Insee
Insee Focus · Octobre 2024 · n° 337
Insee FocusQuel jour meurt-on le plus en France ?

Nathalie Blanpain (Insee)

En 2023, 639 300 personnes sont décédées en France, soit 35 900 personnes de moins qu’en 2022, année de forte mortalité. Sur les vingt dernières années, de 2004 à 2023, le 3 janvier a été le jour le plus meurtrier, tandis que le 15 août a été le jour le moins meurtrier. Les personnes âgées meurent nettement moins souvent en été. Par ailleurs, les décès sont moins fréquents lors des jours fériés et les dimanches. Enfin, le risque de mourir est plus élevé le jour de son anniversaire, surtout pour les jeunes.

Insee Focus
No 337
Paru le :Paru le30/10/2024

En 2023, 35 900 décès de moins qu’en 2022

En 2023, 639 300 personnes sont décédées en France, soit 35 900 personnes de moins qu’en 2022 (-5 %, figure 1). Le nombre de décès a reculé après un sommet atteint en 2022, année marquée par cinq vagues de Covid-19, deux épisodes de grippe en avril et en décembre et des périodes de fortes chaleurs en juillet et en août (figure 2) [Blanpain, 2023]. En 2023, la baisse du nombre de décès dont la est le Covid-19 s’est accélérée : -27 000 environ d’après les premiers comptages, après -20 000 en 2022 [Ouvrir dans un nouvel ongletCadillac et al., 2024]. De plus, aucun pic de grippe n’a eu lieu en 2023, puisque celui de l’épidémie de l’hiver 2022-2023 a eu lieu de façon précoce en décembre 2022, alors que celui de l’hiver suivant a eu lieu de façon habituelle en janvier-février 2024 [Ouvrir dans un nouvel ongletSanté publique France, 2023, Ouvrir dans un nouvel onglet2024]. Enfin, même si des épisodes de forte chaleur et de canicule ont eu lieu en 2023, la mortalité estivale a été nettement plus modérée qu’en 2022.

Figure 1 – Nombre de décès par année de 1950 à 2023

Figure 1 – Nombre de décès par année de 1950 à 2023 - Lecture : En 2023, 639 269 personnes sont décédées en France.
Année Nombre de décès
1950 534 480
1951 565 829
1952 524 831
1953 556 983
1954 518 892
1955 526 322
1956 545 700
1957 532 107
1958 500 596
1959 509 114
1960 520 960
1961 500 289
1962 541 147
1963 557 852
1964 520 033
1965 543 696
1966 528 782
1967 543 033
1968 553 441
1969 573 335
1970 542 277
1971 554 151
1972 549 900
1973 558 782
1974 552 551
1975 560 353
1976 557 114
1977 536 221
1978 546 916
1979 541 805
1980 547 107
1981 554 823
1982 550 724
1983 567 755
1984 550 259
1985 560 393
1986 554 738
1987 535 389
1988 532 527
1989 537 527
1990 534 386
1991 532 887
1992 529 814
1993 540 533
1994 528 121
1995 540 313
1996 544 604
1997 539 267
1998 543 409
1999 547 266
2000 540 601
2001 541 029
2002 545 241
2003 562 467
2004 519 470
2005 538 081
2006 526 920
2007 531 162
2008 542 575
2009 548 541
2010 551 218
2011 545 057
2012 569 868
2013 569 236
2014 559 293
2015 593 680
2016 593 865
2017 606 274
2018 609 648
2019 613 243
2020 668 922
2021 661 585
2022 675 122
2023 639 269
  • Lecture : En 2023, 639 269 personnes sont décédées en France.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 1981, France hors Mayotte de 1982 à 2013, France depuis 2014.
  • Source : Insee, statistiques d'état civil.

Figure 1 – Nombre de décès par année de 1950 à 2023

  • Lecture : En 2023, 639 269 personnes sont décédées en France.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 1981, France hors Mayotte de 1982 à 2013, France depuis 2014.
  • Source : Insee, statistiques d'état civil.

