Insee
Insee Analyses Ile-de-France · Décembre 2022 · n° 162
Insee Analyses Ile-de-FranceDans la métropole du Grand Paris, trois jeunes actifs sur dix vivent chez leurs parents

François Dubujet, Danielle Jabot (Insee), Guillemette Delacour, Frédérique Latournerie, Émilie Moreau (Atelier parisien d’urbanisme)

En 2018, 650 000 jeunes actifs âgés de 18 à 29 ans résident dans la métropole du Grand Paris (MGP). La grande majorité d’entre eux (70 %) vivent de manière autonome dans leur propre logement. Parmi les seuls natifs de la MGP, les jeunes ayant décohabité sont moins nombreux (58 %).

De manière générale, les jeunes « autonomes » sont plus souvent en emploi que ceux qui résident chez leurs parents. Davantage diplômés de l’enseignement supérieur, ils sont aussi plus souvent cadres et perçoivent donc un salaire en moyenne plus élevé. À l’inverse, les jeunes qui restent chez leurs parents ont des conditions d’emploi plus précaires. Ils habitent plus souvent un logement suroccupé et effectuent un trajet plus long pour se rendre à leur travail.

Insee Analyses Ile-de-France
No 162
Paru le :Paru le13/12/2022

Plus de la moitié des jeunes âgés de 18 à 29 ans de la MGP sont actifs

En 2018, plus de 1,2 million de jeunes âgés de 18 à 29 ans vivent dans la métropole du Grand Paris. Ils représentent 17 % de la population. Plus de la moitié d’entre eux (54 %), soit 656 900 personnes, sont des actifs, en emploi ou au chômage. Les autres sont en grande majorité des étudiants.

Parmi les jeunes actifs de la MGP, 81 % déclarent exercer une activité professionnelle et 19 % être au chômage (au sens du recensement). Cette part de jeunes au chômage, légèrement inférieure à celle de l’ensemble des autres métropoles de France (23 % en moyenne), masque des disparités au sein des territoires de la MGP : d’environ 30 % dans les établissements publics territoriaux (EPT) de Plaine Commune et Paris Terres d’Envol jusqu’à moins de 15 % à Paris et à Grand Paris Seine Ouest.

Des jeunes actifs plus souvent diplômés de l’enseignement supérieur que dans les autres métropoles françaises

En matière de diplômes, les écarts selon les territoires sont encore plus importants. Les jeunes actifs vivant dans la métropole du Grand Paris sont plus souvent diplômés de l’enseignement supérieur (61 %) que dans les autres métropoles françaises (48 %). Au sein même de la MGP, cette proportion varie aussi fortement selon les EPT, de 32 % à 79 %.

En lien avec leurs hauts niveaux de diplôme, les jeunes actifs de la métropole du Grand Paris occupent plus souvent des emplois de cadre que ceux des autres grandes métropoles de province : respectivement 30 % et 14 %. En outre, une large majorité des jeunes actifs en emploi (77 %) occupent un emploi durable (en CDI ou fonctionnaire) dans la MGP. Seuls 7 % exercent une activité non salariée (employeur, travailleur indépendant, aidant familial).

Les jeunes actifs occupés perçoivent en moyenne des salaires plus élevés dans la métropole du Grand Paris que ceux des autres métropoles. Ce constat tient en partie aux jeunes actifs parisiens qui occupent des postes plus qualifiés et perçoivent en moyenne les salaires les plus élevés (22 930 euros annuels). À l’opposé, les salaires les plus bas concernent les jeunes des EPT Paris Terres d’Envol ou Plaine Commune (respectivement 17 500 et 18 130 euros).

Forte attractivité de la MGP pour des jeunes qualifiés

Grâce à un fort dynamisme économique et culturel, la MGP attire de nombreux jeunes qui viennent débuter ou poursuivre leur carrière professionnelle. Chaque année, le nombre d’arrivées de ces jeunes actifs dans la métropole dépasse celui des départs de cette tranche d’âges. Au cours de l’année 2018, parmi les 51 800 jeunes actifs arrivant, la moitié provient de province ou des Dom tandis que l’autre moitié déménage depuis une commune située en Île-de-France. Au total, 44 % emménagent à Paris.

L’attractivité du marché du travail de la MGP est particulièrement forte pour les jeunes les plus qualifiés. Les profils des jeunes actifs arrivant dans la MGP sont très différents de ceux qui en partent : parmi les premiers, on enregistre 78 % de diplômés de l’enseignement supérieur et 42 % de cadres. À l’inverse, ceux qui quittent la métropole ne sont que 64 % à détenir un tel diplôme et 27 % à être cadres. De plus, les arrivants sont majoritairement des salariés en CDI (63 % contre 57 % des jeunes actifs partants) et plus rarement en situation de chômage (15 % contre 21 % des partants).

