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Insee Flash Ile-de-France · Décembre 2021 · n° 62
Insee Flash Ile-de-France12 262 544 habitants au 1ᵉʳ janvier 2019 Population légale de l’Île-de-France

Christèle Rannou-Heim (Insee)

Au 1er janvier 2019, l’Île-de-France compte 12 262 544 habitants. Entre 2013 et 2019, la population a augmenté en moyenne de plus de 50 500 personnes par an. Cela correspond à une hausse annuelle moyenne de 0,4 %, semblable à celle observée en France métropolitaine.

Le nombre de départs des habitants de la région étant toujours largement supérieur à celui des arrivées, la croissance démographique francilienne est tirée exclusivement par l’excès des naissances sur les décès. La population augmente fortement en Seine-Saint-Denis, dans le Val-d’Oise, au nord de l’Essonne et à l’ouest de la Seine-et-Marne. En revanche, elle diminue à Paris et aux franges est et sud de la région.

Insee Flash Ile-de-France
No 62
Paru le :Paru le29/12/2021

L’Île-de-France, la région la plus peuplée et la plus dense

Au 1er janvier 2019, 12 262 544 personnes vivent en Île-de-France. Il s’agit de la région française la plus peuplée, avec 19 % de la population de France métropolitaine. La densité de population y est particulièrement élevée, surtout au cœur de la région.

Parmi les 1 268 communes de la région, dix abritent, à elles seules, le quart des Franciliens (figure 1).

Entre 2013 et 2019, la région gagne en moyenne 50 500 habitants par an, soit + 0,4 % par an. Le rythme est proche de celui observé entre 2008 et 2013 (+ 0,5 % par an) (figure 2).

Bien que semblable à la moyenne nationale, le rythme de croissance démographique de l’Île-de-France est inférieur à celui de régions qui bénéficient d’une forte attractivité, comme celles de la façade atlantique, l’Occitanie ou Auvergne-Rhône-Alpes.

En Île-de-France, la croissance démographique résulte exclusivement d’un fort excédent des naissances sur les décès, en lien avec la jeunesse des Franciliens. Le solde naturel contribue à faire augmenter la population de 0,9 % en moyenne annuelle, soit un rythme trois fois plus soutenu qu’au niveau national. En revanche, le solde migratoire apparent, c’est-à-dire la différence entre les arrivées et les départs dans la région, reste toujours largement déficitaire et fait donc diminuer la population, à hauteur de 0,4 % par an.

Figure 1Évolution de la population entre 1999 et 2019 dans les dix communes les plus peuplées d’Île-de-France

Évolution de la population entre 1999 et 2019 dans les dix communes les plus peuplées d’Île-de-France - Lecture : en 2019 et 2013, l’Île-de-France comprend 5 communes de plus de 100 000 habitants. En 1999, elle n’en comptait que 2.
Population sans doubles comptes Population municipale
1999 1ᵉʳ janvier 2013 1ᵉʳ janvier 2019 Variation annuelle moyenne 2013-2019 (en %)
Paris 2 125 246 2 229 621 2 165 423 -0,5
Boulogne-Billancourt 106 367 116 794 121 583 0,7
Saint-Denis 85 832 109 343 112 852 0,5
Montreuil 90 674 104 139 111 240 1,1
Argenteuil 93 961 106 817 111 038 0,6
Nanterre 84 281 92 227 96 277 0,7
Vitry-sur-Seine 78 908 90 075 95 510 1,0
Créteil 82 154 89 989 93 246 0,6
Aubervilliers 63 136 77 452 88 948 2,3
Asnières-sur-Seine 75 837 86 020 87 143 0,2
  • Lecture : en 2019 et 2013, l’Île-de-France comprend 5 communes de plus de 100 000 habitants. En 1999, elle n’en comptait que 2.
  • Source : Insee, recensements de la population 1999, 2013 et 2019.

