Insee Flash Ile-de-France ·
Décembre 2023 · n° 90
Été 2023 en Île-de-France : une fréquentation touristique favorable à un an des Jeux
Olympiques et Paralympiques
En Île-de-France, le nombre de nuitées sur l'ensemble de la saison d’été 2023, d’avril à septembre, s’élève à 46,6 millions, soit une hausse de 2,4 % par rapport à la saison 2022 et de 0,3 % par rapport au niveau d’avant-crise sanitaire. Les hôtels haut de gamme et les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) ont plus particulièrement bénéficié de ce regain.
Le retour de la clientèle internationale contribue à ce dynamisme touristique qui a profité à tous les départements franciliens. Cette clientèle a généré 1,7 million de nuitées supplémentaires en un an et représente 56,7 % de la clientèle totale des hébergements. Les ressortissants en provenance des États-Unis montrent toujours un réel intérêt pour la région. Après plusieurs années d’absence, les touristes australiens, chinois et japonais font leur grand retour. En revanche, la fréquentation touristique de la clientèle résidente a été moindre que l’an passé (-3 %).
- La fréquentation touristique francilienne retrouve son niveau d’avant-crise sanitaire
- Un très bon début de saison touristique
- La clientèle non résidente confirme son retour
- Le retour massif des touristes australiens, chinois et japonais
- Tous les départements profitent du retour de la clientèle internationale
La fréquentation touristique francilienne retrouve son niveau d’avant-crise sanitaire
Entre avril et septembre 2023, les hébergements d’Île-de-France enregistrent 46,6 millions de nuitées, soit une hausse de 2,4 % par rapport à la saison d’été 2022. La région dépasse le niveau d’avant-crise sanitaire (46,4 millions de nuitées au cours de la saison d’été 2019) (figure 1).
La fréquentation touristique francilienne progresse davantage qu’en moyenne en France métropolitaine (+1,6 %). L’Île-de-France se classe ainsi à la deuxième place, derrière la Nouvelle-Aquitaine. Cette dernière région profite plus particulièrement de l’engouement pour les hébergements de plein air, très peu nombreux en Île-de-France. Dans la région capitale, les campings et les autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) regroupant résidences de tourisme, villages de vacances et auberges de jeunesse, n’accueillent que 18,3 % des touristes. Cependant, par rapport à la saison d’été 2022, le nombre de nuitées dans les campings grimpe de 16,1 % et celui des AHCT, de 4,4 %.
Dans les hôtels franciliens, la fréquentation touristique, qui représente 82 % du total des nuitées, s’accroît de 1,5 % par rapport à la saison d’été 2022. Le taux d’occupation (76,4 %) est légèrement supérieur au niveau observé la saison précédente (76,0 %). Les nuitées de la clientèle en provenance d’autres pays que la France (dite clientèle non résidente) contribuent fortement à cette hausse (+4,8 %) alors que celles de la clientèle résidente diminuent (-3,0 %). La région conserve sa première place au niveau des nuitées hôtelières, suivie, mais de très loin, par la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Plus des trois quarts des nuitées hôtelières sont réalisées dans les hôtels classés 3 et 4 ou 5 étoiles. Elles augmentent respectivement de 2,7 % et 5,5 % dans chacune de ces catégories. Dans les hôtels haut de gamme, la progression est particulièrement soutenue pour les nuitées de la clientèle non résidente (+7,7 %).
