Les décès en 2021 État civil - Insee Résultats

Chiffres détaillés
Insee Résultats
Paru le :Paru le21/10/2022
Nathalie Blanpain (Insee)
Insee Résultats- Octobre 2022

Impact de l’épidémie de Covid-19 : 95 000 décès de plus qu’attendus de mars 2020 à décembre 2021

Nathalie Blanpain (Insee)

De mars 2020 à décembre 2021, les décès observés ont été nettement supérieurs à ceux attendus en l’absence d’épidémie de Covid-19. Cet excédent de décès toutes causes confondues (+ 95 000) est inférieur au nombre de décès attribuables à la Covid-19, estimé entre 130 000 et 146 000. Le nombre de décès liés à la Covid-19 inclut en effet les décès de personnes fragiles qui seraient décédées même sans l’épidémie en 2020 ou 2021. Par ailleurs, l’impact de l’épidémie est réduit grâce à certains décès évités, par exemple les accidents de la route évités en période de confinement. D’août à décembre 2021, l’écart entre décès observés et attendus est devenu toutefois supérieur aux décès liés à la Covid-19. Cela pourrait s’expliquer par une baisse des décès évités et/ou par une hausse des décès indirectement liés à l’épidémie (du fait par exemple de reports d’opérations).

La surmortalité, soit l’excédent des décès observés par rapport à ceux attendus, reste élevée en 2021 (6,3 %, après 7,5 % en 2020). Comparativement à 2020, l’année 2021 se distingue par une hausse de la surmortalité avant 75 ans et par une baisse après 85 ans. L’écart entre femmes et hommes s’est accru, puisque la surmortalité s’est stabilisée pour les hommes (8,6 % en 2020 et 8,3 % en 2021), tandis que celle des femmes a diminué (de 6,4 % à 4,3 %).

De mars 2020 à décembre 2021, les décès observés ont dépassé de 95 000 ceux attendus

Quel a été l’impact de l’épidémie de Covid-19 sur le nombre de décès ? Pour répondre à cette question, les décès observés toutes causes confondues sont comparés à ceux attendus en l’absence d’épidémie, en prenant en compte l’augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la tendance à la baisse des risques de décès à chaque âge quasi continue depuis plusieurs décennies. L’écart entre les décès observés et attendus mesure à la fois les effets directs et indirects de l’épidémie de Covid-19, mais aussi les effets de moindre ampleur d’autres phénomènes propres à l’année 2020 et 2021 et indépendants de l'épidémie, comme une canicule plus ou moins forte, un virus de la grippe plus ou moins dangereux.

Si les par sexe et âge avaient baissé en 2020 au même rythme qu’au cours de la dernière décennie (méthodes), 622 300 décès auraient eu lieu en 2020 en l’absence d’épidémie de Covid-19, soit 9 000 de plus qu’en 2019 (figure 1). Cette hausse aurait été le résultat combiné de trois facteurs (figure 2) : + 14 000 décès en raison de l’augmentation et du vieillissement de la population qui accroissent mécaniquement le nombre de décès, à probabilité de décéder à chaque âge identique en 2020 à celle de 2019 ; + 1 900 décès du fait que l’année 2020 est bissextile et compte donc un jour de plus que 2019 ; – 6 900 décès à la suite de la baisse tendancielle des quotients de mortalité.

Figure 1 – Décès observés de 2010 à 2021 et attendus en 2020 et 2021

en milliers
Figure 1 – Décès observés de 2010 à 2021 et attendus en 2020 et 2021 (en milliers) - Lecture : en 2021, 661 600 décès ont eu lieu. Le nombre de décès attendus est de 622 500, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019.
Décès observés Décès attendus
2010 551,2 ///
2011 545,1 ///
2012 569,9 ///
2013 569,2 ///
2014 559,3 ///
2015 593,7 ///
2016 593,9 ///
2017 606,3 ///
2018 609,6 ///
2019 613,2 613,2
2020 668,9 622,3
2021 661,6 622,5
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • Note : données provisoires pour les décès attendus en 2020 et 2021 et observés en 2021.
  • Lecture : en 2021, 661 600 décès ont eu lieu. Le nombre de décès attendus est de 622 500, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013, France à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil (extraction au 29 avril 2022) et estimations de population.

Figure 1 – Décès observés de 2010 à 2021 et attendus en 2020 et 2021

  • Note : données provisoires pour les décès attendus en 2020 et 2021 et observés en 2021.
  • Lecture : en 2021, 661 600 décès ont eu lieu. Le nombre de décès attendus est de 622 500, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013, France à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil (extraction au 29 avril 2022) et estimations de population.

