Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté · Novembre 2022 · n° 159

15 % des inscrits se sont abstenus de voter en 2022

Parmi les personnes résidant en Bourgogne-Franche-Comté, 1 890 000 sont inscrites sur les listes électorales en 2022, soit 90,6 % des personnes en âge de voter contre 91,5 % au niveau national. Ce taux d’inscription est parmi les plus faibles, seule l’Île-de-France affiche un score inférieur.

Dans la région, comme en France, les femmes sont plus souvent inscrites que les hommes. La plupart des adultes de moins de 30 ans sont inscrits sur une liste électorale, notamment grâce à la procédure d’inscription d’office des jeunes atteignant 18 ans, à l’issue de leur recensement citoyen.

Le premier semestre 2022 a été marqué par deux échéances politiques majeures, l’élection présidentielle en avril, puis les élections législatives en juin. En Bourgogne-Franche-Comté, 15 % des inscrits n’ont pas du tout fait usage de leur droit de vote. L' abstention systématique dans la région se situe en dessous de celle de la France métropolitaine (15,8 %) et des scores atteints dans les régions Hauts-de-France (18,2 %) et Normandie (17,8 %). La part des électeurs qui n’ont voté à aucun tour est plus importante en 2022 qu’en 2017 dans toutes les régions.

Cette année, en Bourgogne-Franche-Comté, près de la moitié (47,5 %) des inscrits n’a voté qu’à une partie des scrutins.

Le vote intermittent domine comme dans les autres régions françaises. Cependant, il recule de 3,2 points par rapport à 2017.

Chaque dimanche d'élection, 37,5 % des inscrits ont voté. Ce vote systématique est en légère progression par rapport à 2017 (+ 1,1 point) et reste supérieur à celui de la France métropolitaine (figure 1).

Comme à chaque édition, l’élection présidentielle mobilise davantage que les élections législatives. En 2022, sept inscrits sur dix se sont déplacés ou ont donné procuration en Bourgogne-Franche-Comté à la présidentielle alors qu'ils ne sont que quatre sur dix à voter aux législatives (encadré).

L’attrait pour la présidentielle a tendance à baisser avec une abstention systématique pour ce scrutin qui passe de 8,6 % en 2007 à 13,4 % en 2017 et à 16 % en 2022.

En revanche, la participation a été légèrement supérieure aux élections législatives 2022 avec davantage d’électeurs ayant voté aux deux tours (+ 2 points) que 5 ans plus tôt.

Selon l'âge, le comportement électoral varie fortement. L'usage du droit de vote à chaque tour de scrutin augmente avec l'âge. Les 80 ans ou plus, en perte d’autonomie, font exception avec une abstention systématique record de 37,9 % dans la région (figure 2).

Pour les plus jeunes électeurs, le vote systématique est plus rare, l'abstention plus élevée et l'abstention systématique atteint 30 % pour les moins de 25 ans. Après 30 ans, le vote à chaque tour progresse tandis que l'abstention systématique régresse. Le vote systématique concerne plus d’un tiers des 40-49 ans et ne devient majoritaire que chez les 70-79 ans.

En comparaison des scrutins de 2017, l’abstention systématique augmente pour toutes les classes d’âge à l’exception des 25-29 ans qui votent davantage à tous les tours. La hausse de l’abstention systématique est particulièrement forte pour les personnes âgées de 70 à 79 ans qui double presque en cinq ans, tout en restant à un niveau relativement faible.

Plus les électeurs ont un niveau de diplôme élevé, plus ils se rendent aux urnes à chaque tour. Ainsi plus de quatre diplômés de l’enseignement supérieur sur dix votent de façon systématique alors que les personnes sans diplôme ne sont que trois sur dix à le faire (figure 3).

Les cadres se mobilisent pour les élections. Ils trouvent plus d'intérêt à se rendre aux urnes que les ouvriers dont l'abstention est plus de trois fois supérieure, à 17,6 %. De même, si l’on compare les niveaux de vie, avec 20,9 %, l'abstention des plus pauvres est le double de celle des plus aisés. Les chômeurs sont 32,4 % à ne voter à aucun tour, une proportion près de trois fois plus importante que les personnes ayant un emploi. Enfin, l'abstention systématique est plus élevée en milieu urbain (17,6 % ), où les habitants sont souvent plus jeunes et moins aisés, que dans le rural (11,7 %).