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Insee Analyses Pays de la Loire · Mars 2023 · n° 113
Insee Analyses Pays de la LoireUn décrochage scolaire régional très localisé

Cyril Hervy, Ophélie Kaiser (Insee)

Dans les Pays de la Loire, 29 000 jeunes âgés de 14 à 24 ans sont en décrochage scolaire en 2019, soit 5,9 % de cette tranche d’âge, moins qu’au niveau national. Le décrochage est plus présent dans certaines intercommunalités, notamment à l’est de la région. Le décrochage concerne 5 260 jeunes âgés de moins de 18 ans, dont 1 500 ont 14 ou 15 ans. L’environnement familial est un des facteurs de risque de décrochage scolaire. Les risques sont plus élevés dans la Sarthe et le Maine-et-Loire et moindres dans les périphéries des grandes agglomérations. Le décrochage est un frein important à l’insertion professionnelle et se traduit par davantage de chômage.

Insee Analyses Pays de la Loire
No 113
Paru le :Paru le02/03/2023

Avertissement :

Le revenu médian déclaré est de 21 440 € par unité de consommation (UC) en 2019 dans les Pays de la Loire.

L’Insee Analyses Pays de la Loire no 113 a été corrigé en juin 2023, suite à une erreur sur ce chiffre dans le paragraphe « 17 territoires au risque le plus élevé ».

Le décrochage : un enjeu humain, social et économique

Le décrochage scolaire est un processus qui conduit des jeunes à quitter le système de formation initiale sans avoir obtenu un diplôme national ou un titre professionnel. L’absence de diplôme constitue un frein à l’insertion professionnelle des jeunes et peut les conduire vers des emplois précaires, mettant en péril leur avenir professionnel et leur intégration dans la société. Dès lors, la lutte contre le décrochage scolaire constitue un enjeu majeur, aussi bien du point de vue humain que social et économique. Le décrochage résulte d’une multiplicité de facteurs, internes comme externes à l’environnement scolaire. Il peut se produire pour des raisons variées : lacunes scolaires, rejet de l’institution ou encore, pour des jeunes en âge de travailler, l’envie d’avoir une activité professionnelle et de gagner sa vie.

Les politiques publiques d’éducation et de formation visent à lutter contre ce phénomène. En particulier, l’académie de Nantes s’est dotée d’un plan d’actions en faveur de la persévérance scolaire. La Région des Pays de la Loire, quant à elle, a déployé le plan Nouvelle chance et place la lutte contre le décrochage scolaire au cœur de son action prioritaire en faveur de la jeunesse. En France, la loi pour une école de la confiance, votée en 2019, rend la formation obligatoire pour les jeunes âgés de 16 à 18 ans ni scolarisés, ni en emploi, ni en formation.

Moins de décrochage dans la région

Dans les Pays de la Loire, 5,9 % des jeunes âgés de 14 à 24 ans sont , contre 6,7 % en France métropolitaine. En 2011, le décrochage des 18-24 ans était déjà moins fréquent dans la région [Fouchard et al., 2014 ; pour en savoir plus (5)]. Les Pays de la Loire se situent au 3e rang derrière la Bretagne et l’Île-de-France tandis que les Hauts-de-France sont la région la plus concernée en métropole (9,4 %). Les jeunes de 18 à 24 ans, poursuivant leurs études, sont plus nombreux sur les territoires dotés de pôles universitaires : ils font baisser mécaniquement le taux de décrochage. Notamment, dans les Pays de la Loire, à 18 ans, 16 % des jeunes quittent le rural pour l'urbain.

La part de décrocheurs diminue de 0,8 point dans la région entre 2009 et 2019, alors qu’elle reste stable sur cette période en France métropolitaine. L’impact de la crise sanitaire et des différents confinements reste à mesurer et pourrait inverser cette tendance.

Des niveaux de décrochage très différents selon les territoires

L’intensité du décrochage est variable selon les territoires : la part de décrocheurs se situe en dessous de la moyenne régionale à l’ouest de la région ; en revanche elle est supérieure à la moyenne nationale à l’est et aux périphéries nord et sud (figure 1). Dans la Sarthe, la part de décrocheurs dépasse la moyenne nationale dans 10 des 16 intercommunalités. Les communautés de communes (CC) rurales du Pays de l’Huisne Sarthoise et des Vallées de la Braye et de l’Anille dépassent 9 % de décrocheurs en 2019, soit 470 jeunes.

