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Insee Focus · Mai 2022 · n° 268
Insee FocusDans l’Est de l’Union européenne, en 2021, 28 % de décès en plus qu’en 2019

Sylvie Le Minez (Insee)

Entre 2019 et 2021, les décès toutes causes confondues ont augmenté de 14 % dans l’Union européenne (hors Irlande). La hausse est extrêmement prononcée dans les pays de l’Est de l’Europe (+ 28 %), qui avaient été épargnés lors de la première vague de Covid-19 au printemps 2020, mais ont été durement touchés par la suite, dès la deuxième vague de la fin de l’année 2020. Dans les pays du Sud de l’Europe, les excédents de décès par rapport à 2019 sont plus limités en 2021 (+ 11 %) qu’en 2020 (+ 15 %). En France, bien que très nette, la hausse des décès de 8 % en 2021 est moins élevée qu’en moyenne dans l’Union européenne. En 2020, la France, avec des décès supérieurs de 9 % à ceux de 2019, se situait dans une position plus proche de la moyenne européenne (11 %).

Insee Focus
No 268
Paru le :Paru le19/05/2022

En 2021, des décès dans l’Union européenne supérieurs de 14 % à ceux de 2019

Dans l’Union européenne (UE) à 27 pays (hors Irlande), les décès toutes causes confondues survenus en 2021 s’élèvent à 5,26 millions, contre 5,15 millions en 2020 et 4,63 millions en 2019 (sources). Ils sont ainsi légèrement supérieurs à ceux survenus en 2020 (+ 2 %) et très nettement supérieurs à ceux de 2019 (+ 14 %). Dans cette publication, les nombres de décès en 2021, comme en 2020, sont rapportés au nombre de décès en 2019, année sans épidémie de Covid-19. Cette comparaison brute des taux d’augmentation entre 2019 et 2020 d’une part, et 2019 et 2021 d’autre part, ne permet toutefois pas de tenir compte de l’évolution de la population de chaque pays par sexe et âge d’une année sur l’autre, ni de l’évolution tendancielle des risques de mortalité [Blanpain, 2022].

Des hausses très marquées en 2021 dans l’Est de l’Union européenne et dans les pays baltes

En 2021, la surmortalité exceptionnelle des pays de l’Est de l’Europe observée en fin d’année 2020 se confirme. Les cinq pays ayant enregistré les plus fortes hausses des décès toutes causes confondues entre 2019 et 2021 font partie de cette zone géographique, avec en tête la Bulgarie (+ 38 %) et la Slovaquie (+ 37 %) (figure 1). En Hongrie, l’augmentation des décès en 2021 par rapport à 2019, bien que très élevée (+ 20 %), est la moins forte des pays de l’Est, comme en 2020.

Figure 1 – Évolution des décès, toutes causes confondues, dans l'Union européenne entre 2019 et 2021

en %
Figure 1 – Évolution des décès, toutes causes confondues, dans l'Union européenne entre 2019 et 2021 (en %) - Lecture : en France, comparés aux décès survenus en 2019, ceux de 2020 sont supérieurs de 9,1 % et ceux de 2021 de 7,7 %.
2019/2020 2019/2021
Bulgarie 14,8 37,9
Slovaquie 10,8 36,7
Roumanie 14,4 28,9
Pologne 17,0 27,1
République tchèque 15,1 24,5
Lettonie 4,0 23,7
Lituanie 13,6 22,9
Estonie 2,9 21,9
Croatie 10,1 21,5
Hongrie 8,8 20,0
Grèce 4,9 15,1
Pays-Bas 11,0 12,4
Slovénie 16,5 12,2
Portugal 10,3 11,6
Chypre 1,6 11,2
Malte 9,2 10,3
Autriche 10,3 10,3
Italie 15,7 9,9
Espagne 18,3 9,4
Allemagne 4,9 8,6
France1 9,1 7,7
Finlande 3,0 6,1
Danemark 1,2 6,0
Luxembourg 7,3 4,8
Belgique 16,6 3,5
Suède 10,7 3,3
UE 272 11,3 13,8
Ouest de l'UE 7,6 8,4
Sud de l'UE 14,8 10,8
Est de l'UE 14,6 28,0
Nord3 de l'UE 6,6 10,2
Irlande nd nd
Royaume-Uni4 13,4e nd
  • nd : non disponible ; e : estimation.
  • 1. Les publications les plus récentes sur les décès en France [Blanpain, 2022] font état d’une évolution des décès entre 2019 et 2021 très légèrement supérieure (+ 7,9 % contre + 7,7 %) car reposant sur des extractions des données d’état civil plus récentes.
  • 2. UE 27 hors Irlande.
  • 3. Nord de l'UE hors Irlande.
  • 4. Estimation, en supposant des décès en semaines 52 et 53 égaux à ceux de la semaine 51 (les décès en 2020 sont connus uniquement pour les semaines 1 à 51).
  • Note : les données sont provisoires.
  • Lecture : en France, comparés aux décès survenus en 2019, ceux de 2020 sont supérieurs de 9,1 % et ceux de 2021 de 7,7 %.
  • Champ : UE 27 hors Irlande.
  • Sources : Insee, données Eurostat sur les décès hebdomadaires (extraction du 25/03/2022).