Figure 2 – Nombre moyen de décès par jour selon le mois en 2022, 2023 et 2024

Figure 2 – Nombre moyen de décès par jour selon le mois en 2022, 2023 et 2024 - Lecture : En France, le nombre moyen de décès par jour était de 2 007 en décembre 2023.
Année Mois Nombre moyen de décès par jour
2022 janvier 2 152
février 2 037
mars 1 848
avril 1 871
mai 1 652
juin 1 613
juillet 1 765
août 1 704
septembre 1 653
octobre 1 802
novembre 1 825
décembre 2 276
2023 janvier 2 062
février 1 859
mars 1 783
avril 1 715
mai 1 646
juin 1 599
juillet 1 547
août 1 608
septembre 1 639
octobre 1 738
novembre 1 818
décembre 2 007
2024 janvier 2 081
février 1 893
mars 1 752
avril 1 686
mai 1 632
juin 1 652
juillet 1 605
août 1 575
  • Notes : Données provisoires en 2024, extraction le 30 septembre 2024.
  • Lecture : En France, le nombre moyen de décès par jour était de 2 007 en décembre 2023.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, statistiques d'état civil.

Figure 2 – Nombre moyen de décès par jour selon le mois en 2022, 2023 et 2024

  • Notes : Données provisoires en 2024, extraction le 30 septembre 2024.
  • Lecture : En France, le nombre moyen de décès par jour était de 2 007 en décembre 2023.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, statistiques d'état civil.

Depuis 2011, le nombre de décès a tendance à augmenter du fait de l’arrivée à des âges de forte mortalité des générations nombreuses du baby-boom, nées de 1946 à 1974. La période 2020-2022 est particulière, marquée par une forte mortalité due essentiellement à l’épidémie de Covid-19. En 2023, le nombre de décès est supérieur de 4 % à son niveau pré-pandémique de 2019. Cette hausse s’explique par le vieillissement de la population. Par ailleurs, de 2019 à 2023, l’espérance de vie a progressé deux fois moins vite que sur la dernière décennie : pour les hommes, de 1 mois par an, contre 2 mois par an de 2010 à 2019 ; pour les femmes, de 0,6 mois par an, contre 1 mois par an de 2010 à 2019 [Papon, 2024] [Insee].

Juin, juillet et août sont les mois les moins meurtriers pour les personnes âgées

De 2004 à 2023, 1 450 personnes sont décédées en moyenne par jour en août, contre 1 600 sur l’ensemble de la période, soit -9 % (figure 3a). Les mois d’été (juin, juillet, août et septembre) ont été les moins meurtriers, avec une de -8 % ou -9 % par rapport à l’ensemble de la période, ce qui s’explique notamment par une moindre circulation des virus saisonniers. À l’inverse, les mois d’hiver ont été les plus meurtriers, avec une de +9 % en décembre, +14 % en janvier, +12 % en février et +6 % en mars.

Cette saisonnalité est observée chez toutes les personnes âgées de 60 ans ou plus, particulièrement parmi les plus âgées. Ainsi, les personnes de 90 ans ou plus connaissent effectivement une sous-mortalité en juin, juillet et août (-14%) et une surmortalité en janvier (+21 %) et en février (+18 %). L’été, malgré les canicules, est nettement moins meurtrier que l’hiver pour les personnes âgées. En 2003, année de forte canicule, le mois d’août avait été le plus meurtrier de l’année pour les personnes âgées de 90 ans ou plus, avec une surmortalité exceptionnelle de +31 %. Depuis 2004, les personnes de 90 ans ou plus connaissent, au contraire, une sous-mortalité comprise entre -10 % et -21 % en août. À la suite de la canicule de 2003, les pouvoirs publics ont en effet mis en place un système de surveillance des vagues de chaleur et des mesures de prévention à destination notamment des personnes les plus vulnérables.

