Insee Flash Ile-de-France · Septembre 2023 · n° 89

34 000 licenciés de rugby en Île-de-France

Du 8 septembre au 28 octobre 2023, la France accueille pour la seconde fois, après une première édition en 2007, la Coupe du Monde masculine de rugby à XV. Ce sport, originaire d’Angleterre, s’est développé en France à la fin du 19ᵉ siècle sur la façade maritime ouest et en région parisienne. Il a fait son apparition aux Jeux olympiques d’été de 1900 à Paris.

Dans la région, Paris et Saint-Denis hébergent deux Villages Rugby, ainsi que le Stade de France où sont prévus dix matchs, dont le match d’ouverture, deux quarts de finale, deux demi-finales, la petite finale et la finale. Trois équipes (les Tonga, le Pays de Galles et la France) ont choisi de s’installer dans la région pour bénéficier des installations lors de leurs entraînements.

En 2021, la Fédération française de rugby a délivré 34 210 licences en Île-de-France, soit 11 % de l’ensemble des licenciés de France. En dix ans, leur nombre a diminué de 13 % dans la région (39 300 licenciés en 2011), contre -2 % au niveau national. En Île-de-France, trois personnes sur 1 000 sont des joueurs de rugby à XV, X, 7 ou 5 contre cinq pour 1 000 au niveau national. L’Île-de-France est la quatrième région en nombre de licenciés après l’Occitanie (69 000 licenciés), la Nouvelle-Aquitaine (62 000 licenciés) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (51 000 licenciés). Mais elle n’est que neuvième en part de licenciés dans la population.

Le rugby représente près de 3 % des licenciés des fédérations unisport olympiques de la région, soit un peu moins qu’en France (4 %). En 2021, il est ainsi le treizième sport olympique en nombre de licenciés en Île-de-France, le football, le tennis et le golf étant les trois premiers.

La pratique du rugby est plus répandue dans l'ouest et le sud du territoire francilien, soit dans les Hauts-de-Seine, les Yvelines et l’Essonne. La part de licenciés pour 1 000 habitants y est proche de 4 alors qu’à Paris, en Seine-Saint-Denis et dans le Val-d’Oise, elle avoisine 2 (figure 1).

En Île-de-France, 12 % des licenciés de rugby sont des femmes, soit légèrement plus que la moyenne nationale (11 %) (figure 2). Toutefois, avec le football, le tir et le cyclisme, cette proportion est parmi les plus faibles des sports olympiques. En effet, de manière générale, les femmes représentent un tiers des licenciés des sports olympiques dans la région et en France. La part des femmes parmi les licenciés de rugby est plus élevée en Seine-Saint-Denis et dans l’Essonne (respectivement 17 % et 15 % des licenciés) et plus faible dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine (respectivement 9 % et 10 %).

En France, les joueurs de rugby sont plus âgés que dans l’ensemble des sports olympiques : 35 % ont entre 15 et 29 ans contre 24 % pour l’ensemble des sports olympiques. En outre, la part des licenciés de moins de 15 ans (30 %) est nettement inférieure à celle de l’ensemble des sports olympiques (40 %) où elle atteint notamment 46 % dans le basketball et 44 % dans le handball.

En 2021, 168 clubs de rugby, soit 8 % des clubs français, sont implantés en Île-de-France. Parmi eux, deux clubs historiques (le Stade Français et le Racing 92) font partie du Top 14 en 2023 et deux clubs féminins (l’AC Bobigny 93 Rugby et le Stade Français) sont en championnat d’Élite 1.

En nombre de clubs, l’Île-de-France se classe aussi au quatrième rang des régions françaises après l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Cependant, si l’on rapporte ce nombre de clubs à la population, elle se place alors au onzième rang avec seulement 1,4 club pour 100 000 habitants, tout juste devant les Hauts-de-France (1,2 pour 100 000 habitants) et le Grand Est (1,1 pour 100 000 habitants). Ce niveau relativement bas peut soit indiquer une moindre attractivité de ce sport, soit révéler l’existence d’un frein à la pratique du rugby dans la région. En effet, pour le football ou le tennis qui comptent un très grand nombre de licenciés, le nombre de clubs est beaucoup plus important : environ 1 200 clubs de football et 900 clubs de tennis. À Paris et dans le Val-d’Oise, cette densité est encore plus faible avec seulement 0,9 club pour 100 000 habitants. À l’opposé, dans les Hauts-de-Seine et l’Essonne, elle est la plus élevée (2,1 clubs pour 100 000 habitants).

L’Île-de-France est la région française où le nombre de licenciés par club est le plus élevé (200 licenciés par club), loin devant l’Auvergne-Rhône-Alpes (170 licenciés par club) et la moyenne nationale (157 licenciés par club). Tous les départements de la région sont au-dessus de la moyenne nationale en nombre moyen de licenciés par club. Le Val-de-Marne, avec 250 licenciés par club, est en première position devant le Val-d’Oise et les Yvelines (240 licenciés par club).

Les joueurs de rugby d’Île-de-France disposent de près de 300 équipements pour jouer et s’entraîner (figure 3). Le département de l’Essonne bénéficie du plus grand nombre d’équipements pour le rugby dans la région (65 équipements), profitant de la présence du Centre National du Rugby de Linas-Marcoussis. Les Yvelines (46 équipements) et les Hauts-de-Seine (43 équipements) suivent. Les joueurs du Val-de-Marne et de Paris disposent de moins d’équipements en Île-de-France (respectivement 27 et 19 équipements).

Cependant, si l’on rapporte ces équipements aux licenciés, la région se situe en huitième position avec 9 équipements pour 1 000 licenciés, loin derrière la Normandie en première position (12 pour 1 000) et juste devant l’Occitanie et la Bretagne (8 pour 1 000). Le rugby est moins bien doté que le basketball (25 équipements pour 1 000 licenciés) ou le football (10 pour 1 000). Au sein de la région, c’est toujours l’Essonne qui est en tête avec 13 équipements pour 1 000 licenciés, suivie par le Val-d’Oise (11 pour 1 000) et la Seine-et-Marne. Les clubs de la région disposent en moyenne de 1,8 équipement alors que la moyenne en France est de 1,3. Les clubs sont les mieux dotés dans le Val-d’Oise et l’Essonne. C’est à Paris qu’ils le sont le moins.