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Insee Flash Ile-de-France · Décembre 2022 · n° 75
Insee Flash Ile-de-FrancePopulations légales au 1er janvier 2020 : 12 271 794 habitants en Île-de-France

Christèle Rannou-Heim (Insee)

Au 1er janvier 2020, 12 271 794 personnes vivent en Île-de-France. Entre 2014 et 2020, la population a augmenté en moyenne de 40 700 personnes par an, soit une hausse annuelle moyenne de 0,3 %, semblable à celle observée en France métropolitaine. Le nombre de départs des habitants de la région étant toujours largement supérieur à celui des arrivées, la croissance démographique francilienne est tirée exclusivement par l’excès des naissances sur les décès. En six ans, la population augmente fortement en Seine-Saint-Denis, dans l’ouest de la Seine-et-Marne et dans l’est du Val-d’Oise. En revanche, elle diminue à Paris et aux franges est et sud de la région.

Insee Flash Ile-de-France
No 75
Paru le :Paru le29/12/2022

L’Île-de-France, la région la plus peuplée de France

Au 1er janvier 2020, 12 271 794 personnes vivent en Île-de-France (figure 1). Il s’agit de la région française la plus peuplée, avec 19 % de la population de France métropolitaine.

Entre 2014 et 2020 (encadré), la région gagne en moyenne 40 700 habitants par an, soit une hausse annuelle de 0,3 %. Le rythme est inférieur à celui observé entre 2009 et 2014 (+ 0,5 % par an).

Semblable à la moyenne nationale, le rythme de croissance démographique de l’Île-de-France est inférieur à celui des régions les plus dynamiques : l’Occitanie (+ 0,7 %), les Pays de la Loire (+ 0,6 %) ou l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Bretagne (+ 0,5 %). En revanche, la population est stable dans les Hauts‑de‑France, le Grand Est, en Normandie, Centre‑Val de Loire et Bourgogne‑Franche‑Comté.

En Île-de-France, la croissance démographique résulte exclusivement d’un fort excédent des naissances sur les décès, en lien avec la jeunesse des Franciliens. Le contribue à faire augmenter la population de 0,8 % en moyenne annuelle, soit un rythme quatre fois plus soutenu qu’en France métropolitaine. Mais le apparent, c’est-à-dire la différence entre les arrivées et les départs dans la région, reste toujours largement déficitaire : il fait diminuer la population de 0,5 % par an.

Figure 1Évolution de la population en Île-de-France

Évolution de la population en Île-de-France - Lecture : la population francilienne s’accroît entre 2014 et 2020 de 0,3 % par an. La progression est identique en France métropolitaine.
Zonage géographique Population municipale Variation annuelle moyenne 2014-2020 (en %) Variation annuelle moyenne 2009-2014 (en %)
1er janvier 2014 1er janvier 2020 Totale Part due au solde naturel Part due au solde migratoire Totale Part due au solde naturel Part due au solde migratoire
Paris 2 220 445 2 145 906 -0,6 0,6 -1,2 -0,1 0,7 -0,8
Hauts-de-Seine 1 597 770 1 626 213 0,3 0,8 -0,5 0,5 1,0 -0,5
Seine-Saint-Denis 1 571 028 1 655 422 0,9 1,3 -0,4 0,7 1,3 -0,6
Val-de-Marne 1 365 039 1 407 972 0,5 0,9 -0,4 0,7 1,0 -0,3
Petite couronne 4 533 837 4 689 607 0,6 1,0 -0,4 0,6 1,1 -0,5
Seine-et-Marne 1 377 846 1 428 636 0,6 0,7 -0,1 1,0 0,8 0,1
Yvelines 1 421 670 1 449 723 0,3 0,7 -0,4 0,2 0,8 -0,6
Essonne 1 268 228 1 306 118 0,5 0,8 -0,4 1,0 0,9 0,1
Val-d'Oise 1 205 539 1 251 804 0,6 1,0 -0,4 0,6 1,1 -0,4
Grande couronne 5 273 283 5 436 281 0,5 0,8 -0,3 0,7 0,9 -0,2
Île-de-France 12 027 565 12 271 794 0,3 0,8 -0,5 0,5 0,9 -0,4
France métropolitaine 65 062 259 65 269 154 0,3 0,2 0,1 0,5 0,4 0,1
France hors Mayotte 66 952 959 67 162 154 0,3 0,3 0,1 0,5 0,4 0,1
  • Les taux de variation sont arrondis au plus près de leur valeur réelle. La somme des parts dues aux soldes naturel et migratoire peut être légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Lecture : la population francilienne s’accroît entre 2014 et 2020 de 0,3 % par an. La progression est identique en France métropolitaine.
  • Source : Insee, recensements de la population 2009, 2014 et 2020.