tableauFigure 1 – Nombre de nuitées de la saison d’été 2023 et évolution par rapport à 2022, par département et type d’hébergement
Type d’hébergement et territoire | Nuitées de la saison d’été 2023 | Évolution des nuitées 2023/2022 (en %) | Nuitées de la saison d’été 2019 | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Total (en milliers) | Part de la clientèle non résidente (en %) | Total | Clientèle résidente | Clientèle non résidente | Total (en milliers) | Part de la clientèle non résidente (en %) | |
Ensemble des hébergements collectifs touristiques | |||||||
Paris | 23 594 | 68,3 | 0,1 | -5,8 | 3,1 | 22 831 | 66,4 |
Hauts-de-Seine | 4 467 | 40,5 | 5,6 | -0,7 | 16,5 | 4 298 | 44,1 |
Seine-Saint-Denis | 2 727 | 40,4 | 4,0 | 0,9 | 9,0 | 2 957 | 43,4 |
Val-de-Marne | 2 408 | 37,5 | 2,7 | -5,2 | 19,3 | 2 523 | 37,1 |
Seine-et-Marne | 7 381 | 64,0 | 4,9 | -2,9 | 9,9 | 7 656 | 61,1 |
Yvelines | 1 834 | 33,5 | 1,6 | -5,6 | 19,4 | 2 003 | 32,8 |
Essonne | 1 615 | 24,1 | 2,0 | -1,7 | 15,7 | 1 505 | 25,2 |
Val-d’Oise | 2 545 | 29,6 | 11,9 | 5,3 | 31,4 | 2 646 | 34,0 |
Île-de-France | 46 571 | 56,7 | 2,4 | -3,0 | 7,1 | 46 419 | 55,8 |
France métropolitaine | 325 052 | 30,7 | 1,6 | -0,7 | 7,3 | 312 716 | 31,1 |
Hôtels en Île-de-France | 38 029 | 59,9 | 1,5 | -3 | 4,8 | 38 353 | 58,9 |
Non classés | 2 862 | 45,2 | -28,4 | -31,8 | -23,8 | 4 373 | 39,6 |
1 ou 2 étoiles | 5 528 | 49,9 | 10,3 | 3,5 | 18,1 | 5 939 | 48,2 |
3 étoiles | 13 968 | 59,0 | 2,7 | 1,8 | 3,3 | 13 256 | 58,0 |
4 ou 5 étoiles | 15 671 | 66,9 | 5,5 | 1,1 | 7,7 | 14 785 | 69,8 |
Campings en Île-de-France | 1 984 | 62,1 | 16,1 | 12,7 | 18,3 | 1 851 | 61,9 |
AHCT* en Île-de-France | 6 558 | 36,5 | 4,4 | -5,3 | 27,3 | 6 215 | 34,5 |
- * Autres hébergements collectifs touristiques.
- Lecture : entre avril et septembre 2023, l’Île-de-France a enregistré 46,6 millions de nuitées touristiques, soit 2,4 % de plus qu’en 2022.
- Source : Insee, en partenariat avec les Comités régionaux et départementaux de tourisme, enquête sur la fréquentation des hébergements collectifs de tourisme.
Un très bon début de saison touristique
En début de période, la fréquentation touristique n’a cessé de croître, passant de 7,6 millions de nuitées en avril à 8,2 millions en juillet, et ce grâce à la clientèle non résidente. Elle diminue ensuite en août puis en septembre. En juillet et en août, le nombre de nuitées est néanmoins inférieur de 3,2 % et de 1,4 % à celui de juillet et août 2022. Ce fléchissement est dû à la clientèle résidente qui semble s’être détournée cet été de la région francilienne. En septembre, malgré le début de la coupe du monde de rugby, le nombre de nuitées baisse aussi de 1,1 % par rapport à septembre 2022. Sur ce même mois, la hausse de la fréquentation touristique de la clientèle non résidente (+2,8 %) n’a pas suffi pour enrayer la diminution de celle de la clientèle résidente (-5,6 %).
La clientèle non résidente confirme son retour
Le nombre de nuitées des non-résidents est en hausse de 7,1 % comparé à la saison d’été 2022 alors que, pour les résidents, ce nombre diminue de 3,0 %. Les résidents ont peut-être, encore plus que par le passé, privilégié les littoraux aux espaces urbains, dans un contexte d’épisodes de forte chaleur fréquents ces dernières saisons. Le niveau de l’inflation a pu aussi conduire à des arbitrages moins favorables à un séjour touristique en Île-de-France.
