Revenu, niveau de vie et pauvreté en 2021 Enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) - Insee Résultats

Chiffres détaillés
Insee Résultats
Paru le :Paru le04/03/2024
Valérie Albouy, Anne Jaubertie, Arnaud Rousset (Insee)
Insee Résultats- Mars 2024

L’enquête sur les Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) a connu une refonte importante en 2021. En 2020, en plus de la collecte classique, une ERFS 2020 « Pilote » a été réalisée avec une méthode de traitement conforme à celle utilisée à partir de 2021. Les niveaux des différents indicateurs calculés avec l’ERFS 2020 « Pilote » et l’ERFS 2021 ne sont donc pas directement comparables avec ceux des années précédentes. Un travail spécifique de correction des niveaux de certains indicateurs jusqu’en 2020 a été effectué afin de pouvoir proposer des séries historiques cohérentes dans l’Insee Première n°1973. L’impact de la rénovation de l’ERFS en 2021 sur la mesure des niveaux de vie, des indicateurs d’inégalités et de pauvreté est détaillé dans l’Insee méthodes n°145.

En 2021, les inégalités et la pauvreté augmentent

Valérie Albouy, Anne Jaubertie, Arnaud Rousset (Insee)

En 2021, en France métropolitaine, le niveau de vie médian annuel des personnes vivant dans un logement ordinaire est de 23 160 euros. 9,1 millions de personnes vivent au‑dessous du seuil de pauvreté monétaire, soit 1 158 euros par mois pour une personne seule en 2021.

La reprise de l’activité en 2021 s’est accompagnée d’une hausse des revenus du travail et des dividendes reçus par les ménages, plus marquée pour les ménages les plus aisés dont le niveau de vie augmente. À l’opposé, la non-reconduction des aides de solidarité exceptionnelles versées en 2020 en lien avec la crise sanitaire a pesé sur les niveaux de vie des ménages les plus modestes qui diminuent en 2021. Le taux de pauvreté augmente de 0,9 point en 2021, passant de 13,6 % à 14,5 %. L’intensité de la pauvreté s’accroît aussi, passant de 18,7 % en 2020 à 20,2 % en 2021.

Même si les évolutions entre 2019 et 2020 restent incertaines, du fait des conditions de collecte particulières des enquêtes en 2020 et de la fragilité des indicateurs cette année atypique, la France sort de l’épisode Covid en 2021 avec un taux de pauvreté supérieur à celui qu’elle avait quand elle y est entrée.

Avertissement : Les niveaux des indicateurs présentés dans cette publication ne sont pas directement comparables avec les publications antérieures. L’enquête sur les Revenus fiscaux et sociaux (ERFS), qui sert de référence pour la mesure des revenus en France métropolitaine, a connu une refonte importante en 2021. Un travail spécifique de correction des niveaux des indicateurs jusqu’en 2020 a été effectué afin de pouvoir proposer dans cette publication des séries historiques cohérentes.

Les niveaux de vie baissent pour la moitié des ménages les plus modestes à la suite de l’arrêt des aides exceptionnelles de solidarité Covid 

En 2021, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) (sources), le annuel des personnes vivant dans un ménage de France métropolitaine est de 23 160 euros. Il correspond à un de 1 930 euros par mois pour une personne seule et de 3 474 euros par mois pour un couple avec un enfant de moins de 14 ans.

Ces niveaux ne sont pas directement comparables à ceux publiés les années antérieures. En effet, en 2021, l’ERFS a dû s’adapter à la nouvelle enquête Emploi [document du Département de l’emploi et des revenus d’activité, 2021]. Cette refonte a également été l’occasion de réviser la chaîne de production de l’enquête. Un travail spécifique d’évaluation des ruptures de mesures a été effectué afin de pouvoir proposer dans cette publication des séries historiques cohérentes, avec des niveaux corrigés par rapport aux publications passées (encadré), [document de la Division Revenus des ménages et du Pôle Revenus fiscaux et sociaux, 2023].

En 2021, en euros constants, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation, le niveau de vie recule pour la première moitié de la distribution, après avoir progressé en 2020. La baisse est plus prononcée pour les 20 % des ménages les plus modestes (respectivement -2,1 % et -2,0 % pour les premier et second de niveau de vie) et est atténuée pour les ménages des trois déciles suivants. Au centre de la distribution, le niveau de vie médian est en léger repli à -0,3 % (figure 1).

Figure 1a – Évolution du 1er décile de niveau de vie entre 1996 et 2021

indice base 100 en 2008
Figure 1a – Évolution du 1er décile de niveau de vie entre 1996 et 2021 (indice base 100 en 2008) - Lecture : En 2021, le 1er décile de niveau de vie (D1) baisse de 2,1 % en euros constants. Avant redistribution, il baisse de 3,1 %.
Année Après redistribution Avant redistribution
1996 81,2 73,1
1997 81,7 74,9
1998 85,1 80,7
1999 87,1 82,6
2000 88,5 85,9
2001 91,4 88,4
2002 94,6 96,2
2003 94,3 94,5
2004 94,4 94,5
2005 94,6 96,0
2006 95,9 97,8
2007 97,8 98,5
2008 100,0 100,0
2009 98,8 98,4
2010 97,5 93,9
2011 96,7 90,7
2012 95,5 89,3
2013 96,8 92,6
2014 96,6 91,6
2015 96,8 88,2
2016 98,3 87,0
2017 98,7 86,8
2018 97,1 88,8
2019 99,8 92,7
2020p1 104,1 94,9
2021p 101,9 92,0
  • p : données provisoires.
  • 1. Le point 2020 présente des fragilités liées aux difficultés de production en 2020.
  • Lecture : En 2021, le 1er décile de niveau de vie (D1) baisse de 2,1 % en euros constants. Avant redistribution, il baisse de 3,1 %.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 1996 à 2004 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux de 2005 à 2021.

Figure 1a – Évolution du 1er décile de niveau de vie entre 1996 et 2021

  • p : données provisoires pour 2020 et 2021.
  • 1. Le point 2020 présente des fragilités liées aux difficultés de production en 2020.
  • Lecture : En 2021, le 1er décile de niveau de vie (D1) baisse de 2,1 % en euros constants. Avant redistribution, il baisse de 3,1 %.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 1996 à 2004 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux de 2005 à 2021.