Figure 2Évolution de la population en Île-de-France

Évolution de la population en Île-de-France - Lecture : la population francilienne s’accroît entre 2013 et 2019 de 0,4 % par an. La progression est identique en France métropolitaine.
Population municipale Variation annuelle moyenne 2013-2019 (en %) Variation annuelle moyenne 2008-2013 (en %)
1ᵉʳ janvier 2013 1ᵉʳ janvier 2019 Totale Part due au solde naturel Part due au solde migratoire Totale Part due au solde naturel Part due au solde migratoire
Paris 2 229 621 2 165 423 -0,5 0,7 -1,1 0,2 0,7 -0,6
Hauts-de-Seine 1 591 403 1 624 357 0,3 0,9 -0,5 0,5 1,0 -0,4
Seine-Saint-Denis 1 552 482 1 644 903 1,0 1,3 -0,3 0,6 1,3 -0,7
Val-de-Marne 1 354 005 1 407 124 0,6 0,9 -0,3 0,6 1,0 -0,3
Petite couronne 4 497 890 4 676 384 0,7 1,0 -0,4 0,6 1,1 -0,5
Seine-et-Marne 1 365 200 1 421 197 0,7 0,7 -0,1 0,9 0,8 0,1
Yvelines 1 418 484 1 448 207 0,3 0,7 -0,4 0,2 0,8 -0,6
Essonne 1 253 931 1 301 659 0,6 0,9 -0,2 0,8 0,9 -0,1
Val-d'Oise 1 194 681 1 249 674 0,8 1,0 -0,3 0,5 1,1 -0,6
Grande couronne 5 232 296 5 420 737 0,6 0,8 -0,2 0,6 0,9 -0,3
Île-de-France 11 959 807 12 262 544 0,4 0,9 -0,4 0,5 0,9 -0,4
France métropolitaine 63 697 865 65 096 768 0,4 0,3 0,1 0,5 0,4 0,1
France hors Mayotte 65 564 756 66 988 403 0,4 0,3 0,1 0,5 0,4 0,1
  • Les taux de variation sont arrondis au plus près de leur valeur réelle. La somme des parts dues aux soldes naturel et migratoire peut être légèrement différente du taux de variation de la population.
  • Lecture : la population francilienne s’accroît entre 2013 et 2019 de 0,4 % par an. La progression est identique en France métropolitaine.
  • Source : Insee, recensements de la population 2008, 2013 et 2019.

Une population en baisse à Paris, mais en forte croissance en Seine-Saint-Denis, en Seine-et-Marne et dans le Val-d’Oise

Entre 2013 et 2019, la population est en hausse dans l’ensemble des départements de petite et grande couronnes, mais diminue à Paris, qui perd des habitants depuis 2012. Entre 2013 et 2019, la capitale a ainsi perdu 10 700 habitants par an, alors qu’elle en gagnait encore 3 700 en moyenne par an entre 2008 et 2013. Cette baisse s’explique essentiellement par le creusement du déficit migratoire apparent ; entre ces deux périodes, il est passé de - 0,6 % à - 1,1 % en moyenne par an. C’est le plus fort déficit migratoire apparent de tous les départements français de métropole. Les Parisiens sont toujours plus nombreux à quitter la capitale, sans chercher toutefois à quitter le milieu urbain : avant la crise sanitaire, la moitié d’entre eux déménageaient à moins de 20 kilomètres. Le coût élevé du logement, l’offre réduite de logements de grande taille pour les familles, la recherche d’un autre cadre de vie sont les principaux facteurs explicatifs de ces départs observés dans la période d’avant-crise sanitaire.

Entre 2013 et 2019, la Seine-Saint-Denis, le Val-d’Oise et la Seine-et-Marne représentent, à eux seuls, les deux tiers de l’accroissement démographique de la région. Entre 2008 et 2013, la Seine-Saint-Denis et la Seine-et-Marne faisaient déjà partie, avec l’Essonne, des départements les plus dynamiques sur le plan démographique.

La Seine-Saint-Denis et le Val-d’Oise se distinguent par un solde naturel très élevé entre 2013 et 2019, égal ou supérieur à 1 % par an (les plus élevés de France métropolitaine) et par un déficit migratoire en net repli par rapport à la période 2008-2013. Dans ce contexte, la population progresse chaque année de plus de 15 000 habitants en Seine-Saint-Denis et de plus de 9 000 habitants dans le Val-d’Oise.

Dans la région, le solde migratoire apparent de la Seine-et-Marne est le moins négatif des départements franciliens lors de la période 2013-2019 (- 0,1 %). Cumulé à un solde naturel plutôt soutenu, la population s’accroît de plus de 9 000 habitants par an dans ce département.

Dans l’Essonne et le Val-de-Marne, la croissance démographique (+ 0,6 % entre 2013 et 2019) est supérieure à la moyenne régionale. Elle n’a pas varié dans le Val-de-Marne par rapport à la période précédente, elle s’est en revanche atténuée dans l’Essonne (+ 0,8 % entre 2008 et 2013) en raison d’une légère accentuation du déficit migratoire.

