Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Avril 2024 · n° 110

En 2023, le déficit naturel se réduit en Nouvelle-Aquitaine mais reste élevé

Avec près de 49 500 naissances et 68 200 décès en 2023, le solde naturel néo-aquitain reste déficitaire pour la 12^e année consécutive (figure 1).

Le déficit se réduit toutefois légèrement par rapport à 2022, pour atteindre 18 800 individus (contre 19 200 en 2022). Il reste malgré tout élevé car si le nombre de décès se replie après une année 2022 particulièrement marquée, le nombre de naissances baisse en parallèle fortement.

Le nombre de décès est supérieur à celui des naissances dans tous les départements de la région, excepté en Gironde.

Par rapport à 2022, le déficit naturel se creuse dans les Landes et, de façon moins marquée, dans la Vienne, en Corrèze, et dans les Pyrénées-Atlantiques.

Si la Gironde est le seul département de Nouvelle-Aquitaine où le solde naturel reste positif, il s'érode toutefois au fil des années : +1 200 en 2023 contre +5 200 en 2010.

En 2023, 49 500 nouveaux Néo-Aquitains voient le jour. C’est le niveau le plus bas enregistré ces cinquante dernières années.

La baisse des naissances par rapport à 2022 est plus prononcée dans la région qu’au niveau national : ‑7,7 %, soit 4 100 bébés de moins, contre -6,7 %.

Cette contraction des naissances s'observe dans toutes les régions françaises. La Nouvelle-Aquitaine se place en 4^e position des régions les plus concernées, derrière la Corse, l’Occitanie et la Normandie.

En 2023, 4 120 Néo-Aquitains naissent en moyenne chaque mois, contre 4 470 en 2022 (figure 2). Les naissances baissent chaque mois de l’année par rapport au même mois de l'année précédente, et plus fortement en janvier (-590 naissances) et en juillet (‑550 naissances).

Au niveau départemental, la baisse de la natalité en 2023 varie de ‑12,6 % dans les Landes à -3,6 % dans les Deux-Sèvres. Seule la Creuse n’enregistre pas de baisse (+1,3 %).

Le taux de natalité en Nouvelle-Aquitaine est plus faible qu’en France (8,0 enfants pour 1 000 habitants contre 9,9), en raison d’une population plus âgée. Après la Corse, la Nouvelle-Aquitaine possède le taux de natalité le plus faible de France. Ces dernières années, ce taux ne cesse de baisser. En 2010, il était de 10,5 enfants pour 1 000 habitants dans la région et de 12,9 en France.

Le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants est plutôt stable en Nouvelle-Aquitaine. La baisse des naissances résulte donc principalement d'une fécondité moindre : 100 femmes avaient en moyenne 186 enfants en 2010. En 2023, elles n’en ont plus que 151. Dans le même temps, l’âge moyen des mères a progressé d’un an. Il est aujourd’hui de 30,9 ans.

En 2023, 68 200 résidents néo-aquitains sont décédés, toutes causes confondues. C’est moins qu’en 2022 (72 800), année pendant laquelle les épidémies et les périodes de canicule se sont additionnées au vieillissement de la population pour augmenter les décès. Cette baisse (-6,3 %) est comparable à celle que connaît la France (-6,5 %).

Tous les départements de la région sont concernés par cette diminution qui varie de -3,4 % en Corrèze à -9,9 % dans la Creuse.

Une hausse du nombre de décès peut résulter d’une hausse de la mortalité ou d’un effet mécanique dû au vieillissement de la population. Le taux de mortalité « prématurée » est resté stable depuis 2010 en Nouvelle-Aquitaine (en moyenne 1,8 décès pour 1 000 habitants de 0 à 64 ans sur la période). Le taux de mortalité des 65 ans ou plus est lui aussi relativement stable (en moyenne 37,5 décès pour 1 000 habitants de 65 ans ou plus). C’est donc principalement le vieillissement de la population qui explique la hausse tendancielle des décès.

En Nouvelle-Aquitaine, l’espérance de vie à la naissance des femmes est de 85,7 ans, contre 80,1 ans pour les hommes. L’écart régional entre femmes et hommes (5,6 ans) est proche de celui observé en France (5,7 ans). Il se réduit petit à petit (6,8 ans en Nouvelle-Aquitaine en 2010).

De plus, il varie en fonction des départements (figure 3). L’écart est le plus faible dans les Landes (4,5 ans), puis en Gironde (4,9 ans). Tous les autres départements néo-aquitains ont un écart supérieur à 5 ans, en particulier en Creuse (7,2 ans).