Dans le Maine-et-Loire, dans la communauté d'agglomération (CA) de Saumur Val de Loire 10,5 % des jeunes de 14 à 24 ans sont décrocheurs, soit 1 200 jeunes. En Loire-Atlantique, la CA de la Région Nazairienne et de l’Estuaire compte 8,7 % de décrocheurs, soit 1 400 jeunes. Le décrochage est plus marqué également dans les intercommunalités de Châteaubriant-Derval et de Redon.

Enfin, quelques intercommunalités du Sud-Vendée et de l’est du Maine-et-Loire dépassent la moyenne nationale.

Figure 1Part et nombre de décrocheurs de 14 à 24 ans dans les intercommunalités des Pays de la Loire en 2019

Part et nombre de décrocheurs de 14 à 24 ans dans les intercommunalités des Pays de la Loire en 2019 - Lecture : à Nantes Métropole, 5 110 jeunes âgés de 14 à 24 ans sont en situation de décrochage scolaire, soit 4,7 % des jeunes de cette classe d’âge.
Code intercommunalité Libellé intercommunalité Part de décrocheurs (en %) Nombre de décrocheurs
200000438 CC du Pays de Pontchâteau Saint-Gildas-des-Bois 5,6 210
200023778 CC du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie 6,0 240
200033298 CC des Coëvrons 6,6 210
200040475 CC Loué - Brûlon - Noyen 7,2 150
200042182 CC du Mont des Avaloirs 6,0 90
200048551 CC du Pays de Craon 6,3 200
200055887 CC Mayenne Communauté 6,5 280
200060010 CA Mauges Communauté 5,7 770
200067346 CA Pornic Agglo Pays de Retz 5,2 350
200067635 CA Clisson Sèvre et Maine Agglo 3,5 230
200067866 CC Sèvre et Loire 4,5 270
200068955 CC Anjou Loir et Sarthe 5,6 180
200068963 CC Maine Cœur de Sarthe 4,2 100
200070233 CC Terres-de-Montaigu 4,1 240
200070373 CC Loir-Lucé-Bercé 8,0 200
200071165 CA Les Sables d'Olonne Agglomération 6,3 310
200071546 CC Sud Retz Atlantique 6,4 180
200071553 CC Loire Layon Aubance 4,3 270
200071629 CC Challans-Gois Communauté 7,2 360
200071678 CA du Choletais 7,0 900
200071868 CC des Vallées du Haut-Anjou 5,1 220
200071876 CA Saumur Val de Loire 10,5 1 230
200071900 CC Vendée Grand Littoral 5,3 150
200071918 CC du Pays de Saint-Fulgent - Les Essarts 5,4 170
200071934 CC Pays de Fontenay-Vendée 7,7 280
200072676 CC Maine Saosnois 8,2 240
200072684 CC Le Gesnois Bilurien 6,1 210
200072692 CC des Vallées de la Braye et de l'Anille 10,5 170
200072700 CC Haute Sarthe Alpes Mancelles 7,1 180
200072718 CC de la Champagne Conlinoise et du Pays de Sillé 6,5 140
200072726 CC Châteaubriant-Derval 8,8 460
200072734 CC Estuaire et Sillon 4,2 200
200072882 CC de Vie et Boulogne 5,6 290
200073112 CC Sud Sarthe 7,7 180
200073260 CC Sud Vendée Littoral 7,4 410
200083392 CA de Laval Agglomération 5,5 880
243500741 CA Redon Agglomération 6,3 470
244400404 Nantes Métropole 4,7 5 110
244400438 CC de Grand Lieu 4,9 240
244400453 CC de la Région de Blain 5,0 100
244400503 CC d'Erdre et Gesvres 3,6 280
244400537 CC de Nozay 4,1 80
244400552 CC du Pays d'Ancenis 5,5 440
244400586 CC du Sud-Estuaire 6,2 190
244400610 CA de la Presqu'île de Guérande Atlantique (Cap Atlantique) 4,6 320
244400644 CA de la Région Nazairienne et de l'Estuaire (CARENE) 8,7 1 390
244900015 CU Angers Loire Métropole 5,1 2 790
244900809 CC Anjou Bleu Communauté 8,6 360
244900882 CC Baugeois Vallée 8,6 320
245300223 CC du Pays de Meslay-Grez 5,2 90
245300355 CC de l'Ernée 5,5 130
245300389 CC du Bocage Mayennais 6,8 120
245300447 CC du Pays de Château-Gontier 6,1 220
246100663 CU d'Alençon 8,5 650
247200090 CC de Sablé-sur-Sarthe 8,9 350
247200132 CU Le Mans Métropole 7,8 2 380
247200348 CC du Pays Fléchois 6,8 250
247200421 CC du Sud Est du Pays Manceau 3,7 80
247200447 CC Orée de Bercé - Belinois 5,6 130
247200629 CC du Val de Sarthe 4,2 150
247200686 CC du Pays de l'Huisne Sarthoise 9,6 310
248500191 CC de l'Île de Noirmoutier 7,2 50
248500258 CC Océan Marais de Monts 5,4 90
248500340 CC Pays de Chantonnay 7,1 180
248500415 CC du Pays de la Châtaigneraie 7,3 120
248500464 CC du Pays de Pouzauges 5,1 140
248500530 CC du Pays des Achards 6,0 110
248500563 CC Vendée, Sèvre, Autise 5,0 80
248500589 CA La Roche-sur-Yon Agglomération 5,4 780
248500621 CC du Pays des Herbiers 4,7 160
248500662 CC du Pays de Mortagne 4,0 120
  • Note : les données de la CU d'Alençon, de la CA de la Presqu'île de Guérande Atlantique et de la CA Redon Agglomération, à cheval sur deux régions, sont ceux de l’ensemble de l’intercommunalité.
  • Lecture : à Nantes Métropole, 5 110 jeunes âgés de 14 à 24 ans sont en situation de décrochage scolaire, soit 4,7 % des jeunes de cette classe d’âge.
  • Source : Insee, Recensement de la population (RP) 2019, exploitation principale.