Figure 2 – Facteurs expliquant la hausse des décès de 2019 à 2020, et de 2019 à 2021

Figure 2 – Facteurs expliquant la hausse des décès de 2019 à 2020, et de 2019 à 2021 - Lecture : en 2021, 661 600 décès ont eu lieu en France, soit 39 100 de plus qu’attendus, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019.
2020 2021
Janvier-février Mars-décembre Année Année
Décès observés en 2019 116 200 497 000 613 200 613 200
+ Décès dus à l’augmentation et au vieillissement de la population + 2 800 + 11 200 + 14 000 + 23 100
+ Décès dus à l'année bissextile en 2020 + 1 900 /// + 1 900 ///
+ Décès dus à l'évolution attendue des quotients – 3 300 – 3 600 – 6 900 – 13 800
= Décès attendus 117 700 504 600 622 300 622 500
+ Décès dus à l'évolution inattendue des quotients de mortalité – 8 900 + 55 600 + 46 700 + 39 100
= Décès observés 108 800 560 200 668 900 661 600
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • Notes :
  • - les totaux étant calculés à partir des valeurs réelles, une somme arrondie peut diverger de la somme des valeurs arrondies ;
  • - les décès attendus en 2021 sont calculés en appliquant à la population moyenne de 2021 les quotients de mortalité attendus par sexe et âge, s'ils avaient baissé en 2020 et en 2021 au même rythme que sur la période 2010-2019. La répartition des décès attendus par mois est celle constatée en moyenne par sexe et âge entre 2010 et 2019 ;
  • - données provisoires pour les décès attendus en 2020 et 2021 et observés en 2021.
  • Lecture : en 2021, 661 600 décès ont eu lieu en France, soit 39 100 de plus qu’attendus, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil (extraction au 29 avril 2022) et estimations de population.

Avec 668 900 décès survenus en 2020, il y a donc eu 46 700 décès de plus qu’attendus. En janvier et février 2020, il y a eu 8 900 décès de moins qu’attendus, notamment du fait d’une grippe peu meurtrière. De mars à décembre 2020, période où l’épidémie de Covid-19 a occasionné de nombreux morts en France, le nombre de décès a au contraire dépassé de 55 600 le nombre attendu.

Si les quotients de mortalité par sexe et âge avaient baissé en 2020 et en 2021 au même rythme qu’au cours de la dernière décennie, 622 500 décès auraient eu lieu en 2021 : + 23 100 décès par rapport à 2019 en raison de l’augmentation et du vieillissement de la population et – 13 800 décès à la suite de la baisse attendue des quotients de mortalité. Or, 661 600 décès ont eu lieu, soit 39 100 décès de plus qu’attendus. Au total, de mars 2020 à décembre 2021, l’écart entre le nombre de décès observés et attendus est donc de 95 000 décès.

L’écart entre les décès observés et attendus est généralement inférieur aux décès liés à la Covid-19

De mars 2020 à décembre 2021, l’excédent de décès toutes causes confondues (+ 95 000) est inférieur au nombre de décès attribuables à la Covid-19, estimé entre 130 000 et 146 000 (figure 3). Santé publique France (SpF) comptabilise 124 000 décès attribués à la Covid-19 survenus à l’hôpital ou en établissement pour personnes âgées. Parmi les décès liés à la Covid-19, l’Ined estime à 5 % les décès survenus à domicile [Ouvrir dans un nouvel ongletPison, Meslé, 2021], soit 6 000. En ajoutant cette estimation aux décès comptabilisés par SpF, le nombre de décès liés à la Covid-19 peut être évalué à 130 000. Le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) estime, quant à lui, à 146 000 le nombre de certificats de décès avec une mention de Covid-19, tous lieux de décès confondus.

Figure 3 – Décès liés à la Covid-19 et impact de l'épidémie sur les décès toutes causes confondues depuis mars 2020

Au total, sur l’ensemble de la période, l’excédent de décès toutes causes confondues est inférieur au nombre de décès liés à la Covid-19, car il ne mesure pas exactement la même chose. Les décès attribués à la Covid-19 incluent ceux de personnes fragiles qui auraient été la conséquence d’une autre cause en l’absence d’épidémie (diabète, maladie cardiovasculaire, etc.). Ces décès ne sont pas comptés dans l’écart entre le nombre de décès attendus et observés, car ils sont comptabilisés dans les observés, mais aussi dans les attendus. Par ailleurs, l’impact de l’épidémie est réduit grâce à certains décès évités : baisse des accidents de la route, des tentatives de suicides en 2020 [Ouvrir dans un nouvel ongletSanté publique France, 2022b], de certaines maladies contagieuses grâce à la réduction des déplacements et des contacts, aux gestes de protection, etc.

Période par période, l’excédent de décès toutes causes confondues et les décès liés à la Covid-19 sont plus ou moins proches (figure 4). De mars à novembre 2020, l’excédent a été inférieur ou bien très proche des décès liés à la Covid-19.