Plusieurs évolutions du système redistributif concourent au recul des revenus après redistribution des plus modestes en 2021. L’aide exceptionnelle de solidarité Covid versée en 2020 aux ménages bénéficiaires de certaines prestations sociales (notamment du revenu de solidarité active et des aides au logement) et la majoration exceptionnelle de l’allocation de rentrée scolaire n’ont pas été reconduites en 2021 [Buresi et al., 2022]. Dans une moindre mesure, les revalorisations de plusieurs prestations sociales étant alignées sur l’inflation observée l’année précédente, elles ne suffisent pas à maintenir immédiatement leur pouvoir d’achat lorsque l’inflation augmente (comme c’est le cas en 2021 où l’inflation atteint 1,6 %, après 0,5 % en 2020). La réforme des allocations logement visant à tenir compte des revenus des ménages « en temps réel » est également entrée en application au mois de janvier 2021. Elle a conduit à une baisse du montant total d’aides au logement versé par rapport à ce qu’il aurait été sans réforme, toutes choses égales par ailleurs [Ouvrir dans un nouvel ongletJacquemin, 2022].

Le niveau de vie des ménages les plus aisés augmente plus fortement, tiré par la reprise de l’activité

Les déciles de niveau de vie de la deuxième moitié de la distribution sont en hausse en 2021 et augmentent plus fortement au niveau des huitième (+1,6 %) et neuvième (+1,1 %) déciles. Cette progression du niveau de vie de la moitié des ménages les plus aisés est principalement portée par la hausse de leur . Ces ménages sont en effet peu affectés par l’arrêt des aides exceptionnelles visant à soutenir les plus bas revenus mises en place pendant la crise sanitaire et bénéficient de la reprise de l’activité.

Le niveau de vie avant redistribution inclut ici à la fois les revenus du travail et les dispositifs de soutien à l'activité qui avaient été mis en place ou renforcés durant la crise sanitaire (activité partielle et fonds de solidarité pour les entreprises, indépendants, entrepreneurs), ainsi que les revenus de remplacement (allocations chômage, pensions, retraites) et les revenus du patrimoine. Le contexte de reprise économique bénéficie à l’ensemble des ménages, excepté les plus modestes. La dynamique des revenus d’activité est toutefois atténuée par la diminution des allocations chômage et des dispositifs financiers de soutien aux revenus d’activité.

La hausse des niveaux de vie est plus marquée parmi les ménages les plus aisés, avant comme après redistribution : le niveau de vie plancher des 5 % des ménages les plus aisés (95e ) augmente de 5,6 % avant redistribution et de 4,5 % après redistribution (prenant notamment en compte les impôts et contributions sociales). Ces ménages bénéficient en effet d’une forte augmentation des salaires, des revenus des indépendants et des revenus du patrimoine (notamment des dividendes).

Les inégalités de niveau de vie augmentent nettement en 2021

Les principaux indicateurs d’inégalités de niveau de vie sont en forte hausse en 2021, après s’être légèrement réduits en 2020. L’indice de Gini s’établit à 0,294 en 2021 (+0,017 point) et les 20 % de personnes les plus aisées perçoivent 38,3 % de la masse totale des niveaux de vie, une proportion très proche de celle détenue en 2018 mais supérieure à celle de 2019 et 2020 (figure 2). Dans le bas de la distribution, les 20 % les plus modestes en perçoivent 8,6 %, part inférieure à celle observée ces dernières années (environ 9 %). Ainsi, les premières perçoivent une masse cumulée des niveaux de vie 4,5 fois plus importante que les secondes (ratio (100-S80)/S20). Enfin, le rapport interdécile D9/D1, rapport entre le niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés et le niveau de vie plafond des 10 % les plus modestes, retrouve son niveau de 2019 et atteint 3,4 (+0,1 point).

Figure 2 – Indicateurs d'inégalités de 1996 à 2021

Figure 2 – Indicateurs d'inégalités de 1996 à 2021 - Lecture : En 2021, les 20 % de personnes les plus aisées perçoivent une part de la somme des niveaux de vie 4,45 fois plus élevée que les 20 % de personnes les plus modestes.
Année Ratio inter-décile D9/D1 Ratio (100-S80)/S20 Indice de Gini (échelle de droite)
1996 3,51 4,08 0,274
1997 3,49 4,03 0,274
1998 3,42 3,99 0,272
1999 3,44 4,07 0,279
2000 3,49 4,14 0,282
2001 3,43 4,09 0,281
2002 3,39 3,98 0,277
2003 3,35 4,01 0,276
2004 3,30 3,97 0,276
2005 3,35 4,14 0,281
2006 3,41 4,19 0,286
2007 3,38 4,16 0,285
2008 3,38 4,19 0,285
2009 3,44 4,21 0,286
2010 3,48 4,4 0,295
2011 3,58 4,47 0,298
2012 3,55 4,44 0,295
2013 3,44 4,17 0,281
2014 3,43 4,17 0,282
2015 3,47 4,2 0,285
2016 3,42 4,16 0,28
2017 3,43 4,17 0,281
2018 3,50 4,34 0,29
2019 3,44 4,2 0,281
2020p1 3,30 4,07 0,277
2021p 3,41 4,45 0,294
  • p : données provisoires.
  • 1. Le point 2020 présente des fragilités liées aux difficultés de production en 2020.
  • Note : Les données de 1996 à 2020 sont rétropolées pour permettre une comparaison temporelle et peuvent donc différer de celles diffusées par ailleurs sur le site de l'Insee (voir Chiffres-clés) présentant les séries longues avec des ruptures de série en 2010, 2012 et 2020.
  • Lecture : En 2021, les 20 % de personnes les plus aisées perçoivent une part de la somme des niveaux de vie 4,45 fois plus élevée que les 20 % de personnes les plus modestes.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 1996 à 2004 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux de 2005 à 2021.

Figure 2 – Indicateurs d'inégalités de 1996 à 2021

  • p : données provisoires pour 2020 et 2021.
  • 1. Le point 2020 présente des fragilités liées aux difficultés de production en 2020.
  • Note : Les données de 1996 à 2020 sont rétropolées pour permettre une comparaison temporelle et peuvent donc différer de celles diffusées par ailleurs sur le site de l'Insee (voir Chiffres-clés) présentant les séries longues avec des ruptures de série en 2010, 2012 et 2020.
  • Lecture : En 2021, les 20 % de personnes les plus aisées perçoivent une part de la somme des niveaux de vie 4,45 fois plus élevée que les 20 % de personnes les plus modestes.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées de 1996 à 2004 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux de 2005 à 2021.

La hausse des indicateurs d’inégalités de niveau de vie en 2021 traduit principalement celle des inégalités avant redistribution, due à la baisse des revenus des plus modestes et à la hausse des revenus des plus aisés dans le dernier dixième de la distribution. Les indicateurs d’inégalités se rapprochent en 2021 des niveaux hauts de la période récente, observés en 2011, quand les ménages modestes avaient pâti de la dégradation de l’emploi et de la faible revalorisation du salaire minimum alors que les revenus du patrimoine étaient dynamiques, et en 2018, année durant laquelle les dividendes versés aux ménages avaient fortement augmenté à la suite de la mise en place du prélèvement forfaitaire unique, qui avait incité à distribuer les dividendes plutôt qu’à les capitaliser.

