Le taux de marge, qui rapporte l’excédent brut d’exploitation (EBE) à la valeur ajoutée, permet d’analyser la profitabilité de l’économie française. Au troisième trimestre 2022, après les forts mouvements observés pendant la crise sanitaire, il se situait à un niveau proche de sa valeur moyenne en 2018. Les évolutions des taux de marge sont cependant contrastées par branche d’activité, les gains récents se concentrant dans les branches de l’énergie et des services de transports. 

La décomposition des évolutions des taux de marge et des excédents bruts d’exploitation des branches selon les principaux facteurs économiques et comptables permet de mettre en avant le rôle de l’évolution différenciée des prix dans un contexte de hausse des coûts des intrants et de retour de l’inflation. Ainsi, l’augmentation des excédents bruts d’exploitation des branches de l’énergie et des services de transports résulte de ce que la hausse de leurs prix de vente a plus que compensé celles de leurs prix de consommations intermédiaires et des salaires horaires versés. En revanche, pour les autres branches, ces augmentations ne se sont pas compensées et l’excédent brut d’exploitation a baissé dans l’industrie hors énergie tandis qu’il est resté stable dans les services hors transports. Au-delà des fortes disparités entre branches, l’hétérogénéité peut être importante au sein des branches elles-mêmes, notamment celle des services de transport...