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Insee Analyses Ile-de-France · Septembre 2023 · n° 172
Insee Analyses Ile-de-FranceLa fonction publique en Île-de-France : des enjeux d’attractivité et de renouvellement

Marie-Christine Abboudi, Daniel Bonnery, Alexandra Degbé (Insee), Florise Cao, Catherine Nacitas (Préfecture de la région Île-de-France)

Fin 2019, en Île-de-France, 1,1 million de personnes, titulaires ou non, travaillent au sein de la fonction publique (d’État, territoriale et hospitalière). La fonction publique d’État représente la moitié des effectifs de la région (39 % en province) du fait de la forte présence, notamment à Paris, de l’administration centrale et d’entités à compétence nationale (universités, musées…).

Les enjeux de renouvellement des actifs de la fonction publique sont importants. En effet, près du quart (23 %) des agents ont 55 ans ou plus. Le recrutement de nouveaux agents, fonctionnaires ou non, sera donc nécessaire. Cependant, certains métiers souffrent d’un manque d’attractivité et près d’un quart des agents sont actuellement contractuels.

Insee Analyses Ile-de-France
No 172
Paru le :Paru le07/09/2023

Un emploi de la fonction publique de France métropolitaine sur cinq est localisé en Île-de-France

Fin 2019, en Île-de-France, 1,1 million de personnes travaillent au sein de l’un des trois versants de la fonction publique (d’État, hospitalière et territoriale) (pour comprendre). Cela représente 21 % des effectifs de la fonction publique de France métropolitaine et 17 % de l’ensemble des effectifs salariés de la région.

La fonction publique d’État surreprésentée en Île-de-France

En Île-de-France, la fonction publique d’État (FPE) représente la moitié des effectifs totaux de la fonction publique, une part plus élevée qu’en province (39 %) (figure 1). Cela s’explique par les effectifs importants de l’ (ministères…), mais aussi par la présence d’un nombre important d’établissements publics à portée nationale (universités, musées…) et de services déconcentrés (préfecture, rectorats…) au sein desquels sont notamment comptabilisés les enseignants de l’éducation nationale.

En revanche, la fonction publique hospitalière (FPH) est proportionnellement moins présente en Île-de-France qu’en province.

Figure 1Répartition des effectifs de la fonction publique par versant, en Île-de-France et en province fin 2019

(en %)
Répartition des effectifs de la fonction publique par versant, en Île-de-France et en province fin 2019 ((en %)) - Lecture : en Île-de-France, les effectifs des services déconcentrés de la fonction publique d'État représentent 30,4 % des effectifs de la fonction publique d'Île-de-France.
Territoire Fonction publique d’État Fonction publique territoriale Fonction publique hospitalière
Services déconcentrés Établissements publics nationaux (ou locaux d’enseignement) Administration centrale
Île-de-France 30,4 12,9 6,4 33,7 16,6
Province 28,0 9,3 1,6 37,2 23,9
  • Lecture : en Île-de-France, les effectifs des services déconcentrés de la fonction publique d'État représentent 30,4 % des effectifs de la fonction publique d'Île-de-France.
  • Champ : postes de la fonction publique, principaux, non annexes, hors élus, hors services civiques, hors élèves de la fonction publique hospitalière et de la fonction publique territoriale et hors militaires, au 31 décembre 2019, en Île-de-France et en province.
  • Source : Insee, Système d’information sur les agents des services publics.

Figure 1Répartition des effectifs de la fonction publique par versant, en Île-de-France et en province fin 2019

  • Lecture : en Île-de-France, les effectifs des services déconcentrés de la fonction publique d'État représentent 30,4 % des effectifs de la fonction publique d'Île-de-France.
  • Champ : postes de la fonction publique, principaux, non annexes, hors élus, hors services civiques, hors élèves de la fonction publique hospitalière et de la fonction publique territoriale et hors militaires, au 31 décembre 2019, en Île-de-France et en province.
  • Source : Insee, Système d’information sur les agents des services publics.

