Insee Flash Hauts-de-France ·
Avril 2024 · n° 158
La natalité au plus bas en 2023 Bilan démographique 2023
Au 1er janvier 2024, la population des Hauts-de-France est estimée à 5 983 800 habitants. En 2023, le nombre de naissances est au plus bas : 60 300 bébés sont nés dans la région, soit une diminution de 6 % par rapport à 2022. Avec 3 900 décès de moins sur l’année, la mortalité est également en net recul. Seuls les départements du Nord et de l’Oise maintiennent un solde naturel positif. L’espérance de vie, quant à elle, dépasse désormais les niveaux pré-pandémiques, aussi bien chez les femmes que chez les hommes.
La population régionale reste stable
Au 1er janvier 2024, selon les estimations de population (sources), 5 983 800 personnes résident dans les Hauts-de-France. La population est stable sur un an mais la tendance à la baisse amorcée depuis 2020 se confirme lentement. En effet, la région enregistre, entre 2020 et 2024, la plus forte diminution de population (-0,2 %) après la Bourgogne-Franche-Comté (-0,4 %) tandis qu’en France métropolitaine, la population progresse de 1,3 %. Ce repli démographique s’explique principalement par le solde migratoire déficitaire de la région (-6 300 personnes en 2023), les départs étant toujours plus nombreux que les arrivées dans les Hauts-de-France. Et du fait d’une baisse sensible de la natalité, le solde naturel, pourtant toujours positif, ne suffit plus à assurer la croissance de la population régionale.
Toujours moins de naissances en 2023
En 2023, 60 300 bébés sont nés dans les Hauts-de-France, soit 3 800 de moins qu’en 2022. Si depuis plus de 10 ans, le nombre de naissances ne cesse de diminuer dans la région (-2,7 % en moyenne par an), l’année 2023 est marquée par une chute record de la natalité, avec 6 % de naissances en moins par rapport à 2022. Cette baisse de la natalité se constate dans toutes les régions (-7 % par an en France métropolitaine). Les Hauts-de-France affichent cependant la plus forte baisse sur dix ans (-24 % contre -18 % en France métropolitaine).
Si historiquement, la fécondité a toujours été plus élevée dans la région, elle tend à se rapprocher des standards nationaux. En 2023, avec 1,70 enfant par femme, l’indicateur conjoncturel de fécondité est à son plus bas niveau dans les Hauts-de-France. Même s’il reste supérieur à celui de la France métropolitaine (1,64 enfant par femme), il ne permet plus d’assurer le renouvellement des générations comme c’était encore le cas avant 2015 (figure 1). Les femmes de la région ont leurs enfants de plus en plus tardivement : l’âge moyen à l’accouchement atteint 30,3 ans en 2023 contre 28,7 ans vingt ans plus tôt. Outre leur changement de comportement en matière de fécondité, les femmes en âge de procréer (15-49 ans) sont également de moins en moins nombreuses dans la région. Entre 2003 et 2023, leur nombre a, en effet, diminué de 11 % ; cette baisse se répercute mécaniquement sur le niveau des naissances en Hauts-de-France.
tableauFigure 1 – Indicateur conjoncturel de fécondité depuis 2003
Année | Hauts-de-France | France métropolitaine |
---|---|---|
2003 | 1,98 | 1,87 |
2004 | 2,00 | 1,90 |
2005 | 2,02 | 1,92 |
2006 | 2,07 | 1,98 |
2007 | 2,06 | 1,96 |
2008 | 2,09 | 1,99 |
2009 | 2,08 | 1,99 |
2010 | 2,11 | 2,02 |
2011 | 2,11 | 2,00 |
2012 | 2,09 | 1,99 |
2013 | 2,09 | 1,97 |
2014 | 2,07 | 1,97 |
2015 | 2,01 | 1,93 |
2016 | 1,95 | 1,89 |
2017 | 1,92 | 1,86 |
2018 | 1,85 | 1,84 |
2019 | 1,85 | 1,83 |
2020 | 1,81 | 1,78 |
2021 | 1,82 | 1,79 |
2022 | 1,79 | 1,76 |
2023 | 1,70 | 1,64 |
- Lecture : En 2023, dans les Hauts-de-France, les femmes ont en moyenne 1,70 enfant au cours de leur vie contre 1,64 enfant en France métropolitaine.