Figure 1Part et nombre de décrocheurs de 14 à 24 ans dans les intercommunalités des Pays de la Loire en 2019

  • Note : les données de la CU d'Alençon, de la CA de la Presqu'île de Guérande Atlantique et de la CA Redon Agglomération, à cheval sur deux régions, sont ceux de l’ensemble de l’intercommunalité.
  • Lecture : à Nantes Métropole, 5 110 jeunes âgés de 14 à 24 ans sont en situation de décrochage scolaire, soit 4,7 % des jeunes de cette classe d’âge.
  • Source : Insee, Recensement de la population (RP) 2019, exploitation principale.

Les jeunes majeurs et les garçons plus concernés par le décrochage

Si huit décrocheurs sur dix sont majeurs, le phénomène touche aussi des mineurs. En 2019, 3 % des jeunes de moins de 18 ans ne sont plus scolarisés et n’ont pas de diplôme. Les décrocheurs précoces âgés de 14 ou 15 ans représentent 1 500 individus (1,5 % des jeunes de cet âge). Les décrocheurs de 16 ou 17 ans sont quant à eux 3 770 (3,8 %). Entre 18 et 24 ans, 8 % des jeunes sont sortis du système scolaire sans diplôme, alors que le décrochage a pu se produire avant l’âge de 18 ans.

En 2019 comme en 2010, les garçons sont plus touchés que les filles : 6,9 % contre 4,8 %. Toutefois, le décrochage semble davantage compromettre la vie active des filles. En effet, les décrocheuses investissent moins le monde du travail que les décrocheurs : 34 % des décrocheuses ne sont ni en emploi ni au chômage contre 22 % des garçons. En comparaison, les diplômées du certificat d’aptitude professionnelle ou du brevet d’études professionnelles (CAP-BEP) sont inactives dans 8 % des cas. La maternité avant l’âge de 20 ans peut être une des causes de décrochage scolaire. Dans la région, la Sarthe est le département où la part de mères de moins de 20 ans est la plus élevée.

Les décrocheuses sont aussi davantage confrontées au chômage : leur est de 59 %, supérieur de 8 points à celui des garçons. En Maine-et-Loire et dans la Sarthe, où le chômage des jeunes est plus élevé, les décrocheurs sont particulièrement touchés. A contrario, ceux habitant en Mayenne et en Vendée sont un peu moins souvent au chômage que la moyenne régionale.