Figure 4 – Décès liés à la Covid-19 et écart entre les décès observés et attendus de mars 2020 à mars 2022

Figure 4 – Décès liés à la Covid-19 et écart entre les décès observés et attendus de mars 2020 à mars 2022 - Lecture : en décembre 2021, les décès observés dépassent de 7 900 les décès attendus, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019. Le CepiDc comptabilise 5 700 certificats de décès avec une mention de Covid-19, tous lieux de décès confondus. Santé publique France (Spf) comptabilise 4 600 décès liés à la Covid-19 survenus à l’hôpital ou en établissement pour personnes âgées.
Décès liés à la Covid-19 Écart entre les décès
observés et attendus
Inserm-CepiDc Santé publique France Insee
2020
Mars 8 041 3 523 6 543
Avril 21 453 20 853 16 588
Mai 4 934 4 426 – 495
Juin 1 120 1 041 – 415
Juillet 528 422 – 1 251
Août 622 370 1 768
Septembre 1 704 1 321 2 517
Octobre 6 718 4 832 6 809
Novembre 18 799 15 943 15 419
Décembre 13 496 11 901 8 102
2021
Janvier 13 706 11 425 5 524
Février 12 042 10 371 2 202
Mars 9 640 9 212 1 852
Avril 10 204 8 874 6 837
Mai 5 471 5 014 2 810
Juin 1 615 1 554 – 632
Juillet 925 792 128
Août 3 631 2 591 3 963
Septembre 2 547 2 225 3 058
Octobre 1 236 965 2 504
Novembre 1 882 1 476 2 940
Décembre 5 653 4 610 7 858
2022
Janvier nd 7 190 4 824
Février nd 7 436 1 317
Mars nd 3 906 – 522
  • nd : non disponible.
  • Note : données provisoires pour l'écart entre les décès observés et attendus de l'Insee et pour les décès CepiDc de l'Inserm.
  • Lecture : en décembre 2021, les décès observés dépassent de 7 900 les décès attendus, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019. Le CepiDc comptabilise 5 700 certificats de décès avec une mention de Covid-19, tous lieux de décès confondus. Santé publique France (Spf) comptabilise 4 600 décès liés à la Covid-19 survenus à l’hôpital ou en établissement pour personnes âgées.
  • Champ : France, décès y compris à domicile pour le CépiDc de l'Inserm et l’Insee, décès à l’hôpital ou en établissement social ou médico-social pour Santé publique France.
  • Sources : Santé publique France ; CépiDc de l'Inserm, causes médicales de décès ; Insee, statistiques de l’état civil (extraction au 29 avril 2022) et estimations de population.

Figure 4 – Décès liés à la Covid-19 et écart entre les décès observés et attendus de mars 2020 à mars 2022

  • Note : données provisoires pour l'écart entre les décès observés et attendus de l'Insee et pour les décès CepiDc de l'Inserm.
  • Lecture : en décembre 2021, les décès observés dépassent de 7 900 les décès attendus, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019. Le CepiDc comptabilise 5 700 certificats de décès avec une mention de Covid-19, tous lieux de décès confondus. Santé publique France (Spf) comptabilise 4 600 décès liés à la Covid-19 survenus à l’hôpital ou en établissement pour personnes âgées.
  • Champ : France, décès y compris à domicile pour le CépiDc de l'Inserm et l’Insee, décès à l’hôpital ou en établissement social ou médico-social pour Santé publique France.
  • Sources : Santé publique France ; CépiDc de l'Inserm, causes médicales de décès ; Insee, statistiques de l’état civil (extraction au 29 avril 2022) et estimations de population.

De décembre 2020 à mars 2021, l’excédent de décès a été nettement inférieur aux décès liés à la Covid-19. En effet, la quasi‑absence de grippe a réduit le nombre de décès observés. De plus, ces mois sont habituellement les plus meurtriers de l’année, en raison notamment de la grippe et des autres maladies saisonnières, ce qui accroît le nombre de décès attendus : les décès qui auraient été la conséquence d’une autre cause en l’absence d’épidémie de Covid-19 augmentent donc pendant l’hiver.

En revanche, d’août à décembre 2021, l’excédent de décès est devenu supérieur aux décès liés à la Covid-19. Ceci pourrait s’expliquer par une baisse des décès évités et/ou par une hausse des décès indirectement liés à l’épidémie (par exemple du fait de reports d’opérations ou de la baisse des dépistages figure 3). Les décès évités ont probablement diminué : les tentatives de suicide au second semestre 2021 sont revenues à un niveau comparable à celui de 2019 [Ouvrir dans un nouvel ongletSanté publique France, 2022b], de même pour la fréquentation des urgences liée à un traumatisme [Ouvrir dans un nouvel ongletSanté publique France, 2022a]. Par ailleurs, l’épidémie a entrainé une baisse de certaines actions de prévention comme les dépistages de cancer début 2020 [Ouvrir dans un nouvel ongletLe Bihan-Benjamin et al., 2022], qui a pu accroître les décès en 2021.

De janvier à mars 2022, l’excédent de décès est redevenu inférieur aux décès liés à la Covid-19, comme de janvier à mars 2021, en raison d’un nombre élevé de décès attendus lors des mois d’hiver et de la quasi‑absence de grippe en début d'année (elle n’est de retour après deux ans d’absence qu’en mars 2022). Toutefois, au 1er trimestre 2022, l’écart entre le nombre de décès par Covid-19 et l’excédent de décès est moindre qu’au 1er trimestre 2021, ce qui peut suggérer là aussi une baisse des décès évités et/ou une hausse des décès indirectement liés à l’épidémie.

