Insee Flash Centre-Val de Loire · Juillet 2024 · n° 81

L’emploi public en 2021 en Centre-Val de Loire : davantage d’entrants que de sortants

Au 31 décembre 2021, 193 200 agents travaillent dans la fonction publique en Centre-Val de Loire, hors militaires, élèves et services civiques (champ). Les agents se répartissent entre la fonction publique d’État (37 %), la fonction publique territoriale (36 %) et la fonction publique hospitalière (27 %).

En 2021, le taux d’administration (nombre d’agents publics pour 1 000 habitants) de la région est de 75,1 ‰ (77,7 ‰ en France métropolitaine hors Île-de-France). Il est identique à celui de 2016 dans un contexte de quasi stabilité de la population. Le Centre-Val de Loire est la troisième région métropolitaine hors Île-de-France selon le nombre d’agents publics dans le versant hospitalier pour 1 000 habitants (20,4 ‰), après la Bourgogne-Franche-Comté (22,9 ‰) et la Normandie (21,2 ‰). L’offre de soin est pourtant relativement moins développée que dans d’autres régions mais repose proportionnellement davantage sur les professionnels de santé ayant le statut d’agent public et moins sur ceux ayant une pratique libérale ou salariés du privé. Le nombre d’agents publics rapporté à la population de Centre-Val de Loire est parmi les plus faibles des taux régionaux dans la fonction publique d’État et la fonction publique territoriale (respectivement 27,8 ‰ et 26,9 ‰ contre 30,1 ‰ et 28,8 ‰ en métropolitaine hors Île-de-France).

Parmi les agents publics de la région, 37 % sont de catégorie A, 19 % de catégorie B et 44 % de catégorie C. En Centre-Val de Loire, un cinquième des agents publics sont contractuels, avec une proportion proche dans chacun des trois versants.

Le nombre d’agents publics pour 1 000 habitants en 2021 est le plus élevé dans le département du Loiret (78,9 ‰) et le plus bas dans celui d’Eure-et-Loir (65,9 ‰). Entre 2016 et 2021, le taux d’administration progresse dans l’Indre et dans l’Indre-et-Loire, tandis qu’il diminue dans les autres départements de la région. Dans l’Indre, cette évolution s’explique notamment par la baisse importante de la population.

À un niveau géographique plus fin, le taux d’administration est plus élevé dans la zone d’emploi d’Orléans (92,4 ‰), plus faible dans celles de Gien (48 ‰) et de Pithiviers (48,1 ‰) (figure 1). Comme dans les autres zones d’emploi de France comportant le chef-lieu de région, la fonction publique d’État est davantage présente dans celle d’Orléans (40,2 ‰). La fonction publique territoriale est la moins bien représentée dans les zones d’emploi de Loches (17,0 ‰) et de Pithiviers (17,8 ‰) ; la fonction publique hospitalière dans celles de Gien (14,2 ‰) et de Pithiviers (14,8 ‰). Dans la zone d’emploi de Gien, le nombre d’agents publics pour 1 000 habitants est nettement inférieur à la moyenne régionale dans chacun des trois versants.

En 2021, le Centre-Val de Loire compte davantage d’arrivées que de départs (22 300 agents contre 21 200). Parmi les arrivées, 14,4 % relèvent de mobilités géographiques. Cette part est supérieure en France métropolitaine hors Île-de-France (18,7 %). Parmi les départs, 14,0 % sont des mobilités géographiques (18,6 % en France métropolitaine hors Île-de-France).

En 2021, 2,4 % des agents publics étaient en poste dans un autre département l’année précédente (2,2 % en France métropolitaine hors Île-de-France). Cette part varie nettement selon les catégories des agents de la fonction publique. Ainsi, 4,2 % des agents de catégorie A en poste en 2021 travaillaient dans un autre département en 2020, contre 2,3 % des agents de catégorie B et 1,0 % des agents de catégorie C. La proportion d’agents ayant changé de département est plus élevée dans la fonction publique d’État (3,8 %) où les agents de catégorie A sont majoritaires (62,5 % des agents). Elle est plus faible dans la fonction publique hospitalière et territoriale (respectivement 2,3 % et 1,2 %) où exercent des proportions supérieures d’agents de catégorie B et C. Les écarts par versant s’expliquent ainsi en grande partie par les différences de répartition par catégorie. Néanmoins, la part d’agents de catégorie B et C ayant effectué un changement de département est plus élevée dans la fonction publique d’État que dans les deux autres versants.

Les agents publics les plus jeunes effectuent plus fréquemment une mobilité impliquant un changement de département (figure 2). La part des agents publics de la région entre 25 et 29 ans ayant changé de département est supérieure à la moyenne observée en France métropolitaine hors Île-de-France (7,2 % contre 6,5 %). Aux âges les plus élevés, la mobilité géographique est également supérieure dans la fonction publique territoriale en Centre-Val de Loire.

La région entretient des relations soutenues et déséquilibrées avec l’Île-de-France. Plus de 40 % des arrivants proviennent d’Île-de-France et seulement 22 % des sortants rejoignent l’Île-de-France (figure 3).

Les autres mouvements relèvent de logiques bien connues : un déficit avec les régions du Sud, qui n’est pas nouveau et maintenant avec celles du littoral atlantique, plus attractif. À l’inverse, la région enregistre plutôt un excédent sur les régions au Nord ou à l’Est.

À l’échelle des départements de la région, ces éléments communs se retrouvent, mais il existe également des différences notables, entre l’Indre-et-Loire qui attire les agents publics des autres départements de la région, l’Eure-et-Loir et le Loiret qui entretiennent des relations plus soutenues avec l’Île-de-France et les autres départements de la région.

Dans le Loir-et-Cher les relations avec le reste de la région sont presque à l’équilibre. Le Cher et l’Indre entretiennent des relations à peu près équilibrées avec les autres départements de la région et d’une manière générale avec beaucoup de territoires. Un quart des mobilités géographiques se font avec la Nouvelle-Aquitaine dans l’Indre. Plus d’un arrivant sur dix dans le Cher vient de Bourgogne-Franche-Comté et autant d’Auvergne-Rhône-Alpes.

L’Eure-et-Loir se distingue par un fort excédent avec l’Île-de-France et un petit déficit vers les autres départements de la région. La situation est identique dans le Loiret.

Enfin l’Indre-et-Loire correspond visiblement davantage à une destination finale et moins à un territoire de passage avec un excédent net sur les autres départements de la région (+150 par an).