Les jeunes se distinguent par des décès plus nombreux pendant l’été : les 1‑17 ans connaissent une surmortalité en juillet (+11 %) et les 18‑29 ans en juin (+3 %), juillet (+7 %) et août (+6 %). Les jeunes décèdent plus fréquemment sur la voie ou dans un lieu public : 12 % des décès des 1‑17 ans, 27 % des 18‑29 ans, contre 1 % des décès de l’ensemble de la population. Or, les décès dans ces lieux se produisent plus souvent l’été (figure 3b) : tous âges confondus, le pic de surmortalité sur la voie ou dans un lieu public survient en juillet (+13 %). Chez les personnes âgées de 30 à 59 ans et les enfants de moins d’un an, les décès varient assez peu selon le mois.

Figure 3a – Écart de mortalité à la moyenne de 2004 à 2023 par mois et par âge

en %
Figure 3a – Écart de mortalité à la moyenne de 2004 à 2023 par mois et par âge (en %) - Lecture : De 2004 à 2023, le nombre moyen des décès des personnes âgées de 1 à 17 ans en juillet était supérieur de 10,6 % au nombre moyen des décès des personnes du même âge sur la période.
Mois Moins d'un an De 1 à 17 ans De 18 à 29 ans De 30 à 59 ans De 60 à 79 ans De 80 à 89 ans 90 ans ou plus Ensemble
Janvier -1,0 1,4 0,6 6,6 9,9 17,5 21,0 14,5
Février 1,6 5,5 -1,0 4,8 7,9 14,4 17,8 11,9
Mars -4,0 1,6 -1,3 1,3 4,2 7,6 8,9 6,0
Avril -1,5 0,9 -2,4 -0,1 0,5 1,2 0,6 0,7
Mai 0,0 -3,6 -1,5 -2,3 -4,1 -7,6 -10,1 -6,4
Juin 2,0 -0,4 3,0 -1,5 -5,5 -10,5 -14,5 -8,7
Juillet 1,9 10,6 7,5 -1,2 -5,3 -10,1 -13,8 -8,2
Août -1,0 -2,2 5,5 -3,1 -7,2 -11,4 -13,6 -9,4
Septembre -2,9 -8,1 0,1 -2,6 -5,6 -9,5 -11,3 -7,8
Octobre 2,2 -0,7 -1,3 -2,2 -1,3 -2,5 -1,7 -1,9
Novembre -0,4 -6,1 -4,6 -1,9 0,1 1,4 3,4 1,0
Décembre 3,1 1,2 -4,8 2,4 6,7 10,2 14,2 9,0
  • Note : L'âge est révolu.
  • Lecture : De 2004 à 2023, le nombre moyen des décès des personnes âgées de 1 à 17 ans en juillet était supérieur de 10,6 % au nombre moyen des décès des personnes du même âge sur la période.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013, France à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques d'état civil.

Figure 3a – Écart de mortalité à la moyenne de 2004 à 2023 par mois et par âge

  • Note : L'âge est révolu.
  • Lecture : De 2004 à 2023, le nombre moyen des décès des personnes âgées de 1 à 17 ans en juillet était supérieur de 10,6 % au nombre moyen des décès des personnes du même âge sur la période.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013, France à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques d'état civil.

Le 15 août, jour d’été et férié, est le jour le moins meurtrier de l’année

De 2004 à 2023, le 3 janvier a été le jour le plus meurtrier de l’année, avec un nombre moyen de décès de 1 900, contre 1 600 sur l’ensemble de la période, soit +19 % (figure 4). Le 3 janvier est un jour d’hiver, qui suit les fêtes de fin d’année. Le désir de passer ces fêtes avec des proches, ainsi que celui d’atteindre une nouvelle année pourrait retarder la survenue du décès des personnes en fin de vie et expliquer en partie ce pic. De plus, cette période correspond à une reprise des opérations chirurgicales programmées. À l’opposé, le 15 août a été le jour le moins meurtrier, avec 1 410 décès quotidiens en moyenne, soit -12 % par rapport à l’ensemble de la période. Il s’agit d’un jour d’été, qui est férié.