Un tiers des effectifs de la fonction publique de la région sont localisés à Paris

Comme pour l’ensemble des actifs ayant un emploi dans la région, Paris concentre près du tiers des effectifs de la fonction publique de la région, tous versants confondus. Hors de la capitale, ces effectifs sont davantage répartis géographiquement : entre 8 % et 12 % sont employés dans chacun des sept autres départements de la région.

Le nombre d’emplois dans la fonction publique sur un territoire peut être mis en relation avec celui de la population qui y habite, à travers les taux d’administration qui rapportent le nombre de de la fonction publique sur un territoire à la population résidente. À Paris, le taux d’administration est le plus élevé de la région (159 agents pour 1 000 habitants) (figure 2). Hors de la capitale, ce taux est nettement plus bas : inférieur à 70 agents en Seine-et-Marne, dans les Yvelines, les Hauts-de-Seine et le Val-d’Oise, supérieur à 80 en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne.

Le positionnement particulier de Paris est observé pour chacun des versants. Cependant, une partie des emplois concernent des services dont la portée est plus large que l’échelon local. Ainsi, dans le cas de la fonction publique d’État, les ministères localisés dans la région, les musées nationaux et les établissements d’enseignement supérieur par exemple ont un champ de compétence ou des utilisateurs qui dépassent le cadre régional pour se situer au niveau national, voire international. Dans les deux autres versants, des emplois de portée nationale existent aussi, notamment dans les centres hospitaliers universitaires (CHU) et dans le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT).

Dans les départements autres que Paris, le taux d’administration varie selon le versant de la fonction publique. Ainsi, du fait de la présence de nombreuses structures de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris en son sein, c’est le Val-de-Marne qui bénéficie du taux d’administration le plus élevé pour la fonction publique hospitalière. Pour la fonction publique territoriale (FPT), c’est en Seine-Saint-Denis que le taux d’administration est le plus haut, du fait notamment de l’implantation en 2018 du siège du Conseil régional (plus de 10 000 agents).

Figure 2Taux d'administration en Île-de-France et en province fin 2019

(nombre d’agents de la fonction publique pour 1 000 habitants)
Taux d'administration en Île-de-France et en province fin 2019 ((nombre d’agents de la fonction publique pour 1 000 habitants)) - Lecture : 27,9 salariés de la fonction publique hospitalière travaillent fin 2019 à Paris pour 1 000 personnes résidant sur ce territoire.
Territoire Fonction publique d’État Fonction publique territoriale Fonction publique hospitalière
Services déconcentrés Établissements publics nationaux (ou locaux d’enseignement) Administration centrale
Paris 40,3 29,9 23,8 37,1 27,9
Île-de-France hors Paris 23,9 7,4 1,8 28,1 11,7
Province 21,5 7,0 1,2 28,6 18,0
  • Lecture : 27,9 salariés de la fonction publique hospitalière travaillent fin 2019 à Paris pour 1 000 personnes résidant sur ce territoire.
  • Champ : postes de la fonction publique, principaux, non annexes, hors élus, hors services civiques, hors élèves de la fonction publique hospitalière et de la fonction publique territoriale et hors militaires, au 31 décembre 2019, en Île-de-France et en province.
  • Sources : Insee, Système d’information sur les agents des services publics ; recensement de la population 2019.

Figure 2Taux d'administration en Île-de-France et en province fin 2019

  • Lecture : 27,9 salariés de la fonction publique hospitalière travaillent fin 2019 à Paris pour 1 000 personnes résidant sur ce territoire.
  • Champ : postes de la fonction publique, principaux, non annexes, hors élus, hors services civiques, hors élèves de la fonction publique hospitalière et de la fonction publique territoriale et hors militaires, au 31 décembre 2019, en Île-de-France et en province.
  • Sources : Insee, Système d’information sur les agents des services publics ; recensement de la population 2019.

