Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté · Juin 2024 · n° 199

L’artisanat de Saône-et-Loire est tourné vers le secteur du bâtiment

Fin 2019, avant la crise sanitaire qui a bousculé l’économie, 6 330 établissements de l’artisanat d’entreprises de moins de 20 salariés, hors régime de la micro-entreprise, sont implantés dans le département de Saône-et-Loire (figure 1). Ils emploient 19 400 personnes et génèrent près de 800 millions d’euros de richesse dégagée. L’artisanat représente 11 % de la richesse créée par l’ensemble des établissements de l’économie marchande privée non agricole du département.

En lien avec son poids démographique, tout comme dans le Doubs et en Côte-d’Or, la Saône-et-Loire concentre près de 20 % de l’artisanat régional en termes d’emploi et de richesse dégagée. Pour autant les richesses dégagées par habitant et par emploi sont légèrement inférieures aux moyennes régionales (respectivement 1 400 euros contre 1 500 et 41 000 euros contre 41 500).

En Saône-et-Loire, le bâtiment est de loin le premier secteur artisanal en termes de richesse dégagée (figure 2). Il représente 43 % de la richesse créée par l’artisanat régional. Deux emplois de l’artisanat sur cinq se situent dans ce secteur. Par habitant, la richesse dégagée par ces entreprises est supérieure à la moyenne régionale (621 euros contre 577). Celle-ci est particulièrement importante dans la zone d’emploi de Mâcon. Le secteur du bâtiment répond à une demande locale soutenue, mais il bénéficie également de la proximité de l’agglomération lyonnaise. Les travaux de plâtrerie et de maçonnerie sont surreprésentés dans le département.

Les services sont le deuxième secteur dans l’artisanat en termes de richesse dégagée. En lien avec un vieillissement de la population dans le département, les services répondent principalement aux besoins de proximité des habitants. Les activités de taxi et ambulance sont ainsi surreprésentées. De par son histoire industrielle, il en est de même de la réparation de machines et d’équipements, des activités photographiques, et de manière plus anecdotique, des activités fluviales et des batelleries. La production de biens est le troisième secteur en termes de richesse dégagée. Ce secteur est orienté vers les industries, notamment les activités de fabrication de biens pour la filière automobile (le caoutchouc par exemple dans la zone d’emploi du Creusot), mais aussi pour la chaudronnerie et le textile.

Par ailleurs, en lien avec l’abondance de forêts dans le département, la fabrication de menuiserie et de charpente produit une part importante de la richesse dégagée.

Les établissements artisanaux du département sont principalement de petites structures employant peu de salariés. Plus de 80 % emploient moins de cinq salariés. Parmi eux, quasiment un tiers n’emploie aucun salarié. En lien avec un tissu économique industriel, la part des ouvriers qualifiés est surreprésentée par rapport à la région. Les emplois de l’artisanat sont en grande partie des contrats à durée indéterminée.

Au sein de l’artisanat, moins d’un tiers des salariés de l’artisanat sont des femmes. Elles sont relativement peu nombreuses parmi les ouvriers.

Depuis quelques années, les entreprises ayant un statut de micro-entreprises se sont nettement développées. La Saône-et-Loire compte, en plus des 6 330 établissements artisanaux, 2 900 micro-entreprises artisanales (figure 3). Elles constituent une offre complémentaire à l’artisanat traditionnel et permettent de répondre à une demande locale. Sur 100 établissements de moins de 20 salariés inscrits au répertoire des métiers, 31 sont des micro-entreprises soit un taux équivalent à la moyenne régionale.

De par sa simplicité, notamment des obligations comptables réduites, le régime de micro-entreprise est adapté aux entrepreneurs développant une petite activité nécessitant peu d’investissement et représentant peu de risques. Le secteur des services, prépondérant dans les micro-entreprises, est principalement orienté autour des activités de soins à la personne et de réparations diverses. Ce type d’activités est principalement exercé par de jeunes actifs. À l’inverse, le secteur de la production de biens est plutôt composé de salariés âgés qui exercent principalement des activités de fabrications dans le textile, de divers objets en bois ou de meubles. Tout comme dans l’artisanat traditionnel, le secteur du bâtiment représente une part importante des établissements parmi les micro-entreprises. Ces entreprises répondent à une demande de proximité, notamment des travaux de maçonnerie, de peinture, de plomberie et autres réparations.

Par ailleurs, 80 établissements de 20 salariés et plus complètent l’artisanat du département.