Insee Flash Pays de la Loire · Novembre 2022 · n° 131

À l’horizon 2070, une croissance de la population régionale malgré un ralentissement

Si les tendances démographiques récentes se poursuivaient (méthode), 4,2 millions d’habitants résideraient dans les Pays de la Loire en 2070, soit 434 600 de plus qu’en 2018 (scénario central) (encadré). La population augmenterait en moyenne de 0,21 % par an entre 2018 et 2070. La croissance démographique des Pays de la Loire serait parmi les plus dynamiques (figure 1). La région enregistrerait le 2^e taux de croissance le plus élevé des régions de France métropolitaine, derrière l’Occitanie.

Entre 2018 et 2070, la population augmenterait cependant 3 fois moins vite qu’entre 2013 et 2018 (+ 0,65 %). Le taux de croissance ralentirait progressivement : il s’établirait à 0,47 % entre 2018 et 2030, puis 0,33 % entre 2030 et 2040, et passerait ensuite sous la moyenne régionale de 2018-2070. Au niveau national, la population commencerait à décroître à partir de 2044 : le solde migratoire ne compenserait plus le déficit naturel qui apparaîtrait à partir de 2035 (pour en savoir plus). Dans les Pays de la Loire, ce retournement de tendance arriverait plus tard, à partir de 2058, moment où la population se stabiliserait.

Contrairement à la période antérieure, la croissance de la population entre 2018 et 2070 reposerait exclusivement sur les flux migratoires. Ils seraient portés par les classes d’âges des actifs et des jeunes : les personnes âgées de 20 à 64 ans représenteraient 50 % de l’excédent migratoire et les moins de 20 ans, 29 % . Le solde naturel, excédent du nombre de naissances par rapport aux décès, contribuerait négativement à l’évolution de la population. En effet, aux environs de l’année 2033, les décès seraient plus nombreux que les naissances dans la région, du fait de l’arrivée aux âges de forte mortalité des générations du baby-boom (1946-1974), et de la baisse du nombre de naissances à partir de 2038.

Dans la région, comme en France métropolitaine, le vieillissement de la population s’amplifierait avec l’arrivée aux âges avancés de la génération du baby-boom (figure 2). Selon le scénario central, la part des personnes âgées de 65 ans ou plus (seniors) atteindrait 30,4 % en 2070, contre 20,3 % en 2018. La région compterait alors 152 seniors pour 100 jeunes de moins de 20 ans (contre 143 au niveau national).

L’augmentation du nombre de seniors serait un peu plus marquée qu’au niveau national : + 1,0 % en moyenne annuelle, contre + 0,8 % en France métropolitaine. Cette hausse serait accentuée par l’excédent migratoire de cette tranche d’âge, comme dans la plupart des régions avec des territoires littoraux. Au total, la région dénombrerait 515 000 habitants supplémentaires de 65 ans ou plus à l’horizon 2070. La hausse serait amplement portée par les 75 ans ou plus.

À l’inverse, le nombre de jeunes de moins de 20 ans baisserait de 107 900 entre 2018 et 2070 (– 0,23 % en moyenne par an). Cette diminution du nombre de jeunes serait un peu moins marquée qu’au niveau national (– 0,32 %). L’évolution du nombre d’habitants âgés de 20 à 64 ans serait atone (+ 0,03 % en moyenne par an) mais resterait légèrement positive, contrairement à celle de France métropolitaine (‑ 0,15 %).

La croissance démographique des Pays de la Loire reposerait principalement sur la Loire-Atlantique (+ 0,49 % par an), puis dans une moindre mesure sur la Vendée (+ 0,22 % par an) et le Maine-et-Loire (+ 0,07 % par an) (figure 3). La Loire-Atlantique serait le département de France métropolitaine avec la croissance démographie la plus dynamique. Elle accueillerait 406 100 habitants supplémentaires d’ici 2070. Seul département ligérien dont le solde naturel reste positif, cette croissance serait soutenue à 81 % par le solde migratoire et 19 % par le solde naturel. Elle contribuerait au total pour 94 % à la croissance régionale. Le département ne connaîtrait pas de retournement de tendance d’ici 2070. Néanmoins, la croissance démographique ralentirait progressivement pour atteindre + 0,12 % chaque année entre 2060 et 2070 (comparée à une croissance annuelle de + 0,91 % entre 2018 et 2030).

En Vendée comme en Maine-et Loire, l’augmentation de la population proviendrait exclusivement du solde migratoire. Le solde naturel négatif contribuerait à faire baisser la population de ces départements : ‑ 0,70 % par an pour la Vendée et – 0,09 % pour le Maine-et-Loire. En Maine-et-Loire, la population commencerait à décroître à partir de 2050. En Vendée, les évolutions respectives des soldes migratoire et naturel découlent en partie de l’attractivité du littoral pour les personnes de 65 ans ou plus. Ainsi, la part des personnes de ces âges atteindrait 38,8 %, soit la part la plus élevée de la région. La population vendéenne diminuerait à partir de 2057.

Les populations de la Sarthe et de la Mayenne baisseraient respectivement, en moyenne chaque année, de 0,22 % et 0,15 % entre 2018 et 2070. Ces baisses résulteraient de soldes naturels négatifs. Le solde migratoire resterait positif en Mayenne (+ 0,20 % en moyenne par an), et légèrement positif dans la Sarthe (+ 0,06 %).