Les postes de catégorie A sont surreprésentés par rapport à la province

Du fait de la présence plus forte de l’administration centrale, mais également d’établissements d’enseignement supérieur et d’hôpitaux de grande taille, les agents de catégorie A sont, tous versants confondus, surreprésentés dans la région : ils y représentent 41 % des effectifs contre 37 % en province. Dans la fonction publique hospitalière, cette prépondérance de cadres A est encore plus marquée : 45 % des effectifs en Île-de-France contre 38 % en province. Elle s’observe aussi dans la fonction publique d’État. À l’inverse, dans la fonction publique territoriale, les agents de catégorie C sont majoritaires, et ce quel que soit le territoire : ils représentent respectivement 73 % des effectifs de ce versant en Île-de-France et 76 % en province.

Entre 2011 et 2019, les effectifs de la fonction publique ont globalement peu progressé (+2 % en huit ans) au regard des évolutions de l’emploi salarié privé (+7,2 %). Ces moindres augmentations de l’emploi public s’observent également en province (respectivement +3,6 % et +10,3 %). Les évolutions diffèrent selon le versant. Entre 2011 et 2019, en Île-de-France, ce sont les effectifs de la FPE qui ont le plus augmenté (+3,8 %) alors que, en province, ce sont ceux de la FPT (+5 %). Dans la FPH, les effectifs franciliens se situent en 2019 au même niveau qu’en 2011 alors que l’accroissement observé en province atteint près de 4 %. Cependant, en 2020, du fait de la pandémie de Covid-19, les effectifs se sont accrus sur tout le territoire (+2 points en Île-de-France et +1,7 point en province).

Un enjeu de renouvellement des actifs dans la fonction publique

En Île-de-France, comme en province, 17 % des actifs en emploi ont 55 ans ou plus. La fonction publique se distingue par un taux encore plus marqué de ses effectifs les plus âgés : 23 % de ses agents ont 55 ans ou plus (figure 3). L’enjeu de renouvellement est donc élevé. Cette situation résulte du rythme passé des recrutements et des départs à la retraite. De plus, sur longue période, l’âge moyen d’entrée dans la fonction publique tend à augmenter (suppression des limites d’âges aux concours en 2005, augmentation des concours de catégorie A, allongement de la durée des études…). En 2019, cet âge moyen est ainsi en France de 34,7 ans.

Selon les rapports annuels de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), le vieillissement des actifs en poste et plus particulièrement dans la fonction publique territoriale n’est pas nouveau. En Île-de-France, dans la FPT, plus d’un quart des agents ont 55 ans ou plus alors que, dans les autres versants, cela ne concerne qu’un cinquième des agents. Or, la FPT connaît des difficultés de recrutement et souffre d’un déficit d’attractivité. En Île-de-France, au sein de la fonction publique d’État, les situations sont diverses. Ainsi, dans l’administration territoriale de l’État (ATE), c’est-à-dire les services déconcentrés placés sous l’autorité du Préfet de la région, plus d’un tiers des effectifs ont 55 ans ou plus (encadré).

Figure 3Répartition par âge et sexe des agents de la fonction publique et de l'ensemble des actifs, en Île-de-France fin 2019