- Source : Insee, statistiques de l’état civil.
graphiqueFigure 1 – Indicateur conjoncturel de fécondité depuis 2003

- Lecture : En 2023, dans les Hauts-de-France, les femmes ont en moyenne 1,70 enfant au cours de leur vie contre 1,64 enfant en France métropolitaine.
- Source : Insee, statistiques de l’état civil.
La chute de la natalité s’observe dans tous les départements de la région (figure 2). Cependant, le Nord, département le plus peuplé avec le plus grand nombre de naissances, reste relativement épargné (-4,9 % entre 2022 et 2023). À l’inverse, la Somme accuse une chute plus marquée de 7,9 % en 2023. Ce département enregistre la fécondité la plus basse de la région avec 1,56 enfant par femme. L’Aisne se distingue au contraire par une fécondité supérieure aux moyennes régionale et nationale (1,85 enfant par femme en 2023).
tableauFigure 2 – Population au 1er janvier 2024, naissances, décès et espérance de vie à la naissance en 2023
Zonage | Population au 1er janvier 2024 | Naissances | Décès | Espérance de vie à la naissance en 2023 | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|
2023 | Évolution 2023/2022 en % | 2023 | Évolution 2023/2022 en % | Femmes | Hommes | ||
Aisne | 521 632 | 5 037 | -5,9 | 5 731 | -7,4 | 83,9 | 77,5 |
Nord | 2 614 334 | 27 545 | -4,9 | 23 088 | -6,6 | 84,4 | 78,2 |
Oise | 830 176 | 8 551 | -7,1 | 7 030 | -3,6 | 84,7 | 79,5 |
Pas-de-Calais | 1 455 555 | 14 025 | -6,7 | 14 940 | -7,1 | 83,8 | 77,3 |
Somme | 562 126 | 5 140 | -7,9 | 5 841 | -6,5 | 84,2 | 77,7 |
Hauts-de-France | 5 983 823 | 60 298 | -6,0 | 56 630 | -6,4 | 84,2 | 78,1 |
France métropolitaine | 66 142 961 | 638 915 | -6,8 | 613 895 | -6,5 | 85,8 | 80,1 |
- Lecture : Dans les Hauts-de-France, l’espérance de vie à la naissance des femmes en 2023 s’élève à 84,2 ans.
- Source : Insee, estimations de population et statistiques de l’état civil.
Retour au niveau d’avant‑crise sanitaire pour les décès
Dans les Hauts-de-France, 56 630 personnes sont décédées en 2023, soit 3 900 de moins qu’en 2022. Si le nombre de décès est en baisse pour la troisième année consécutive après le pic lié à la crise sanitaire en 2020, sa diminution est, comme à l’échelle nationale, significative en 2023 (-6,4 % contre -0,1 % et -1,6 % les années antérieures). Dans une perspective de plus long terme, le niveau des décès suit une tendance à la hausse, en lien avec le vieillissement de la population et l’arrivée à un âge avancé des générations du baby-boom (figure 3).
En 2023, le nombre de décès diminue dans tous les départements de la région. Les baisses s’échelonnent de 3,6 % dans l’Oise à 7,4 % dans l’Aisne.