La surmortalité reste élevée en 2021

En 2021, il y a eu 6,3 % de décès de plus qu’attendus, contre 7,5 % en 2020. Cet écart, que l’on peut qualifier de « surmortalité », n’est donc en 2021 que légèrement inférieur à celui de 2020. Pourtant, les pics des trois vagues de 2021, en avril (+ 14 % de décès par rapport à ceux attendus), août (+ 8 %) et décembre (+ 14 %) n’ont pas atteint les sommets des deux vagues de 2020, en avril (+ 33 %) et en novembre (+ 30 %) (figure 5). En revanche, en dehors des deux mois de montée de chacune des vagues de 2020, en janvier et février, de mai à septembre et en décembre, la surmortalité de 2021 a été supérieure ou équivalente à celle des mêmes mois en 2020.

Figure 5 – Écart entre décès observés et attendus par mois en 2020, 2021 et 2022

en %
Figure 5 – Écart entre décès observés et attendus par mois en 2020, 2021 et 2022 (en %) - Lecture : en décembre 2021, les décès observés dépassent de 14 % les décès attendus, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019.
2020 2021 2022
Janvier – 5,9 9,0 7,8
Février – 9,4 4,0 2,4
Mars 11,6 3,3 – 0,9
Avril 32,9 13,5 nd
Mai – 1,0 5,6 nd
Juin – 0,9 – 1,3 nd
Juillet – 2,6 0,3 nd
Août 3,7 8,3 nd
Septembre 5,4 6,5 nd
Octobre 13,2 4,9 nd
Novembre 30,3 5,8 nd
Décembre 14,4 13,9 nd
  • nd : non disponible.
  • Notes :
  • - données provisoires ;
  • - la répartition des décès attendus par mois est celle constatée en moyenne par sexe et âge entre 2010 et 2019.
  • Lecture : en décembre 2021, les décès observés dépassent de 14 % les décès attendus, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil (extraction au 29 avril 2022) et estimations de population.

Figure 5 – Écart entre décès observés et attendus par mois en 2020, 2021 et 2022

  • Notes :
  • - données provisoires ;
  • - la répartition des décès attendus par mois est celle constatée en moyenne par sexe et âge entre 2010 et 2019.
  • Lecture : en décembre 2021, les décès observés dépassent de 14 % les décès attendus, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil (extraction au 29 avril 2022) et estimations de population.

En 2021, la mortalité a été influencée à la fois à la baisse et à la hausse. La vaccination est l’un des facteurs qui a réduit le taux de mortalité lié à la Covid-19 : par exemple, en octobre 2021, parmi les 20 ans ou plus, ce taux est neuf fois moins élevé pour les personnes complètement vaccinées que pour celles non vaccinées [Ouvrir dans un nouvel ongletDrees, 2021]. De plus, après une forte hausse des décès en 2020, la mortalité a baissé par contrecoup en 2021, puisque de nombreuses personnes fragiles étaient déjà décédées. Cet effet « moisson » a donc contribué à réduire la mortalité toutes causes confondues.

Mais en 2021, de nouveaux variants plus transmissibles (comme delta, majoritaire en juillet, et omicron en décembre) sont apparus. Les déplacements en transports en commun, fortement réduits en 2020, sont revenus à partir de juin 2021 à un niveau à peine inférieur à la période pré-pandémie (par exemple, – 4 % le 15 juin 2021 par rapport au même jour de la semaine en janvier 2020, contre – 32 % le 15 juin 2020 par rapport au même jour de la semaine en janvier 2020 [Ouvrir dans un nouvel ongletGoogle, 2022]), ce qui suggère des interactions sociales plus fréquentes. Il n’y a eu qu’un seul confinement en 2021, dont la durée a été inférieure aux deux confinements de 2020. En outre, l’épidémie de Covid-19 a occasionné de nombreux décès toute l’année en 2021, contre seulement durant 10 mois en 2020, de mars à décembre. Au total, l’excédent des décès par rapport à l’attendu reste élevé en 2021.

En janvier 2022, la surmortalité (7,8 %) reste supérieure à son niveau moyen de 2021 (6,3 %). Elle diminue nettement en février 2022 (2,4 %) et devient quasi nulle en mars 2022 (– 0,9 %).

Avant 75 ans, une surmortalité plus forte en 2021 qu’en 2020

En 2021, la surmortalité augmente avant 75 ans. Alors que les décès étaient moins nombreux qu’attendus pour les moins de 35 ans en 2020, ils redeviennent quasi conformes à ceux attendus en 2021 (figure 6). S’agissant des 35-74 ans, la surmortalité était déjà visible en 2020 mais elle s’accroît en 2021 : elle est par exemple de 7 % pour les 35-54 ans, contre 3 % en 2020. Selon SpF, les décès à l’hôpital des moins de 75 ans liés à la Covid-19 sont plus nombreux en 2021 qu’en 2020 [Ouvrir dans un nouvel ongletIned, 2022]. De plus, une baisse des décès évités et/ou une hausse des décès liés indirectement à l’épidémie (par exemple du fait du report d’opérations chirurgicales ou de la baisse des dépistages) pourraient également expliquer cette surmortalité plus élevée en 2021.