(en %)
Répartition par âge et sexe des agents de la fonction publique et de l'ensemble des actifs, en Île-de-France fin 2019 ((en %)) - Lecture : en Île-de-France, fin 2019, le nombre d'hommes de 50 ans dans la fonction publique représente 0,97 % du nombre d'agents de la fonction publique d'Île-de-France. Le nombre d'hommes de 50 ans en emploi en Île-de-France représente 1,26 % du nombre de personnes en emploi en Île-de-France.
Âge Agents de la fonction publique – Hommes Agents de la fonction publique – Femmes Ensemble des actifs – Hommes Ensemble des actifs – Femmes
18 0,02 0,01 0,18 0,13
19 0,08 0,06 0,28 0,24
20 0,18 0,17 0,42 0,38
21 0,27 0,28 0,53 0,50
22 0,35 0,37 0,64 0,67
23 0,42 0,56 0,79 0,81
24 0,53 0,78 0,94 0,98
25 0,65 0,98 1,07 1,12
26 0,73 1,11 1,18 1,18
27 0,79 1,20 1,23 1,23
28 0,86 1,30 1,26 1,27
29 0,85 1,33 1,28 1,28
30 0,86 1,37 1,30 1,26
31 0,85 1,40 1,31 1,25
32 0,85 1,44 1,31 1,24
33 0,83 1,44 1,30 1,24
34 0,83 1,46 1,31 1,22
35 0,84 1,46 1,33 1,23
36 0,80 1,44 1,32 1,21
37 0,80 1,47 1,35 1,23
38 0,85 1,54 1,31 1,20
39 0,87 1,56 1,34 1,20
40 0,88 1,64 1,32 1,20
41 0,87 1,60 1,33 1,20
42 0,91 1,60 1,34 1,20
43 0,93 1,64 1,37 1,21
44 0,93 1,62 1,38 1,25
45 0,97 1,63 1,41 1,25
46 1,00 1,72 1,39 1,25
47 1,04 1,81 1,35 1,23
48 1,05 1,86 1,30 1,23
49 1,01 1,84 1,29 1,20
50 0,97 1,79 1,26 1,20
51 0,93 1,72 1,28 1,18
52 0,93 1,68 1,24 1,18
53 0,91 1,67 1,22 1,18
54 0,93 1,72 1,22 1,15
55 0,92 1,71 1,19 1,12
56 0,92 1,73 1,12 1,08
57 0,92 1,72 1,06 1,02
58 0,86 1,64 1,02 0,98
59 0,87 1,59 0,92 0,89
60 0,88 1,54 0,71 0,73
61 0,75 1,39 0,58 0,60
62 0,65 1,19 0,45 0,40
63 0,49 0,80 0,36 0,32
64 0,39 0,57 0,28 0,25
65 0,30 0,41 0,19 0,15
66 0,21 0,28 0,15 0,11
67 0,12 0,13 0,12 0,08
68 0,06 0,06 0,10 0,07
69 0,04 0,03 0,09 0,05
70 0,03 0,02 0,06 0,04
  • Note : les actifs de moins de 18 ans et de 70 ans ou plus ne sont pas représentés ; ils représentent 0,14 % des agents de la fonction publique et 0,85 % de l’ensemble des actifs.
  • Lecture : en Île-de-France, fin 2019, le nombre d'hommes de 50 ans dans la fonction publique représente 0,97 % du nombre d'agents de la fonction publique d'Île-de-France. Le nombre d'hommes de 50 ans en emploi en Île-de-France représente 1,26 % du nombre de personnes en emploi en Île-de-France.
  • Champ : postes de la fonction publique, principaux, non annexes, hors élus, hors services civiques, hors élèves de la fonction publique hospitalière et de la fonction publique territoriale et hors militaires, au 31 décembre 2019, en Île-de-France, et ensemble des actifs d'Île-de-France.
  • Sources : Insee, Système d’information sur les agents des services publics ; recensement de la population 2019.

Figure 3Répartition par âge et sexe des agents de la fonction publique et de l'ensemble des actifs, en Île-de-France fin 2019

  • Note : les actifs de moins de 18 ans et de 70 ans ou plus ne sont pas représentés ; ils représentent 0,14 % des agents de la fonction publique et 0,85 % de l’ensemble des actifs.
  • Lecture : en Île-de-France, fin 2019, le nombre d'hommes de 50 ans dans la fonction publique représente 0,97 % du nombre d'agents de la fonction publique d'Île-de-France. Le nombre d'hommes de 50 ans en emploi en Île-de-France représente 1,26 % du nombre de personnes en emploi en Île-de-France.
  • Champ : postes de la fonction publique, principaux, non annexes, hors élus, hors services civiques, hors élèves de la fonction publique hospitalière et de la fonction publique territoriale et hors militaires, au 31 décembre 2019, en Île-de-France, et ensemble des actifs d'Île-de-France.
  • Sources : Insee, Système d’information sur les agents des services publics ; recensement de la population 2019.