Or, les décès lors des jours fériés sont moins fréquents. Les décès du 15 août sont inférieurs de 2 % à ceux ayant eu lieu en moyenne lors des 3 jours précédents et suivants. Le jour de Noël, la sous-mortalité est également de -2 % par rapport aux jours adjacents, même si le nombre de décès est supérieur de 10 % au nombre moyen par jour du fait de la saison hivernale. Les décès à l’hôpital diminuent davantage lors des jours fériés : par exemple, -5 % à Noël par rapport aux 3 jours précédents et suivants, contre -2 % tous lieux de décès confondus. Ceci pourrait s’expliquer par des prises en charge moins fréquentes et un moindre nombre d’interventions programmées lors de ces jours de repos habituels.

Figure 4 – Écart de mortalité à la moyenne de 2004 à 2023 selon le jour

Figure 4 – Écart de mortalité à la moyenne de 2004 à 2023 selon le jour
Les données de ce graphique sont disponibles dans le fichier en téléchargement.

Figure 4 – Écart de mortalité à la moyenne de 2004 à 2023 selon le jour

  • Note : Seuls les jours fériés à date fixe peuvent être représentés.
  • Lecture : De 2004 à 2023, le nombre moyen des décès le 15 août était inférieur de 11,7 % au nombre moyen des décès quotidien sur la période.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013, France à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques d'état civil.

En revanche, les décès sur la voie ou dans un lieu public augmentent la plupart des jours fériés : +23 % le 1er janvier et +21 % le 14 juillet par rapport aux 3 jours précédents et suivants. Mais ils diminuent à Noël par rapport aux jours adjacents (-18 %) et sont au même niveau le 1er mai (0 %).

Le dimanche est le jour de la semaine le moins meurtrier

Tous âges et lieux de décès confondus, le jour le plus meurtrier de la semaine est le mardi, avec 1 620 décès en moyenne, soit une surmortalité de +1 %, tandis que le moins meurtrier est le dimanche, avec 1 550 décès (-3 %), suivi par le samedi, avec 1 580 décès (-1 %, figure 5). Chez les enfants de moins d’un an, les décès chutent très nettement le dimanche et augmentent le vendredi.

Figure 5 – Écart de mortalité à la moyenne de 2004 à 2023 selon le jour de la semaine et le groupe d'âges

en %
Figure 5 – Écart de mortalité à la moyenne de 2004 à 2023 selon le jour de la semaine et le groupe d'âges (en %) - Lecture : De 2004 à 2023, le nombre moyen des décès le dimanche était inférieur de 2,7 % au nombre moyen des décès quotidien sur la période.
Jour de la semaine Jour de la naissance 1 jour à moins d'un an De 1 à 17 ans De 18 à 29 ans De 30 à 59 ans De 60 à 69 ans De 70 à 79 ans De 80 à 89 ans 90 ans ou plus Ensemble
Lundi 6,3 -8,0 -2,3 -4,6 2,6 1,5 0,4 0,5 0,5 0,8
Mardi 4,5 3,0 -3,5 -7,9 1,1 1,7 1,7 1,0 1,1 1,2
Mercredi -0,2 4,5 0,9 -7,2 0,0 0,8 0,6 0,4 0,2 0,4
Jeudi 4,7 7,1 0,7 -5,2 0,6 1,0 0,9 0,7 0,1 0,6
Vendredi 8,5 14,5 -1,4 0,1 1,0 1,8 1,3 0,5 0,0 0,8
Samedi -7,7 -4,3 3,5 11,1 -2,0 -2,2 -1,1 -0,8 -0,3 -1,0
Dimanche -16,0 -16,8 2,2 13,6 -3,3 -4,6 -3,9 -2,3 -1,5 -2,7
  • Notes : L'âge est révolu. La mortalité est inférieure à -2 % dans les cellules bleues et supérieure à 2 % dans les cellules rouges.
  • Lecture : De 2004 à 2023, le nombre moyen des décès le dimanche était inférieur de 2,7 % au nombre moyen des décès quotidien sur la période.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013, France à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques d'état civil.