Monoparentalité et absence de diplôme des parents : facteurs déterminants

L’environnement familial d’un élève semble agir, au moins partiellement, sur sa probabilité de décrocher. Parmi les jeunes vivant encore chez leurs parents, la composition familiale est le facteur influant le plus sur le risque de décrochage. Ainsi, la probabilité de décrocher pour un jeune vivant en famille monoparentale est supérieure de 6 points par rapport à celle d’un jeune qui vit avec deux parents, à autres caractéristiques identiques (figure 2). Le niveau de diplôme des parents est le deuxième facteur le plus influent, surtout celui de la mère. Avoir une mère sans diplôme augmente de 3 points la probabilité de décrocher par rapport à une mère titulaire du baccalauréat. Le risque de décrochage reste aussi plus élevé si la mère ou le père est titulaire d’un diplôme de niveau CAP-BEP. Si les parents sont sans emploi, la probabilité du jeune de décrocher est plus forte, comparée à celle d’un jeune dont les parents ont un emploi. À nouveau, cette situation s’accentue s’il s’agit de la mère. Par ailleurs, un jeune vivant dans un logement suroccupé a une probabilité de décrocher supérieure de 2 points aux autres. À l’inverse, un enfant de parents cadres ou professions intermédiaires a un risque plus faible de décrochage. Enfin, être une fille diminue le risque de décrochage scolaire (-2 points). Vivre en semble en revanche ne pas avoir d’effet sur la probabilité de décrocher.

Les risques de décrochage peuvent se compenser : si un parent isolé a un diplôme supérieur ou égal au baccalauréat, la probabilité pour l’enfant de décrocher diminue. À l’opposé, ils peuvent se cumuler : un parent sans diplôme a une plus forte probabilité d’être sans emploi. La probabilité de décrocher s’accentue dans les classes sociales aux revenus faibles. De fait, le manque de ressources et de moyens pour accompagner un élève dans sa scolarité peut affecter sa réussite.

Figure 2Différence de probabilité de décrochage par rapport à une situation de référence

(en points de %)
Différence de probabilité de décrochage par rapport à une situation de référence ((en points de %)) - Lecture : en moyenne et toutes les autres caractéristiques étant égales, un jeune vivant dans une famille monoparentale a une probabilité d’être décrocheurs supérieure de 6 points par rapport à l’individu de référence, vivant dans une famille avec deux parents (Couple avec enfant(s)).
Caractéristiques du jeune et de sa famille Effet marginal moyen
Type de famille Couple avec enfant(s) Réf.
Famille monoparentale 6,0
Diplôme de la mère Sans diplôme 3,3
CAP/BEP 1,4
Baccalauréat Réf.
Supérieur -0,5
Diplôme du père Sans diplôme 2,7
CAP/BEP 0,9
Baccalauréat Réf.
Supérieur -0,1
Niveau d’occupation du logement Non suroccupé Réf.
Suroccupé 2,3
Profession de la mère Inactif ou chômeur 2,1
Ouvrier 0,7
Employé, artisan, commerçant, chef d’entreprise 0,0
Agriculteur -0,1
Cadre et profession intermédiaire -0,7
Sexe Garçon Réf.
Fille -1,7
Profession du père Inactif ou chômeur 1,5
Ouvrier 0,1
Employé, artisan, commerçant, chef d’entreprise Réf.
Agriculteur -0,4
Cadre et profession intermédiaire -0,8
Type de logement Non HLM Réf.
HLM 1,4
  • Réf. = modalité de référence.
  • Note : sont « sans emploi » les inactifs et les chômeurs.
  • Lecture : en moyenne et toutes les autres caractéristiques étant égales, un jeune vivant dans une famille monoparentale a une probabilité d’être décrocheurs supérieure de 6 points par rapport à l’individu de référence, vivant dans une famille avec deux parents (Couple avec enfant(s)).
  • Champ : jeunes de 14 à 19 ans vivant chez leurs parents.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2019, exploitation complémentaire.

Figure 2Différence de probabilité de décrochage par rapport à une situation de référence

  • Réf. = modalité de référence.
  • Note : sont « sans emploi » les inactifs et les chômeurs.
  • Lecture : en moyenne et toutes les autres caractéristiques étant égales, un jeune vivant dans une famille monoparentale a une probabilité d’être décrocheurs supérieure de 6 points par rapport à l’individu de référence, vivant dans une famille avec deux parents (Couple avec enfant(s)).
  • Champ : jeunes de 14 à 19 ans vivant chez leurs parents.
  • Source : Insee, Recensement de la population 2019, exploitation complémentaire.

Cinq profils de territoires face au risque de décrochage

Les déterminants familiaux du décrochage, précédemment identifiés, permettent d’estimer le niveau de risque de décrochage dans un territoire. Les intercommunalités peuvent alors être regroupées selon cinq profils de territoires à risque (figure 3). Dans les intercommunalités les plus peuplées de la région, le profil des villes principales est analysé en dehors de leur intercommunalité.

