Insee Flash Bretagne · Septembre 2024 · n° 104

La répartition des équipements sur le territoire régional évolue avec la population

Un bassin de vie est un découpage territorial construit autour d’une ou plusieurs communes qualifiées de pôles de services. Il constitue le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès aux équipements les plus courants. Dans le zonage établi en 2022, la région compte 129 bassins de vie (figure 1). Parmi eux, 105 sont des bassins de vie ruraux. On y trouve la quasi-totalité des équipements de la gamme de proximité et la plupart de ceux de la gamme intermédiaire. La population moyenne de ces territoires est d’environ 18 300 habitants, contre 28 700 dans les bassins de vie urbains de densité intermédiaire et 157 300 habitants dans les bassins de vie urbains denses de la région.

En Bretagne, pour les équipements de la gamme intermédiaire et de la gamme supérieure, les taux d’équipements moyens sont équivalents aux taux nationaux (respectivement 6,1 et 2,3 équipements pour 1 000 habitants). En revanche, pour la gamme de proximité, le taux est légèrement inférieur dans la région (22,2 ‰ contre 25,1 ‰ au niveau national).

Les six bassins de vie urbains denses concentrent 27,9 % de la population bretonne et 39,9 % des équipements de la gamme supérieure (figure 2). Ce type d’équipement, au regard de la répartition de la population, est moins présent dans les bassins de vie du rural périurbain, peu éloignés des espaces urbains. Il l’est également un peu moins dans l’espace rural non périurbain. À l’inverse, les équipements de la gamme de proximité sont en proportion un peu plus présents dans les bassins de vie du rural non périurbain, où la population est moins dense.

Le temps d’accès moyen aux équipements de la gamme de proximité est plus faible en Bretagne qu’au niveau national, aussi bien dans les bassins de vie ruraux qu’urbains. Cependant, il est plus élevé en zone rurale qu’en zone urbaine : dans la région, un habitant d’un bassin de vie rural non périurbain vit en moyenne à 6 minutes d’un équipement de la gamme de proximité, contre 4 minutes pour un habitant d’un bassin urbain dense. L’écart est nettement plus marqué en ce qui concerne l’accès à un équipement de la gamme supérieure : ce temps moyen est porté à 8 minutes et demie dans les territoires urbains denses, qui concentrent davantage d’équipements de la gamme supérieure, et à 20 minutes dans les territoires ruraux non périurbains (figure 3).

Entre 2013 et 2021, le nombre d’équipements courants augmente de 9,2 % en Bretagne, bien plus vite que la population régionale (+3,5 %). Ces 18 équipements couvrent les besoins les plus courants choisis en fonction de la proximité, de la mobilité qu’ils impliquent et de leur fréquence d’usage. C’est dans les bassins de vie ruraux périurbains que la part des équipements courants progresse le plus (+12,7 %), là où la population augmente le plus rapidement. Les bassins de vie ruraux non périurbains sont ceux qui enregistrent la plus faible progression (+6,7 %) (figure 4).

Entre 2013 et 2021, l’évolution des équipements courants reflète les transformations de la population et de la société. La forte progression du nombre de cabinets d’infirmiers libéraux dans l’ensemble des bassins de vie en Bretagne (+1 434, soit +30,4 %) illustre ce constat. Les besoins de santé d’une population vieillissante peuvent constituer un élément explicatif. Inversement, le nombre de cabinets de médecine générale diminue (-39), alors que le nombre de maisons de santé pluridisciplinaires est en forte expansion (+102), en lien avec la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008 visant à lutter contre le phénomène de désertification médicale dans certains territoires. Cette substitution d’équipements se retrouve aussi dans la forte diminution du nombre de bureaux de poste (-113), compensée par la création d’agences postales et de relais Poste (+105).

Ainsi, une baisse du nombre d’équipements au niveau régional ne signifie pas nécessairement une dégradation du temps d’accès au service. Par exemple, l’évolution du nombre de boulangeries englobe aussi bien de nombreuses disparitions, notamment dans des communes en recul démographique, que des créations dans des communes plus peuplées et en croissance ; ainsi, globalement, la population dans son ensemble met en moyenne moins de temps pour accéder à une boulangerie.