Sept jeunes actifs sur dix ne vivent pas chez leurs parents

Dans la métropole du Grand Paris, 70 % des jeunes actifs sont dits «  » car ils ne vivent plus chez leurs parents. Le mode de cohabitation évolue avec l’âge des jeunes. Entre 18 et 22 ans, la majorité des jeunes actifs habitent encore chez leurs parents. Rares sont ceux qui vivent seuls (de 4 % à 14 %). Au-delà, les conditions de logement se diversifient (figure 1). Habiter seul dans son logement concerne environ un quart des jeunes actifs de 23 ans ou plus. La mise en couple progresse également avec l’âge et devient la situation familiale majoritaire à 29 ans.

À 18 et 19 ans, 10 % des jeunes, soit la moitié des jeunes qui n’habitent plus chez leurs parents, sont en colocation avec au moins une autre personne, membre de leur famille, un ou plusieurs amis, ou autre. La part des situations de colocation est stable entre 18 et 29 ans, contrairement aux autres configurations liées au logement qui évoluent avec l’âge.

Figure 1Répartition des jeunes actifs de la métropole du Grand Paris par mode de cohabitation selon leur âge, en 2018 Jeunes actifs vivant dans la MGP

en %
Répartition des jeunes actifs de la métropole du Grand Paris par mode de cohabitation selon leur âge, en 2018 (en %) - Lecture : en 2018, à l’âge de 18 ans, 83 % des jeunes actifs vivant dans la MGP résident chez leurs parents.
Âge en années Vivant au domicile parental En colocation Occupant seul son logement En couple ou à la tête d'une famille monoparentale
18 ans 83 10 4 3
19 ans 81 9 6 4
20 ans 76 9 8 7
21 ans 70 10 10 10
22 ans 60 11 14 15
23 ans 48 12 21 19
24 ans 38 13 24 25
25 ans 30 13 26 31
26 ans 24 13 27 36
27 ans 19 11 27 43
28 ans 16 10 26 48
29 ans 13 8 26 53
Ensemble 30 24 35 11
  • Lecture : en 2018, à l’âge de 18 ans, 83 % des jeunes actifs vivant dans la MGP résident chez leurs parents.
  • Champ : ensemble des actifs âgés de 18 à 29 ans vivant dans la métropole du Grand Paris.
  • Source : Insee, recensement de la population 2018.

Figure 1Répartition des jeunes actifs de la métropole du Grand Paris par mode de cohabitation selon leur âge, en 2018 Jeunes actifs vivant dans la MGP

  • Lecture : en 2018, à l’âge de 18 ans, 83 % des jeunes actifs vivant dans la MGP résident chez leurs parents.
  • Champ : ensemble des actifs âgés de 18 à 29 ans vivant dans la métropole du Grand Paris.
  • Source : Insee, recensement de la population 2018.

L’emploi durable favorise la prise d’autonomie

Plusieurs facteurs favorisent la prise d’autonomie, au premier rang desquels figure l’emploi. En effet, l’entrée dans la vie active procure une indépendance financière souvent nécessaire pour quitter le domicile parental. Inversement, le chômage est un frein à la décohabitation : un tiers des jeunes de la MGP qui se déclarent au chômage résident toujours chez leurs parents.

De manière générale, les jeunes actifs vivant de manière autonome ont une meilleure situation professionnelle que les jeunes actifs vivant chez leurs parents. En effet, ils sont proportionnellement plus nombreux à disposer d’un emploi (87 % contre 67 %), d’un emploi durable (67 % contre 43 %), mais aussi d’un travail à temps complet (91 % contre 81 %) ou d’un statut de cadre (38 % contre 12 %) (figure 2). Les jeunes actifs remplissant ces trois caractéristiques perçoivent en moyenne un salaire net annuel estimé à 22 000 euros et donc nettement supérieur à celui des jeunes vivant encore au domicile parental (17 000 euros). Compte tenu du niveau des loyers dans la MGP, le taux d’effort brut d’un jeune vivant seul dans un studio atteint 32 %. Il est de 20 % pour un couple dans un deux-pièces (encadré 1).