Une population en baisse à Paris, mais en forte croissance en Seine-Saint-Denis

À Paris, la population continue de baisser, et ce depuis neuf ans. Ainsi, entre 2014 et 2020, la capitale a perdu en moyenne 12 400 habitants par an. Cette diminution s’explique par le creusement du déficit migratoire apparent ; entre 2014 et 2020, il est de - 1,2 % par an alors qu’il était de - 0,8 % entre 2009 et 2014. Les Parisiens sont toujours plus nombreux à déménager. Ces départs de la capitale sont notamment motivés par le coût élevé du logement, l’offre réduite de logements de grande taille pour les familles et la recherche d’un autre cadre de vie.

A contrario, la population s’accroît dans les autres territoires franciliens. La Seine-Saint-Denis est le département francilien le plus dynamique sur le plan démographique : il gagne chaque année 14 000 habitants (soit + 0,9 % par an) du fait d’un solde naturel très élevé (+ 1,3 % – faisant partie des plus élevés de France métropolitaine), lié à la jeunesse de sa population. Sa croissance démographique s’est renforcée par rapport à la période 2009-2014 en raison d’un moindre déficit migratoire.

Dans le Val-d’Oise, le solde naturel conserve son niveau élevé de 2009-2014 (+ 1 % par an) et contribue à soutenir le dynamisme démographique du département (+ 0,6 %). La hausse de la population est identique en Seine-et-Marne en raison d’un solde migratoire apparent à peine déficitaire (- 0,1 %), de loin le plus faible de la région. En cumul, le nombre d’habitants progresse chaque année de 16 000 dans ces deux départements de grande couronne. Dans le Val-de-Marne et dans l’Essonne, la croissance démographique (+ 0,5 %) s’est ralentie lors de la période 2014-2020, mais elle dépasse légèrement celle de la région.

Une croissance démographique plus modérée dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines

Entre 2014 et 2020, la croissance démographique est conforme à la moyenne régionale dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine. Le solde naturel a diminué dans ces deux départements par rapport à la période 2009-2014 en raison d’un vieillissement plus marqué de la population. La croissance démographique s’est affaiblie dans les Hauts-de-Seine, mais a légèrement augmenté dans les Yvelines en raison d’un solde migratoire apparent devenu moins défavorable.

Un dynamisme démographique plus soutenu au nord et à l’est de Paris

Les disparités territoriales démographiques au sein de la région peuvent être appréhendées à l’échelle des intercommunalités (établissements publics territoriaux, EPT, ou établissements publics de coopération intercommunale, EPCI).

Entre 2014 et 2020, la population de la métropole du Grand Paris (MGP) s’accroît de 0,2 % en moyenne annuelle, à un rythme deux fois plus faible que lors de la période précédente. Ce ralentissement démographique s’explique essentiellement par la baisse de la population à Paris et la stabilité de celle de Paris Ouest La Défense.