Le taux de pauvreté augmente et dépasse son niveau de 2019

Le seuil de pauvreté monétaire fixé à 60 % du niveau de vie médian s’établit à 1 158 euros par mois en 2021 (figure 3). Il correspond à un revenu disponible mensuel de 1 158 euros pour une personne seule, 1 737 euros pour un couple, auxquels il faut ajouter 347 euros pour chaque enfant de moins de 14 ans et 579 euros pour les plus âgés. En 2021, 9,1 millions de personnes résidant en logement ordinaire vivent en dessous de ce seuil et le taux de pauvreté monétaire, c’est-à-dire la part de personnes pauvres dans la population, est de 14,5 % en France métropolitaine. La moitié des personnes en situation de pauvreté ont un niveau de vie inférieur à 924 euros par mois. Ce niveau est ainsi inférieur de 20,2 % au seuil de pauvreté, écart nommé intensité de la pauvreté, et retrouve ainsi un niveau proche de la moyenne de la décennie 2010.

Figure 3 – Indicateurs de pauvreté

Figure 3 – Indicateurs de pauvreté - Lecture : En 2021, le seuil de pauvreté, défini comme 60 % du niveau de vie médian, s'établit à 1 158 euros par mois.
Indicateurs 2017 2018 2019 2020p1 2021p
Seuil à 60 % de la médiane
Nombre de personnes pauvres (en milliers) 8 572 9 004 8 921 8 565 9 117
Taux de pauvreté (en %) 13,8 14,5 14,3 13,6 14,5
Seuil de pauvreté (en euros 2021/mois) 1 109 1 112 1 140 1 162 1 158
Niveau de vie médian des personnes pauvres
(en euros 2021/mois)
889 891 912 945 924
Intensité de la pauvreté (en %) 19,8 19,9 20,0 18,7 20,2
Seuil à 50 % de la médiane
Nombre de personnes pauvres (en milliers) 4 873 5 124 5 074 4 686 5 251
Taux de pauvreté (en %) 7,9 8,2 8,1 7,5 8,3
Seuil de pauvreté (en euros 2021/mois) 925 927 950 968 965
Niveau de vie médian des personnes pauvres
(en euros 2021/mois)
760 771 775 803 786
Intensité de la pauvreté (en %) 17,8 16,8 18,4 17,0 18,5
  • p : données provisoires.
  • 1. Le point 2020 présente des fragilités liées aux difficultés de production en 2020.
  • Note : Les données depuis 1996 sont disponibles dans le fichier en téléchargement.
  • Lecture : En 2021, le seuil de pauvreté, défini comme 60 % du niveau de vie médian, s'établit à 1 158 euros par mois.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux de 2017 à 2021.

En 2021, le taux de pauvreté augmente de 0,9 point de pourcentage dans l’ERFS. L’intensité de la pauvreté croît pour sa part de 1,5 point, la baisse des niveaux de vie étant plus marquée parmi les ménages les plus modestes. La hausse du taux de pauvreté s’explique majoritairement par l’arrêt des aides exceptionnelles de solidarité Covid et par la non-reconduction de la majoration exceptionnelle de l’allocation de rentrée scolaire, ainsi que, dans une moindre mesure, par l’indexation de certaines prestations sociales sur l’inflation de l’année passée et la réforme des allocations logement. L’enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie des ménages (SRCV), autre enquête permettant de mesurer la pauvreté monétaire dans les différents pays européens ainsi que d’autres dimensions de la pauvreté comme les privations, conduit à un résultat proche : le taux de pauvreté augmente de 1 point de pourcentage en France métropolitaine selon SRCV.

Le taux de pauvreté augmente entre 2019 et 2021 dans l’ERFS comme dans SRCV : la France sort de l’épisode Covid en 2021 avec un taux de pauvreté supérieur à celui qu’elle avait quand elle y est entrée. L’ampleur de cette hausse demeure toutefois incertaine compte tenu de la fragilité des indicateurs en 2020. En 2020, les différentes sources sur les revenus s’accordaient sur le fait que les mesures de soutien aux ménages avaient fortement contribué à contenir la pauvreté mais divergeaient sur l’évolution du taux de pauvreté [Garnero, Guillaneuf, 2022]. Cet impact important des aides exceptionnelles en 2020 est confirmé par l’ampleur du contre-coup lié à leur arrêt en 2021. Compte tenu de la fragilité des indicateurs en 2020, il n’est toutefois pas possible de trancher si la hausse du taux de pauvreté observée en 2021 dans l’ERFS et dans SRCV est essentiellement un contre-coup d’une baisse entre 2019 et 2020, comme mesuré par l’ERFS, ou intervient après une stabilité de la pauvreté entre 2019 et 2020, comme mesuré par SRCV.

En 2021, la hausse du taux de pauvreté est plus marquée pour les familles nombreuses et les chômeurs

En 2021, le taux de pauvreté des chômeurs augmente de 1,9 point pour atteindre 35,1 %, alors que celui des personnes en emploi croît de 0,5 point et s’établit à 7,4 % (figure 4). Ces évolutions interviennent dans un contexte de reprise de l’activité économique avec l’assouplissement des restrictions sanitaires, mais également de fin des mesures de prolongation des droits d’assurance chômage en milieu d’année. Parmi les personnes en emploi, le taux de pauvreté des indépendants baisse (-0,9 point), alors que celui des salariés augmente (+0,7 point). Le taux de pauvreté des indépendants reste toutefois nettement supérieur à celui des salariés (14,6 % contre 6,3 %). Cette approche monétaire de la pauvreté présente cependant des limites dans le cas des indépendants, dans la mesure où ils peuvent intégrer une partie de leurs dépenses de consommation (dépenses d’énergie ou de logement par exemple) dans les comptes de leur société ou de leur exploitation [Azouguagh, Delmas, 2022].

Figure 4 – Niveau de vie et taux de pauvreté selon le statut d'activité

Figure 4 – Niveau de vie et taux de pauvreté selon le statut d'activité - Lecture : En 2021, le taux de pauvreté des salariés s'élève à 6,3 %. Il était de 5,6 % en 2020.
Statut d'activité 2020p1 2021p
Répartition de la population
(en %)
Niveau de vie médian
(en euros 2021)
Personnes pauvres
(en milliers)
Taux de pauvreté
(en %)
Répartition de la population
(en %)
Niveau de vie médian
(en euros 2021)
Personnes pauvres
(en milliers)
Taux de pauvreté
(en %)
Actifs de 18 ans ou plus 45,3 25 250 2 554 8,9 45,3 25 310 2 687 9,4
Actifs en emploi 41,8 25 800 1 810 6,9 42,0 25 850 1 945 7,4
Salariés 36,4 25 670 1 284 5,6 36,7 25 720 1 457 6,3
Indépendants 5,4 26 950 526 15,5 5,3 26 890 488 14,6
Chômeurs 3,5 17 420 734 33,2 3,3 16 880 741 35,1
Inactifs de 18 ans ou plus 33,1 21 860 3 404 16,4 33,4 21 770 3 671 17,4
Retraités 23,5 23 420 1 508 10,2 23,6 23 160 1 624 10,9
Autres inactifs (dont étudiants) 9,5 17 590 1 896 31,6 9,8 17 470 2 047 33,2
Enfants de moins de 18 ans 21,6 20 920 2 618 19,3 21,3 20 900 2 759 20,6
Ensemble 100,0 23 230 8 565 13,6 100,0 23 160 9 117 14,5
  • p : données provisoires.
  • 1. Le point 2020 présente des fragilités liées aux difficultés de production en 2020.
  • Lecture : En 2021, le taux de pauvreté des salariés s'élève à 6,3 %. Il était de 5,6 % en 2020.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2020 et 2021.

