Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté · Juin 2024 · n° 196

L’artisanat est un atout économique pour le Jura

Fin 2019, avant la crise sanitaire qui a bousculé l’économie, 4 160 établissements de l’artisanat d’entreprises de moins de 20 salariés, hors régime de la micro-entreprise, sont implantés dans le département du Jura (figure 1). Ils emploient 12 300 personnes et génèrent plus d’un demi milliard d’euros de richesse. Cela représente 15 % de la richesse dégagée par l’économie privée marchande du département. Dans le Jura, les richesses dégagées par emploi artisanal et par habitant sont les plus fortes des huit départements. Elles sont de 43 000 euros par emploi et 2 040 euros par habitant, contre 41 500 euros et 1 480 euros pour la région. Cela peut s’expliquer du fait que la population a un niveau de vie parmi les plus élevés de la région. Par ailleurs, le secteur de la production de biens, dégageant une forte richesse, est surreprésenté. Le Jura pèse 13 % de la richesse dégagée par l’artisanat de Bourgogne-Franche-Comté, davantage que son poids démographique dans la région de 9 %.

Bien que le bâtiment soit le premier secteur artisanal en termes de richesse dégagée, de nombre d’établissements et d’emplois, il demeure moins développé qu’au niveau régional (figure 2).

Dans le Jura, il s’appuie en premier lieu sur les activités de travaux d’isolation, de charpente et de génie civil.

La production de biens est le deuxième secteur en termes de richesse dégagée. La part d’emplois et d’établissements y est plus forte que dans la région. Les activités de transformation des matières plastiques, de fabrication de matériels optiques et de mesure et du travail du bois sont surreprésentés dans le département et expliquent en partie la forte productivité du travail de cet artisanat de production de biens.

Les services sont le troisième secteur en termes de richesse dégagée. Sa part, ainsi que celles des établissements et des emplois, est inférieure à la moyenne régionale.

L’activité artisanale s’est également développée au travers des productions alimentaires à forte valeur ajoutée, notamment dans les activités de salaisons. Le secteur de l’alimentation est ainsi plus présent que dans la région, avec 18 % de la richesse dégagée, contre 13 % au niveau régional.

Le profil d’activité du département plus tourné vers la production de biens et l’alimentation entraîne une part d’établissements artisanaux de 5 à 9 salariés légèrement plus importante que dans la région. Le secteur de l’alimentation, qui nécessite plus de personnel, est plus développé dans le département, il y a ainsi davantage d’employés dans l’artisanat jurassien que dans l’ensemble de la région (32 % contre 29 %). La part des femmes chez les salariés est plus importante. Par ailleurs, les artisans, commerçants, chefs d’entreprises et cadres et professions intellectuelles supérieures sont aussi plus présents.

Depuis quelques années, les entreprises ayant un statut de micro-entreprise se sont nettement développées. Dans le Jura, elles sont 1 690 et constituent une offre complémentaire à l’artisanat local en répondant également à la demande de la population (figure 3). Sur 100 établissements de moins de 20 salariés inscrits au répertoire des métiers, 29 sont des micro-entreprises. C’est dans le Jura que ce statut particulier est le plus faiblement développé, la part de ces entreprises atteint 32 % dans la région et jusqu’à plus de 36 % dans la Nièvre et l’Yonne.

De par sa simplicité, avec notamment des obligations comptables réduites, le régime de la micro-entreprise est adapté aux entrepreneurs développant une petite activité nécessitant peu d’investissement et représentant peu de risques. Les micro-entrepreneurs sont globalement jeunes, 45 % ont moins de 40 ans dans le Jura contre 27 % des artisans non salariés classiques.

Dans le département, plus du tiers des micro-entreprises exercent dans le secteur des services. Elles sont plus présentes dans ce secteur et celui de la production de biens par rapport aux établissements artisanaux traditionnels.

Un tiers des micro-entreprises de la production de biens sont dans le secteur du travail du bois et un quart dans la fabrication d’articles divers. On retrouve les activités prépondérantes de l’artisanat traditionnel.

Le secteur du bâtiment représente aussi un tiers des micro-entreprises, son poids est identique dans l’artisanat traditionnel. Un tiers de ces micro-entreprises réalise des activités d’aménagement et de finitions, ne nécessitant pas ou peu d’investissement.

Par ailleurs, 90 établissements de 20 salariés et plus complètent l’artisanat du département.