Au sein de la MGP, la croissance démographique est tirée principalement par les EPT situés au nord de Paris (figure 2) : Plaine Commune, Est Ensemble, Paris Terres d’Envol (Seine-Saint-Denis). Situé au sud de Paris, Grand-Orly Seine Bièvre (Val-de-Marne et Essonne) contribue également au dynamisme démographique de la MGP. Dans ces EPT, la population augmente près de trois fois plus vite qu’en moyenne dans la région. Ce constat s’explique par un solde naturel très élevé, liée à la jeunesse de la population.

En dehors de la MGP, entre 2014 et 2020, la croissance démographique est particulièrement soutenue dans l’ouest de la Seine-et-Marne (notamment autour de Marne-la-Vallée) et, dans une moindre mesure, dans la moitié est du Val-d’Oise, dans le nord-est de l’Essonne et le nord-ouest des Yvelines. La population décroît dans certains territoires situés aux franges de la région, notamment en Seine-et-Marne.

Figure 2Variation annuelle moyenne de la population par intercommunalité entre 2014 et 2020

en %
Variation annuelle moyenne de la population par intercommunalité entre 2014 et 2020 (en %) - Lecture : à Paris et dans des intercommunalités situées aux franges de la région, la population diminue entre 2014 et 2020.
Code EPCI ou EPT Variation annuelle moyenne de la population entre 2014 et 2020
200017846 CA Étampois Sud-Essonne 0,5
200023125 CC Les Portes Briardes entre Villes et Forêts 0,0
200023240 CC Pays de Nemours -0,3
200023919 CC Gâtinais Val de Loing -0,5
200033090 CC Plaines et Monts de France 1,1
200033173 CC de la Haute Vallée de Chevreuse 0,0
200034130 CC Gally Mauldre 0,3
200035970 CC Vexin Centre 0,2
200037133 CC du Provinois 0,1
200040251 CC Bassée-Montois -0,2
200055655 CA Roissy Pays de France 0,6
200056232 CA Communauté Paris-Saclay 0,3
200056380 CA Plaine Vallée 0,3
200057859 CA Cœur d'Essonne Agglomération 0,9
200057958 CA Paris - Vallée de la Marne 0,0
200058477 CA Val d'Yerres Val de Seine 0,2
200058485 CA Val Parisis 1,0
200058519 CA Saint-Germain Boucles de Seine 0,1
200058782 CA de Saint-Quentin-en-Yvelines 0,1
200059228 CA Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart 0,6
200059889 CU Grand Paris Seine et Oise 0,8
200070779 CC Brie des Rivières et Châteaux 0,8
200071074 CC Les Portes de l'Île de France 0,4
200072130 CA du Pays de Meaux 1,1
200072346 CA du Pays de Fontainebleau 0,2
200072544 CC des Deux Morin 0,1
200072874 CC Val Briard 0,8
200073013 CC Carnelle Pays-De-France 0,6
200073344 CA Rambouillet Territoires 0,2
200090504 CA Coulommiers Pays de Brie 0,7
247700032 CC Moret Seine et Loing 0,2
247700057 CA Melun Val de Seine 0,7
247700065 CC du Pays de l'Ourcq -0,5
247700107 CC Pays de Montereau 1,5
247700339 CA Val d'Europe Agglomération 1,6
247700594 CA Marne et Gondoire 1,4
247700644 CC l'Orée de la Brie 1,6
247700701 CC Brie Nangissienne 0,4
247800550 CC du Pays Houdanais (partie francilienne) 0,7
247800584 CA Versailles Grand Parc 0,3
247800618 CC Cœur d'Yvelines 0,8
249100074 CC du Pays de Limours 0,1
249100157 CC des Deux Vallées -0,2
249100546 CC du Val d'Essonne 0,6
249100553 CC Entre Juine et Renarde 0,2
249100595 CC Le Dourdannais en Hurepoix 0,3
249500109 CA de Cergy-Pontoise 0,9
249500430 CC Sausseron Impressionnistes -0,1
249500455 CC de la Vallée de l'Oise et des Trois Forêts 0,5
249500489 CC du Haut Val d'Oise 1,0
249500513 CC du Vexin-Val de Seine 0,0
217500016 Paris -0,6
200057966 T2 – Vallée Sud - Grand Paris 0,4
200057974 T3 – Grand Paris Seine Ouest 0,3
200057982 T4 – Paris Ouest La Défense 0,0
200057990 T5 – Boucle Nord de Seine 0,5
200057867 T6 – Plaine commune 1,0
200058097 T7 – Paris Terres d’Envol 0,8
200057875 T8 – Est Ensemble 1,1
200058790 T9 – Grand Paris Grand Est 0,6
200057941 T10 – Paris Est Marne & Bois 0,2
200058006 T11 – Grand Paris Sud Est Avenir 0,7
200058014 T12 – Grand-Orly Seine Bièvre 0,8
  • Lecture : à Paris et dans des intercommunalités situées aux franges de la région, la population diminue entre 2014 et 2020.
  • Source : Insee, recensements de la population 2014 et 2020.

