Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté · Juin 2024 · n° 198

L’artisanat de Haute-Saône exerce au-delà de ses frontières

Fin 2019, avant la crise sanitaire qui a bousculé l’économie, 3 120 établissements de l’artisanat d’entreprises de moins de 20 salariés et hors régime de la micro-entreprise, sont implantés dans le département de Haute-Saône. Ils emploient 9 600 personnes et génèrent 391 millions d’euros de richesse (figure 1). L’artisanat représente 16 % de la richesse créée par l’ensemble des établissements de l’économie marchande privée du département.

La richesse dégagée par habitant, en Haute-Saône, est la deuxième plus forte de la région, après le département du Jura. Elle s’élève à 1 670 euros par habitant contre 1 480 euros en Bourgogne-Franche-Comté. A contrario, avec 40 700 euros par emploi, la richesse dégagée par emploi est en deçà de la moyenne régionale de 41 500 euros. La Haute-Saône bénéficiant de la proximité des villes de Besançon, Belfort et Montbéliard, l’activité de ses entreprises artisanales est portée également par la clientèle des départements voisins. Son marché local est en revanche un peu moins porteur, le niveau de vie des habitants étant relativement faible, surtout dans le nord du département.

De même qu’au niveau régional, le secteur du bâtiment est le premier secteur employeur de l’artisanat en Haute-Saône. Ce secteur s’appuie sur des clients en local mais également des départements voisins. Il représente un tiers de l’emploi artisanal du département et 38 % de la richesse dégagée (figure 2).

En lien avec un tissu économique industriel, l’artisanat du département répond à une demande spécialisée dans l’automobile, émanant en partie des départements voisins, notamment dans les services et la production de biens. Les services d’installation de machines et d’équipements ainsi que l’activité de déménagement sont surreprésentés dans la région. Le secteur de la production de biens est le troisième en termes de richesse dégagée. Tout comme dans la région, ce secteur génère 23 % de la richesse dégagée par l’artisanat du département. Les activités de travail des métaux en général et du bois et ameublement sont davantage développées dans le département. L’alimentation, quant à elle, contribue à hauteur de 14 % à la richesse dégagée départementale, pratiquement comme au niveau régional. Elle est principalement liée à l’activité de la production de boissons (spiritueux et bières), comme la cerise de Fougerolles.

Au sein du département, plus de la moitié des entreprises artisanales ont entre 1 et 4 salariés. Appartenant souvent au bâtiment ou sous-traitants de l’industrie, près de trois salariés de l’artisanat sur cinq sont des ouvriers. Il y a davantage d’ouvriers non qualifiés parmi ces salariés.

Depuis quelques années, les entreprises ayant un statut de micro-entreprise se sont nettement développées. Ainsi, fin 2019, près de 1 600 micro-entreprises complètent les établissements artisanaux en répondant également à la demande locale (figure 3). Sur 100 établissements de moins de 20 salariés inscrits au répertoire des métiers, 34 sont des micro-entreprises, un peu plus que la moyenne régionale.

De par sa simplicité, avec notamment des obligations comptables réduites, le régime de la micro-entreprise est adapté aux entrepreneurs développant une petite activité nécessitant peu d’investissement et représentant peu de risques. Ainsi les micro-entreprises s’inscrivent davantage dans le secteur des services que dans celui de l’alimentation.

Dans le département, près de 40 % des micro-entreprises sont spécialisées dans le secteur des services, principalement dans les soins à la personne. Arrive ensuite le secteur du bâtiment qui est également très représenté parmi les micro-entreprises. Ces entreprises répondent à une demande de proximité, notamment des travaux de maçonnerie, de peintures ou autres réparations.

Les micro-entrepreneurs recouvrent aussi des profils variés. La part de jeunes chefs d’entreprise est plus importante dans les micro-entreprises que dans l’artisanat classique, 39 % ont moins de 40 ans, contre 23 %.

Par ailleurs, 65 établissements de 20 salariés et plus complètent l’artisanat du département.