Jusqu’à 26 ans, il existe un très fort lien entre le fait de disposer d’un emploi et l’occupation d’un logement sans ses parents. L’âge auquel un jeune sur deux a un emploi se situe à 22,8 ans, et c’est à ce même âge qu’un jeune sur deux est autonome en matière de logement. À 26 ans, cela caractérise près de trois jeunes sur quatre. Au-delà de 26 ans, le taux de jeunes qui décohabitent croît plus rapidement que le taux de jeunes disposant d’un emploi. La mise en couple devient un facteur plus déterminant de décohabitation.

Tous âges confondus, l’autonomie au sein de la MGP atteint des niveaux très différents selon que l’on considère les jeunes qui y sont nés ou ceux qui viennent d’ailleurs. Parmi les premiers, natifs de la métropole (46 % de l’ensemble des jeunes en emploi), 58 % sont autonomes. Parmi les seconds, cette proportion s’élève à 90 %. Il s’agit, pour la moitié d’entre eux, de jeunes dont les parents résident en province et pour lesquels l’arrivée dans la MGP se traduit nécessairement par le fait de quitter le domicile parental. Pour ces jeunes nés en dehors de la MGP, la décohabitation s’observe d’ailleurs plus tôt que pour les jeunes natifs de la métropole. Ainsi, à 20 ans, un jeune né hors de la MGP sur deux est « autonome » contre seulement 14 % des jeunes natifs. En revanche l’accès à un emploi durable ou non s’effectue au même âge.

L’accès à l’autonomie en matière de logement varie aussi fortement selon les territoires au sein de la métropole du Grand Paris. Cela s’explique notamment par trois facteurs liés au profil du jeune actif (niveau de diplôme obtenu) et à la situation locale (marché de l’emploi et offre de petits logements locatifs). Les jeunes actifs sont ainsi beaucoup plus souvent indépendants à Paris (82 %) et dans l’EPT Grand Paris Seine Ouest (75 %). À l’inverse, ils le sont moins dans les territoires pour lesquels le taux de chômage est le plus élevé. Dans l’EPT Paris Terres d’Envol, plus d’un jeune actif sur deux vit chez ses parents (52 %), en particulier dans les communes d’Aulnay-sous-Bois (56 %) et de Sevran (57 %) (figure 3).

Figure 2Profil comparé des jeunes actifs dans la métropole du Grand Paris selon leur mode de cohabitation, en 2008 et en 2018En 2018

en %
Profil comparé des jeunes actifs dans la métropole du Grand Paris selon leur mode de cohabitation, en 2008 et en 2018 (en %) - Lecture : en 2018, 59 % des jeunes actifs vivant chez leurs parents sont des hommes.
Caractéristiques Jeunes actifs vivant au domicile parental Jeunes actifs autonomes
Sexe
Femme 41 54
Homme 59 46
Diplôme
Aucun diplôme ou inférieur au bac 30 15
Baccalauréat, brevet professionnel ou équivalent 30 15
Diplôme de l'enseignement supérieur 40 70
Statut professionnel
Chômeur 33 13
Salarié contrat court 20 14
Salarié contrat durable 43 67
Non-salarié 4 6
Catégorie socioprofessionnelle
Ouvrier 17 8
Employé 34 22
Professions intermédiaire 25 27
Cadre 12 38
  • Lecture : en 2018, 59 % des jeunes actifs vivant chez leurs parents sont des hommes.
  • Champ : ensemble des actifs âgés de 18 à 29 ans résidant dans la métropole du Grand Paris.
  • Source : Insee, recensements de la population 2008 et 2018.

Figure 2Profil comparé des jeunes actifs dans la métropole du Grand Paris selon leur mode de cohabitation, en 2008 et en 2018En 2018

  • Lecture : en 2018, 59 % des jeunes actifs vivant chez leurs parents sont des hommes.
  • Champ : ensemble des actifs âgés de 18 à 29 ans résidant dans la métropole du Grand Paris.
  • Source : Insee, recensements de la population 2008 et 2018.

Figure 3Nombre et part de jeunes actifs vivant chez leurs parents, dans la métropole du Grand Paris en 2018Jeunes actifs vivant chez leurs parents, par commune ou arrondissement

