Insee Flash Corse · Octobre 2024 · n° 91

La Corse, l’île de méditerranée où les seniors sont le plus présents

Les spécificités de la Corse liées à son insularité permettent de s’extraire du cadre national et de s’interroger sur la situation de la région par rapport à d’autres territoires aux caractéristiques proches.

En méditerranée, quatre autres îles ne sont pas des États à part entière : les Baléares, la Sardaigne, la Sicile et la Crète. Elles sont des régions de l’Espagne, l’Italie ou encore la Grèce.

Chacune d'entre elles appartient à l’espace géographique et culturel méditerranéen. Ensemble, ces cinq îles totalisent 8,7 millions d’habitants, soit l’équivalent de la population suisse.

La Corse n’échappe pas au vieillissement de la population que connaît l’Europe, principalement sur le pourtour méditerranéen (figure 1). En 2020, elle est l’île où les seniors sont le plus présents. Ils regroupent un quart des habitants. Leur population croît au détriment de celle en âge de travailler. Avec 61 % de la population, la part des 15-64 ans est la plus faible des cinq îles. À l’opposé, elle est bien plus élevée dans les Baléares avec sept habitants sur dix.

Pour autant, les jeunes de moins de 15 ans représentent 15 % de la population corse, soit un point au-dessus de l’ensemble des îles. Cette part est stable depuis 2011 malgré une baisse de la fécondité. L’arrivée de familles sur l’île contribue à cette stabilité. C’est en Sardaigne que la présence des jeunes est la plus basse (11 %). La fécondité y est inférieure à un enfant par femme et les apports migratoires sont faibles.

Ainsi, avec 120 personnes âgées de 65 ans et plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans, l’île de beauté est la deuxième plus vieillissante après la Sardaigne. À l’inverse, la population des Baléares est la plus épargnée par ce phénomène, les seniors y sont moins présents que dans les autres îles (16 % de la population, soit 8 points de moins qu’en Corse).

En outre, pour l’ensemble des îles, la répartition entre les femmes et les hommes est équilibrée (51 % de femmes). Cependant, les femmes sont majoritaires chez les seniors (définitions) (57 %) du fait d’une espérance de vie plus élevée.

Véritable « montagne dans la mer », la Corse présente le plus haut relief des cinq îles. Elle est par contre la moins peuplée avec 343 700 habitants en 2020 (figure 2). Si sa superficie est proche de celle de la Crète, sa population en est deux fois inférieure.

Les îles italiennes sont les plus grandes et les plus peuplées. À seulement trois kilomètres de la péninsule italienne, la Sicile est l’île la plus vaste. Proche en superficie, la Sardaigne comptabilise pourtant une population trois fois moins nombreuse que la Sicile.

À l’inverse, les îles Baléares sont les plus petites. Majorque, Minorque, Ibiza, Formentera et Cabrera – non habitée – se répartissent sur moins de 5 000 km² mais comptent néanmoins 1,2 millions d’habitants en 2020. Caractérisées par une relative absence de relief, elles sont ainsi les plus densément peuplées des cinq îles.

En Corse, entre 2011 et 2020 , la population augmente de 1 % en moyenne annuelle. Comme dans les îles Baléares, la hausse de la population reste soutenue, même si son rythme s’atténue par rapport à la décennie précédente (+1,7 %).

L’apport migratoire explique exclusivement cette croissance (figure 3). Sur la période, l’île de beauté accueille 10 résidents supplémentaires pour 100 habitants. En revanche, avec plus de décès que de naissances, le solde naturel est négatif depuis 2013.

Dans les Baléares, l’augmentation de la population est encore plus importante, elle atteint 1,2 % en moyenne annuelle. À l’image de la Corse, les flux migratoires contribuent majoritairement à la hausse de la population avec 9 résidents supplémentaires pour 100 habitants en dix ans. Contrairement à la Corse, les naissances bien qu’en diminution sur la période, restent supérieures au nombre de décès. Ainsi le solde naturel demeure positif et contribue aussi au dynamisme démographique de ces îles.

En Crète, entre 2011 et 2020, la population augmente pratiquement au même rythme que la population européenne avec +0,2 % en moyenne annuelle. La croissance démographique est portée tant par le solde migratoire que par le solde naturel même si celui-ci devient négatif dès 2017.

À l’opposé, le déclin démographique à l’œuvre en Italie depuis 2014 semble encore plus prononcé dans ses territoires insulaires. Les populations de Sicile et de Sardaigne diminuent respectivement de 0,4 % et 0,3 % par an entre 2011 et 2020. Si jusqu’en 2011, les soldes migratoires et naturels se compensent, le nombre de naissances devient ensuite inférieur à celui des décès. En Sicile, cette tendance s’aggrave par le reflux des migrations résidentielles.