Insee Conjoncture Ile-de-France · Octobre 2022 · n° 41

Au deuxième trimestre 2022, l’activité économique francilienne continue sa progression Note de conjoncture régionale - 2^e trimestre 2022

Au deuxième trimestre 2022, le volume d’heures rémunérées en Île-de-France augmente de 11 % par rapport au deuxième trimestre 2021, soit un rythme similaire au trimestre précédent. Il continue de progresser par rapport à 2019, dépassant de 3,1 % le niveau du deuxième trimestre 2019 (+ 3,5 % au niveau national).

La plupart des secteurs ont retrouvé voire dépassé leur niveau d’avant-crise. En particulier, le secteur de l’hébergement et restauration, le plus fortement touché à l’occasion de la crise sanitaire, enregistre un volume d’heures rémunérées du même niveau que celui du deuxième trimestre 2019 (+ 0,0 %). Les services principalement non marchands sont ceux qui augmentent le plus fortement (+ 7,9 %). Seul le secteur de l’industrie reste en léger retrait (- 2,0 %). Du fait de leur poids dans l’économie francilienne, les autres services principalement marchands, parmi lesquels l’information et communication, contribuent le plus fortement à la hausse régionale par rapport au deuxième trimestre 2019 (figure 1).

Le département des Yvelines reste le seul département dont le volume d’heures rémunérées est inférieur à celui d’avant-crise (- 1,4 %), en lien avec les difficultés d’approvisionnement dans l’industrie automobile. À l’inverse, Paris connaît une situation parmi les plus favorables de la région (+ 5,1 %), grâce au dynamisme des secteurs de l’information et communication et des activités scientifiques et techniques.

Au deuxième trimestre 2022, l’emploi salarié francilien augmente de 0,6 % par rapport au trimestre précédent (+ 34 200 emplois) (figure 2), soit un rythme légèrement supérieur à celui de la France hors Mayotte (+ 0,4 %). Sur un an, la progression en Île-de-France est de 2,6 % (2,2 % au niveau national).

Comme au trimestre précédent, la hausse de l’emploi est essentiellement portée par le secteur tertiaire marchand (hors intérim) avec 34 500 emplois supplémentaires (soit + 0,9 %) (figure 3). En particulier, elle se poursuit dans le secteur de l’hébergement et restauration (+ 2,5 %), et ce dans tous les départements franciliens ; le niveau d’avant-crise (quatrième trimestre 2019) est dépassé. L’emploi progresse également dans l’information et communication (+ 1,5 %) et les activités scientifiques et techniques et services administratifs et de soutien (+ 1,3 %). L’emploi est stable dans le secteur tertiaire non marchand et quasi stable dans l’industrie (+ 0,1 %) par rapport au trimestre précédent. Pour le deuxième trimestre consécutif, l’emploi intérimaire baisse (- 0,2 % après un recul de 1,7 % au premier trimestre), demeurant en deçà de son niveau de fin 2019 (- 2,1 %). Le secteur de la construction perd également des emplois (- 0,2 %).

À l’échelle départementale, l’emploi progresse le plus nettement à Paris (+ 1,0 %), où se concentrent près de 60 % des emplois supplémentaires de la région. L’augmentation est soutenue par les activités scientifiques et techniques et celles des services administratifs et de soutien. L’information et communication porte l’évolution dans les Hauts-de-Seine (+ 0,6 %) et les autres activités de services celle de la Seine-et-Marne (+ 0,5 %). Dans le Val-d’Oise, l’emploi progresse de 0,7 % grâce au transport et entreposage. L’emploi augmente légèrement dans l’Essonne et en Seine-Saint-Denis (+ 0,2 %), il est stable dans le Val-de-Marne. En revanche, il n’augmente pas dans les Yvelines (- 0,1 %), toujours du fait de la situation moins favorable dans la fabrication de matériel de transport.