Nombre et part de jeunes actifs vivant chez leurs parents, dans la métropole du Grand Paris en 2018 - Lecture : à Créteil, 8 247 jeunes actifs vivent chez leurs parents, soit 42,4 % des jeunes actifs cristoliens.
Code commune Commune Jeunes actifs vivant chez leurs parents
Effectifs Part (en %)
75101 Paris 1er arrondissement 1 627 12,7
75102 Paris 2e arrondissement 3 306 8,7
75103 Paris 3e arrondissement 4 455 9,8
75104 Paris 4e arrondissement 3 245 13,2
75105 Paris 5e arrondissement 5 192 11,7
75106 Paris 6e arrondissement 3 355 14,9
75107 Paris 7e arrondissement 4 729 13,5
75108 Paris 8e arrondissement 3 497 18,2
75109 Paris 9e arrondissement 8 260 9,4
75110 Paris 10e arrondissement 11 151 13,2
75111 Paris 11e arrondissement 19 490 10,7
75112 Paris 12e arrondissement 15 154 18,0
75113 Paris 13e arrondissement 17 503 25,4
75114 Paris 14e arrondissement 13 834 17,7
75115 Paris 15e arrondissement 26 518 13,2
75116 Paris 16e arrondissement 11 418 24,0
75117 Paris 17e arrondissement 19 787 14,7
75118 Paris 18e arrondissement 24 127 15,9
75119 Paris 19e arrondissement 18 525 32,1
75120 Paris 20e arrondissement 19 022 27,7
91027 Athis-Mons 2 955 36,2
91326 Juvisy-sur-Orge 1 962 18,7
91432 Morangis 1 116 38,8
91479 Paray-Vieille-Poste 525 49,5
91589 Savigny-sur-Orge 3 150 38,0
91687 Viry-Châtillon 2 757 40,5
92002 Antony 4 787 31,4
92004 Asnières-sur-Seine 8 509 24,0
92007 Bagneux 3 576 41,2
92009 Bois-Colombes 2 324 29,2
92012 Boulogne-Billancourt 11 741 18,6
92014 Bourg-la-Reine 1 709 24,7
92019 Châtenay-Malabry 2 845 36,3
92020 Châtillon 3 106 28,5
92022 Chaville 1 620 31,5
92023 Clamart 4 104 40,1
92024 Clichy 6 391 25,8
92025 Colombes 6 824 38,6
92026 Courbevoie 7 416 21,2
92032 Fontenay-aux-Roses 1 784 41,0
92033 Garches 813 45,6
92035 La Garenne-Colombes 2 710 24,3
92036 Gennevilliers 4 092 49,2
92040 Issy-les-Moulineaux 6 356 21,5
92044 Levallois-Perret 6 964 18,8
92046 Malakoff 2 792 32,7
92047 Marnes-la-Coquette 67 53,8
92048 Meudon 2 860 38,3
92049 Montrouge 4 980 20,3
92050 Nanterre 9 212 39,2
92051 Neuilly-sur-Seine 3 788 30,5
92060 Le Plessis-Robinson 2 256 29,9
92062 Puteaux 4 608 23,1
92063 Rueil-Malmaison 5 257 38,2
92064 Saint-Cloud 1 732 28,8
92071 Sceaux 1 173 37,4
92072 Sèvres 1 542 39,9
92073 Suresnes 4 525 26,2
92075 Vanves 2 393 26,6
92076 Vaucresson 335 58,0
92077 Ville-d'Avray 535 44,1
92078 Villeneuve-la-Garenne 1 731 55,1
93001 Aubervilliers 7 662 39,0
93005 Aulnay-sous-Bois 7 600 55,5
93006 Bagnolet 3 115 38,5
93007 Le Blanc-Mesnil 5 235 54,4
93008 Bobigny 3 954 52,0
93010 Bondy 4 445 53,1
93013 Le Bourget 1 297 41,7
93014 Clichy-sous-Bois 2 280 56,0
93015 Coubron 303 55,7
93027 La Courneuve 4 005 50,3
93029 Drancy 6 863 43,6
93030 Dugny 1 156 43,9
93031 Épinay-sur-Seine 4 801 43,7
93032 Gagny 3 285 44,6
93033 Gournay-sur-Marne 370 37,8
93039 L'Île-Saint-Denis 776 41,2
93045 Les Lilas 1 934 37,7
93046 Livry-Gargan 3 923 37,4
93047 Montfermeil 2 088 53,5
93048 Montreuil 9 634 37,6
93049 Neuilly-Plaisance 1 875 36,5
93050 Neuilly-sur-Marne 3 008 43,4
93051 Noisy-le-Grand 6 638 35,3
93053 Noisy-le-Sec 3 619 45,6
93055 Pantin 5 049 34,5
93057 Les Pavillons-sous-Bois 2 343 34,6
93059 Pierrefitte-sur-Seine 2 687 49,6
93061 Le Pré-Saint-Gervais 1 425 33,5
93062 Le Raincy 1 281 28,9
93063 Romainville 2 391 42,8
93064 Rosny-sous-Bois 4 285 33,3
93066 Saint-Denis 10 651 35,3
93070 Saint-Ouen 5 221 26,8
93071 Sevran 4 282 56,8
93072 Stains 3 259 54,5
93073 Tremblay-en-France 3 184 52,3
93074 Vaujours 672 38,6
93077 Villemomble 2 507 37,1
93078 Villepinte 3 371 57,7
93079 Villetaneuse 1 144 62,3
94001 Ablon-sur-Seine 543 44,0
94002 Alfortville 4 548 30,3
94003 Arcueil 2 104 29,3
94004 Boissy-Saint-Léger 1 562 40,4
94011 Bonneuil-sur-Marne 1 702 56,5
94015 Bry-sur-Marne 1 214 40,9
94016 Cachan 2 627 33,3
94017 Champigny-sur-Marne 6 615 48,0
94018 Charenton-le-Pont 2 477 26,6
94019 Chennevières-sur-Marne 1 512 50,0
94021 Chevilly-Larue 1 372 48,4
94022 Choisy-le-Roi 4 311 34,4
94028 Créteil 8 247 42,4
94033 Fontenay-sous-Bois 3 980 45,2
94034 Fresnes 2 651 33,8
94037 Gentilly 2 084 30,3
94038 L'Haÿ-les-Roses 2 232 41,1
94041 Ivry-sur-Seine 6 067 30,5
94042 Joinville-le-Pont 1 518 30,2
94043 Le Kremlin-Bicêtre 2 403 26,5
94044 Limeil-Brévannes 2 665 32,7
94046 Maisons-Alfort 5 510 27,2
94047 Mandres-les-Roses 219 68,2
94048 Marolles-en-Brie 285 71,9
94052 Nogent-sur-Marne 2 484 28,7
94053 Noiseau 365 49,3
94054 Orly 2 064 48,8
94055 Ormesson-sur-Marne 555 66,3
94056 Périgny 191 42,0
94058 Le Perreux-sur-Marne 2 548 34,4
94059 Le Plessis-Trévise 1 514 30,3
94060 La Queue-en-Brie 858 53,0
94065 Rungis 491 51,5
94067 Saint-Mandé 1 645 21,5
94068 Saint-Maur-des-Fossés 5 184 33,8
94069 Saint-Maurice 1 250 27,5
94070 Santeny 304 42,5
94071 Sucy-en-Brie 1 880 47,9
94073 Thiais 2 511 41,8
94074 Valenton 1 403 54,9
94075 Villecresnes 849 44,4
94076 Villejuif 4 925 32,9
94077 Villeneuve-le-Roi 1 763 42,7
94078 Villeneuve-Saint-Georges 3 376 43,0
94079 Villiers-sur-Marne 2 470 37,7
94080 Vincennes 4 667 15,7
94081 Vitry-sur-Seine 7 926 42,2
95018 Argenteuil 9 491 43,2
  • Lecture : à Créteil, 8 247 jeunes actifs vivent chez leurs parents, soit 42,4 % des jeunes actifs cristoliens.
  • Champ : ensemble des actifs âgés de 18 à 29 ans résidant dans la métropole du Grand Paris.
  • Source : Insee, recensement de la population 2018.