tableauFigure 3 – Évolution des naissances, des décès et du solde naturel dans les Hauts-de-France de 2003 à 2023
Année | Naissances | Décès | Solde naturel |
---|---|---|---|
2003 | 79 658 | 54 287 | 25 371 |
2004 | 79 987 | 50 537 | 29 450 |
2005 | 80 033 | 52 214 | 27 819 |
2006 | 81 844 | 51 757 | 30 087 |
2007 | 81 082 | 52 164 | 28 918 |
2008 | 81 742 | 53 339 | 28 403 |
2009 | 80 961 | 53 015 | 27 946 |
2010 | 81 572 | 52 865 | 28 707 |
2011 | 81 358 | 52 589 | 28 769 |
2012 | 80 069 | 54 576 | 25 493 |
2013 | 79 524 | 54 622 | 24 902 |
2014 | 78 508 | 52 467 | 26 041 |
2015 | 75 579 | 55 387 | 20 192 |
2016 | 72 674 | 55 190 | 17 484 |
2017 | 70 721 | 55 654 | 15 067 |
2018 | 67 913 | 56 465 | 11 448 |
2019 | 67 180 | 55 644 | 11 536 |
2020 | 65 496 | 61 568 | 3 928 |
2021 | 65 528 | 60 566 | 4 962 |
2022 | 64 121 | 60 533 | 3 588 |
2023 | 60 298 | 56 630 | 3 668 |
- Lecture : En 2023, dans les Hauts-de-France, 60 300 bébés sont nés et 56 630 personnes sont décédées ; le solde naturel s’élève ainsi à +3 670 personnes.
- Source : Insee, statistiques de l’état civil.
graphiqueFigure 3 – Évolution des naissances, des décès et du solde naturel dans les Hauts-de-France de 2003 à 2023

- Lecture : En 2023, dans les Hauts-de-France, 60 300 bébés sont nés et 56 630 personnes sont décédées ; le solde naturel s’élève ainsi à +3 670 personnes.
- Source : Insee, statistiques de l’état civil.
Un excédent naturel porté par le Nord et l’Oise
Le niveau des naissances et des décès ayant reculé dans les mêmes proportions en 2023, le solde naturel se maintient dans la région. Il reste historiquement bas mais positif (+3 670 personnes). Les Hauts-de-France sont d’ailleurs l’une des rares régions de France métropolitaine, avec l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes, à bénéficier d’un excédent naturel. Ce dernier reste toutefois très loin du niveau atteint vingt ans plus tôt : en 2003, les Hauts-de-France enregistraient environ 30 000 naissances de plus que de décès, soit un excédent naturel dix fois plus élevé.
En 2023, l’excédent naturel de la région est uniquement porté par le solde positif du Nord et de l’Oise qui sont aussi les seuls départements de la région à connaître une hausse de leur population sur l’année. Dans l’Aisne, le Pas-de-Calais et la Somme, les décès sont plus nombreux que les naissances.
L’espérance de vie au plus haut
En 2023, dans les Hauts-de-France, l’espérance de vie à la naissance s’élève à 84,2 ans pour les femmes et à 78,1 ans pour les hommes. Après la baisse enregistrée en 2020 suite à la pandémie, elle progresse pour la première année de façon significative, dépassant ainsi son niveau pré-pandémique. L’espérance de vie dans la région reste cependant la plus faible de France métropolitaine aussi bien pour les femmes que pour les hommes, bien que ces derniers rattrapent progressivement leur retard, comme au niveau national. Par rapport à 2022, ils ont en effet gagné 0,8 an contre 0,6 an pour les femmes. Au niveau départemental, l’Oise affiche l’espérance vie la plus élevée et le Pas-de-Calais la plus faible, pour les femmes comme pour les hommes.
Sources
Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. Pour les années 2022 et suivantes, les estimations sont provisoires.
Les statistiques d’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Les naissances et les décès sont comptabilisés au lieu de domicile de la mère et du défunt respectivement. Il s’agit d’estimations provisoires pour 2023, les données des derniers mois de l’année n’étant pas définitives.
Définitions
Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période.
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.
L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée. Il correspond au nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.
L’espérance de vie à la naissance représente la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui serait soumise à chaque âge aux conditions de mortalité de l’année considérée.
Pour en savoir plus
« En 2023, la fécondité chute, l’espérance de vie se redresse », Insee première no1978, janvier 2024.
« Le niveau des naissances au plus bas, celui des décès encore très haut en 2022 », Insee Flash Hauts-de-France no149, avril 2023.
« Naissances et décès domiciliés 2014-2022 », État civil-Résultats pour toutes les communes, départements, régions, intercommunalités…