Près du quart des postes occupés par des vacataires ou contractuels

Pour faire face à ces besoins de renouvellement, les établissements de la fonction publique peuvent recourir à des contractuels ou à des vacataires pour pourvoir des postes vacants. Ainsi, en Île-de-France, près de 23 % des postes des trois versants sont occupés par des personnes relevant de ce type de contrat (un sur cinq en province) (figure 4). Cela peut refléter un manque d’attractivité pour certains métiers. Ainsi, dans la fonction publique territoriale, la filière de l’animation est particulièrement concernée. Dans la fonction publique d’État, ce sont plus de 40 000 postes d’enseignants qui sont désormais occupés par des contractuels. Depuis 2019, la loi de transformation de la fonction publique étend les possibilités de recours aux contractuels.

L’attractivité dans la fonction publique peut notamment être appréhendée à travers les taux de vacataires et de contractuels ainsi que de primo-affectations. Ces taux diffèrent selon les départements. En Seine-Saint-Denis, le taux de vacataires et de contractuels est de 26 %, soit trois points de plus qu’en moyenne dans la région. Le déficit d’attractivité dans ce département se traduit aussi lors des primo-affectations, particulièrement au ministère de l’Intérieur pour les forces de l’ordre et dans l’Éducation nationale pour les enseignants. Ainsi, près de 40 % des agents du ministère de l’Éducation nationale affectés en Seine-Saint-Denis ont moins de 35 ans, alors que ce taux se situe à 29 % pour l’ensemble de la région. De même, les effectifs de moins de 35 ans relevant du ministère de l’Intérieur y constituent près de 50 % du total (39 % au niveau de la région). Pour faire face à ces difficultés, des dispositifs sont mis en place (via des indemnités notamment) pour inciter les agents à la prise de poste et au maintien dans ce département. Ainsi, le ministère de l’Intérieur met en œuvre une indemnité temporaire de mobilité, et le décret no 2020-1299 du 24 octobre 2020 instaure une prime de fidélisation pour les agents de certains services de la fonction publique d’État affectés en Seine-Saint-Denis.

Figure 4Part des vacataires et des contractuels dans la fonction publique par versant, par département francilien et en France métropolitaine fin 2019

(en %)
Part des vacataires et des contractuels dans la fonction publique par versant, par département francilien et en France métropolitaine fin 2019 ((en %)) - Lecture : fin 2019, le nombre d'agents de la fonction publique vacataires ou non titulaires dans les Yvelines représente 23,3 % des agents de la fonction publique des Yvelines.
Territoire Fonction publique d'État Fonction publique hospitalière Fonction publique territoriale Ensemble des trois versants
Île-de-France 23,2 17,0 24,4 22,6
Paris 26,7 11,3 19,7 22,4
Petite couronne 22,2 19,0 26,3 23,3
Hauts-de-Seine 19,6 20,8 29,2 23,7
Seine-Saint-Denis 25,8 22,8 26,1 25,5
Val-de-Marne 20,6 15,3 23,6 20,5
Grande couronne 20,1 20,8 25,0 22,1
Seine-et-Marne 18,9 21,5 20,5 19,9
Yvelines 19,1 22,0 29,2 23,3
Essonne 23,5 18,7 24,0 23,1
Val-d'Oise 18,1 20,7 26,4 21,7
Province 20,4 21,5 19,3 20,3
France métropolitaine 21,1 20,8 20,3 20,7
  • Lecture : fin 2019, le nombre d'agents de la fonction publique vacataires ou non titulaires dans les Yvelines représente 23,3 % des agents de la fonction publique des Yvelines.
  • Champ : postes de la fonction publique, principaux, non annexes, hors élus, hors services civiques, hors élèves de la fonction publique hospitalière et de la fonction publique territoriale et hors militaires, au 31 décembre 2019, en Île-de-France et en province.
  • Source : Insee, Système d’information sur les agents des services publics.

La fonction publique d’État en Île-de-France fortement concernée par les départs

En 2020, en Île-de-France, 108 000 personnes ont quitté la fonction publique, soit 10 % des effectifs. Ces départs recouvrent pour les titulaires (46 %) des fins de carrière, démissions ou détachements et pour les non-titulaires ou autres statuts (54 %), des démissions et des fins ou ruptures de contrat. Quel que soit le statut des partants, la fonction publique d’État représente près de la moitié des départs.