Le niveau de vie médian des retraités baisse de 1,1 % en euros constants en 2021, alors que celui des actifs augmente légèrement (+0,2 %). Les revalorisations des pensions dans les régimes de base étant alignées sur l’inflation observée l’année précédente, les pensions tendent à décrocher lorsque l’inflation augmente (comme c’est le cas en 2021). Par ailleurs, jusqu’en 2017, la pension moyenne des retraités progressait d’année en année à un niveau supérieur à l’inflation par le simple jeu du renouvellement de la population des retraités : les jeunes retraités, disposant de carrières plus complètes, percevaient en moyenne des montants de pension supérieurs à ceux des retraités des générations plus anciennes, et les retraités qui décédaient en cours d’année des pensions plus faibles. Cependant, depuis 2017, la pension des nouveaux retraités est légèrement inférieure à celle de l’ensemble des retraités, si bien que ce renouvellement n’a plus d’impact [Ouvrir dans un nouvel ongletMarino, 2022]. Bien qu’en hausse depuis 2017, le taux de pauvreté des retraités, qui s’établit à 10,9 % en 2021, demeure toutefois inférieur à celui de l’ensemble de la population.

Après plusieurs années de stabilité, le taux de pauvreté des couples de trois enfants ou plus augmente fortement (+4,8 points) pour atteindre 25,6 %, en lien notamment avec l’arrêt des aides exceptionnelles de solidarité et la non-reconduction de la majoration de l’allocation de rentrée scolaire qui ont particulièrement touché ces familles.

Encadré – Des conditions de production des statistiques sur les niveaux de vie particulières en 2021

L’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) mesure les niveaux de vie en associant aux données de l’enquête Emploi du quatrième trimestre de chaque année les revenus issus de sources administratives. L’enquête Emploi a connu une refonte majeure en 2021 [document du Département de l’emploi et des revenus d’activité, 2021], qui a nécessité de revoir la chaîne de production de l’ERFS. L’adaptation de la production à cette nouvelle enquête Emploi a par ailleurs été l’occasion de rationaliser l’ensemble de la chaîne de production de l’ERFS et de revoir la méthode de correction de la non-réponse.

Ces modifications ont eu un impact sur les principaux indicateurs de niveaux de vie, d’inégalités et de pauvreté. Afin de pouvoir reconstituer des séries longues, l’impact de ces évolutions sur les différents indicateurs a été évalué grâce à la réalisation d’une seconde production de l’ERFS en 2020 (une ERFS « Pilote ») avec la nouvelle enquête Emploi et les nouvelles méthodes de traitement de la chaîne ERFS [document de la Division Revenus des ménages et du Pôle Revenus fiscaux et sociaux, 2023].

Comme l’ERFS 2020, les niveaux des indicateurs estimés par l’ERFS 2020 « Pilote » doivent être utilisés avec précaution. Les deux dispositifs ont toutefois été produits dans les mêmes conditions : les données de l’enquête Emploi et de l’enquête Emploi « Pilote » utilisées dans les productions ont été collectées au dernier trimestre de l’année 2020 et les dispositifs exonérés ont été imputés dans l’ERFS 2020 et dans l’ERFS 2020 « Pilote » en utilisant les mêmes méthodes. Les écarts observés entre les deux dispositifs sur les niveaux de vie et les indicateurs de pauvreté et d’inégalités permettent ainsi de mesurer les impacts des évolutions de l’enquête Emploi et de la méthode de traitement de l’ERFS, en limitant les effets liés aux conditions de collecte dégradées. Les niveaux de vie sont rehaussés et les indicateurs de pauvreté et d’inégalités diminuent (excepté le rapport interdécile qui demeure stable) dans la nouvelle enquête. Le taux de pauvreté est abaissé de 0,3 point de pourcentage, mais certaines ruptures de séries peuvent être plus marquées par sous-catégorie, selon les types de ménage ou le statut d’activité.

Au-delà de la fragilité des niveaux des indicateurs en 2020, l’ERFS « Pilote » est construite sur un échantillon plus réduit (environ 10 000 ménages, contre 43 000 dans l’ERFS 2021 et 39 000 dans l’ERFS 2020) qui peut conduire à une mesure des effets moins précise sur certaines sous-populations de taille plus limitée. C’est pourquoi les évolutions observées dans l’ERFS entre 2020 et 2021 ont fait l’objet d’un travail d’expertise particulier, en incluant notamment des comparaisons avec l’enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie des ménages (SRCV).

Enfin, la production de l’ERFS 2020 « Pilote » et de l’ERFS 2021 ont dû mêler des données de l’ancienne et de la nouvelle enquête Emploi, certaines variables n’étant pas toujours reconduites à l’identique. Les données des deux millésimes 2020 et 2021 sont publiées avec un statut « provisoire » : leurs niveaux seront validés définitivement à la suite de la production 2022, qui se basera uniquement sur des variables de la nouvelle enquête Emploi.

Sources

Les statistiques présentées ici sont issues des enquêtes Revenus fiscaux (ERF) rétropolées de 1996 à 2004 et des enquêtes Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) de 2005 à 2021. En 2021, l’enquête s’appuie sur un échantillon de plus de 43 000 ménages de France métropolitaine. Cet échantillon est celui interrogé lors du quatrième trimestre de 2021 de l’enquête Emploi de l’Insee : il est enrichi par des informations sur les revenus issus des déclarations fiscales et des informations sur les prestations sociales perçues par les ménages. Le champ retenu est celui des personnes vivant en France métropolitaine dans un logement ordinaire et dans un ménage dont la personne de référence n’est pas étudiante et dont le revenu déclaré est positif ou nul. Il recouvre une population de 63 millions de personnes fin 2021 et exclut notamment les personnes résidant en institution ainsi que les personnes sans abri.