Figure 6 – Écart entre décès observés et attendus par âge en 2020 et 2021

en %
Figure 6 – Écart entre décès observés et attendus par âge en 2020 et 2021 (en %) - Lecture : en 2021, les décès observés des 75-84 ans dépassent de 11 % les décès attendus, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019.
2020 2021
Moins de 35 ans – 3,3 1,0
35-54 ans 3,3 6,7
55-64 ans 3,5 5,3
65-74 ans 6,7 9,7
75-84 ans 10,7 11,0
85-94 ans 8,7 4,5
95 ans ou plus 5,4 0,4
Ensemble 7,5 6,3
  • Note : données provisoires.
  • Lecture : en 2021, les décès observés des 75-84 ans dépassent de 11 % les décès attendus, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil (extraction au 29 avril 2022) et estimations de population.

Figure 6 – Écart entre décès observés et attendus par âge en 2020 et 2021

  • Note : données provisoires.
  • Lecture : en 2021, les décès observés des 75-84 ans dépassent de 11 % les décès attendus, en prenant en compte l'augmentation et le vieillissement de la population, ainsi que la baisse des quotients de mortalité au rythme de la période 2010-2019.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil (extraction au 29 avril 2022) et estimations de population.

La surmortalité est stable pour les 75-84 ans : en 2021, comme en 2020, ils sont les plus fortement touchés par l’épidémie (11 % de décès de plus qu’attendus). Les effets à la baisse comme la vaccination ou l’effet « moisson » ont donc été compensés par les effets à la hausse (12 mois d’épidémie de Covid-19 en 2021, contre 10 mois en 2020 ; moindre baisse des déplacements par rapport à la période pré-pandémie ; confinement moins long, etc.).

La surmortalité diminue en revanche nettement pour les 85 ans ou plus, le nombre des décès devenant même conforme à celui attendu pour les 95 ans ou plus. L’effet « moisson » est plus fort à court terme pour les personnes très âgées, car leur probabilité de décéder quelques mois plus tard en l’absence d’épidémie est plus grande.

Baisse de la surmortalité des femmes en 2021, mais maintien de celle des hommes

Comme en 2020, la surmortalité a été plus forte en 2021 pour les hommes que pour les femmes. L’écart entre femmes et hommes s’est même accru en 2021, puisque la surmortalité s’est stabilisée pour les hommes (8,6 % en 2020 et 8,3 % en 2021), tandis qu’elle a diminué pour les femmes (de 6,4 % à 4,3 %).

Deux effets expliquent le creusement de l’écart. D’abord, la surmortalité s’est réduite fortement après 85 ans de façon similaire pour les femmes et les hommes, du fait de l’effet « moisson ». Comme les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans cette tranche d’âge, l’impact de cette baisse est plus fort pour l’ensemble des femmes. Second effet, la hausse de la surmortalité avant 65 ans en 2021 est principalement le fait des hommes. Par exemple entre 35 et 54 ans, la surmortalité est faible pour les femmes en 2020 comme en 2021 (0,6 % et 1,4 %), tandis qu’elle passe de 4,8 % à 9,6 % pour les hommes. L’impact du second effet est toutefois plus faible que le premier puisque seuls 15 % des décès surviennent avant 65 ans.

Sources

Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. À partir de 2020, les estimations de population sont provisoires. Elles sont réalisées en actualisant la population du recensement de 2019 grâce à des estimations du solde naturel, du solde migratoire et d’un ajustement introduit pour tenir compte de la rénovation du questionnaire en 2018 et rendre comparables les évolutions de population.

Le certificat de décès, rempli par un médecin, contient deux volets. L’Insee reçoit le volet administratif afin d’établir les statistiques d’état civil. Le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CepiDc) de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) reçoit le volet médical afin d’établir la codification des causes médicales de décès. Il a ainsi mis à disposition le nombre de certificats de décès portant une mention Covid-19 (« statistiques nationales provisoires »). Par ailleurs, depuis le début de l’épidémie, les hôpitaux et les établissements pour personnes âgées transmettent les informations sur les décès liés à la Covid-19 à Santé publique France (SpF), ce qui lui permet également de comptabiliser ces décès.

