indre-et-Loire 0,2
38 Isère 0,5
39 Jura -0,1
40 Landes 0,9
41 Loir-et-Cher -0,1
42 Loire 0,2
43 Haute-Loire 0,0
44 Loire-Atlantique 1,0
45 Loiret 0,3
46 Lot 0,2
47 Lot-et-Garonne 0,0
48 Lozère 0,0
49 Maine-et-Loire 0,3
50 Manche 0,0
51 Marne -0,1
52 Haute-Marne -0,7
53 Mayenne -0,1
54 Meurthe-et-Moselle 0,0
55 Meuse -0,7
56 Morbihan 0,6
57 Moselle 0,0
58 Nièvre -0,5
59 Nord 0,0
60 Oise 0,1
61 Orne -0,5
62 Pas-de-Calais -0,1
63 Puy-de-Dôme 0,3
64 Pyrénées-Atlantiques 0,6
65 Hautes-Pyrénées 0,2
66 Pyrénées-Orientales 0,6
67 Bas-Rhin 0,5
68 Haut-Rhin 0,1
69 Rhône 0,6
70 Haute-Saône -0,2
71 Saône-et-Loire -0,1
72 Sarthe 0,0
73 Savoie 0,5
74 Haute-Savoie 0,9
75 Paris -0,5
76 Seine-Maritime 0,0
77 Seine-et-Marne 0,6
78 Yvelines 0,4
79 Deux-Sèvres 0,0
80 Somme -0,2
81 Tarn 0,4
82 Tarn-et-Garonne 0,5
83 Var 0,8
84 Vaucluse 0,2
85 Vendée 0,8
86 Vienne 0,0
87 Haute-Vienne -0,1
88 Vosges -0,4
89 Yonne -0,3
90 Territoire de Belfort -0,4
91 Essonne 0,4
92 Hauts-de-Seine 0,4
93 Seine-Saint-Denis 0,7
94 Val-de-Marne 0,4
95 Val-d'Oise 0,6
971 Guadeloupe -0,4
972 Martinique -0,6
973 Guyane 1,1
974 La Réunion 0,5
  • Sources : Insee, recensement de la population 2016 et 2022.

Figure 1Évolution annuelle moyenne de la population par département entre 2016 et 2022

  • Sources : Insee, recensement de la population 2016 et 2022.

Une croissance portée exclusivement par les arrivées sur l’île

De 2016 à 2022, la dynamique démographique de l’île repose exclusivement sur le avec plus d’arrivées que de départs (+3 900 habitants par an). Ainsi, la Corse est la région qui affiche la plus forte contribution migratoire (+1,2 %) devant l’Occitanie (+0,8 %), la Nouvelle-Aquitaine et la Bretagne (+0,7 %). Cette contribution est plus marquée en Corse-du-Sud (+1,4 %) qu’en Haute-Corse (+1,0 %). L’attrait des régions du sud et de la façade atlantique reflète la recherche d’un nouveau cadre de vie notamment pour les actifs en emploi.

Depuis 2013, le est négatif en Corse avec plus de décès que de naissances contrairement au niveau national. La contribution du solde naturel à l’évolution de population s’établit ainsi à −0,1 % en moyenne annuelle contre +0,2 % au niveau national. Cette situation est similaire à celle en Bourgogne- Franche-Comté et en Nouvelle-Aquitaine qui se caractérise également par une population relativement âgée (figure 2). De plus, en Corse, la est la plus faible de France avec 1,28 enfant par femme.

Figure 2Contribution des soldes naturel et migratoire à l’évolution démographique régionale entre 2016 et 2022

(en %)
Contribution des soldes naturel et migratoire à l’évolution démographique régionale entre 2016 et 2022 ((en %))
Code région Libellé région Contribution solde naturel Contribution solde migratoire Évolution annuelle moyenne
01 Guadeloupe 0,2 -0,6 -0,4
02 Martinique 0,0 -0,7 -0,7
03 Guyane 2,4 -1,3 1,1
04 La Réunion 0,9 -0,4 0,5
11 Île-de-France 0,7 -0,4 0,3
24 Centre-Val de Loire 0,0 0,0 0,0
27 Bourgogne-Franche-Comté -0,1 0,0 -0,1
28 Normandie 0,0 0,0 0,0
32 Hauts-de-France 0,1 -0,2 -0,1
44 Grand Est 0,0 0,0 0,0
52 Pays de la Loire 0,1 0,5 0,6
53 Bretagne -0,1 0,6 0,5
75 Nouvelle-Aquitaine -0,1 0,6 0,5
76 Occitanie 0,0 0,8 0,8
84 Auvergne-Rhône-Alpes 0,2 0,2 0,4
93 Provence-Alpes-Côte d'Azur 0,0 0,4 0,4
94 Corse -0,1 1,1 1,0
  • Sources : Insee, recensement de la population 2016 et 2022.