La tranche d’âge des 14 à 24 ans est celle de la prise d’autonomie des jeunes. Si 86 % des 14-19 ans vivent chez leurs parents, ils ne sont plus que 39 % parmi les 20-24 ans. Par ailleurs, les jeunes décrocheurs quittent plus tôt le domicile parental : seulement 77 % des 14-19 ans vivent encore chez leurs parents. Ainsi les jeunes décrocheurs ne vivent plus forcément sur le lieu de leur décrochage.

Figure 3Typologie des territoires face au risque de décrochage des jeunes

Typologie des territoires face au risque de décrochage des jeunes
Code géographique du territoire (intercommunalité ou commune) Libellé du territoire (intercommunalité ou commune) Niveau du risque de décrochage scolaire
200000438 CC du Pays de Pontchâteau Saint-Gildas-des-Bois le plus faible
200023778 CC du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie assez faible
200033298 CC des Coëvrons le plus élevé
200040475 CC Loué - Brûlon - Noyen intermédiaire
200042182 CC du Mont des Avaloirs le plus élevé
200048551 CC du Pays de Craon intermédiaire
200055887 CC Mayenne Communauté intermédiaire
200060010 CA Mauges Communauté intermédiaire
200067346 CA Pornic Agglo Pays de Retz le plus faible
200067635 CA Clisson Sèvre et Maine Agglo le plus faible
200067866 CC Sèvre et Loire le plus faible
200068955 CC Anjou Loir et Sarthe intermédiaire
200068963 CC Maine Cœur de Sarthe le plus faible
200070233 CC Terres-de-Montaigu le plus faible
200070373 CC Loir-Lucé-Bercé le plus élevé
200071165 CA Les Sables d'Olonne Agglomération assez faible
200071546 CC Sud Retz Atlantique intermédiaire
200071553 CC Loire Layon Aubance le plus faible
200071629 CC Challans-Gois Communauté intermédiaire
200071678 CA du Choletais (hors Cholet) intermédiaire
200071868 CC des Vallées du Haut-Anjou intermédiaire
200071876 CA Saumur Val de Loire le plus élevé
200071900 CC Vendée Grand Littoral assez faible
200071918 CC du Pays de Saint-Fulgent - Les Essarts intermédiaire
200071934 CC Pays de Fontenay-Vendée le plus élevé
200072676 CC Maine Saosnois le plus élevé
200072684 CC Le Gesnois Bilurien intermédiaire
200072692 CC des Vallées de la Braye et de l'Anille le plus élevé
200072700 CC Haute Sarthe Alpes Mancelles le plus élevé
200072718 CC de la Champagne Conlinoise et du Pays de Sillé intermédiaire
200072726 CC Châteaubriant-Derval le plus élevé
200072734 CC Estuaire et Sillon le plus faible
200072882 CC de Vie et Boulogne intermédiaire
200073112 CC Sud Sarthe le plus élevé
200073260 CC Sud Vendée Littoral le plus élevé
200083392 CA de Laval Agglomération (hors Laval) le plus faible
243500741 CA Redon Agglomération intermédiaire
244400404 Nantes Métropole (hors Nantes, Rezé, Saint-Herblain) le plus faible
244400438 CC de Grand Lieu le plus faible
244400453 CC de la Région de Blain le plus faible
244400503 CC d'Erdre et Gesvres le plus faible
244400537 CC de Nozay intermédiaire
244400552 CC du Pays d'Ancenis intermédiaire
244400586 CC du Sud-Estuaire le plus faible
244400610 CA de la Presqu'île de Guérande Atlantique (Cap Atlantique) assez faible
244400644 CA de la Région Nazairienne et de l'Estuaire (CARENE) (hors Saint-Nazaire) le plus faible
244900015 CU Angers Loire Métropole (hors Angers) le plus faible
244900809 CC Anjou Bleu Communauté le plus élevé
244900882 CC Baugeois Vallée le plus élevé
245300223 CC du Pays de Meslay-Grez intermédiaire
245300355 CC de l'Ernée intermédiaire
245300389 CC du Bocage Mayennais intermédiaire
245300447 CC du Pays de Château-Gontier intermédiaire
246100663 CU d'Alençon intermédiaire
247200090 CC de Sablé-sur-Sarthe le plus élevé
247200132 CU Le Mans Métropole (hors Le Mans) assez élevé
247200348 CC du Pays Fléchois le plus élevé
247200421 CC du Sud Est du Pays Manceau le plus faible
247200447 CC Orée de Bercé - Belinois le plus faible
247200629 CC du Val de Sarthe le plus faible
247200686 CC du Pays de l'Huisne Sarthoise le plus élevé
248500191 CC de l'Île de Noirmoutier assez faible
248500258 CC Océan Marais de Monts assez faible
248500340 CC Pays de Chantonnay intermédiaire
248500415 CC du Pays de la Châtaigneraie intermédiaire
248500464 CC du Pays de Pouzauges intermédiaire
248500530 CC du Pays des Achards intermédiaire
248500563 CC Vendée, Sèvre, Autise intermédiaire
248500589 CA La Roche-sur-Yon Agglomération (hors La Roche-sur-Yon) le plus faible
248500621 CC du Pays des Herbiers intermédiaire
248500662 CC du Pays de Mortagne le plus faible
44109 Nantes assez élevé
44143 Rezé assez élevé
44162 Saint-Herblain assez élevé
44184 Saint-Nazaire assez élevé
49007 Angers assez élevé
49099 Cholet le plus élevé
53130 Laval assez élevé
72181 Le Mans assez élevé
85113 L'Île-d'Yeu assez faible
85191 La Roche-sur-Yon assez élevé
  • Source : Insee RP 2019, exploitation complémentaire.