Méthodes

Pour estimer le nombre de décès attendus en l’absence d’épidémie, des hypothèses sur l’évolution des quotients de mortalité en 2020 et 2021 sont nécessaires. Ces quotients diminuent généralement chaque année, grâce à des progrès dans différents domaines (médicaux, conditions de vie, etc.). On vit ainsi de plus en plus longtemps. Par exemple, sur les vingt dernières années, la mortalité des hommes de 80 à 89 ans a fortement diminué : 10,3 % des hommes de cette tranche d’âge sont morts en 2000, contre 7,2 % en 2019, soit une baisse de 30 %. Lorsqu’ils réalisent des projections de décès, les démographes supposent donc généralement que les quotients de mortalité continuent à diminuer au même rythme que sur une période passée donnée. Le nombre de décès attendus dépend alors de cette période choisie pour référence. La baisse de la mortalité a ralenti les dernières années précédant l'épidémie : l’espérance de vie à la naissance a progressé de 2,8 mois par an en moyenne de 2000 à 2014, mais seulement de 0,8 mois par an de 2014 à 2019.

Ainsi, la baisse des quotients de mortalité, combinée à l’augmentation du nombre de personnes âgées, aurait conduit en 2020 à une hausse de 4 100 décès s’ils avaient baissé à chaque âge au même rythme qu’entre 2000 et 2014, à une hausse de 11 000 décès au rythme de 2014-2019, et à une hausse de 9 000 au rythme de 2010-2019. La tendance de la décennie 2010-2019 est retenue ici, car elle inclut le ralentissement de la hausse de l’espérance de vie depuis 2014, mais aussi des gains d’espérance de vie antérieurs un peu plus importants. Les décès attendus sont calculés en appliquant à la population moyenne de 2020 les quotients de mortalité ainsi attendus en 2020. Leur répartition mensuelle est celle constatée en moyenne par sexe et âge sur la période 2010-2019.

En 2021, les décès attendus sont calculés de la même manière en appliquant à la population moyenne de 2021 les quotients de mortalité attendus, en supposant qu’ils aient baissé en 2020 et en 2021 au même rythme que sur la période 2010-2019. Du fait de l'épidémie, la population âgée a augmenté moins rapidement qu’auparavant du 1er janvier 2020 au 1er janvier 2021, ce qui a atténué la hausse des décès dus au vieillissement en 2021. Cette méthode a été détaillée et confrontée à d’autres mesures [Blanpain, 2021].

Définitions

Le quotient de mortalité à un âge mesure la probabilité, pour les personnes survivantes à cet âge, de décéder avant l'âge suivant.

Pour en savoir plus

Santé publique France, « Ouvrir dans un nouvel ongletBulletin du réseau OSCOUR® », Point hebdomadaire numéro 885, 22 mars 2022a.

Santé publique France, « Ouvrir dans un nouvel ongletAnalyse des regroupements syndromiques de Santé mentale - Passages aux urgences du réseau Oscour® et actes médicaux SOS Médecins », Bulletin de surveillance syndromique de la santé mentale, 21 mars 2022b.

Le Bihan-Benjamin C., Simonnet J.-A., Rocchi M. et al., “Ouvrir dans un nouvel ongletMonitoring the impact of COVID-19 in France on cancer care: a differentiated impact”, Scientific Reports 12, 4207, march 2022.

Ined, « Ouvrir dans un nouvel ongletLa démographie des décès par COVID-19 », 2022.

Google, Ouvrir dans un nouvel ongletRapports sur la communauté - Covid-19, 2022.

Drees, « Ouvrir dans un nouvel ongletNeuf fois plus d’entrées en soins critiques parmi les personnes non vaccinées que parmi celles qui sont complètement vaccinées de 20 ans et plus », Communiqué de presse, novembre 2021.

Blanpain N., « Combien y aurait-il eu de décès en France sans l’épidémie de Covid-19 ? », Blog de l’Insee, juillet 2021.

Pison G., Meslé F., « Ouvrir dans un nouvel ongletFrance 2020 : 68 000 décès supplémentaires imputables à l’épidémie de Covid-19 », Population et Sociétés n° 587, Ined, mars 2021.

Avertissement

Une chaîne de traitement des données d'état civil refondue et modernisée a commencé à être utilisée à partir de juin 2010, ce qui peut entraîner de très légères ruptures de série sur certaines variables, particulièrement les nationalités et les pays de naissance des parents.

Les séries historiques sur la France métropolitaine selon différents champs (territoire des différentes périodes ou territoire actuel) rajoutées dans les précédents numéros ont été complétées pour certaines années.

Sources

Ce numéro présente des données définitives tirées de l'exploitation des fichiers d'état civil sur les décès. Les données définitives 2021, publiées ici pour la première fois, sont légèrement révisées par rapport aux données provisoires publiées dans le bilan démographique 2021.

Les indicateurs démographiques qui utilisent la population ne sont pas fournis ici puisque cette dernière est encore provisoire pour les années les plus récentes. Les dernières estimations disponibles pour ces indicateurs sont celles du bilan démographique 2021.

Les données France comprennent les décès enregistrées sur l'île de Mayotte.

Une présentation générale de la source État civil est accessible dans la rubrique « Définitions, Méthodes et qualité » du site insee.fr.

Le traitement des jugements déclaratifs de décès

Un jugement déclaratif de décès est établi lorsque le décès est assuré mais que le corps n'a pu être retrouvé (accident d'avion, disparition en mer...).