Une croissance démographique plus modérée dans les Hauts-de-Seine et les Yvelines

Entre 2013 et 2019, la croissance démographique est inférieure à la moyenne régionale dans les Hauts-de-Seine (+ 0,3 %) et les Yvelines (+ 0,3 %), du fait d’un déficit migratoire relativement élevé. Le solde naturel égale la moyenne régionale dans les Hauts-de-Seine (+ 0,9 %), mais y est inférieur dans les Yvelines (+ 0,7 %) en raison d’un vieillissement plus marqué de la population.

Dans les Hauts-de-Seine, la croissance démographique s’est ralentie par rapport à la période 2008-2013 sous l’effet cumulé de l’aggravation du déficit migratoire apparent et du fléchissement de l’excédent naturel. Dans les Yvelines, la croissance s’est au contraire légèrement accrue entre les deux périodes.

Un moindre dynamisme démographique dans les intercommunalités de l’ouest francilien et aux franges de la région

Les évolutions démographiques à l’échelle des intercommunalités (établissements publics territoriaux, EPT, ou établissements publics de coopération intercommunale, EPCI) permettent de mieux appréhender les disparités territoriales au sein de la région (figure 3).

Entre 2013 et 2019, la population de la métropole du Grand Paris (MGP) s’accroît de 0,3 % en moyenne annuelle, à un rythme légèrement plus faible que lors de la période précédente (+ 0,4 %).

Au sein de la MGP, la croissance démographique est tirée principalement par trois EPT situés en Seine-Saint-Denis (Plaine Commune, Est Ensemble, Paris Terres d’Envol) ainsi que par les deux EPT Grand-Orly Seine Bièvre (Val-de-Marne et Essonne) et Grand Paris Sud Est Avenir (Val-de-Marne). Dans ces EPT, la population augmente deux fois plus vite qu’en moyenne dans la région. Ce constat est à relier avec la jeunesse de la population et avec les importants programmes de construction de logements. La population diminue à Paris et est stable dans l’EPT Paris Ouest La Défense du fait d’un vieillissement plus prononcé de la population et de départs plus nombreux que les arrivées.

En dehors de la MGP, entre 2013 et 2019, la croissance démographique est forte dans le nord de l’Essonne, à l’ouest de la Seine-et-Marne autour de Marne-la-Vallée et dans une grande partie est du Val-d’Oise. En revanche, dans la plupart des EPCI des Yvelines, la population croît plus faiblement que la moyenne régionale. Dans les territoires situés aux franges de la région, au sud de l’Essonne ou à l’est de la Seine-et-Marne, la population décroît même, la communauté de communes du Pays de Montereau faisant exception.

Figure 3Variation annuelle moyenne de la population par EPT et EPCI franciliens entre 2013 et 2019