Figure 3Typologie des territoires face au risque de décrochage des jeunes

  • Source : Insee RP 2019, exploitation complémentaire.

17 territoires au risque le plus élevé

Le risque de décrochage est considéré « le plus élevé » dans plusieurs intercommunalités à l’est des Pays de la Loire. Ce groupe se concentre dans la Sarthe, même si les cinq départements de la région comptent au moins une intercommunalité avec un risque « le plus élevé ». En moyenne, 8,5 % des jeunes ne sont ni scolarisés, ni diplômés dans ces territoires. Toutes les intercommunalités avec une part supérieure à 9 % de décrocheurs sont dans ce groupe, mais pas seulement. Par exemple, les CC des Coëvrons et du Mont des Avaloirs en font partie : leur part de décrocheurs se situe autour de 6 % et leur taux de pauvreté est élevé. Cholet est la seule ville-centre appartenant à ce groupe.

Dans ces territoires, 16 % des mères et 14 % des pères n’ont pas de diplôme, contre respectivement 11 % et 10 % en moyenne régionale. Le médian des ménages fiscaux est plus faible qu’ailleurs : 19 720 euros annuels par contre 21 440 en moyenne. Ce groupe représente 77 000 familles.

Huit grandes villes concentrent à la fois des familles à risque et d’autres très favorisées

Le risque de décrochage paraît « assez élevé » dans les communes de Nantes, Saint-Herblain, Rezé, Angers, Saint-Nazaire, la Roche-sur-Yon, Laval ainsi que Le Mans et sa communauté urbaine. Ces territoires urbains très peuplés sont marqués par de fortes inégalités. En moyenne, 5,8 % des 14-24 ans sont décrocheurs, soit environ 10 000 jeunes. Le revenu médian déclaré dans ces territoires est un peu plus élevé mais les écarts de revenus sont très importants : 10 % des ménages fiscaux ont un revenu annuel inférieur ou égal à 5 250 euros alors qu’à l’inverse, les 10 % des ménages les plus riches se situent au-dessus de 42 650 euros. Les situations sociales de ces familles sont très hétérogènes, avec des parts importantes de parents diplômés du supérieur mais aussi de parents sans diplôme. Enfin, les familles monoparentales sont surreprésentées (33 % contre 21 % en moyenne dans la région). Ce groupe réunit 119 000 familles.

De nombreux territoires avec un risque intermédiaire

Le risque de décrochage dit « intermédiaire » porte sur 27 intercommunalités regroupant 121 000 familles. Ces territoires comptent en moyenne 5,8 % de décrocheurs, mais certains, en Vendée, se situent entre 7 et 8 %. Les familles de ce groupe ont des conditions de vie plutôt favorables en apparence, avec moins de familles monoparentales (15 % contre 21 % dans la région), peu de logement social (7 % contre 15 %) et moins de chômage. Le revenu médian y est toutefois inférieur à celui de la région (20 340 euros annuel par UC contre 21 440 euros) et les parts d’agriculteurs et d’ouvriers sont élevées. Ces territoires concentrent une part importante de communes rurales non périurbaines : une grande partie de ces familles vit ainsi en milieu rural autonome.