Depuis 1996, la mesure des revenus dans les ERFS a fait l’objet d’améliorations qui génèrent trois ruptures de séries, en 2010, 2012 et 2020, avec deux enquêtes disponibles pour chaque millésime. Dans cette étude, afin de pouvoir apprécier les évolutions sur longue période, les indicateurs ont été rétropolés jusqu’en 1996 en chaînant leurs évolutions à méthodologie constante (soit en taux d’évolution, soit en variation de points).

Définitions

Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage. Pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente, on divise le revenu par le nombre d’UC. Celles-ci sont généralement calculées de la façon suivante : 1 UC pour le premier adulte du ménage, 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus, 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.

Si on ordonne une distribution, les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties d’effectifs égaux et les centiles les valeurs qui la partagent en cent. La médiane, qui correspond également au cinquième décile, est la valeur qui partage cette distribution en deux parties d’effectifs égaux. Ainsi, la moitié de la population a un niveau de vie inférieur au niveau de vie médian, l’autre moitié a un niveau de vie supérieur.

Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales non contributives perçues, nets des impôts directs.

Le revenu avant redistribution d’un ménage est l’ensemble de ses revenus avant paiement des impôts directs (mais nets de cotisations sociales) et perception des prestations non contributives. Il comprend ici les revenus d’activité en incluant les revenus compensatoires des pertes d’activité (activité partielle pour les salariés et fonds de solidarité pour les entreprises, les indépendants et les entrepreneurs), les indemnités de chômage, les pensions et retraites, les revenus du patrimoine. Les composantes des revenus d’activité exonérées d’impôt et de cotisations sociales (heures supplémentaires, prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, prime soignants) sont incluses dans le revenu avant redistribution.

Pour en savoir plus

Insee, « Revenu, niveau de vie et pauvreté en 2021 », Insee Résultats, à paraître.

Insee, Chiffres-clés, sous-thèmes « Revenus - Niveaux de vie - Pouvoir d'achat » et « Pauvreté - Précarité », novembre 2023.

Division Revenus des ménages et Pôle Revenus fiscaux et sociaux, « Impact de la rénovation de l’enquête Revenus fiscaux et sociaux en 2021 sur la mesure des niveaux de vie, des indicateurs d’inégalités et de pauvreté », Insee Méthodes n° 145, novembre 2023.

Buresi G., Cornetet J., Cornuet F., Doan Q.C., Dufour C., Trémoulu R., « Les réformes sociofiscales de 2020 et 2021 augmentent le revenu disponible des ménages, en particulier pour la moitié la plus aisée », in France, portrait social, coll. « Insee Références », édition 2022.

Jacquemin L., « Ouvrir dans un nouvel ongletBilan économique et social de la réforme des aides au logement de 2021 », L’e-ssentiel n° 210, Cnaf-DSER, 2022.

Garnero M., Guillaneuf J., « En 2020, une mesure de la pauvreté compliquée par la crise sanitaire », Insee Analyses n° 77, octobre 2022.

Marino A. (sous la direction de), « Ouvrir dans un nouvel ongletLes retraités et les retraites - édition 2022 », Panorama de la Drees, mai 2022.

Azouguagh M., Delmas F., « Un peu plus d’un indépendant sur dix gagne moins de la moitié du Smic annuel et vit sous le seuil de pauvreté », Insee Première n° 1884, janvier 2022.

Département de l’emploi et des revenus d’activité, « L’enquête Emploi se rénove en 2021 : des raisons de sa refonte aux impacts sur la mesure de l’emploi et du chômage », Insee Analyses n° 65, juin 2021.

Sources

Enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS)

Une présentation générale de l'enquête Revenus fiscaux et sociaux / ERFS est accessible dans la rubrique « Définitions, Méthodes et Qualité » du site insee.fr.

Une présentation générale du dispositif sur les revenus localisés sociaux et fiscaux (Filosofi) et des Revenus fiscaux localisés (RFL) est accessible dans la rubrique « Définitions, Méthodes et Qualité » du site insee.fr. Ces sources interviennent uniquement dans la partie séries longues / Niveau de vie et revenu disponible, tableau 7 - Très hauts revenus.

Historique des changements méthodologiques

À l'origine quadriennales, les enquêtes « revenus fiscaux » sont, depuis 1996, reconduites chaque année grâce à un processus d'appariement mis en place entre les données de l'enquête emploi et celles des fichiers fiscaux.

Depuis lors, l'enquête a été améliorée à plusieurs reprises. La première de ces améliorations, courant à partir de 2002 (année de revenu), a consisté à adapter l'enquête « revenus fiscaux » (ERF) à l'enquête emploi devenue trimestrielle.

La seconde, opérée à partir de l'année de revenu 2005 et qui a donné lieu à une nouvelle dénomination « enquête revenus fiscaux et sociaux » (ERFS), porte sur l'intégration des prestations sociales réelles (auparavant estimées sur barème) et la prise en compte plus complète des revenus du patrimoine. Les enquêtes revenus fiscaux 1996 à 2004 ont été rétropolées afin de constituer une nouvelle série d'enquêtes Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) sans rupture.

Par ailleurs, pour le millésime 2011, la méthode d'imputation des revenus financiers absents de la déclaration fiscale a été revue et s'appuie désormais sur l'enquête Patrimoine 2010. Auparavant, dans les ERFS de 2005 à 2010, ces revenus étaient imputés à partir de l'enquête Patrimoine 2004. Une nouvelle version de l'ERFS 2010 a également été produite avec l'enquête Patrimoine 2010, afin de pouvoir apprécier les évolutions entre 2010 et 2011 à méthode constante, notamment dans les tableaux de séries longues.

À partir de l'ERFS 2013, un changement méthodologique a été introduit sur l'impôt qui intervient dans le calcul du revenu disponible : c'est l'impôt payé en N sur les revenus de l'année N-1 qui est pris en compte dans le calcul du revenu disponible de l'année N (et non plus l'impôt payé l'année suivante sur les revenus de l'année en cours).

Dans l'ERFS 2013, outre ce changement de millésime d'impôts, d'autres améliorations importantes ont été introduites.

La première a été la prise en compte des évolutions introduites dans l'enquête Emploi en continu de 2013 (qui constitue le socle de l'ERFS), visant notamment à mieux cerner certaines populations difficiles à appréhender par l'enquête, comme les étudiants.

Deux changements fiscaux importants ont été introduits à compter de 2013 :

  • D'une part, les majorations de pensions de retraite pour avoir élevé trois enfants ou plus sont désormais prises en compte dans le revenu déclaré à l'administration fiscale.
  • D'autre part, l'avantage en nature constitué par la participation des employeurs aux contrats collectifs de complémentaire santé est maintenant intégré dans les salaires déclarés à l'administration.

Ces ressources sont désormais comptabilisées dans le revenu disponible calculé dans l'ERFS.