Au sein des titulaires, les sortants sont pour plus de la moitié des seniors (50 ans ou plus), incluant des départs en retraite. Dans la fonction publique territoriale, les seniors représentent près des deux tiers des sortants. En revanche, parmi tous les non-titulaires, ils ne représentent qu’un cinquième des partants, ces derniers étant le plus souvent âgés de 30 à 49 ans. En particulier, dans la fonction publique hospitalière, 46 % des sortants non titulaires sont âgés de 30 à 49 ans.

Mobilités importantes en Île-de-France dans la fonction publique

Au sein de la fonction publique en 2019, près de 33 000 agents ont effectué une mobilité en changeant de département et/ou de versant, mais en restant en Île-de-France. Cela représente 3 % des effectifs, une proportion deux fois plus élevée qu’en province. Parmi ces mouvements, 83 % étaient des mobilités exclusivement géographiques. Seuls 10 % concernaient un changement de versant sans changement de département, et 7 % une double mobilité. Au sein de la région, Paris se démarque légèrement avec 14 % des mouvements qui s’opèrent sans quitter la capitale, mais en changeant de versant. En Île-de-France, les mouvements de la fonction publique territoriale vers la fonction publique d’État sont plus importants que les mouvements inverses alors que, en province, les flux sont plus équilibrés.

Entre 2019 et 2020, par le jeu des mobilités, près de 18 500 agents de la fonction publique ont quitté la région, tandis que 16 600 venant de province s’y sont installés. Dans la fonction publique comme pour l’ensemble des actifs, l’Île-de-France est une région particulièrement attractive vis-à-vis des jeunes, alors que l’inverse est observé au-delà de 30 ans. Dans la fonction publique, 50 % des arrivées de province entre 2019 et 2020 sont des agents de moins de 30 ans alors qu’ils ne représentent que 14 % des effectifs en poste dans la région en 2019. En revanche, au-delà de 30 ans, la région est moins attractive. Ainsi, les agents de la fonction publique âgés de 30 à 49 ans sont surreprésentés parmi les agents quittant la région : ils regroupent 63 % des départs pour 50 % des effectifs en 2019.

Encadré - Important enjeu de renouvellement des actifs de l’administration territoriale de l’État en Île-de-France

L’administration territoriale de l’État (ATE), qui désigne l’ensemble des services déconcentrés de l’État sous l’autorité du préfet de la région d’Île-de-France, préfet de Paris, se compose des préfectures départementales, des directions régionales (DR) et des directions départementales interministérielles (DDI). En 2022, la préfecture de la région d’Île-de-France a procédé au recensement des effectifs, emplois et métiers des services déconcentrés de l’État (données arrêtées au 31 décembre 2021) afin de disposer d’une cartographie régionale actualisée de l’ATE. Cette collecte est complémentaire de la source Siasp, et donne des informations fines notamment sur le cumul de missions.

Sur un effectif total de plus de 8 500 agents, les femmes représentent 63 % des agents. Elles sont très présentes dans les différents services des préfectures, notamment sur des postes de chargé de l’instruction des titres, et de chargé de relation et de service à l’usager. Comme en 2021, la répartition des effectifs par catégorie est assez homogène : 27 % des agents relèvent de la catégorie A, 35 % de la catégorie B et 35 % de la catégorie C. Avec une moyenne d’âge de 48,8 ans, les agents de l’ATE en Île-de-France sont relativement âgés. Ainsi 63 % des effectifs ont plus de 45 ans (seconde partie de carrière) et plus de 33 % des emplois, tous statuts confondus, sont occupés par des agents de 55 ans ou plus. Selon les prévisions de départ à la retraite, les besoins de recrutement dans les cinq années à venir sont importants : 28 % des effectifs auront atteint l’âge légal de départ en retraite. Cela concernera particulièrement des femmes en catégorie C (42 %). En Île-de-France, 7 % des agents de l’ATE sont des contractuels. Ce sont en majorité des hommes (53 %) et des cadres A (43 % des agents). En revanche, les femmes constituent 62 % des agents contractuels de catégorie C.

