Insee Flash Pays de la Loire · Juin 2022 · n° 122

Vie en communauté : surtout des jeunes et des seniors

En 2019, 2,7 % de la population ligérienne vit dans une communauté au sens du recensement de la population, soit 102 500 personnes. Une communauté est un ensemble de locaux d'habitation relevant d'une même autorité gestionnaire et dont les habitants partagent à titre habituel un mode de vie commun, comme la prise de repas. Les communautés sont de différentes natures : établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), cités universitaires, internats, foyers de travailleurs, prisons, communautés religieuses, etc. Vivre en communauté est plus fréquent dans les Pays de la Loire qu’en France métropolitaine (2,4 %).

Si chacun peut être amené au cours de sa vie à vivre en communauté, par choix ou de manière contrainte, cette situation est plus fréquente pour les jeunes et les seniors. Ainsi, les personnes de 14 à 24 ans et de 75 ans ou plus vivent davantage en communauté que les habitants d’autres âges (figure 1). Elles représentent 80 % des résidents.

Parmi la population des communautés, la part de femmes varie fortement selon le type de structure, de 2 % en établissement pénitentiaire à 74 % en Ehpad.

Trois types de structures d’accueil concentrent 9 personnes sur 10 vivant en communauté : les Ehpad (45 %), les internats non universitaires (28 %) et les établissements sanitaires ou sociaux de moyen ou long séjour (18 %) (figure 2). Les autres résidents se répartissent notamment dans les cités universitaires (3 %), les établissements pénitentiaires (2 %), les communautés religieuses (2 %) ou militaires (1 %).

Entre 2009 et 2019, la population des communautés est quasiment stable dans les Pays de la Loire (+ 0,1 % par an), comme en France métropolitaine (- 0,1 %). Le maintien du nombre de résidents est porté uniquement par la hausse des effectifs des Ehpad. La population diminue dans la plupart des autres communautés. Du fait d’une augmentation plus marquée de la population régionale (+ 0,8 % par an en moyenne), la part des résidents en communauté dans la population générale diminue, passant de 2,9 % en 2009 à 2,7 % en 2019.

Dans les Pays de la Loire, 45 700 personnes vivent en Ehpad. La part de résidents en Ehpad est plus élevée dans les Pays de la Loire qu’en France métropolitaine : 11 % des Ligériens de 75 ans ou plus, contre 8 % au niveau national. Cette part augmente nettement à partir de 85 ans, où la vie en communauté concerne un Ligérien sur quatre.

Les trois quarts des résidents sont des femmes, ce qui est lié à leur espérance de vie, supérieure à celle des hommes. La part de femmes augmente avec l’âge : elle s’élève à 80 % à partir de 85 ans.

Entre 2009 et 2019, le nombre de personnes vivant en Ehpad croît de 1,4 % par an en moyenne, passant de 39 600 à 45 700. Cette progression est un peu plus faible qu’en France métropolitaine (+ 1,7 %). En raison du vieillissement de la population et de l’augmentation de l’espérance de vie, l’âge moyen des résidents des Ehpad passe de 85 ans à 87 ans. Seul le nombre des pensionnaires les plus âgés augmente : le nombre de résidents de 85 ans ou plus s’accroît de 9 100 personnes sur cette période. En revanche, le nombre de personnes entre 70 et 84 ans baisse de 2 900.

Deux phénomènes sous-tendent ce constat : un allongement de l’espérance de vie sans incapacité d’une part, et des possibilités de maintien à domicile plus nombreuses d’autre part.

En 2019, les internats non universitaires hébergent 28 400 Ligériens. Parmi eux, 90 % ont entre 14 et 19 ans. Dans la région, 9 % des jeunes de cet âge sont internes durant l’année scolaire. Cette situation est plus fréquente qu’en France métropolitaine où cette part est de 6 %. Les garçons sont majoritaires dans les internats : 57 %.

Entre 2009 et 2019, le nombre de résidents en internat diminue de 0,7 % par an (- 1,1 % en France métropolitaine). Cette baisse s’explique, en partie, par le déplacement des familles vers les grands centres urbains, ce qui les rapproche des établissements scolaires.

En 2019, un peu plus de 3 500 étudiants habitent dans une cité universitaire. Parmi ces résidents, 90 % ont entre 18 et 24 ans. La moitié sont des femmes. Leur nombre diminue de 1,7 % par an depuis 2009 (- 1,1 % en France métropolitaine). Cela est notamment lié à l’évolution de l’offre de logement : depuis 2009, ces hébergements développent des logements indépendants qui ne sont plus comptés comme des communautés au sens du recensement de la population.

Les établissements sanitaires ou sociaux de moyen ou long séjour hébergent 18 700 personnes, avec une moyenne d’âge de 48 ans. Il s’agit d’une population de résidents plus hétérogène. En effet, ce type de communauté est un ensemble de structures adaptées à différentes situations : personnes en situation de handicap (6 700 personnes), patients en soins (5 300 personnes), travailleurs (2 300), etc. La part de femmes varie selon le type d’hébergement : elles sont 27 % dans les foyers de travailleurs et 55 % dans les structures de soins (données).

La population de ces établissements baisse de 0,8 % par an depuis 2009 dans les Pays de la Loire (- 1 % en France métropolitaine). Sur cette période, le système de santé s’est, en effet, structuré vers des prises en charge plus courtes, voire en ambulatoire, ce qui explique une partie de la baisse des séjours moyens ou longs en soins de suite. Par ailleurs, comme pour les cités universitaires, la transformation de certaines résidences de travailleurs en logements indépendants explique aussi la baisse du nombre de résidents. Cette nouvelle offre de logements indépendants concerne également d’autres types de communauté, comme les gendarmeries.