A partir de l’ERFS 2015, l'imputation s'appuie sur l'enquête Patrimoine 2014-15, dont les informations plus récentes permettent une meilleure cohérence avec les portefeuilles actuels de produits financiers détenus par les ménages. La méthode d'imputation a été revue afin d'intégrer les améliorations de l'enquête Patrimoine. Notamment, les montants d'actifs déclarés par les ménages sont plus fiables, désormais recueillis directement et non plus sous forme d'intervalles. Cela engendre une estimation des revenus financiers plus proche de la réalité, en particulier pour l'assurance vie.

Une nouvelle version des ERFS 2012, 2013 et 2014 a été produite avec l'enquête Patrimoine 2014-15, afin de pouvoir apprécier les évolutions depuis 2012 à méthode constante.

Dans l’ERFS 2019, les revenus issus de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat et de l’exonération des heures supplémentaires, qui sont exonérés d’impôt sur le revenu et sont non ou mal couverts par les déclarations fiscales des ménages, ont été estimés par le biais d’imputations statistiques.

Dans l’ERFS 2020, plusieurs dispositifs exceptionnels mis en place durant la crise sanitaire, non mesurés par les sources fiscales et sociales servant à constituer l’ERFS, ont été imputés : le Fonds de solidarité des entreprises (FSE), les primes versées dans le secteur de la santé, et l’aide exceptionnelle de solidarité versée aux ménages modestes. Compte tenu des difficultés de production cette année-là, les données présentent toutefois des fragilités.

Dans l’ERFS 2021, les imputations de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, du fonds de solidarité et des primes versées dans le secteur de la santé ont été reconduites. L’indemnité inflation a également été imputée. Par ailleurs, l’ERFS a connu une refonte importante pour s’adapter à la nouvelle EEC en 2021 : les données ont été publiées avec un statut provisoire et seront validées définitivement avec la production 2022. L’ERFS a ainsi repris à son compte les évolutions des règles de rattachement (notamment concernant les étudiants) et de définition du concept de personne de référence introduites dans l’EEC. Cette refonte a également été l’occasion d’intégrer l’amélioration des méthodes de correction de la non-réponse de l’EEC et de conserver les individus de l’EEC non appariés avec les sources administratives dans le champ de l’ERFS (excepté pour les individus de 90 et plus pour lesquels les imputations sont trop fragiles). Enfin, depuis 2021, les marges de population intègrent les évolutions du questionnaire de l’enquête annuelle de recensement qui visent à mieux mesurer les situations de multi-résidence. La double production de l’ERFS en 2020, à partir de l’ancienne et de la nouvelle EEC, a permis de mesure l’impact de cette refonte (Insee Méthode n° 145) : les niveaux de vie sont rehaussés et les indicateurs de pauvreté et d’inégalités diminuent (excepté le rapport interdéciles qui demeure stable). Dans l’Insee Première n° 1973, certains indicateurs ont été rétropolés jusqu’en 1996 pour pouvoir apprécier les évolutions sur la période 1996-2021.

Indicateurs sur la période 1970-2021

De nouvelles séries ont été ajoutées pour permettre d’apprécier l'évolution du niveau de vie, de leurs inégalités et de la pauvreté monétaire depuis 1970.

Pour assurer la comparabilité temporelle, le périmètre de revenu retenu pour ces séries est constant sur 1975-2021, mais incomplet par rapport à celui des ERFS sur 1996-2021. En effet, certains revenus ne pouvaient être pris en compte : les revenus financiers, dont le contour a évolué au cours du temps dans les sources fiscales, l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et certaines prestations familiales (la prestation d’accueil du jeune enfant, l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé et l’allocation de soutien familial) qui n’ont pu être imputées avant 1996.

En 1970, le périmètre de revenus est plus restreint que sur la période 1975-2021 car l’ERF de 1970 ne contient pas de données relatives à la taxe d’habitation (intitulée alors « contribution mobilière ») et à l’allocation de logement familiale (ALF).

Pour rendre comparables les indicateurs présentés sur la totalité de la période 1975-2021, une rétropolation sur les niveaux de vie, les inégalités et la pauvreté a été réalisée. Les montants en euros (quantiles de niveaux de vie, masses de niveaux de vie, seuils de pauvreté) ont été chaînés à partir de leurs taux d’évolution entre deux ERF et deux ERFS successives et comparables. Les taux de pauvreté et l’indice de Gini ont été rétropolés selon une méthode similaire à partir des variations en points.

Les séries publiées ici diffèrent donc de toutes les statistiques publiées sur les années 1996 à 2021 sur un champ plus complet, que ce soit dans les Chiffres-clés, dans cet Insee résultats ou dans l’Insee Première sur les niveaux de vie (qui comporte des séries rétropolées sur 1996-2021).

Elles s’écartent des données fournies dans les Chiffres-clés, qui sont estimées sur le même périmètre de revenus mais ne sont pas rétropolées.

Définitions

Activité BIT :

Il s'agit de l'activité au sens du BIT selon l'interprétation communautaire, telle qu'elle est définie dans l'enquête Emploi de l'Insee. Dans tous les tableaux, la variable d'activité présentée a pour modalités : « Salarié », « Indépendant », « Chômeur », « Retraité », « Autre inactif ».

Cette variable a été recalculée dans l'ERFS en mobilisant également le statut (issu de l'enquête Emploi) et la catégorie socioprofessionnelle (également recalculée dans l'ERFS, voir plus bas).

Cependant, la variable activité au sens du BIT de l'enquête Emploi est impactée par le changement de périodicité de l'enquête en 2002 (passage d'une enquête annuelle à une enquête en continu). En outre, cette variable a connu d'autres modifications, notamment en 2007, destinées à rapprocher sa construction de la définition retenue dans l'interprétation communautaire. Ces deux éléments expliquent la présence de certaines ruptures observées à ces dates dans les séries longues.

Nomenclature agrégée 2008 / NA 2008 :

Avec le passage à la NAF rév. 2 (nomenclature d'activités française révisée au 1er janvier 2008), la nomenclature économique de synthèse (NES) associée à la NAF rév. 1 disparaît en tant que telle. En effet, cette nomenclature strictement française ne permettait pas de comparaisons internationales car elle ne s'emboîtait pas dans l'arborescence de la CITI et de la NACE.

La NAF rév. 2 contient deux niveaux agrégés « standard » : les sections et divisions en, respectivement, 21 et 88 postes. Ces niveaux sont communs à la nomenclature internationale d'activités CITI rév. 4, à la nomenclature européenne d'activités NACE rév. 2 et à la NAF rév. 2.

Il était toutefois nécessaire de disposer de niveaux de regroupements supplémentaires pour répondre aux besoins de l'analyse économique et de la diffusion en matière de données de synthèse.

Sept niveaux d'agrégation sont ainsi associés à la NAF rév. 2, dénommés « A xx » où xx représente le nombre de postes du niveau. Ils constituent la nomenclature agrégée (NA) :

· A 10 : niveau international, regroupement de sections ;

· A 17 : niveau français intermédiaire entre les niveaux A 10 et A 38.