Jusqu'en juin 2010, avant la refonte de l'état civil, les jugements déclaratifs de décès n'étaient pas pris en compte en tant que tels dans les chaînes statistiques. Depuis la refonte, ils sont traités de manière spécifique, séparément des déclarations de décès. Les jugements déclaratifs de décès traités de juin à décembre 2010 n'ont pas été pris en compte dans les tableaux de cet Insee Résultats. De ce fait, les comptages publiés ici sont légèrement différents de ceux proposés dans la rubrique des données détaillées localisées. Entre ces deux dates, il y a eu 33 jugements déclaratifs de décès enregistrés en France métropolitaine et 1 dans les DOM. À partir de 2011, les jugements déclaratifs de décès sont comptabilisés dans les statistiques de décès de l'Insee Résultats et les données des deux sources sont cohérentes.

Définitions

Âge :

Sont distingués :

  • l'âge par génération ou âge atteint dans l'année : différence entre l'année considérée et l'année de naissance de l'individu,
  • l'âge en années révolues ou âge au dernier anniversaire. Dans une même génération, l'âge en années révolues n'est pas le même pour toutes les personnes.

Par exemple, un individu né le 10 octobre 1925 décède le 18 avril 1999. Il a 74 ans en âge atteint dans l'année : 1999 - 1925 = 74. Mais il a 73 ans en années révolues : 18 avril 1999 - 10 octobre 1925 = 73 ans 6 mois et 8 jours.

Ainsi, pour un individu ayant x ans en âge atteint dans l'année, si l'événement a eu lieu à la date d :

  • l'individu ayant son anniversaire après la date d aura comme âge en années révolues (x-1) ;
  • l'individu ayant son anniversaire à la date d ou avant aura comme âge en années révolues (x).

Seule exception : l'événement a lieu le 31 décembre. À cette date, le classement par âge atteint dans l'année et par âge en années révolues sont identiques. Et au 1er janvier, l'âge atteint dans l'année est égal à l'âge en années révolues plus un.

Enfant sans vie ou mort-né :

En règle générale, un enfant doit être déclaré à l'état civil dès lors que la gestation a duré au moins 180 jours. Depuis mars 1993, un acte « d'enfant sans vie » est dressé uniquement s'il n'est pas établi que l'enfant est né vivant et viable. Il en est ainsi :

  • lorsque l'enfant, sans vie au moment de la déclaration à l'état civil, est né vivant, mais non viable. L'officier de l'état civil dresse l'acte sur production d'un certificat médical quelle que soit la durée de gestation ;
  • lorsque l'enfant est décédé avant la déclaration de naissance à la mairie, sans certificat médical précisant qu'il est né vivant et viable ;
  • lorsque l'enfant est mort-né. Depuis la circulaire du 30 novembre 2001, un bulletin d'enfant sans vie peut être établi dès 22 semaines d'aménorrhée ou si l'enfant a atteint un poids de 500 grammes (critère de viabilité de l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS).

En 2008, un nouveau changement législatif a eu lieu. En effet, le décret n°2008-800 du 20 août 2008 a redéfini la notion d'enfant sans vie. Désormais, l'acte d'enfant sans vie est établi sur la base d'un certificat médical d'accouchement. Les critères de durée de gestation, 22 semaines d'aménorrhée, ou de poids, 500 grammes, ne sont plus pris en compte.

Ce changement législatif a entraîné en 2008 puis en 2009 une augmentation du nombre d'enfants sans vie. Les données françaises sur les enfants sans vie ne peuvent ainsi plus être comparées à celles des autres pays (pour qui les critères de poids et de durée de gestation subsistent encore).

L'enregistrement s'effectue dans la commune de naissance ou dans la commune où l'enfant se trouvait au moment où l'on a constaté qu'il était sans vie.

Remarque :

Jusqu'en février 1993, si l'enfant était vivant au moment de la déclaration, l'officier d'état civil enregistrait un acte de naissance. Dans le cas contraire il enregistrait un acte « d'enfant sans vie », que l'enfant ait vécu ou non. Cet acte pouvait encore être dressé lorsque la déclaration était faite plus de trois jours après l'accouchement.

État civil :

Depuis la Révolution, un cadre législatif régit l'enregistrement des naissances, mariages, décès, de même que les autres faits relatifs à l'état des personnes (divorces, reconnaissances, légitimations, adoptions). C'est sur cette base que s'est élaboré le recueil de données pour l'établissement des statistiques de l'état civil.

Tout événement relatif à l'état civil doit faire l'objet d'un acte dressé sur un registre spécial, selon des normes précises, par une personne chargée des fonctions d'officier de l'état civil. Chaque commune a un service de l'état civil. Le maire est officier de l'état civil de droit, mais peut déléguer ses fonctions à un adjoint, un conseiller municipal ou un agent communal. Tous les événements qui ont lieu dans la commune doivent être enregistrés. En outre, certains événements ayant eu lieu ailleurs ou ayant fait l'objet par ailleurs d'actes authentiques (ou de jugements) doivent aussi être transcrits (transcription de tout acte de décès ayant eu lieu ailleurs d'une personne domiciliée dans la commune, transcription d'un jugement d'adoption) ou mentionnés en marge d'actes dressés dans la commune (mention en marge des actes de naissance et de mariage des intéressés d'un jugement de divorce par exemple).

