Insee Flash Centre-Val de Loire · Mai 2023 · n° 67

Moins de cambriolages de logements enregistrés depuis la crise sanitaire

En Centre-Val de Loire, 6 610 cambriolages ou tentatives de cambriolages de logements ont été enregistrés par les services de police et de gendarmerie nationales en 2022. Les cambriolages ne sont pas aussi fortement concentrés dans les grandes agglomérations que d’autres infractions, tels les vols avec ou sans violence. En effet, les deux tiers des communes de la région en ont connu au moins un sur l’année 2022. Entre 2017 et 2022, moins d’une commune sur vingt n’a pas connu de cambriolage.

Après avoir connu un point haut en 2017 dans la région comme à l’échelle nationale, le nombre de cambriolages a baissé (figure 1). En 2020, les confinements des habitants à leur domicile pour lutter contre la pandémie de Covid-19 ont compliqué la réalisation de ces infractions et accéléré leur diminution (-1 570 en Centre-Val de Loire entre 2019 et 2020, soit -21 %). Le rebond observé en 2021, et surtout en 2022, reste contenu et n’est pas synonyme de retour au niveau d’avant la crise sanitaire. Sur l’ensemble de la période 2017-2022, le nombre de cambriolages est en baisse de près d’un quart (-24 %) dans la région.

Ce plus faible nombre d’enregistrements en 2022, relativement à 2017, ne s’explique pas par le recours plus fréquent au télétravail depuis la crise sanitaire. Le rebond de 2022 est même plus marqué dans les communes où résident le plus souvent les cadres, lesquels télétravaillent davantage.

En 2022, les cambriolages touchent en moyenne 4,7 logements de la région sur 1 000, contre 5,4 en France métropolitaine hors Île-de-France. Dans aucun département de la région, ce taux de cambriolages ne dépasse le niveau national. Celui-ci est tout juste atteint dans le Cher. L’Eure-et-Loir (3,8 ‰) et l’Indre (3,9 ‰) se caractérisent même par des taux très bas (figure 2).

En 2020, le nombre de cambriolages a diminué dans tous les départements du Centre-Val de Loire.

Le nombre de cambriolages a depuis fortement augmenté, dépassant notamment en 2022 son niveau de 2019 en Indre-et-Loire et dans le Loir-et-Cher. Dans ce dernier département, le nombre de cambriolages avait toutefois baissé très nettement avant la crise sanitaire, en 2018 et 2019. Ces évolutions ne semblent pas liées de manière significative à la démographie des départements.

Si les cambriolages constituent l’une des infractions les plus uniformément réparties sur le plan géographique, à l’échelle nationale leur fréquence est néanmoins liée au degré de densité de population. Ainsi, en France métropolitaine hors Île-de-France, plus le territoire est urbain et dense, plus le taux de cambriolages et de tentatives de cambriolages de logements y est élevé. En 2022, celui-ci varie de 3,5 cambriolages pour 1 000 logements dans les communes rurales non périurbaines à 7,4 dans les communes urbaines denses. Ce lien avec la densité de population est toutefois peu observé en Centre-Val de Loire. Le taux de cambriolages y est plus uniforme, de 4,6 ‰ à 4,9 ‰, entre les territoires de différentes densités.

Dans les régions françaises de province où sont situées les plus grandes aires d’attraction des villes, les taux de cambriolages sont souvent plus élevés dans ces aires que dans le reste de la région. C’est par exemple le cas pour l’aire d’attraction de Lille dans les Hauts-de France, de Nantes dans les Pays de la Loire, de Bordeaux en Nouvelle-Aquitaine, de Toulouse en Occitanie ou encore de Lyon en Auvergne-Rhône-Alpes. En revanche, cet écart est nettement moins systématique dans les régions n’hébergeant que des aires de plus petite taille, bien que ces aires puissent aussi constituer des territoires urbains et denses. Ainsi, en Centre-Val de Loire, même si les aires de Tours et d’Orléans concentrent ensemble 38 % des cambriolages de la région pour 38 % de la population, le taux de cambriolages dans l’aire de Tours est similaire au taux national (5,4 ‰), et celui d’Orléans est même un peu plus faible (figure 3).

À l’échelle nationale, plus le niveau de vie médian de la commune est élevé, plus le taux de cambriolages par rapport au nombre de logements l’est également.

Le constat est similaire en Centre-Val de Loire. Toutefois, à niveau de vie médian identique, les logements des communes de la région sont moins souvent cambriolés que ceux des communes de France métropolitaine hors Île-de-France. C’est pour les communes où le niveau de vie médian est le plus haut que la différence est la plus marquée. Ainsi, lorsque celui-ci dépasse 24 000 €, le taux de cambriolages des communes de France métropolitaine hors Île-de-France atteint 7,4 ‰, contre 5,4 ‰ en Centre-Val de Loire.