Au niveau des sections (A 21), l'industrie manufacturière est détaillée en cinq postes et, inversement, certaines activités de services sont regroupées.

· A 21 : sections, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;

· A 38 : niveau international, intermédiaire entre sections et divisions ;

· A 64 : niveau européen, intermédiaire entre les niveaux A 38 et divisions (A 88), provisoire ;

· A 88 : divisions, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;

· A 129 : niveau français intermédiaire entre les niveaux divisions (A 88) et groupes.

Bureau international du travail / BIT :

Le Bureau international du travail (BIT) est un organisme rattaché à l’ONU et chargé des questions générales liées au travail dans le monde. Il réside à Genève. Il harmonise les concepts et définitions relatifs au travail, à l’emploi et au chômage.

Catégorie socioprofessionnelle :

Il s'agit de la variable de catégorie socioprofessionnelle telle qu'elle est définir dans l'enquête Emploi.

Certaines catégories sont cependant recalculées en fonction de la part de certains revenus dans l'ensemble des revenus d'activité et de remplacement perçus. Au sein des inactifs, cela impacte en particulier la répartition entre les "Retraités" et les "Autres inactifs".

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions : être sans emploi durant une semaine donnée ; être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines ; avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Les démarches actives considérées sont variées : étudier des annonces d’offres d’emploi, se rendre à un salon professionnel, mobiliser son réseau social ou prendre des conseils auprès de France Travail, etc.

Déciles :

Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffres d'affaires, etc., les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties d’effectifs égaux.

Ainsi, pour une distribution de salaires :

  • le premier décile (noté généralement D1) est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires ;
  • le neuvième décile (noté généralement D9) est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires.

Le premier décile est, de manière équivalente, le salaire au-dessus duquel se situent 90 % des salaires ; le neuvième décile est le salaire au-dessus duquel se situent 10 % des salaires.

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).

Impôts directs :

Impôt sur le revenu, taxe d'habitation, contribution sociale généralisée (CSG), contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS), prélèvement libératoire sur valeurs mobilières et autres prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine.

Inactifs :

Les inactifs sont les personnes âgées de 15 ans ou plus qui ne sont ni en emploi ni au chômage.

Indice de Gini / Coefficient de Gini :

L'indice (ou coefficient) de Gini est un indicateur synthétique permettant de rendre compte du niveau d'inégalité pour une variable et sur une population donnée. Il varie entre 0 (égalité parfaite) et 1 (inégalité extrême). Entre 0 et 1, l'inégalité est d'autant plus forte que l'indice de Gini est élevé.

Il est égal à 0 dans une situation d'égalité parfaite où la variable prend une valeur identique sur l’ensemble de la population. À l'autre extrême, il est égal à 1 dans la situation la plus inégalitaire possible, où la variable vaut 0 sur toute la population à l’exception d’un seul individu. .

Les inégalités ainsi mesurées peuvent porter sur des variables de revenus, de salaires, de niveau de vie,etc.

Intensité de la pauvreté :

L'intensité de la pauvreté permet d'apprécier à quel point le niveau de vie de la population pauvre est éloigné du seuil de pauvreté. Comme Eurostat, l'Insee mesure cet indicateur comme l'écart relatif entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté. Plus cet indicateur est élevé et plus la pauvreté est dite intense, au sens où le niveau de vie des plus pauvres est très inférieur au seuil de pauvreté.

Formellement, il est calculé de la manière suivante : (seuil de pauvreté - niveau de vie médian de la population pauvre) / seuil de pauvreté.

Loyer imputé brut :

Estimation de l'équivalent monétaire de l'avantage que procure au ménage la propriété de sa résidence principale, net de la taxe foncière.

Minima sociaux :

Les minima sociaux visent à assurer un revenu minimal à une personne (ou à sa famille) en situation de précarité. Ces prestations sont non contributives, c'est-à-dire versées sans contrepartie de cotisations.

Le revenu de solidarité active (RSA), l'allocation aux adultes handicapés (AAH), l'allocation spécifique de solidarité (ASS) et l'allocation spécifique aux personnes âgées (Aspa) sont les principaux minima sociaux.

Remarque :

Ce type de prestations est versé sous conditions de ressources et permettent aux bénéficiaires de parvenir au niveau du minimum concerné.

Niveau de vie :

Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage.

Le niveau de vie correspond à ce qu’Eurostat nomme « revenu disponible équivalent ».

Les unités de consommation sont généralement calculées selon l'échelle d'équivalence dite de l'OCDE modifiée qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

Nombre d'enfants dans le logement :

Nombre d'enfants célibataires dans le logement sans limite d'âge :

  • T : Ensemble
  • 0 : Aucun enfant
  • 1 : Un enfant
  • 2 : Deux enfants
  • 3 : Trois enfants ou plus
Nombre d'enfants fiscalement à charge  :

Un enfant fiscalement à charge est un enfant de la personne de référence ou de son conjoint dans l’enquête emploi retrouvé à charge dans une déclaration fiscale du ménage.

Pauvreté monétaire / Seuil de pauvreté :

Un individu (ou un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu'il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, le seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian.

L'Insee, comme Eurostat et les autres pays européens, mesure en effet la pauvreté monétaire de manière relative alors que d'autres pays (comme les États-Unis ou le Canada) ont une approche absolue.

Dans l'approche en termes relatifs, le seuil de pauvreté est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population. Eurostat et les pays européens utilisent en général un seuil à 60 % de la médiane des niveaux de vie. La France privilégie également ce seuil, mais publie des taux de pauvreté selon d'autres seuils (40 %, 50 % ou 70 %), conformément aux recommandations du rapport du Cnis sur la mesure des inégalités.

Pensions, retraites et rentes :

Les pensions et retraites comprennent les retraites au sens strict, les pensions alimentaires et les rentes viagères ainsi que les pensions d’invalidité.

Prestations sociales (ou Transferts sociaux) :

Les prestations sociales (ou transferts sociaux) sont des transferts versés (en espèces ou en nature) à des individus ou à des familles afin de réduire la charge financière que représente la protection contre divers risques.

Elles sont associées à six grandes catégories de risques :

  • La vieillesse et la survie (pensions de retraite, pensions de réversion, prise en charge de la dépendance).
  • La santé (prise en charge totale ou partielle de frais liés à la maladie, à l'invalidité, aux accidents du travail et aux maladies professionnelles).
  • La maternité-famille (prestations familiales : prestations liées à la maternité, allocations familiales, aides pour la garde d'enfants).
  • La perte d'emploi (indemnisation du chômage) et les difficultés d'insertion ou de réinsertion professionnelle.
  • Les difficultés de logement (aides au logement).
  • La pauvreté et l'exclusion sociale (minima sociaux : revenu minimum d'insertion- RSA, minimum vieillesse, etc.).
Rapport inter-décile des revenus :

Les rapports interdéciles des revenus sont utilisés pour mettre en évidence les disparités (ou écarts) entre les plus riches et les plus pauvres.