Comme pour les jours fériés, la sous-mortalité le dimanche pourrait s’expliquer par un nombre moins élevé de prises en charge et d’interventions programmées ce jour-là : les décès à l’hôpital diminuent un peu plus que la moyenne le dimanche (-4 %, contre -3 %). Par ailleurs, les visites de la famille ou amis auprès de personnes malades, sans doute plus fréquentes le week-end, pourraient jouer : les décès à domicile ont aussi moins souvent lieu le week-end (-2 % le samedi et le dimanche), mais augmentent le lundi (+4 %). C’est aussi le cas dans les maisons de retraite, mais les différences entre le week-end et le lundi sont moindres.

En revanche, chez les 18-29 ans et de façon moins prononcée chez les 1-17 ans, la mortalité est plus élevée le week-end. Les jeunes sont davantage concernés par les morts accidentelles, sur la route notamment. Chez les 18-29 ans, les décès sur la voie ou dans un lieu public augmentent nettement le samedi et le dimanche, respectivement +32 % et +34 %.

Le risque de mourir est plus élevé le jour de son anniversaire, surtout pour les jeunes

Le risque de mourir le jour de son anniversaire est plus élevé que n’importe quel autre jour dans l’année : de 1994 à 2023, la moyenne des décès ce jour-là était supérieure de 6 % à la moyenne de la période (figure 6). Le risque augmente légèrement plus pour les hommes (+7 %, contre +6 % pour les femmes) et fortement pour les jeunes et les adultes d’âge intermédiaire (+15 % de 2 à 17 ans, +21 % de 18 à 29 ans, +21 % de 30 à 39 ans, +13 % de 40 à 49 ans). Les hommes âgés de 18 à 29 ans et de 30 à 39 ans sont ainsi les plus touchés (+24 % de décès le jour de leur anniversaire).

Figure 6 – Écart de mortalité à la moyenne de 1994 à 2023 selon le nombre de jours d'écart avec l'anniversaire

Figure 6 – Écart de mortalité à la moyenne de 1994 à 2023 selon le nombre de jours d'écart avec l'anniversaire
Les données de ce graphique sont disponibles dans le fichier en téléchargement.

Figure 6 – Écart de mortalité à la moyenne de 1994 à 2023 selon le nombre de jours d'écart avec l'anniversaire

  • Notes :
    - Les personnes âgées de 1 an ou moins sont exclues, car toutes n'ont pas atteint l'âge de leur anniversaire. L'âge est en différence de millésimes.
    - Les personnes nées ou décédées un 29 février sont exclues.
  • Lecture : De 1994 à 2023, le nombre moyen des décès lors du jour d'anniversaire était supérieur de 6,3 % au nombre moyen des décès quotidien sur la période.
  • Champ : France métropolitaine jusqu'en 1997, France hors Mayotte de 1998 à 2013, France à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques d'état civil.

Au-delà de 50 ans, le risque de mourir le jour de son anniversaire reste plus élevé qu’un autre jour, mais de façon moins prononcée : l’écart de mortalité est de +5 % ou +6 % selon les groupes d’âges. Toutefois, les centenaires se distinguent : le nombre moyen des décès le jour des 100 ans est supérieur de 29 % au nombre moyen de décès quotidiens pour les personnes de même âge.

La surmortalité le jour de son anniversaire est particulièrement forte pour les décès sur la voie publique (+14 %) ou au domicile (+12 %). Elle est dans la moyenne en maison de retraite (+7 %) et faible à l’hôpital (+3 %).

