Insee Flash Guyane · Avril 2024 · n° 189

En 2023, quatre Guyanais en âge de travailler sur dix occupent un emploi

En 2023, en Guyane routière, le taux d’emploi atteint 44 % de la population âgée de 15 à 64 ans (figure 1). En France métropolitaine, celui-ci s’établit à 69 %, supérieur de 25 points à celui de la région. Les femmes demeurent moins souvent en emploi : elles sont 38 % à avoir un travail contre 50 % des hommes. Cet écart en défaveur des femmes est plus faible en France métropolitaine (-5 points estimés).

Le taux d’emploi des jeunes (15-29 ans) est particulièrement faible : seuls 22 % d’entre eux sont en emploi contre 49 % des jeunes résidant en France métropolitaine. Par ailleurs, en 2023, 30 % des jeunes résidant en Guyane ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET). Ils sont ainsi nettement plus souvent dans cette situation que les jeunes de France métropolitaine (12 %).

Le taux d’emploi des 30 à 49 ans s’élève à 55 %, très éloigné de celui en France métropolitaine (84 %). L'écart avec la France métropolitaine est le plus faible pour les 50 ans ou plus (58 % contre 67 %). Ils apparaissent mieux intégrés au marché du travail.

Au-delà du contexte local difficile du marché du travail, le niveau de formation pèse sur l’obtention d’un emploi. En Guyane, les personnes diplômées de l’enseignement supérieur, beaucoup plus souvent en emploi que les non diplômées (81 % contre 24 %), occupent un tiers des emplois de la région et travaillent aussi souvent qu’en France métropolitaine. Par rapport à 2022, la situation s’améliore pour les personnes non diplômées (+4 points). Ils restent toutefois moins insérés professionnellement que ceux résidant en France métropolitaine (24 % contre 39 %). Un peu plus de la moitié des personnes titulaires d’un CAP-BEP ou d’un Baccalauréat occupent un emploi (respectivement 54 % et 56 %).

En Guyane, 11 % des personnes en emploi travaillent à temps partiel. Les femmes sont deux fois plus souvent à temps partiel que leurs homologues masculins (15 % contre 8 %). En France métropolitaine, la part de temps partiel parmi les personnes en emploi est plus élevée (17 %).

Certaines personnes à temps partiel souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire, elles sont alors considérées en sous-emploi, tout comme les personnes en période de chômage technique ou partiel. En 2023, le sous-emploi concerne 7 % des personnes en emploi. Cette proportion est près de deux fois plus élevée qu’en France métropolitaine (4 %). En Guyane comme en France métropolitaine, le sous-emploi concerne davantage les femmes que les hommes (8 % contre 5 %).

Comme en France métropolitaine, le tertiaire concentre la majorité des emplois en Guyane. En effet, huit personnes sur dix ayant un emploi dans la région travaillent dans ce secteur. L’administration publique, l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale emploient 45 % des personnes ayant un travail. La part de ces activités est plus élevée qu’en France métropolitaine où elles regroupent 30 % des emplois. Le commerce, les transports, l’hébergement et la restauration, qui font partie des services marchands, emploient 18 % des personnes ayant un travail en Guyane, moins qu’en France métropolitaine (22 %).

Les employés et les professions intermédiaires occupent une grande partie des emplois en Guyane. En effet, 31 % des personnes ayant un travail sont des employés et 25 % occupent une profession intermédiaire. La présence de cadres et professions intellectuelles supérieures est moins élevée dans la région qu’en France métropolitaine (15 % contre 23 %). La part des non salariés parmi les personnes en emploi sont proches en Guyane (15 %) et en France métropolitaine (13 %).

En 2023, le chômage au sens du BIT concerne 14 % de la population active (en emploi ou au chômage) de 15 ans ou plus en Guyane (figure 2). Le taux de chômage est ainsi deux fois plus élevé qu’en France métropolitaine (7 %). Le chômage concerne plus fortement les femmes que les hommes (16 % contre 12 %). Les jeunes sont particulièrement touchés par cette situation, et dans des proportions plus élevées qu’en France métropolitaine : le taux de chômage chez les moins de 30 ans atteint 22 % de la population active de 15 ans ou plus contre 13 % en France métropolitaine. Cela peut s’expliquer par le fait que 40 % des 15-29 ans sont sortis d’études sans diplôme (contre 14 % en France métropolitaine). Néanmoins, dans cette tranche d’âge, 42 % des jeunes sont inactifs pour raison d’études et ne sont ainsi pas comptés dans la population active. De ce fait, la part de chômage chez les jeunes ne s’élève qu’à 6 % de l’ensemble des 15 à 29 ans. Celle-ci est même inférieure à celle des 25-49 ans (9 %).

Les personnes peu ou pas diplômées sont plus concernées par le chômage, dans des proportions deux fois plus élevées dans la région (25 %) qu’en France métropolitaine (13 %). En Guyane, les actifs diplômés du supérieur ne sont que 5 % dans cette situation, comme en France métropolitaine. En 2023, 5 % de la population active est au chômage depuis plus d’un an, proportion en recul par rapport à 2022 (-3 points). Cette baisse profite essentiellement aux hommes. Le chômage de longue durée concerne quatre personnes en situation de chômage sur dix dans la région quand il ne concerne que deux personnes sur dix en France métropolitaine.

La population inactive comprend au sens du BIT les personnes qui ne sont ni en emploi, ni au chômage. Parmi elles, certaines personnes souhaitent un emploi mais ne sont pas comptabilisées dans le chômage, soit parce qu'elles ne cherchent pas d'emploi, soit parce qu'elles ne sont pas disponibles pour en prendre un. Elles se trouvent à la frontière du chômage et en constituent le halo. En 2023, le halo autour du chômage est particulièrement élevé et concerne 21 % de la population âgée de 15 à 64 ans résidant en Guyane (figure 3). Le halo autour du chômage est ainsi cinq fois supérieur à la France métropolitaine (4 %). Les femmes se trouvent plus souvent dans le halo autour du chômage que les hommes (23 % contre 18 %).

En Guyane, 58 % des personnes inactives de 15 à 64 ans ne souhaitent pas d'emploi pour diverses raisons. Parmi elles, la moitié sont encore en études ou en formation, en raison notamment de la présence importante de jeunes en Guyane. D’autres évoquent des problèmes de santé (14 %). La volonté de rester au foyer est citée trois fois plus souvent par les femmes que par les hommes et celle de la garde d’un enfant ou d’un proche six fois plus.