En hausse de 2,4 points par rapport à la saison 2022, la part des touristes non résidents dans la fréquentation des hébergements s’élève ainsi à 56,7 % sur la période. Elle a même atteint 59 % et 62 % en juillet et en août.
La clientèle internationale est importante dans les hôtels (59,9 % des nuitées hôtelières d’Île-de-France). Elle représente néanmoins 36,5 % des nuitées dans les autres hébergements collectifs, soit 6,6 points de plus qu’au cours de la saison d’été 2022.
Le retour massif des touristes australiens, chinois et japonais
Avec 3,8 millions de nuitées, les États-Unis restent le principal pays d’origine de la clientèle non résidente séjournant dans les hôtels en Île-de-France, malgré une légère baisse de 1,2 % des nuitées par rapport à la saison d’été 2022 (figure 2). La clientèle britannique confirme sa deuxième place avec 3,5 millions de nuitées. La fréquentation hôtelière des touristes en provenance des Pays-Bas (-22,3 %), d’Italie (-7,9 %) et d’Allemagne (-4,2 %) recule par rapport à la saison d’été 2022. Il en est de même pour la clientèle du Proche et Moyen-Orient (-14,8 %). Le nombre de nuitées reste néanmoins supérieur à celui d’avant-crise, contrairement à celui des clientèles espagnole et belge qui sont en outre en diminution par rapport à l’été dernier (-12,7 % et -12,5 %).
En revanche, les nuitées hôtelières de la clientèle venant du Brésil et de la Scandinavie s’accroissent respectivement de 8,5 % et de 1,5 %. Les touristes venant d’Australie, de Chine et du Japon font leur grand retour dans la région. Les nuitées de la clientèle australienne augmentent de 131,3 %, ce qui s’explique en partie par la levée mi-2022 des restrictions sanitaires et par un effet coupe du monde de rugby. Ces nuitées dépassent même leur niveau de la saison d’été 2019. En revanche, ce n’est pas encore le cas pour les touristes en provenance de la Chine et du Japon malgré la très forte progression du nombre de nuitées en un an (respectivement +111,7 % et +184,8 %).
tableauFigure 2 – Évolution du nombre de nuitées hôtelières de la clientèle non résidente selon les principaux pays
Pays ou zone géographique | Nombre total de nuitées (en milliers) – Avril à septembre 2023 | Nombre total de nuitées (en milliers) – Avril à septembre 2022 | Nombre total de nuitées (en milliers) – Avril à septembre 2019 | Évolution 2023/2022 (en %) |
---|---|---|---|---|
États-Unis | 3 820 | 3 865 | 4 089 | -1,2 |
Royaume-Uni | 3 479 | 2 725 | 2 451 | 27,7 |
Allemagne | 1 798 | 1 876 | 1 622 | -4,2 |
Espagne | 1 538 | 1 761 | 1 824 | -12,7 |
Italie | 1 275 | 1 385 | 1 102 | -7,9 |
Proche et Moyen Orient | 917 | 1 076 | 909 | -14,8 |
Pays-Bas | 859 | 1 105 | 728 | -22,3 |
Belgique | 679 | 776 | 764 | -12,5 |
Australie | 636 | 275 | 396 | 131,3 |
Scandinavie | 606 | 597 | 438 | 1,5 |
Brésil | 546 | 503 | 544 | 8,5 |
Suisse | 535 | 617 | 483 | -13,3 |
Canada | 530 | 454 | 437 | 16,7 |
Chine | 453 | 214 | 1 199 | 111,7 |
Japon | 319 | 112 | 638 | 184,8 |
- Lecture : entre avril et septembre 2023, les touristes provenant des États-Unis ont généré 3,8 millions de nuitées dans les hébergements franciliens, soit 1,2 % de moins qu’en 2022.
- Source : Insee, en partenariat avec les Comités régionaux et départementaux de tourisme, enquête sur la fréquentation des hébergements collectifs de tourisme.
graphiqueFigure 2 – Évolution du nombre de nuitées hôtelières de la clientèle non résidente selon les principaux pays

- Lecture : entre avril et septembre 2023, les touristes provenant des États-Unis ont généré 3,8 millions de nuitées dans les hébergements franciliens, soit 1,2 % de moins qu’en 2022.