Figure 2Contribution des soldes naturel et migratoire à l’évolution démographique régionale entre 2016 et 2022

  • Sources : Insee, recensement de la population 2016 et 2022.

La périurbanisation dynamise les intercommunalités autour d’Ajaccio et Bastia

La population se répartit au sein des 19 (EPCI) insulaires. Au 1er janvier 2022, les communautés d’agglomération du Pays Ajaccien (Capa) et de Bastia (Cab) regroupent 44 % de la population régionale. Ainsi, 92 766 personnes résident dans la Capa et 61 920 dans la Cab. Entre 2016 et 2022, la population de l’intercommunalité ajaccienne augmente de 1,4 % par an et celle de Bastia s’établit à +1,0 % comme au niveau régional.

Ces deux pôles d’emplois et de population dynamisent également les EPCI voisins. Dans la communauté de communes de la Pieve de l’Ornano, la population augmente de 1,4 % et celle du Celavu-Prunelli progresse de 1,3 %. Autour de Bastia, les populations du Nebbiu Conca d’Oru (+1,3 %) et Marana-Golo (+1,2 %) croissent à un rythme similaire.

Au sein de ces intercommunalités, certaines communes sont encore plus dynamiques comme Sarrola-Carcopino près d’Ajaccio (+ 2,2 %) et Furiani en région bastiaise (+ 1,8 %). La périurbanisation reflète un étalement de population vers une périphérie offrant un cadre de vie plus spacieux tout en restant proche des emplois et des services urbains.

À l’inverse, certaines zones rurales plus éloignées des bassins d’emploi perdent des habitants. Ainsi, la population diminue de 0,5 % en moyenne par an dans la communauté de commune du Cap Corse et de 0,3 % dans celle de Pasquale Paoli (figure 3).

Figure 3Évolution annuelle moyenne de la population entre 2016 et 2022 par EPCI

(en %)
Évolution annuelle moyenne de la population entre 2016 et 2022 par EPCI ((en %))
Code EPCI Libellé EPCI Évolution annuelle moyenne 2016-2022
200015162 Communauté de communes de l'Oriente 0,2
200033827 Communauté de communes de Fium'Orbu Castellu 0,4
200034205 Communauté de communes de la Costa Verde 1,1
200036499 Communauté de communes de Marana-Golo 1,1
200038958 Communauté de communes de la Pieve de l'Ornano et du Taravo 1,4
200040764 Communauté de communes du Sud Corse 0,7
200042943 Communauté de communes du Cap Corse -0,4
200067049 Communauté de communes Spelunca-Liamone 0,4
200073104 Communauté de communes de l'Île-Rousse - Balagne 0,8
200073120 Communauté de communes Nebbiu - Conca d'Oro 1,3
200073138 Communauté de communes Pasquale Paoli -0,3
200073252 Communauté de communes de la Castagniccia-Casinca 1,1
242000354 Communauté d'agglomération de Bastia 0,9
242000495 Communauté de communes de l'Alta Rocca 0,6
242000503 Communauté de communes Celavu-Prunelli 1,2
242010056 Communauté d'agglomération du Pays Ajaccien 1,4
242010130 Communauté de communes du Sartenais Valinco Taravo 1,1
242020071 Communauté de communes du Centre Corse 0,4
242020105 Communauté de communes de Calvi Balagne 0,9
  • Sources : Insee, recensement de la population 2016 et 2022.

Figure 3Évolution annuelle moyenne de la population entre 2016 et 2022 par EPCI

  • Sources : Insee, recensement de la population 2016 et 2022.
Publication rédigée par :Hajar Taraza, Arnaud Huyssen (Insee)

Pour comprendre

Le terme populations de référence se substitue à l’ancien terme de populations légales utilisé jusqu’aux populations 2021. Ce changement s’appuie sur une recommandation de l’autorité de la statistique publique. Les populations de références de toutes les collectivités territoriales et circonscriptions administratives françaises sont publiées par décret au Journal Officiel. Elles prennent effet au 1er janvier 2024. Établies chaque année – loi du 27 février 2002 – elles sont prises en compte pour l’application de dispositions législatives, réglementaires et financières relatives à l’organisation des communes et à la vie quotidienne de celles-ci.

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant les cinq prochaines années) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2016-2022) doivent donc être analysées avec un pas de six ans.

Publication rédigée par :Hajar Taraza, Arnaud Huyssen (Insee)

Sources

Cette étude repose sur les « populations de référence » issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes. Le solde naturel et le solde migratoire sont calculés à partir des données de l’état civil.

Définitions

La croissance de population est décomposée en la somme des contributions de ses différentes composantes : solde migratoire et solde naturel.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre qui en sont sorties au cours de la période considérée. Dans cette étude, il s’agit d’un solde apparent estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel.

Le solde naturel est la différence entre le nombre des naissances et le nombre de décès comptabilisés au lieu de résidence.

L’indicateur conjoncturel de fécondité, mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) sont des structures administratives permettant à plusieurs communes d’exercer des compétences en commun.

Pour en savoir plus