Revenus d'activité :

Les revenus d'activité comprennent les salaires (y compris, pour 2019, la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat et les revenus d’heures supplémentaires exonérées), les bénéfices agricoles, les bénéfices industriels et commerciaux, les bénéfices non commerciaux et les indemnités de chômage.

Revenu déclaré :

Le revenu déclaré (ou revenu fiscal) du ménage (au sens fiscal) est constitué des ressources mentionnées sur la déclaration des revenus n°2042.

Il comprend donc les revenus d'activité salariée ou non salariée, les indemnités de chômage, de maladie, les pensions d'invalidité ou de retraite ainsi qu'une partie des revenus du patrimoine.

Les pensions alimentaires versées sont exclues ainsi que les revenus exceptionnels et les revenus du patrimoine exonérés d'impôt (épargne logement, etc.). En revanche, les revenus portés sur la déclaration n°2042 et soumis à prélèvement forfaitaire sont inclus (par exemple, les revenus d'obligations).

Il s'agit du revenu avant déductions et abattements accordés par la législation fiscale. Ces revenus sont nets de cotisations sociales et de la contribution sociale généralisée (CSG) déductible. En sont exclus les revenus exceptionnels (plus-values notamment).

Revenu disponible :

Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs.

Ces derniers incluent l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée – CSG –, contribution à la réduction de la dette sociale – CRDS – et les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Il comprend une partie du solde des transferts inter ménages.

Revenu initial :

Le revenu initial est le revenu perçu avant paiement des impôts directs (impôts sur le revenu, taxe d’habitation, CSG et CRDS) et perception des prestations sociales non contributives. Il s’agit de l’ensemble des revenus d’activité, de remplacement et du patrimoine, nets de cotisations sociales. En sont exclus les revenus exceptionnels.

Il peut aussi être appelé « revenu avant redistribution ».

Revenu perçu annuel moyen du ménage :

C'est le revenu effectivement encaissé.

C'est le revenu déclaré augmenté des revenus financiers imputés (non déclarés) et diminué :

  • de la part de CSG non déductible (ou imposable) et de la CRDS (toujours non déductible), sur les revenus d'activité et de remplacement (qui sont précomptées par l'employeur) ;
  • des contributions sociales (CSG, CRDS et prélèvements sociaux) sur les revenus financiers soumis au prélèvement forfaitaire libératoire (déclarés ou imputés) ;
  • de l'impôt prélevé à la source sur les produits de placements à revenus fixes (prélèvement libératoire).
Revenu du patrimoine :

Revenus fonciers et revenus de valeurs et de capitaux mobiliers, hors plus values. Les revenus du patrimoine ne sont que partiellement couverts dans la déclaration fiscale : plusieurs types de revenus du patrimoine sont exonérés d'impôts (épargne réglementée notamment) ou en partie seulement appréhendés dans les déclarations. Ils sont complétés, à partir de 2005, dans la nouvelle série sur les revenus fiscaux et sociaux par des revenus imputés (produits d'assurance-vie, livrets jeune, PEA, LEP, CEL, PEL, autres livrets exonérés).

Statut d'occupation du logement :
  • T : Ensemble
  • 1 : Accédant à la propriété
  • 2 : Propriétaire (non accédant) du logement, ou de la maison où se trouve le logement y compris en indivision
  • 3 : Locataire d'un logement HLM
  • 4 : Locataire ou sous-locataire d'un logement loué vide non-HLM
  • 5 : Locataire ou sous-locataire d'un logement loué meublé ou d'une chambre d'hôtel
  • 6 : Logé gratuitement par des parents, des amis ou l'employeur (y compris le cas des personnes occupant un logement qu'elles ont vendu en viager, etc.) ; usufruitier (sans nue-propriété), y compris en viager
Taux de pauvreté monétaire :

Le taux de pauvreté monétaire correspond à la proportion d'individus (ou de ménages) étant en situation de pauvreté monétaire.

Type de ménage :

Dans le cadre de la diffusion des résultats de l'Enquête Revenus fiscaux et sociaux, la variable « type de ménage » est recalculée pour être conforme au concept de « ménage » dans le recensement de la population.

En effet, les familles monoparentales et les couples avec enfant(s), mais sans enfant célibataire, sont considérés comme des ménages complexes.

Personne de référence :

dans l’Enquête sur les revenus fiscaux et sociaux, la personne de référence du ménage est, comme dans l’enquête Emploi en continu, déterminée à partir de la structure familiale du ménage et des caractéristiques des personnes qui le composent. Il s’agit le plus souvent de la personne de référence de la famille quand il y en a une, ou de l’homme le plus âgé, en donnant la priorité à l’actif le plus âgé. La personne de référence d’une famille est l’homme du couple, si la famille comprend un couple de personnes de sexe différent, ou le parent de la famille monoparentale.

Pour en savoir plus

Insee, Chiffres-clés, sous-thèmes « Revenus - Niveaux de vie - Pouvoir d'achat » et « Pauvreté - Précarité », novembre 2023.

Division Revenus des ménages et Pôle Revenus fiscaux et sociaux, « Impact de la rénovation de l’enquête Revenus fiscaux et sociaux en 2021 sur la mesure des niveaux de vie, des indicateurs d’inégalités et de pauvreté », Insee Méthodes n° 145, novembre 2023.

Buresi G., Cornetet J., Cornuet F., Doan Q.C., Dufour C., Trémoulu R., « Les réformes sociofiscales de 2020 et 2021 augmentent le revenu disponible des ménages, en particulier pour la moitié la plus aisée », in France, portrait social, coll. « Insee Références », édition 2022.

Jacquemin L., « Ouvrir dans un nouvel ongletBilan économique et social de la réforme des aides au logement de 2021 », L’e-ssentiel n° 210, Cnaf-DSER, 2022.

Garnero M., Guillaneuf J., « En 2020, une mesure de la pauvreté compliquée par la crise sanitaire », Insee Analyses n° 77, octobre 2022.

Marino A. (sous la direction de), « Ouvrir dans un nouvel ongletLes retraités et les retraites - édition 2022 », Panorama de la Drees, mai 2022.

Azouguagh M., Delmas F., « Un peu plus d’un indépendant sur dix gagne moins de la moitié du Smic annuel et vit sous le seuil de pauvreté », Insee Première n° 1884, janvier 2022.

Département de l’emploi et des revenus d’activité, « L’enquête Emploi se rénove en 2021 : des raisons de sa refonte aux impacts sur la mesure de l’emploi et du chômage », Insee Analyses n° 65, juin 2021.