en %
Variation annuelle moyenne de la population par EPT et EPCI franciliens entre 2013 et 2019 (en %) - Lecture : à Paris et dans des intercommunalités situées aux franges de la région, la population diminue entre 2013 et 2019.
Code Libellé EPCI ou EPT Variation annuelle moyenne de la population entre 2013 et 2019
200017846 CA Étampois Sud-Essonne (CCESE) 0,4
200023125 CC Les Portes Briardes entre Villes et Forêts 0,2
200023240 CC Pays de Nemours -0,2
200023919 CC Gâtinais Val de Loing -0,5
200033090 CC Plaines et Monts de France 1,0
200033173 CC de la Haute Vallée de Chevreuse 0,0
200034130 CC Gally Mauldre 0,3
200035970 CC Vexin Centre 0,3
200037133 CC du Provinois 0,1
200040251 CC Bassée-Montois -0,2
200055655 CA Roissy Pays de France 0,6
200056232 CA Communauté Paris-Saclay 0,6
200056380 CA Plaine Vallée 0,3
200057859 CA Cœur d'Essonne Agglomération 0,9
200057958 CA Paris - Vallée de la Marne 0,2
200058477 CA Val d'Yerres Val de Seine 0,2
200058485 CA Val Parisis 1,1
200058519 CA Saint-Germain Boucles de Seine 0,3
200058782 CA de Saint-Quentin-en-Yvelines 0,1
200059228 CA Grand Paris Sud Seine Essonne Sénart 0,8
200059889 CU Grand Paris Seine et Oise 0,7
200070779 CC Brie des Rivières et Châteaux 0,9
200071074 CC Les Portes de l'Île de France 0,3
200072130 CA du Pays de Meaux 1,0
200072346 CA du Pays de Fontainebleau 0,1
200072544 CC des Deux Morin 0,2
200072874 CC Val Briard 0,7
200073013 CC Carnelle Pays-De-France 0,5
200073344 CA Rambouillet Territoires 0,3
200090504 CA Coulommiers Pays de Brie 0,6
247700032 CC Moret Seine et Loing 0,1
247700057 CA Melun Val de Seine 0,7
247700065 CC du Pays de l'Ourcq -0,4
247700107 CC Pays de Montereau 1,7
247700339 CA Val d'Europe Agglomération 1,9
247700594 CA Marne et Gondoire 1,7
247700644 CC l'Orée de la Brie 1,5
247700701 CC Brie Nangissienne 0,5
247800550 CC du Pays Houdanais (C.C.P.H.) (partie francilienne) 0,6
247800584 CA Versailles Grand Parc (C.A.V.G.P.) 0,3
247800618 CC Cœur d'Yvelines 0,8
249100074 CC du Pays de Limours (CCPL) 0,2
249100157 CC des Deux Vallées -0,3
249100546 CC du Val d'Essonne (CCVE) 0,6
249100553 CC Entre Juine et Renarde (CCEJR) 0,2
249100595 CC Le Dourdannais en Hurepoix (CCDH) 0,4
249500109 CA de Cergy-Pontoise 1,0
249500430 CC Sausseron Impressionnistes -0,1
249500455 CC de la Vallée de l'Oise et des Trois Forêts 0,6
249500489 CC du Haut Val d'Oise 1,2
249500513 CC du Vexin-Val de Seine -0,1
217500016 T1 – Ville de Paris -0,5
200057966 T2 – Vallée Sud Grand Paris 0,5
200057974 T3 – Grand Paris Seine Ouest 0,5
200057982 T4 – Paris Ouest La Défense 0,0
200057990 T5 – Boucle Nord de Seine 0,6
200057867 T6 – Plaine commune 1,1
200058097 T7 – Paris Terres d’Envol 1,0
200057875 T8 – Est Ensemble 1,1
200058790 T9 – Grand Paris Grand Est 0,6
200057941 T10 – Paris Est Marne & Bois 0,3
200058006 T11 – Grand Paris Sud Est Avenir 0,8
200058014 T12 – Grand-Orly Seine Bièvre 0,9
  • Lecture : à Paris et dans des intercommunalités situées aux franges de la région, la population diminue entre 2013 et 2019.
  • Source : Insee, recensements de la population 2013 et 2019.

Figure 3Variation annuelle moyenne de la population par EPT et EPCI franciliens entre 2013 et 2019

  • Lecture : à Paris et dans des intercommunalités situées aux franges de la région, la population diminue entre 2013 et 2019.
  • Source : Insee, recensements de la population 2013 et 2019.
Publication rédigée par :Christèle Rannou-Heim (Insee)

Pour comprendre

Le choix des périodes d’évolution de la population

La méthode du recensement annuel est basée sur des cycles de collecte de cinq ans. Pour plus de pertinence, les données sont donc traditionnellement analysées avec un pas de cinq ans. Toutefois, l’évolution de la situation sanitaire a conduit à reporter à 2022 l’enquête annuelle de recensement prévue en 2021. Pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants, il y aura donc dorénavant (pendant les cinq prochaines années) un intervalle entre deux collectes de recensement de six ans au lieu de cinq habituellement. La méthode de calcul des populations annuelles a été adaptée en conséquence. Pour être robustes, les évolutions mesurées sur la dernière période (ici 2013-2019) doivent donc être analysées avec un pas de six ans. Dans le présent document, les comparaisons sont donc basées sur une période de six ans pour la plus récente (2013-2019) et une période de cinq ans (2008-2013) pour la plus ancienne. La comparaison des évolutions de la population, du solde migratoire et du solde naturel sur ces périodes de durée différente n’en reste pas moins pertinente, car toutes les données sont présentées en moyenne annuelle.

Pour en savoir plus

Le recensement de la population

Brutel C., « La dégradation du solde naturel affaiblit le dynamisme démographique entre 2013 et 2019 », Insee Focus n° 257, décembre 2021.

Bayardin V., Biju-Duval S., Laurent P., « 90 % des Parisiens qui quittent la capitale s’installent dans une commune urbaine », Insee Analyses Île-de-France n° 143, novembre 2021.

Rannou-Heim C., « Population légale de l’Île-de-France - 12 213 447 habitants au 1er janvier 2018 », Insee Flash Île-de-France n° 52, décembre 2020.