Figure 3Nombre et part de jeunes actifs vivant chez leurs parents, dans la métropole du Grand Paris en 2018Jeunes actifs vivant chez leurs parents, par commune ou arrondissement

  • Lecture : à Créteil, 8 247 jeunes actifs vivent chez leurs parents, soit 42,4 % des jeunes actifs cristoliens.
  • Champ : ensemble des actifs âgés de 18 à 29 ans résidant dans la métropole du Grand Paris.
  • Source : Insee, recensement de la population 2018.

Les femmes décohabitent plus tôt que les hommes

Les jeunes femmes actives quittent le domicile parental en moyenne plus tôt que leurs homologues masculins. À 22 ans, la moitié d’entre elles ne vivent pas au domicile parental, contre 37 % des jeunes hommes. Ces écarts ne s’expliquent pas par une entrée plus précoce des femmes sur le marché du travail que les hommes. En effet, à âge donné, les femmes sans emploi sont aussi plus souvent autonomes que les hommes et ces derniers, même avec un emploi, vivent plus souvent au domicile parental que les femmes.

Plus du tiers des jeunes actifs vivant encore chez leurs parents résident dans un logement suroccupé

Près des deux tiers (65 %) des jeunes actifs autonomes résident dans un petit logement composé d’une ou deux pièce(s). À l’inverse, les jeunes actifs vivant avec leurs parents, dans deux tiers des cas, habitent dans un logement d’au moins quatre pièces. Pour autant, ces derniers sont plus souvent en situation de que leurs homologues autonomes (38 % contre 17 %) (figure 4). Dans les autres métropoles de province, ces situations de suroccupation au domicile parental sont moins fréquentes, l’accès au logement y étant moins contraint.

