Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Novembre 2023 · n° 104

Migrations résidentielles post-Covid en Nouvelle-Aquitaine : l’attractivité du périurbain et du rural légèrement renforcée

Depuis l'épidémie de Covid-19, les différentes périodes de confinement et l'essor du télétravail ont pu modifier les choix de localisation résidentielle des ménages (sources). En 2021, la région Nouvelle-Aquitaine est la deuxième région la plus attractive après la Bretagne (figure 1). Les nouveaux Néo-Aquitains sont ainsi plus nombreux (128 500 personnes) que les habitants qui quittent la région (84 500 individus). Les migrations résidentielles internes à la France (hors Mayotte) ont fait progresser la population régionale de 7,4 habitants pour 1 000. Après une légère baisse en 2018 et 2019, l’attractivité de la Nouvelle-Aquitaine revient en 2021 à un degré élevé, proche de ceux de 2016 et 2017.

Les échanges se font en priorité avec l’Île-de-France et les régions limitrophes, Occitanie puis Auvergne-Rhône-Alpes. En 2020 et 2021, les mobilités avec ces régions restent favorables à la Nouvelle-Aquitaine, à l’image de la situation d’avant-crise sanitaire.

Au cours de l’année 2021, 627 000 personnes ont emménagé dans un nouveau logement en Nouvelle-Aquitaine, qu’il s’agisse d’arrivées sur le territoire depuis d'autres régions de France ou de déménagements au sein de la région. Elles représentent 11 % des Néo-Aquitains au 1^er janvier 2022. Cette proportion est comparable à celle de la période immédiatement antérieure au Covid, mais elle est inférieure aux années précédentes.

Si les changements de domicile à l'intérieur de la région diminuent durant la crise sanitaire, les installations de nouveaux arrivants en Nouvelle-Aquitaine, elles, augmentent. Ainsi, 20 % des personnes arrivent d’une autre région (18 % en 2019), 27 % ont déménagé au sein de la même commune néo-aquitaine (29 % en 2019) et 53 % arrivent d’autres communes de la région (comme en 2019).

Parmi les Néo-Aquitains déménageant tout en restant dans la région, la majorité demeure dans le même département. Lorsqu'ils en changent, c'est souvent pour s'installer dans un département limitrophe.

En 2020, seules la Vienne et la Haute-Vienne ont un peu plus de départs hors de leurs frontières départementales que d'arrivées de nouveaux résidents. Les autres départements sont en excédent migratoire. En particulier, les Landes, la Charente-Maritime, la Dordogne et les Pyrénées-Atlantiques ont beaucoup plus d’arrivées que de départs.

Les départements de Creuse, Dordogne et Corrèze sont plus attractifs en 2020 qu’auparavant, contrairement à la Gironde. Les autres départements restent proches des tendances observées entre 2017 et 2019.

En 2021, les zones urbaines qui concentrent le plus d’emplois et de population perdent des habitants. Les Néo-Aquitains s'installent moins dans les pôles des aires d'attraction des villes (AAV)  : 38 % contre 40 % en 2019.

Autour, les couronnes de ces pôles concentrent 48 % des Néo-Aquitains en 2021. Après une légère baisse de 2016 à 2019, leur attractivité repart à la hausse entre 2019 et 2021, confortant le phénomène de périurbanisation (figure 2). Les couronnes de Nouvelle-Aquitaine enregistrent ainsi plus d’installations que de départs et retrouvent un niveau d'attractivité équivalent à celui de 2016.

Les couronnes néo-aquitaines bénéficient de l’emménagement de personnes vivant auparavant dans des pôles. Davantage de Néo-Aquitains quittent un pôle pour rejoindre une couronne que l’inverse, notamment lorsque la mobilité s’effectue au sein de la même aire urbaine. Ce phénomène s’amplifie depuis 2018.

Toutefois, les pôles néo-aquitains profitent dans le même temps d’une arrivée importante d’habitants en provenance de pôles d’autres régions. Mais cela ne compense pas le déficit vis-à-vis des couronnes voisines.

Entre 2017 et 2020, les communes hors de l’attraction d’une ville et les aires de moins de 50 000 habitants sont les territoires où l’excédent migratoire est le plus fort. Les communes hors d’attraction des villes accueillent 21 nouveaux arrivants pour 1 000 habitants (7 en 2017). Néanmoins, seulement 14 % des Néo-Aquitains y vivent. Dans les aires urbaines de moins de 50 000 habitants, pour 1 000 habitants, 16 sont des nouveaux habitants.

Les aires de 50 000 à 200 000 habitants sont également des territoires attractifs, mais plus modérément (9 nouveaux résidents pour 1 000 habitants). La grande majorité des pôles de ces aires ont un solde migratoire négatif. Seuls quelques pôles comme ceux des aires de Royan, Dax, Saintes, Rochefort et Bergerac résistent à cette tendance. L’aire de Royan est de loin la plus attractive sur la période, suivie dans une moindre mesure par celle de Dax.

Dans les aires de 200 000 à 700 000 habitants, pour 1 000 habitants, il n’y a que 3 nouveaux résidents. Les pôles des aires de Pau, Poitiers, Limoges et dans un degré moindre La Rochelle, connaissent un déficit migratoire pendant la période 2017-2020, tandis que leur couronne reste attractive pour cette même période. L’aire de Bayonne fait exception : son solde migratoire, élevé sur toute la période, est excédentaire aussi bien dans le pôle que dans la couronne.

L’aire de Bordeaux présente un solde migratoire à l’équilibre en 2020. Depuis 2018, les départs de son pôle sont plus nombreux que les arrivées. La couronne est attractive, mais le poids des entrées par rapport aux sorties dans cette aire se réduit depuis 2019.

L’attractivité de la région Nouvelle-Aquitaine ralentirait légèrement en 2022 d’après les données de réexpédition de courrier de La Poste. Les pôles enregistreraient plus de départs que d'arrivées. L’attractivité des couronnes et des communes hors d’attraction des villes se maintiendrait à un niveau équivalent à celui de 2021.