Insee Flash Hauts-de-France · Avril 2023 · n° 149

Le niveau des naissances au plus bas, celui des décès encore très haut en 2022 Bilan démographique 2022

En 2022, les Hauts-de-France ont accueilli 63 700 bébés, un niveau historiquement bas correspondant à une baisse de 2,0 % en moyenne annuelle depuis 2010 (figure 1). Depuis cette date, le nombre de naissances ne cesse de se contracter : 81 570 en 2010, 75 580 en 2015 et 65 500 en 2020, une tendance qui s’observe également à l’échelle nationale.

Le nombre de naissances dépend à la fois du nombre de femmes en âge de procréer et de leur fécondité. Dans les Hauts-de-France, les femmes âgées entre 20 et 40 ans, les plus fécondes, sont de moins en moins nombreuses : elles étaient 826 100 en 2010 contre 764 000 en 2022, soit une baisse de 7,5 %. En outre, le recul des naissances est amplifié par la baisse de la fécondité. L’indicateur conjoncturel de fécondité, qui mesure le nombre d’enfants par femme, s’est ainsi fortement contracté au cours de la dernière décennie, la région rejoignant les standards nationaux. En 2022, dans les Hauts-de-France, il s’établit à 1,79 enfant par femme contre 2,1 en 2010. Ainsi, le renouvellement des générations n’est plus assuré comme c’était encore le cas en 2014 (2,07 enfants par femme).

À l’échelle départementale, le nombre de naissances diminue entre 2021 et 2022 dans tous les départements, sauf dans la Somme (+2,4 %). Dans ce dernier, les naissances sont en très légère hausse, passant de 5 420 à 5 550, soit +130 naissances en une année. Les baisses oscillent quant à elles entre 0,4 % dans l’Aisne et 4,0 % dans le Nord.

En 2022, 59 600 personnes sont décédées dans les Hauts-de-France. Ce nombre de décès, en légère baisse par rapport aux années 2021 (-1,7 %) et 2020 (-3,3 %), reste à un niveau très élevé depuis trois ans (+7,0 % par rapport à 2019). Le vieillissement de la population, du fait de l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges avancés, se traduit par une hausse tendancielle des décès depuis plusieurs années. Plus conjoncturellement, ce maintien d’une forte mortalité s’explique par la poursuite de la crise sanitaire et la survenue de périodes de canicule au cours de l’été 2022.

À l’échelle départementale, le nombre de décès diminue dans tous les départements de la région par rapport à 2021. Les baisses s’échelonnent de 1,0 % dans la Somme à 3,6 % dans l’Oise.

En 2022, le solde naturel, c’est-à-dire la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès, est de +4 175, un niveau proche de celui historiquement bas de 2020. Cet excédent naturel ne cesse de se réduire depuis 1990, sous l’effet combiné de la baisse des naissances et de la hausse des décès. Le solde naturel s’établissait à +32 700 en 1990, +28 700 en 2010, +26 000 en 2014, +11 500 en 2019. Il n’est plus que de +3 900 en 2020, +4 960 en 2021 et +4 175 en 2022.

Dans la région, comme à l’échelle nationale, l’âge moyen à la maternité ne cesse d’augmenter (figure 2). Il passe de 26,5 ans en 1975 à 30,1 ans en 2022 dans les Hauts-de-France, de 26,7 ans à 31,0 ans à l’échelle nationale. Dans les Hauts-de-France, les mères restent les plus jeunes de France métropolitaine.

En 2022, dans les Hauts-de-France, l’espérance de vie à la naissance s’élève à 83,6 ans pour les femmes et à 77,3 ans pour les hommes. Elle reste la plus faible de France métropolitaine pour les deux sexes. À titre de comparaison, l’espérance de vie en France métropolitaine est de 85,3 ans pour les femmes et 79,4 ans pour les hommes. Dans la région, elle augmente légèrement par rapport à 2021 : +0,1 an pour les femmes et +0,2 an pour les hommes (stable pour les femmes et +0,1 an pour les hommes en France métropolitaine). Cependant, suite à la forte baisse enregistrée en 2020 en lien avec la crise sanitaire, elle n’a pas retrouvé le niveau de 2019, en retrait de 0,4 an pour les femmes comme pour les hommes.

Dans les Hauts-de-France, 22 500 mariages (estimation réalisée fin novembre 2022) ont été célébrés en 2022 (figure 3). Il faut remonter à l’année 2014 pour observer un nombre de mariages aussi élevé. Avant la crise sanitaire de 2020, la tendance était à la baisse : 20 000 mariages en 2019 contre 31 000 en 1999. L’année 2020 avait été marquée par un recul historique du nombre de mariages (-36 % par rapport à 2019), du fait des restrictions sanitaires. Puis, un rebond de  45 % avait été observé en 2021 malgré la poursuite de certaines restrictions sanitaires. Le manque de visibilité sur l’évolution de la pandémie a pu conduire certains couples à reporter leur union en 2022, ceci pouvant expliquer, en partie, le nombre encore très élevé de mariages en 2022.