Au deuxième trimestre 2022, le taux de chômage est stable par rapport au trimestre précédent, à 7,0 % de la population active en Île-de-France. Il reste à son plus bas niveau depuis 2008, si l’on excepte la baisse ponctuelle en « trompe-l’œil » du printemps 2020, pendant le premier confinement. En France (hors Mayotte), le taux de chômage est quasi stable (+ 0,1 %), à 7,2 % (figure 4). Au sein de la région, le taux de chômage est stable ou quasi stable dans tous les départements. Il est le plus bas à Paris (5,7 %), suivi par les Hauts-de-Seine (6,0 %), l’Essonne et les Yvelines (6,5 %). La Seine-et-Marne (6,8 %) et le Val-de-Marne (7,2 %) se situent à un niveau proche du niveau régional. Le taux de chômage reste le plus élevé dans le Val-d’Oise (8,2 %) et en Seine-Saint-Denis (10,3 %).

Au deuxième trimestre 2022, en Île-de-France, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) s’établit en moyenne à 628 200. Il recule de 0,6 % par rapport au trimestre précédent, au même rythme qu’en France métropolitaine mais moins qu’au cours du premier trimestre (- 4,6 %). Sur un an, la diminution est légèrement moindre en Île-de-France qu’au niveau national (- 14,8 % contre - 15,6 %). La demande d’emploi se situe à un niveau inférieur à celui d’avant-crise (- 4,3 % par rapport au quatrième trimestre 2019).

Le nombre de demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B et C) baisse pour la première fois depuis deux ans (- 0,9 % sur le trimestre, - 3,2 % en France métropolitaine).

Au total, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B et C diminue de 0,7 % sur le trimestre et de 8,2 % sur un an. Les demandes d’emploi des personnes âgées de 25 à 49 ans baissent le plus fortement au cours du trimestre (- 0,9 %). Sur un an en revanche, c’est le nombre de demandeurs de moins de 25 ans qui enregistre la baisse la plus vive (- 15 %), en lien notamment avec le développement des formations en apprentissage, en particulier dans l’enseignement supérieur. L’évolution de la demande d’emploi, sur un trimestre comme sur un an, est un peu moins favorable aux 50 ans ou plus (- 0,3 % et - 3,5 %). Leur part dans l’ensemble des demandeurs d’emploi est passée de 20,6 % à 28,4 % en dix ans. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus baisse de nouveau au cours du trimestre (- 3,4 %), à la différence du nombre d’inscrits depuis moins d’un an, qui repart à la hausse (+ 1,7 %).

Au deuxième trimestre 2022, 66 600 entreprises ont été créées en Île-de-France . Par rapport au trimestre précédent, le nombre global de créations dans la région diminue de 5,9 % (- 2,6 % au niveau national) (figure 5). Il reste néanmoins supérieur à celui observé avant le début de la crise sanitaire (+ 5,9 % par rapport au quatrième trimestre 2019).

Dans la région, la baisse est surtout centrée sur les créations sous le régime de micro-entrepreneur, dont le nombre recule (- 11 %) plus fortement qu’au niveau national (- 5,6 %). Ceci intervient dans un contexte de repli des créations dans les « autres activités de poste et de courrier », lesquelles avaient été particulièrement dynamiques lors des premiers épisodes de la crise sanitaire. Inversement, les créations d’entreprises classiques progressent, en Île-de-France comme en France (respectivement + 2,0 % et + 2,2 %).

Par rapport au premier trimestre 2022, le nombre total de créations fléchit de 8,3 % dans le commerce, les transports, l’hébergement et restauration, de 6,3 % dans l’industrie et de 6,1 % dans les services. En revanche, il est en hausse de 6,4 % dans la construction. Comparé au niveau d’avant-crise (quatrième trimestre 2019), le niveau des créations reste moindre dans le commerce, les transports, l’hébergement et restauration (- 13 %). En revanche, il est plus élevé dans les services (+ 16 %), la construction (+ 7,5 %) et l’industrie (+ 3,3 %), ces deux derniers secteurs ne représentant toutefois que 9,6 % du nombre global de créations au deuxième trimestre 2022.

Avec 75 400 logements autorisés à la construction entre juillet 2021 et juin 2022, le marché de la construction repart en Île-de-France, à + 5,7 % par rapport au trimestre précédent. Cette progression est plus élevée que sur l’ensemble de la France hors Mayotte (+ 2,1 %). Le nombre de logements mis en chantier sur la même période (62 800) recule cependant (- 5,7 %), et la baisse est plus importante qu’au niveau national (- 1,5 %) (figure 6).