Les règles applicables (mode d'établissement des registres, de leur conservation, etc.) sont précisées dans des textes législatifs ou réglementaires.

L'organisation d'une mairie en termes de registres est laissée à son initiative. Les communes importantes ont en général plusieurs types de registres (selon les actes à inscrire, voire plusieurs registres de même type) et les communes plus petites ont un registre unique.

Remarque :

L'officier de l'état civil doit remplir un questionnaire dit « Bulletin statistique de l'état civil » chaque fois qu'il dresse un acte sur ses registres et, dans certains cas, lorsqu'il porte une mention en marge d'un acte déjà dressé. Le numéro attribué à chaque acte (en séquence du 1er janvier au 31 décembre de chaque année) est reporté sur le bulletin statistique, afin de s'assurer de la présence de tous les bulletins. Ces derniers portent le visa prévu par la loi du 7 juin 1951 entraînant l'obligation de répondre à toutes les questions, les réponses étant couvertes par le secret statistique. Les bulletins sont établis en un seul exemplaire et transmis ensuite à l'Insee.

Naissance légitime et naissance hors mariage / Enfant légitime et enfant hors mariage / Enfant naturel et enfant illégitime / Naissance naturelle et naissance illégitime :

La qualité juridique d'un enfant à la naissance désigne le statut matrimonial de sa mère. Les enfants « légitimes » sont ceux dont les parents sont mariés. La naissance est qualifiée de « hors mariage » (anciennement qualifiée de « naturelle » ou encore « illégitime ») dans le cas contraire. Un enfant né hors mariage dont la mère se marie est dit légitimé par le mariage.

Mais, la distinction entre enfants « légitimes » et enfants « naturels » n'existe plus en France. L'ordonnance du 5 juillet 2005, entrée en vigueur en juillet 2006, a en effet fait disparaître du code civil ces deux notions devenues caduques dans la mesure où les droits des enfants nés hors mariage sont les mêmes que ceux des enfants nés de couples mariés.

Légitimation :

Jusqu'en 2006, un enfant né hors mariage pouvait être légitimé par le mariage de ses parents biologiques.

Un enfant né hors mariage, non reconnu par son père biologique, pouvait également être légitimé par le mariage de sa mère avec un homme qui n'était pas son père biologique, si ce dernier l'avait reconnu avant le mariage. De même, un enfant pouvait être légitimé par le mariage de son père avec une femme qui n'était pas sa mère, si cette dernière l'avait adopté avant le mariage et si l'enfant a moins de 15 ans.

Mais, la distinction entre enfants « légitimes » et enfants « naturels » n'existe plus en France. L'ordonnance du 5 juillet 2005, entrée en vigueur en juillet 2006, a en effet fait disparaître du code civil ces deux notions devenues caduques dans la mesure où les droits des enfants nés hors mariage sont les mêmes que ceux des enfants nés de couples mariés.

Évènement (d'état civil) domicilié / Lieu de domicile :

Le lieu du domicile est celui du domicile conjugal pour les mariages, du domicile de la mère pour les naissances et du domicile du défunt pour les décès.

Évènement (d'état civil) enregistré / Lieu d'enregistrement :

Le lieu d'enregistrement est le lieu où s'est produit l'évènement : lieu du mariage, de la naissance ou du décès.

Rang de naissance :

On distingue le rang biologique (ou rang total) et le rang dans le mariage. Le rang biologique ou total est l'ordre de naissance des enfants pour une femme au cours de sa vie, quelle que soit sa situation matrimoniale. L'aîné est donc l'enfant de rang un.

Le rang dans le mariage ne concerne quant à lui que les enfants de femmes mariés : il s'agit de l'ordre de naissance des enfants nés pendant le mariage actuel de la femme. Il est toujours inférieur ou égal au rang total.

Par exemple, une femme a eu trois enfants. Barnabé est né alors qu'elle était célibataire. Elle s'est ensuite mariée. Émile est né. Elle a ensuite divorcé et s'est remariée. Jeanne est née au cours du second mariage. Barnabé est de rang total un, Émile est de rang total deux et Jeanne de rang total trois. Barnabé n'a pas de rang dans le mariage, Émile est de rang un dans le mariage (le premier) et Jeanne est également de rang un dans le mariage (le second).

Remarque :

A partir de 1998, les fichiers de l'état civil fournissent pour tous les enfants leur rang de naissance parmi les enfants nés vivants de la mère.

Pour en savoir plus

« Bilan démographique 2021 », Insee Première, n° 1889 - janvier 2022.

« Naissances et décès en 2021, Fichier Détail - juin 2023.

Les décès en 2020 - Précédent millésime de
l'Insee Résultats - octobre 2021.