Insee Flash Nouvelle-Aquitaine · Septembre 2023 · n° 102

La Nouvelle-Aquitaine, deuxième région pour la pratique du rugby

Du 8 septembre au 28 octobre 2023, la France organise sa deuxième coupe du monde de rugby à XV, après 2007. Dans la région, Bordeaux, ville hôte, accueille cinq matchs de poule. Trois équipes, Roumanie, Géorgie et Fidji, sont installées en Nouvelle-Aquitaine et bénéficient de ses équipements pour leur préparation et leurs entraînements. Dans le Sud-Ouest, la pratique du rugby est culturellement et historiquement implantée, comme en témoigne le palmarès des clubs vainqueurs du championnat national, avec près de trois quarts des trophées remportés par un club occitan ou néo-aquitain.

Le rugby, originaire d’Angleterre, était sport olympique dans sa forme « à XV » de 1900 à 1924, et a été réintégré dans sa forme « à VII » depuis les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016. La Fédération française de rugby regroupe ces deux pratiques. En 2021, elle a délivré 61 800 licences en Nouvelle-Aquitaine, soit 20 % de l’ensemble de France métropolitaine, alors que la région représente 9 % de la population. Ces joueurs représentent dix personnes pour 1 000 habitants dans la région contre 5 ‰ au niveau national. La Nouvelle-Aquitaine talonne l’Occitanie (69 100 licenciés, 12 ‰), tant en nombre de licenciés qu’en part de pratiquants dans la population. Si la pratique la plus répandue est celle du rugby à XV, il existe d’autres manières de s’adonner à ce sport (encadré).

Le rugby représente 8 % des licenciés des fédérations unisport olympiques de la région, un peu plus qu’au niveau national. Il y est le quatrième sport olympique le plus pratiqué après le football, le tennis, et l’équitation. Il apparaît en revanche plus médiatique, en tant que deuxième sport le plus diffusé à la télévision en 2022, derrière le football.

Dans les départements néo-aquitains, les Pyrénées-Atlantiques comptent le plus de licenciés de rugby, devant la Gironde. Avec 400 licenciés, la Creuse ferme la marche (figure 1). Rapporté à la population, le rugby est plus prisé dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques avec 20 licenciés pour 1 000 habitants, juste devant la Corrèze et le Lot-et-Garonne (18 ‰). Ces quatre départements figurent respectivement aux 3^e, 4^e, 6^e et 7^e rangs nationaux. La proportion de licenciés est bien moindre en Vienne, Deux-Sèvres et Creuse. Elle est même inférieure à la moyenne nationale pour ces trois départements, qui sont les seuls de la région à ne pas figurer dans le premier tiers des départements pour le taux de licenciés.

Comme dans de nombreux sports, le nombre de licenciés du ballon ovale a baissé entre 2016 et 2021, du fait de la crise sanitaire mais aussi dans un contexte de vieillissement de la population. Cependant, il a moins diminué pour le rugby (-4 % au niveau régional et -3 % au national) que pour les sports en salle, davantage affectés par les mesures sanitaires. Ainsi, des fédérations comme celles du basket ou du judo ont connu pendant la même période une baisse de leurs effectifs bien plus forte.

Les dynamiques locales sont diverses : le nombre de licenciés au rugby a progressé de 20 % en Charente sur la période, sans doute dans le sillage des progrès des clubs de Soyaux-Angoulême et du Stade Rochelais dans le département voisin. La pratique du rugby gagne aussi du terrain dans les départements de la Vienne et des Deux-Sèvres, qui comblent ainsi une partie de leur retard, elle reste stable en Lot-et-Garonne. Les autres départements ont perdu entre 2 et 9 % de leurs licenciés, y compris dans les bastions des Landes et des Pyrénées-Atlantiques. La baisse atteint 20 % en Creuse.

Dans la région, 10 % des licenciés de rugby sont des femmes, soit un point de moins que la moyenne nationale (figure 2). Cette part est parmi les plus faibles des sports olympiques. Elles sont un peu plus présentes en Vienne (14 % de licenciées) et en Charente (13 %), mais moins dans les Pyrénées-Atlantiques et en Gironde (9 %). D’une manière générale, les femmes représentent un tiers des licenciés des sports olympiques, dans la région comme en France métropolitaine.

Cependant, le ballon ovale attire de plus en plus de femmes. Entre 2016 et 2021, le nombre de femmes licenciées a augmenté de 48 %, passant de 4 300 à 6 300. Dans le même temps, celui des hommes a baissé de 8 %. Les joueuses de rugby sont un peu plus visibles dans les médias ces dernières années, grâce à une diffusion accrue de différentes compétitions féminines comme la Coupe du monde ou le Tournoi des Six Nations. Les bons résultats de l'équipe de France féminine qui reste sur trois qualifications successives en demi-finales de Coupe du monde accroissent ce rayonnement.

Le rugby est un sport de contact, qui nécessite une bonne condition physique. La propension à le pratiquer en club chute rapidement avec l’âge. Pourtant, la part des licenciés de moins de 15 ans est inférieure à celle de l’ensemble des sports olympiques. Les pratiquants sont donc plus âgés que l’ensemble des sportifs des disciplines olympiques en moyenne, tout comme les pratiquantes.

Fort de quatre clubs en Top 14 qui engagent aussi une équipe à VII, six en Pro D2, un en Nationale (la 3^e division professionnelle), ainsi qu’un club féminin (Bordeaux) en championnat d’Élite 1, la ligue de rugby de Nouvelle-Aquitaine regroupe au total 386 clubs, soit un club métropolitain sur cinq. La région se classe au deuxième rang après l’Occitanie. 13 joueurs sur 33 sélectionnés dans la liste du XV de France pour la Coupe du monde 2023 sont d’ailleurs licenciés dans des clubs néo-aquitains. Les Pyrénées-Atlantiques sont le département régional comptant le plus de clubs, et le deuxième au niveau national après la Haute-Garonne.

À titre de comparaison, le football, qui est le sport le plus pratiqué, compte dans la région quatre fois plus de clubs et sept fois plus de terrains.

Les rugbymans de Nouvelle-Aquitaine disposent du plus grand nombre de terrains de rugby, soit 559, pour jouer et s’entraîner. Certains sont emblématiques, comme ceux de Capbreton, où l’équipe de France se prépare régulièrement. Si l’on rapporte ce volume au nombre de licenciés, la région dispose de 9 terrains pour 1 000 licenciés, soit un point de plus que la moyenne nationale mais derrière des régions moins rugbystiques comme la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire ou la Normandie.

Avec plus de 130 terrains, les rugbymans Basco-Béarnais disposent du plus grand nombre de terrains au niveau national. Au vu du nombre de licenciés, les Corréziens sont plus avantagés dans la région avec 13 terrains pour 1 000 licenciés. Les moins bien équipés en nombre de terrains sont les Creusois, et, rapporté au nombre de licenciés, les Girondins avec 6 pour 1 000. Entre ces situations, le nombre de terrains à disposition pour les licenciés locaux va du simple au double.