Figure 2Variation annuelle moyenne de la population par intercommunalité entre 2014 et 2020

  • Lecture : à Paris et dans des intercommunalités situées aux franges de la région, la population diminue entre 2014 et 2020.
  • Source : Insee, recensements de la population 2014 et 2020.

Encadré - Le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant cinq ans) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2014‑2020) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2014‑2020) et une période de cinq ans (2009‑2014) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire apparent et du solde naturel sur ces périodes de durées différentes n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle. Les recensements de population se déroulent en janvier‑février. Ainsi, le solde naturel de la période 2014‑2020 n’est pas affecté par la crise sanitaire liée à la Covid‑19.

Publication rédigée par :Christèle Rannou-Heim (Insee)

Sources

Afin d’améliorer la prise en compte de la multirésidence, notamment pour les enfants en résidence partagée, le questionnaire du recensement de la population a évolué en 2018. La croissance de population mesurée entre 2014 et 2020 est ainsi affectée d’un léger effet questionnaire, qui est négligeable sur cette période.

Les données de population au 1ᵉʳ janvier 2020 dans les limites territoriales des communes existant au 1ᵉʳ janvier 2022 sont officielles dès leur authentification par décret. Ces populations officielles entrent en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2023.

Les statistiques sur les naissances et les décès sont issues de l’exploitation des informations d’état civil transmises par les mairies à l’Insee.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d'une période. On parle d’accroissement naturel ou d’excédent naturel lorsque le nombre de naissances est supérieur à celui des décès.

Le solde migratoire apparent est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Dans cette étude, il s’agit d’un solde apparent estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire. À l’échelle nationale, il ne comprend que les mouvements de personnes avec l’étranger ; au niveau infranational (région, département, zonage géographique d’étude), il inclut également les mouvements de personnes avec le reste du territoire français. Le solde migratoire apparent national est égal à la somme des soldes migratoires apparents infranationaux. Ce concept est indépendant de la nationalité.

Pour en savoir plus

Présentation du recensement de la population.

Brutel Ch., « La croissance démographique s’atténue dans presque toutes les régions entre 2014 et 2020 », Insee Focus n° 282, décembre 2022.

Dubujet F., Laurent P., Tissot I., « Départs des Franciliens vers la province : des écarts de niveau de vie parfois importants avec leurs nouveaux voisins », Insee Analyses Île-de-France n° 157, septembre 2022.

Bayardin V., Biju-Duval S., Laurent P., « 90 % des Parisiens qui quittent la capitale s’installent dans une commune urbaine », Insee Analyses Île-de-France n° 143, novembre 2021.

Rannou-Heim C., « 12 262 544 habitants au 1ᵉʳ janvier 2019 - Population légale de l’Île-de-France », Insee Flash Île-de-France n° 62, décembre 2021.