Au sein de la MGP, la suroccupation touche davantage les jeunes actifs dont les parents vivent dans les territoires du nord-est, à Plaine Commune (40 % d’entre eux vivent dans un logement suroccupé), Paris Terres d’Envol (34 %) et Est Ensemble (33 %).

Figure 4Conditions de logement des jeunes actifs dans la métropole du Grand Paris selon leur mode de cohabitation, en 2008 et 2018En 2018

en %
Conditions de logement des jeunes actifs dans la métropole du Grand Paris selon leur mode de cohabitation, en 2008 et 2018 (en %) - Lecture : en 2018, 64 % des jeunes actifs autonomes sont locataires d’un logement loué vide.
Caractéristiques Jeunes actifs vivant au domicile parental Jeunes actifs autonomes
Statut d’occupation du logement
Locataire d'un logement loué vide 59 64
Propriétaire 37 15
Locataire d'un logement meublé 1 16
Logé gratuitement 3 5
Occupation du logement
Occupation normale 32 65
Suroccupation 24 13
Suroccupation accentuée 14 4
Distance domicile-travail > 10 km 39 31
Utilisation des transports en commun pour se rendre sur le lieu de travail 58 64
  • Lecture : en 2018, 64 % des jeunes actifs autonomes sont locataires d’un logement loué vide.
  • Champ : ensemble des actifs âgés de 18 à 29 ans résidant dans la métropole du Grand Paris.
  • Source : Insee, recensements de la population 2008 et 2018, distancier Metric-OSRM.

Figure 4Conditions de logement des jeunes actifs dans la métropole du Grand Paris selon leur mode de cohabitation, en 2008 et 2018En 2018

  • Lecture : en 2018, 64 % des jeunes actifs autonomes sont locataires d’un logement loué vide.
  • Champ : ensemble des actifs âgés de 18 à 29 ans résidant dans la métropole du Grand Paris.
  • Source : Insee, recensements de la population 2008 et 2018, distancier Metric-OSRM.

Une distance domicile-travail plus importante pour les jeunes vivant encore chez leurs parents

En 2018, 90 % des jeunes actifs en emploi qui vivent dans la MGP y travaillent également. Parmi eux, la moitié travaillent même dans leur EPT de résidence. Cette proportion est plus élevée à Paris (65 %) que dans les territoires de l’est du Grand Paris, tels que les EPT Paris Est Marne & Bois et Grand Paris Grand Est (25 %). Pour les jeunes qui ne travaillent pas dans leur EPT de résidence, la distance domicile-travail est en moyenne plus élevée pour les jeunes actifs qui habitent au domicile parental (17,2 km) que pour les jeunes actifs autonomes (14,8 km).

L’offre de transports collectifs est fortement développée dans la MGP. Ainsi, ce mode de déplacement est utilisé par les deux tiers (63 %) des jeunes actifs en emploi, la voiture arrivant en seconde position (20 %).

Les jeunes autonomes, plus nombreux dans le centre de la métropole, utilisent davantage les transports en commun pour aller travailler que ceux qui vivent chez leurs parents (64 % contre 58 %). À l’inverse, ces derniers, en moyenne plus éloignés, sont plus d’un quart à prendre leur voiture pour se rendre à leur travail (28 % contre 19 % des jeunes actifs autonomes).

Encadré 1 - Le taux d’effort des jeunes locataires dans la métropole du Grand Paris

Le taux d’effort pour se loger mesure la part consacrée au loyer dans le revenu. Dans cette étude, une estimation du taux d’effort - défini comme le rapport entre le loyer et le salaire - a été calculée pour deux profils de jeunes actifs autonomes vivant dans le parc locatif privé : les jeunes locataires vivant seuls dans un logement d’une pièce et les jeunes locataires vivant en couple dans un deux-pièces. Ainsi, le loyer moyen d’un logement d’une pièce a été rapporté au salaire moyen d’un jeune vivant seul et le loyer moyen d’un logement de deux pièces au salaire moyen cumulé d’un couple (comprenant au moins un jeune actif salarié). Le taux d’effort est beaucoup plus élevé pour une personne seule en studio (32 %) que pour un couple dans un deux-pièces (20 %).

Globalement, le taux d’effort varie peu d’un EPT à l’autre, les locataires ayant des revenus plus élevés lorsque les loyers sont plus chers. Pour un jeune vivant seul dans un studio, c’est à Paris et dans l’EPT Paris Terres d’Envol que le taux d’effort est le plus élevé, dans le premier cas parce que les loyers y sont très chers, dans le second parce que les salaires y sont plus bas.