Sept territoires littoraux présentent des risques modérés

Sur le littoral, six intercommunalités et une commune (l'Île-d'Yeu) concentrent un faible nombre de familles (27 000) et présentent un risque de décrochage « assez faible ». En moyenne, ce groupe compte 5,5 % de décrocheurs. Il dessine néanmoins quelques contrastes : la part de décrocheurs est supérieure à la moyenne nationale sauf pour la CA de la presqu’île de Guérande Atlantique (4,6 %) et l’Île-d'Yeu (4,3 %). Le revenu des habitants est élevé, atteignant 22 650 euros. La population de ces territoires est plutôt aisée et âgée, mais la part de familles monoparentales et celle des mères au chômage sont aussi plus élevées qu’ailleurs.

Un tiers des familles vit dans des territoires avec un risque de décrochage faible

Un dernier profil rassemble les grandes agglomérations (sans leur(s) ville(s) principale(s)) et les intercommunalités voisines. Il présente le risque de décrochage « le plus faible » de la région. En moyenne, ces territoires comptent 4,7 % de décrocheurs. La CC du Bocage Mayennais fait exception avec une part de décrocheurs supérieure à la moyenne nationale. Dans ce groupe, plusieurs indicateurs sont favorables : le revenu des habitants est le plus élevé des 5 groupes (22 970 euros) ; ces territoires concentrent davantage de parents diplômés du supérieur et davantage de cadres. Ils rassemblent un tiers des familles de la région (181 000 familles).

Encadré 1 - Santé mentale des jeunes et décrochage scolaire

Les facteurs de risque du décrochage scolaire sont multiples (sexe, milieu social, etc.). La santé mentale des jeunes fait partie des paramètres pouvant peser sur le processus de décrochage scolaire des adolescents. Dans les Pays de la Loire, au cours de l’année 2017, 13,3 % des adolescents ligériens de 17 ans présentent un syndrome dépressif modéré et 3,5 % un syndrome sévère. La prévalence des syndromes dépressifs chez les jeunes de 17 ans est inférieure à la prévalence nationale dans l’ensemble des départements ligériens. Par ailleurs, dans les Pays de la Loire, comme au niveau national, les jeunes filles de 17 ans ont plus fréquemment un syndrome dépressif que les garçons (21,7 % contre 12,3 %).

La crise sanitaire liée à la Covid-19 a probablement eu un impact sur la santé mentale des jeunes. Certains indicateurs se sont dégradés ces dernières années, comme le révèle le rapport de l’observatoire régional de la santé des Pays de la Loire. Par exemple, le nombre de jeunes de 13 à 18 ans traités par psychotropes augmente de 23 % entre octobre 2020 et juin 2021, comparé à la même période un an auparavant. L’augmentation du nombre de personnes traitées est plus marquée pour les filles que pour les garçons (30 % contre 13 %).

Mesurer la délivrance de traitements psychotropes liée à la prise en charge de pathologies psychiatriques diagnostiquées, ou encore la surconsommation de substances psychoactives, renseigne indirectement sur la santé mentale des jeunes. La consommation de médicaments psychotropes chez les jeunes est moins marquée dans les Pays de la Loire qu’au niveau national avec 129 ‱ jeunes traités par psychotropes en 2019 dans la région contre 138 ‱ au niveau national. Dans les Pays de la Loire, la consommation de médicaments psychotropes chez les jeunes est plus marquée dans les zones urbaines, notamment dans les intercommunalités de la Roche-sur-Yon Agglomération, Laval Agglomération ou encore Le Mans Métropole où elle dépasse les 150 ‱. Néanmoins, les traitements psychotropes étant délivrés sur prescription médicale, il est probable que les écarts observés de niveau de consommation unitaire entre territoires soient en partie liés à une densité hétérogène d’offre de soins. D’autres facteurs environnementaux, culturels et socio-démographiques, peuvent aussi influer sur le recours aux soins.

Sur le versant des addictions, la consommation régulière d’alcool, de tabac ou de cannabis par les jeunes de 17 ans est plus marquée dans les Pays de la Loire qu’au niveau national, comme le révèle l’enquête sur la santé et les consommations réalisée par l’observatoire français des drogues et des tendances addictives. La région est même en tête de classement pour la consommation régulière d’alcool avec 22 % des adolescents de 17 ans concernés en 2017 contre 16,4 % en France métropolitaine. D’un point de vue territorial, la consommation de produits psychoactifs (alcool, tabac, cannabis) est plus importante dans les communes rurales et dans les petites agglomérations de moins de 20 000 habitants.

Encadré réalisé en collaboration avec l’agence régionale de santé des Pays de la Loire.