Au cours du deuxième trimestre 2022, 6 700 logements ont été commercialisés en Île-de-France. Ce volume reste nettement inférieur à celui d’avant-crise (- 31 % par rapport au deuxième trimestre 2019), et ce de façon beaucoup plus marquée qu’en France métropolitaine (- 17 %). Il est inférieur de 23 % au niveau du deuxième trimestre 2021 (- 12 % au niveau national) au cours duquel un effet de rattrapage a eu lieu après les périodes de confinement.

Dans le neuf, les prix de vente au m² des appartements franciliens augmentent légèrement au deuxième trimestre 2022 par rapport au trimestre précédent (+ 0,5 %), moins fortement qu’en France métropolitaine (+ 2,2 %). Les prix baissent faiblement sur un an en Île-de-France (- 0,2 %) alors qu’ils poursuivent leur hausse au niveau national (+ 4,9 %).

Dans l’ancien, les prix des logements franciliens augmentent pour le deuxième trimestre consécutif (+ 0,3 % par rapport au premier trimestre 2022, après + 1,1 % au trimestre précédent). Sur un an, les prix sont également en hausse (+ 2,2 %), en particulier pour les maisons (+ 5,4 %). Cette plus forte augmentation du prix des maisons s’observe depuis le quatrième trimestre 2020.

Concernant les locaux d’activité franciliens, le cumul des autorisations sur les douze derniers mois augmente par rapport au trimestre précédent (+ 8,3 %) plus fortement que dans l’ensemble de la France (+ 2,0 %). Les mises en chantier des locaux augmentent également, en Île-de-France (+ 5,2 %) comme au niveau national (+ 4,3 %).

Au deuxième trimestre 2022, les hôtels franciliens ont enregistré 18,2 millions de nuitées, soit 4,7 % de moins qu’au deuxième trimestre 2019, année de référence avant la crise sanitaire. Visible dans la région à partir du mois de février 2022, la reprise de l’activité hôtelière se poursuit avec une augmentation de 65 % des nuitées entre le premier et le deuxième trimestre 2022 (figure 7). Les chiffres provisoires de juillet (+ 7 % entre juin et juillet) laissent présager un dépassement du niveau d’avant-crise sanitaire en Île-de-France.

Le taux d’occupation dans les hôtels franciliens ce trimestre est supérieur à la moyenne nationale (77 % contre 64 %). Il est toutefois encore un peu en deçà du taux moyen enregistré à cette période de l’année avant la crise sanitaire : 79 % en moyenne entre 2017 et 2019.

La clientèle hôtelière redevient majoritairement non résidente (56 % des nuitées au deuxième trimestre 2022 contre 58 % au deuxième trimestre 2019). Les hôtels 3, 4 ou 5 étoiles vers lesquels se tourne habituellement cette clientèle bénéficient davantage de leur retour. Ainsi, ils enregistrent 68 % de nuitées supplémentaires entre le premier trimestre et le deuxième trimestre 2022, contre + 55 % pour les hôtels 1 ou 2 étoiles ou non classés. Comparé au deuxième trimestre 2019, le nombre de nuitées de la clientèle chinoise reste inférieur de 84 %. Les clientèles venant des États-Unis et d'Espagne représentent des nombres de nuitées en léger retrait (respectivement - 11 % et - 8 %). En revanche, la fréquentation de la clientèle britannique est supérieure au niveau d’avant-crise (+ 11 %), comme celle en provenance d’Allemagne (+ 9 %), d’Italie (+ 19 %) et des Pays-Bas (+ 50 %).

La part de la clientèle d’affaires, dont dépend la fréquentation hôtelière francilienne, est inférieure à son niveau d’avant-crise (45 % contre 49 % au deuxième trimestre 2019). Le secteur de l’événementiel, en particulier la fréquentation des salons, est en effet encore pénalisé par le retour très partiel de la clientèle internationale lointaine, notamment asiatique.