Ce phénomène, appelé « syndrome de l’anniversaire » ou « birthday effect » en anglais, a été observé dans d’autres pays, comme la Suisse [Ouvrir dans un nouvel ongletAjdacic-Gross et al., 2012] ou les États-Unis [Ouvrir dans un nouvel ongletPeña, 2015]. Plusieurs hypothèses sont avancées. En Suisse, les accidents de la route, les chutes et les accidents cardiovasculaires sont plus fréquents ce jour-là, ce qui pourrait s’expliquer par des excès (alcool, fatigue due à la fête…). La dimension psychologique pourrait avoir à la fois un effet négatif et un effet positif. Au Japon, le risque de suicide augmente le jour de son anniversaire [Ouvrir dans un nouvel ongletTetsuya M., Michiko U., 2016]. Cette date symbolique pourrait exacerber un sentiment de tristesse ou de solitude. À l’inverse, le désir d’atteindre le jour de son anniversaire pourrait retarder la survenue du décès des personnes en fin de vie.

Publication rédigée par :Nathalie Blanpain (Insee)
Publication rédigée par :Nathalie Blanpain (Insee)

Sources

Les statistiques d’état civil (dont les décès) sont issues des informations transmises par les mairies à l’Insee. Le code civil oblige en effet à déclarer tout événement d’état civil à un officier d’état civil dans des délais prescrits. L’Insee s’assure de l’exhaustivité et de la qualité des données avant de produire les fichiers statistiques d’état civil.

Le champ de cette étude porte sur l’ensemble des décès ayant eu lieu en France, quel que soit le lieu de résidence. Les données sont définitives jusqu’en 2023 et provisoires en 2024.

Définitions

La cause initiale de décès est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé comme « la maladie ou le traumatisme qui a déclenché l’évolution morbide conduisant directement au décès, ou les circonstances de l’accident ou de la violence qui ont entraîné le traumatisme mortel ».

La surmortalité ou la sous-mortalité lors d’un mois m est le rapport entre le nombre moyen des décès quotidiens d’une population lors de ce mois m sur une période donnée et le nombre moyen des décès quotidiens de cette population sur l’ensemble de cette période.

Pour en savoir plus

Retrouvez plus de données en téléchargement

Insee, Les espérances de vie, outil interactif.

Les décès en 2023 et en séries longues, Insee Résultats, octobre 2024.

Cadillac M., Fouillet A., Rivera C., Coudin É., « Ouvrir dans un nouvel ongletLes causes de décès en France en 2022 : recul du Covid-19 et hausse des maladies respiratoires », Études et résultats no 1312, octobre 2024.

Santé publique France, Ouvrir dans un nouvel ongletBulletin Infections respiratoires aiguës. Édition nationale. Semaine 15 (8 au 14 avril 2024), avril 2024.

Papon S., « Bilan démographique 2023 – En 2023, la fécondité chute, l’espérance de vie se redresse », Insee Première no 1978, janvier 2024.

Blanpain N., « 53 800 décès de plus qu’attendus en 2022 : une surmortalité plus élevée qu’en 2020 et 2021 », Insee Première no 1951, juin 2023.

Santé publique France, Ouvrir dans un nouvel ongletBulletin épidémiologique grippe, semaine 18. Bilan préliminaire. Saison 2022-2023, mai 2023.

Papon S., « Depuis plus d’un siècle, les décès sont les plus nombreux en hiver », Insee Focus no 209, octobre 2020.

Tetsuya M., Michiko U., ”Ouvrir dans un nouvel ongletSuicides and accidents on birthdays: Evidence from Japan”, Social Science & Medicine, Vol. 159, pp. 61-72, avril 2016.

Peña P., ”Ouvrir dans un nouvel ongletA not so happy day after all: Excess death rates on birthdays in the U.S.”, Social Science & Medicine, Vol. 126, pp. 59–66, février 2015.

Ajdacic-Gross V., Knöpfli D., Landolt K., Gostynski M., Engelter S. T., Lyrer P. A., Gutzwiller F., Rössler W., “Ouvrir dans un nouvel ongletDeath has a preference for birthdays–an analysis of death time series”, Annals of Epidemiology, Vol. 22, Issue 8, pp. 603-606, août 2012.