Encadré 2 - Partenariat

Cette étude est issue d’un partenariat entre l’Insee des Pays de la Loire, le Rectorat de l’académie de Nantes et la Région des Pays de la Loire.

Publication rédigée par :Cyril Hervy, Ophélie Kaiser (Insee)

Pour comprendre

Les données proviennent des recensements de la population 2009 et 2019 et des fichiers localisés sociaux et fiscaux 2019.

Afin de mesurer l’influence des caractéristiques individuelles des jeunes et de leur famille sur la probabilité de décrocher, une régression logistique est mise en œuvre. Les variables retenues sont le sexe du jeune, la taille de la famille, le diplôme et la profession de son père et de sa mère, le type de famille (monoparentale ou non), la suroccupation du logement, le type de logement (HLM ou non).

Une analyse en composantes principales, suivie d’une classification ascendante hiérarchique, ont permis de construire une typologie des territoires, selon le risque de décrochage scolaire des jeunes. Les territoires analysés sont la commune de l'Ïle-d'Yeu et les 71 intercommunalités de la région desquelles sont extraites 9 communes de plus de 5 000 familles afin de les considérer comme des territoires d’intérêt à part entière. Les intercommunalités sont définies en fonction du profil des familles avec au moins un enfant de moins de 25 ans. Les variables retenues sont le type de famille (monoparentale ou pas), le diplôme du père et de la mère (sans diplôme ou pas), leur situation d’emploi (chômage ou pas), le type de logement (HLM ou pas), la médiane des revenus par unité de consommation du territoire et le taux d’emploi en contrat à durée indéterminée des salariés.

Définitions

Les décrocheurs sont les jeunes âgés de 14 à 24 ans sans diplôme (ou titulaire du diplôme national du brevet) et non inscrits dans un établissement d’enseignement, d’après les déclarations au recensement de la population. En dépit d’une scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans, une part marginale de jeunes quitte l’école avant cet âge.

Le taux de chômage est celui au sens du recensement de la population. Il correspond aux personnes (de 15 ans ou plus) qui se sont déclarées chômeurs ou qui ne se sont déclarées spontanément ni en emploi, ni au chômage, mais qui ont néanmoins déclaré rechercher un emploi.

Une famille nombreuse est constituée d’un couple ou d’un adulte avec trois enfants ou plus vivant ensemble. Les familles comprennent au moins un enfant de moins de 25 ans.

Le revenu déclaré (ou revenu fiscal) du ménage est constitué des revenus d’activité salariée ou non salariée, des indemnités de chômage, de maladie, des pensions d’invalidité ou de retraite ainsi qu’une partie des revenus du patrimoine.

Le revenu par unité de consommation (UC) est calculé en rapportant le revenu du ménage au nombre d’unités de consommation qui le composent, selon l’échelle d’équivalence de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Unité de consommation :

Pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente, on divise le revenu par le nombre d’unités de consommation (UC). Celles-ci sont généralement calculées de la façon suivante :

  • 1 UC pour le premier adulte du ménage,
  • 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus,
  • 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.

Cette échelle d’équivalence (dite de l’OCDE) tient compte des économies d’échelle au sein du ménage. En effet, les besoins d'un ménage ne s'accroissent pas en stricte proportion de sa taille. Lorsque plusieurs personnes vivent ensemble, il n'est pas nécessaire de multiplier tous les biens de consommation (en particulier, les biens de consommation durables) par le nombre de personnes pour garder le même niveau de vie.

Pour en savoir plus

(1) Brissot A. et al., « Ouvrir dans un nouvel ongletESCAPAD, 20 ans d’observation des usages à l’adolescence », observatoire français des drogues et des tendances addictives, mars 2022.

(2) Buyck JF. et al., « Ouvrir dans un nouvel ongletLa santé mentale des adolescents des Pays de la Loire au regard de l'épidémie de Covid-19 », observatoire régional de la santé des Pays de la Loire, janvier 2022.

(3) Bernard PY. et Michaut C., « Ouvrir dans un nouvel ongletPourquoi les filles décrochent-elles ? », Éducation & Formations no 96, mars 2018.

(4) Chesnel H., Féfeu L., « Entrée plus difficile des jeunes dans la vie active, surtout pour les jeunes peu diplômés », Insee Flash Pays de la Loire no 109, mars 2021.

(5) Fouchard C. et al., « Le décrochage dans les Pays de la Loire : facteurs de risque et territoires vulnérables », Insee Analyses Pays de la Loire no 4, novembre 2014.