Figure 5Taux d’effort des jeunes actifs âgés de 18 à 29 ans par EPT, en 2018

en euros
Taux d’effort des jeunes actifs âgés de 18 à 29 ans par EPT, en 2018 (en euros) - Lecture : en 2018 à Paris, le loyer moyen d’un studio est de 680 euros, le salaire moyen d’un jeune actif locataire vivant seul est de 1 900 euros, son taux d’effort brut (rapport entre le loyer et le salaire) est de 35 %. Il ne tient pas compte des éventuelles aides au logement.
Établissement public territorial Personne seule dans un studio Couple dans un deux-pièces
Loyer mensuel moyen Salaire mensuel moyen Taux d’effort brut (en %) Loyer mensuel moyen Salaire mensuel moyen Taux d’effort brut (en %)
Paris 680 1 900 35,0 1 000 4 100 24,2
T2 - Vallée Sud – Grand Paris 560 1 900 29,9 740 3 800 19,4
T3 - Grand Paris Seine Ouest 590 1 900 30,7 820 4 000 20,6
T4 - Paris Ouest La Défense 600 1 900 31,1 840 4 000 21,1
T5 - Boucle Nord de Seine 560 1 800 30,6 730 3 700 19,6
T6 - Plaine Commune 550 1 600 33,5 690 3 400 20,0
T7 - Paris Terres d'Envol 550 1 600 35,0 680 3 300 20,7
T8 - Est Ensemble 560 1 700 32,4 700 3 500 19,7
T9 - Grand Paris Grand Est 540 1 700 32,1 680 3 400 19,9
T10 - Paris Est Marne & Bois 580 1 800 32,4 780 3 700 21,0
T11 - Grand Paris Sud Est Avenir 540 1 700 32,2 680 3 500 19,5
T12 - Grand-Orly Seine Bièvre 550 1 700 32,4 690 3 500 19,6
  • Lecture : en 2018 à Paris, le loyer moyen d’un studio est de 680 euros, le salaire moyen d’un jeune actif locataire vivant seul est de 1 900 euros, son taux d’effort brut (rapport entre le loyer et le salaire) est de 35 %. Il ne tient pas compte des éventuelles aides au logement.
  • Champ : loyers des logements locatifs du secteur privé ; actifs âgés de 18 à 29 ans, salariés résidant dans la MGP.
  • Sources : Insee, Olap 2018, recensement de la population 2018 et Base Tous salariés 2018.

Encadré 2 - Les jeunes actifs de la métropole du Grand Paris bénéficiaires d’aides au logement

Les aides au logement versées par la Caisse d’allocations familiales participent au paiement du loyer ou au remboursement d’une résidence principale si les ressources du ménage sont modestes. Elles sont ainsi très souvent attribuées aux jeunes étudiants locataires d’un logement. Mais certains jeunes actifs peuvent aussi en bénéficier si leurs ressources financières sont faibles.

En décembre 2020, ce sont ainsi près de 111 400 jeunes actifs vivant dans la MGP qui bénéficient d’une aide au logement, soit près d’un quart (24 %) de l’ensemble des jeunes actifs autonomes. Cette part est la plus élevée dans l’EPT Plaine Commune (31 %) et la plus faible à Paris Terres d’Envol (19 %). Toutefois, Paris concentre 43 % des bénéficiaires de la métropole.

Parmi l’ensemble des jeunes actifs bénéficiaires d’aide au logement, 73 % sont salariés, 21 % au chômage et 6 % travailleurs indépendants. Ces bénéficiaires vivent très majoritairement seuls (80 %) et sont plus souvent locataires d’un logement du parc privé (79 %) que du parc social (21 %).

Le nombre de jeunes actifs bénéficiaires d’une aide au logement a augmenté de 28 % par rapport à décembre 2016. Durant la crise sanitaire, des mesures ont été mises en place pour maintenir les droits des jeunes allocataires en cas de changement de situation.

Le montant de l’aide dépend du niveau de revenu du jeune actif, de la composition de son ménage et de son loyer. À titre d’exemple, en 2022, pour un jeune actif vivant seul, percevant l’équivalent d’un demi-Smic (664,5 € net par mois), locataire d’un logement vide et s’acquittant d’un loyer de 600 €, le montant de l’aide au logement est estimée à 246 € par mois. Si le jeune actif vit en couple avec un enfant de moins de 21 ans et des ressources correspondant à un Smic (1 329 € par mois), l’estimation de l’aide au logement s’élève à 256 € par mois.