Publication rédigée par :Marie-Christine Abboudi, Daniel Bonnery, Alexandra Degbé (Insee), Florise Cao, Catherine Nacitas (Préfecture de la région Île-de-France)

Pour comprendre

Le périmètre de la fonction publique renvoie aux personnes morales et organismes soumis au droit administratif dans lequel le recrutement se fait sur la base du droit public. La fonction publique se décompose en trois versants : la fonction publique d’État (FPE), la fonction publique territoriale (FPT) et la fonction publique hospitalière (FPH). L’appartenance à chaque versant s’obtient essentiellement à partir de la catégorie juridique de l’employeur. De manière générale, les salariés de la fonction publique peuvent avoir un statut de fonctionnaire, contractuel, militaire (de carrière et sous contrat), bénéficiaire de contrat aidé ou « autre catégorie et statut ».

Un fonctionnaire (ou titulaire) est un agent civil ayant réussi un concours de la fonction publique ou devenu titulaire à l’issue d’un plan de titularisation. Dans certains cas, un agent peut être titularisé en catégorie C sans avoir passé de concours. Un contractuel est un agent civil de la fonction publique qui n’est ni fonctionnaire, ni bénéficiaire de contrat aidé, ni relevant d’« autres catégories et statuts ». Les emplois des « autres catégories et statuts » relèvent de contrats particuliers non régis par les règles de droit commun des agents non titulaires stricto sensu (enseignants d’établissement privé sous contrat et ouvriers d’État, assistants maternels et familiaux, médecins, apprentis).

Les agents publics sont classés en trois catégories statutaires dites aussi catégories hiérarchiques, selon leur niveau de recrutement et les fonctions qu’ils ont vocation à exercer : la catégorie A pour les fonctions d’études générales, de conception et de direction, la catégorie B pour les fonctions d’application et la catégorie C pour les tâches d’exécution.

Les entrants dans la fonction publique une année donnée n sont les agents en poste au 31 décembre n dans l’un des trois versants, mais absents au 31 décembre n-1. Symétriquement, les sortants sont les personnes occupant un poste au 31 décembre n-1 dans la fonction publique, mais pas au 31 décembre n.

Sources

Le système d’information sur les agents des services publics (Siasp), produit par l’Insee à partir de 2009, recense les données sur l’emploi et les rémunérations des agents des trois versants de la fonction publique.

Le recensement de la population permet de déterminer les populations légales de la France et de ses circonscriptions administratives. Il fournit également des statistiques sur les caractéristiques des habitants et de leurs emplois.

Définitions

L’administration centrale regroupe des organismes auxquels l’État a donné une compétence fonctionnelle spécialisée au niveau national. Contrôlés et financés majoritairement par l’État, ces organismes ont une activité principalement non marchande. Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), Météo France ou l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) sont des administrations centrales.

Un poste est actif s’il donne lieu à une rémunération d’activité. Le champ de l’étude porte sur les postes principaux au 31 décembre, au lieu de travail. Il s’agit, pour chaque agent, du poste actif et non annexe qu’il occupe à cette date (le plus rémunérateur s’il en occupe plusieurs). Sont exclus du champ de l’étude : les militaires, les élus, les élèves de la fonction publique hospitalière, les élèves de la fonction publique territoriale et les personnes en service civique.

Pour en savoir plus

(1) Donzeau N., Pons Y., « En 2020, l’emploi continue d’augmenter dans la fonction publique, notamment dans le versant hospitalier », Insee Première no 1897, mars 2022.

(2) Desforges C., Icard M., Laurent Ph., « Ouvrir dans un nouvel ongletL’attractivité de la fonction publique territoriale », mission de l’Inspection générale de l’Administration – Conseil supérieur de la Fonction publique territoriale, janvier 2022.

(3) Colon S., Pons Y., « Ouvrir dans un nouvel ongletÉvolution des effectifs de la fonction publique en 2019 », in Rapport annuel sur l’état de la fonction publique, DGAFP, octobre 2021.