Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Mars 2023 · n° 98

En 2022, le déficit naturel se creuse en Nouvelle-Aquitaine

Avec 53 600 naissances et 72 800 décès, le solde naturel néo-aquitain reste déficitaire en 2022 (figure 1). Il continue de se creuser, pour atteindre 19 200 individus (contre 15 600 en 2021), en raison de la baisse des naissances d’une part et de l’augmentation des décès d’autre part.

Le nombre de décès est supérieur à celui des naissances dans tous les départements, excepté en Gironde. Le déficit naturel est particulièrement prononcé en Charente-Maritime (-4 100 individus), en Dordogne (-3 200 individus) et dans les Pyrénées-Atlantiques (-2 200 individus).

Par rapport à 2021, le déficit naturel se détériore de façon notable en Charente-Maritime et dans les Pyrénées-Atlantiques, alors qu’il reste stable en Dordogne, en Corrèze et dans la Creuse.

Si le solde naturel reste positif en Gironde en 2022, il diminue toutefois fortement, avec 1 100 individus de moins que l’année précédente.

En 2022, 4 470 Néo-Aquitains naissent en moyenne chaque mois, contre 4 520 en 2021. Alors que le report des projets de parentalité dû à la pandémie a soutenu la natalité en 2021, les naissances reculent en 2022, dans la région comme en France : 53 600 bébés voient le jour en Nouvelle-Aquitaine en 2022, soit 600 de moins qu’en 2021.

La baisse des naissances est moins prononcée dans la région qu’au niveau national (-1,2 % contre -2,2 %). En France, le nombre de nouveaux-nés n’avait pas atteint un niveau aussi bas depuis 1946.

Dans la région, les naissances augmentent au premier trimestre de l’année 2022 (un rebond de +7,6 % par rapport au même trimestre de l’année précédente, où les naissances avaient été historiquement basses) en particulier durant les mois de janvier et de février. Au deuxième trimestre, elles sont à peine plus élevées qu’en 2021 (+1,4 % par rapport à la même période de l’année précédente). À partir de l’été, le nombre de nouveaux-nés diminue en comparaison du deuxième semestre 2021, surtout en fin d’année (-3,9 % sur juillet-août-septembre, -8,3 % sur octobre-novembre-décembre).

Au niveau départemental, la baisse de la natalité en 2022 concerne plus particulièrement la Gironde (-3,0 %), les Deux-Sèvres (-4,9 %) et la Charente-Maritime (-2,3 %) (figure 2). Le nombre de naissances reste stable en Charente, en Corrèze, en Dordogne, dans le Lot-et-Garonne et la Vienne (entre -0,9 % et 1 %).

Deux départements se distinguent avec un nombre de naissances plus élevé qu’en 2021. Dans les Landes, l’augmentation de la natalité en 2021 se prolonge, le département accueille 106 nouveaux-nés supplémentaires en 2022. En Haute-Vienne, où la natalité avait diminué en 2021, le nombre de naissances progresse (+169) et retrouve un niveau équivalent à celui de 2020.

En 2022, 72 800 résidents néo-aquitains sont décédés, toutes causes confondues. C’est davantage qu’en 2021 (+2 900), encore plus qu’en 2020 (+5 800) première année marquée par l’épidémie de Covid-19, et nettement plus qu’en 2019 (+7 200), année sans événement remarquable pouvant affecter la mortalité.

Tous les départements de la région sont concernés par la hausse du nombre de décès, hormis les Deux-Sèvres où la mortalité diminue très légèrement (54 décès en moins par rapport à 2021). La croissance des décès est davantage marquée dans les Pyrénées-Atlantiques, les Landes, la Creuse, en Charente-Maritime et dans la Vienne, alors que la mortalité évolue peu en Corrèze et en Dordogne (données complémentaires).

La Nouvelle-Aquitaine est la région la plus âgée de France, après la Corse. Ainsi, en 2022, 55 % des Néo-Aquitains décédés sont âgés de 85 ans ou plus (contre 51 % en France).

La progression des décès entre 2021 et 2022 (+4,2 % en Nouvelle-Aquitaine, contre 1,9 % au niveau national) affecte une population vieillissante, affaiblie par les événements sanitaires de l’année : la poursuite de la pandémie de Covid-19 avec le variant Omicron très contagieux, les épidémies saisonnières et les périodes de canicule ont maintenu un niveau de décès élevé.

En moyenne, 6 070 Néo-Aquitains décèdent par mois en 2022, contre 5 820 en 2021. De janvier à mai 2022, les décès dans la région diminuent chaque mois, tout en restant supérieurs au niveau de l’année précédente (+4 %) (figure 3).

L’été, marqué par des épisodes de fortes chaleurs, entraîne davantage de mortalité dans la région (+6,8 % par rapport à la période estivale 2021), en particulier au mois de juillet (+14 % par rapport à juillet 2021 contre 6,8 % en France). Durant ce mois, tous les départements de la région sont affectés. Dans les Landes et la Creuse, l’augmentation des décès dépasse 25 % au mois de juillet.

D’octobre à novembre, le nombre de décès reste stable comparé à la même période en 2021. Il s’aggrave en décembre, un peu moins fortement qu’au niveau national (+8,6 % dans la région contre +9,4 % en France).