Au-delà des aides financières, des offres de logements spécifiques sont destinées aux jeunes actifs, comme les Foyers de Jeunes Travailleurs (FJT) ou encore les résidences pour les jeunes actifs.

Publication rédigée par :François Dubujet, Danielle Jabot (Insee), Guillemette Delacour, Frédérique Latournerie, Émilie Moreau (Atelier parisien d’urbanisme)

Pour comprendre

L’étude concerne les jeunes, âgés de 18 à 29 ans, se déclarant principalement actifs au recensement de la population. Ils sont soit en emploi, soit au chômage. Les jeunes en contrat d’apprentissage ou en stage rémunéré sont considérés comme actifs, ceux s’étant déclarés principalement étudiants ou en stages courts sont considérés comme inactifs et hors du champ de l’étude.

Les données sont issues de l’exploitation complémentaire des recensements de la population de 2008 et 2018.

Les distances domicile-travail par la route sont calculées à l’aide du distancier Metric-OSRM.

Les données sur les bénéficiaires des aides au logement en 2020 ont été fournies par les Caisses d’allocations familiales d’Île-de-France, celles sur les loyers en 2018 par l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne (Olap).

Le revenu des individus n’est pas une information disponible dans le recensement de la population. Il est toutefois possible dans le cas des salariés de l’estimer assez précisément, connaissant leurs caractéristiques, à partir des données des déclarations annuelles de données sociales (DADS). Cette source permet d’obtenir le salaire moyen des individus franciliens par sexe, âge, profession et catégorie socioprofessionnelle (PCS), secteur d’activité et contrat de travail (CDI, CDD, apprentissage, intérim…). Ces résultats sont ensuite appliqués aux individus salariés du recensement ayant les mêmes caractéristiques.

Définitions

Dans cette étude, un jeune vit chez ses parents si, dans le recensement, il est enfant de l’un des autres occupants du logement. Dans tous les autres cas, il est « autonome », soit seul, soit en famille (en couple, avec ou sans enfant(s), ou adulte d’une famille monoparentale) ou en colocation. Le terme « colocation » recouvre ici des situations de cohabitation diverses : avec un frère ou une sœur, un cousin, un grand-parent, un ami ou des inconnus ; le bail peut être collectif ou individuel et les données du recensement de la population ne permettent pas de savoir si le jeune actif en colocation contribue effectivement au paiement du loyer ou non ; enfin, dans une minorité de cas, le terme est impropre, car le logement est occupé en propriété.

La norme d’occupation d’un logement est définie ainsi : une pièce de séjour pour le ménage, une pièce pour chaque personne de référence d’une famille, une pièce pour les personnes hors famille non célibataires ou les célibataires de 19 ans ou plus. Pour les célibataires de moins de 19 ans, on compte une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou ont moins de 7 ans, sinon une pièce par enfant. Un logement est suroccupé quand il lui manque une pièce par rapport à la norme, en situation de suroccupation accentuée lorsqu’il lui manque au moins deux pièces par rapport à cette même norme. Par convention dans cette étude, la situation d’une personne seule vivant dans un studio (quelle que soit sa surface) est considérée comme une occupation normale, bien qu’il lui manque une pièce selon la définition de la norme.

Pour en savoir plus

Latournerie F., Moreau É., « Ouvrir dans un nouvel ongletLes jeunes à Paris et dans la Métropole du Grand Paris - Portrait social et démographique », 4e édition, Atelier parisien d’urbanisme, novembre 2022.

Bianco E., Vanelle V., « Logement des jeunes actifs - Une illustration des disparités spatiales et sociales », Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes n° 140, février 2022.

Bayardin V., Mosny E., Tissot I., « L’insertion professionnelle des jeunes en Île-de-France : meilleure qu’en province pour les plus diplômés, moins bonne pour les détenteurs du seul bac », Insee Analyses Île-de-France n° 116, mai 2020.

Ribeiro M., « Ouvrir dans un nouvel ongletLes jeunes Parisiens en difficulté d’insertion - Éléments de profils des jeunes ni en emploi, ni en étude, ni en formation », Atelier parisien d’urbanisme, Note n° 61, septembre 2019.

Richez J.-C., « Ouvrir dans un nouvel ongletLa question du logement », Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, Fiches repères, janvier 2015.

Decondé C., Hamet F., Pottier Ph., « Quitter le logement familial est plus difficile pour les jeunes de Seine-Saint-Denis », Insee Île-de-France à la page n° 390, juin 2012.