- Source : Insee, en partenariat avec les Comités régionaux et départementaux de tourisme, enquête sur la fréquentation des hébergements collectifs de tourisme.
Tous les départements profitent du retour de la clientèle internationale
Avec un peu plus de la moitié des nuitées totales de l’Île-de-France, Paris reste le département le plus touristique de la région. La capitale n’a toutefois pas profité aussi massivement que les autres départements du retour de la clientèle non résidente (+3,1 %) et a pâti plus que les autres du désintérêt de la clientèle résidente (-5,8 %) : globalement, sa fréquentation touristique reste néanmoins stable (+0,1 %) entre les saisons d’été 2022 et 2023.
En Seine-et-Marne, deuxième département touristique de la région, les nuitées de la clientèle non résidente s’accroissent (+9,9 %), ce qui fait plus que compenser la diminution de celles de la clientèle résidente (-2,9 %).
La forte hausse des nuitées dans les Hauts-de-Seine (+5,6 %) est liée à la clientèle non résidente (+16,5 %), la clientèle résidente reculant légèrement (-0,7 %). Avec le Val-d’Oise, la Seine-Saint-Denis est l’un des deux départements franciliens où la fréquentation touristique est en augmentation à la fois pour la clientèle résidente (+0,9 %) et non résidente (+9,0 %). Dans le Val-d’Oise, la hausse des nuitées (respectivement +5,3 % et +31,4 %) est très forte. Ceci s’explique par la présence de nombreux hébergements dans ces territoires proches de l’aéroport international Paris - Charles de Gaulle et de la reprise complète du trafic aérien international après la crise sanitaire. La durée moyenne de séjour dans les hôtels y est de 1,6 nuit, contre 2,4 nuits à Paris.
Dans les trois autres départements (Val-de-Marne, Essonne et Yvelines), la fréquentation touristique augmente à un rythme proche de la moyenne régionale (+2,4 %) malgré des hausses des nuitées de la clientèle non résidente relativement importantes, allant de +15,7 % dans l’Essonne à +19,3 % et +19,4 % dans le Val-de-Marne et les Yvelines.
Sources
L’Insee réalise mensuellement une enquête sur la fréquentation touristique des hébergements collectifs de tourisme : hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) regroupant les résidences de tourisme, villages de vacances et auberges de jeunesse. Ils n’incluent pas les hébergements proposés par des particuliers.
La saison d’été porte sur les mois d’avril à septembre 2023. La période de référence pour les comparaisons est la saison d’été 2022.
Définitions
La fréquentation en nuitées correspond au nombre total de nuits passées par les clients dans un établissement touristique. Un couple séjournant trois nuits dans un établissement compte pour six nuitées, de même que six personnes ne séjournant qu’une nuit.
Les non-résidents sont les personnes, quelle que soit leur nationalité, qui ont leur domicile principal à l’étranger.
Les résidents sont les personnes, quelle que soit leur nationalité, qui ont leur domicile principal en France.
Pour en savoir plus
(1) Insee, « Au troisième trimestre 2023, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques diminue légèrement sur un an (‑0,2 %) - Fréquentation touristique dans les hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) - troisième trimestre 2023 », Informations Rapides no 290, novembre 2023.
(2) Insee, L’essentiel sur... le tourisme, septembre 2023.
(3) Valaison G., « Saison touristique d’été 2023 - La clientèle non résidente confirme son retour », Insee Focus no 306, septembre 2023.
(4) Insee, « Au deuxième trimestre 2023, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques augmente de 3,4 % sur un an - Fréquentation touristique dans les hôtels, campings et autres hébergements collectifs touristiques (AHCT) - deuxième trimestre 2023 », Informations Rapides no 207, août 2023.
(5) Druelle S., « Été 2022 en Île-de-France : l’activité touristique est proche de son niveau d’avant-crise », Insee Flash Île-de-France no 73, novembre 2022.