Figure 1 – Évolution des décès, toutes causes confondues, dans l'Union européenne entre 2019 et 2021

  • 1. UE 27 hors Irlande.
  • 2. Nord de l'UE hors Irlande.
  • 3. Les publications les plus récentes sur les décès en France [Blanpain, 2022] font état d’une évolution des décès entre 2019 et 2021 très légèrement supérieure (+ 7,9 % contre + 7,7 %) car reposant sur des extractions des données d’état civil plus récentes.
  • Notes :
  • - les pays de l'Ouest de l'Union européenne sont représentés en orange, ceux du Sud en rouge, de l'Est en vert, du Nord en turquoise ;
  • - les données sont provisoires.
  • Lecture : en France, comparés aux décès survenus en 2019, ceux de 2020 sont supérieurs de 9,1 % et ceux de 2021 de 7,7 %.
  • Champ : UE 27 hors Irlande.
  • Sources : Insee, données Eurostat sur les décès hebdomadaires (extraction du 25/03/2022).

Dans le Nord de l’UE, les excédents de décès en 2021 sont considérables dans les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), compris entre 22 % et 24 %. En 2020, deux de ces pays, la Lettonie et l’Estonie, avaient été épargnés par l’épidémie de Covid-19, avec des hausses limitées des décès (respectivement + 4 % et + 3 %). En Lituanie, en revanche, le nombre des décès avait déjà crû de manière importante en 2020 (+ 14 %), ce qui place ce pays, avec les pays de l’Est (à l’exception de la Hongrie), parmi ceux ayant connu les plus forts excédents de décès aussi bien en 2021 qu’en 2020. La situation est très différente dans le reste du Nord de l’UE (hors Irlande). Au Danemark et en Finlande, les hausses des décès ont été parmi les plus faibles aussi bien en 2021 (+ 6 %) qu’en 2020 (+ 1 % et + 3 %). En Suède, le nombre des décès diminue entre 2020 et 2021, alors qu’il avait fortement augmenté en 2020 (+ 11 %), aussi l’évolution entre 2019 et 2021 est la plus faible observée dans l’UE (+ 3 %).

Le Sud de l’Europe moins exposé en 2021

Alors qu’en 2020 la hausse des décès avait été aussi importante dans le Sud que dans l’Est de l’Europe (+ 15 % par rapport à 2019), les pays du Sud connaissent en 2021 des augmentations nettement plus limitées, à l’exception de la Croatie. Elles sont notamment de + 9 % pour l’Espagne et + 10 % pour l’Italie, les deux pays les plus peuplés du Sud de l’Europe, alors que la progression moyenne entre 2019 et 2021 dans cette zone de l’Europe est de + 11 %. La situation était plus contrastée en 2020, la hausse des décès ayant été très forte dans plusieurs pays de l’Europe méridionale, au premier rang desquels l’Espagne (+ 18 % entre 2019 et 2020), devant la Slovénie (+ 17 %) et l’Italie (+ 16 %).

Enfin, si plusieurs pays de l’Ouest de l’Union européenne avaient été particulièrement touchés par la première vague de l’épidémie au printemps 2020 (la Belgique en premier lieu, puis les Pays-Bas et la France), sur l’ensemble de l’année, les excédents de décès avaient été en moyenne nettement moindres qu’en Europe du Sud ou de l’Est (+ 8 % entre 2019 et 2020 à l’Ouest de l’UE, contre + 15 % pour le Sud et l’Est). La deuxième vague en fin d’année 2020 avait en effet été moins prégnante dans l’Ouest qu’ailleurs en Europe ; c’est également le cas des vagues suivantes de 2021. Bien que marquée (+ 8 % entre 2019 et 2021), la hausse des décès en 2021 est ainsi plus modérée dans l’Ouest que dans les autres régions d’Europe. Elle y est la plus faible en Belgique (+ 4 %), pays qui avait connu l’une des augmentations les plus fortes en 2020 (+ 17 %), et la plus élevée aux Pays-Bas (+ 12 %), pays avec une hausse déjà relativement importante en 2020 (+ 11 %). Alors qu’en Allemagne l’augmentation des décès avait été particulièrement limitée en 2020 au regard des autres pays de l’Ouest (+ 5 %), elle est plus conséquente en 2021 (+ 9 %) et supérieure à celle observée en France. En 2021, la France se situe en effet dans le quart des pays ayant connu les hausses les plus limitées (+ 8 %, contre 14 % en moyenne dans l’UE) ; en 2020, l’excédent de décès (+ 9 %) en France était plus proche de la moyenne européenne (+ 11 %) [Le Minez, Roux, 2021].

En 2021, les pics des excédents de mortalité sont les moins prononcés dans l’Ouest de l’UE

Entre mars 2020 et décembre 2021, cinq vagues de l’épidémie peuvent être distinguées dans l’Union européenne, qui se traduisent par des pics d’excédents de décès, toutes causes confondues (figure 2a). La première vague au printemps 2020 est globalement la plus prononcée dans les pays du Sud de l’UE (figure 2b) (en Italie avec un pic des excédents de décès dès mars de + 47 %, puis en Espagne avec + 80 % de décès entre avril 2019 et avril 2020), ce qui n’empêche pas des pays de l’Ouest de l’Europe (figure 2c) d’être aussi très concernés (Belgique, Pays-Bas et France, avec respectivement des pics d’excédents de 73 %, 49 % et 36 % en avril), comme des pays du Nord de l’Europe (figure 2d) (Royaume-Uni, + 96 %, et Suède, + 44 % en avril) [Dahoo, Gaudy, 2020].

De nombreux pays de l’Union européenne ont adopté des mesures de confinement strict à partir de mars 2020 et des mesures de restrictions diverses, progressivement levées à l’été jusqu’à l’apparition d’une deuxième vague dès octobre 2020, laquelle se traduit par un pic de décès toutes causes confondues en novembre 2020. Cette deuxième vague de décès touche très fortement tous les pays de l’Est de l’Europe (figure 2e), épargnés lors de la première vague (avec notamment un quasi-doublement des décès entre novembre 2019 et 2020 en Bulgarie et en Pologne) [Ourliac, 2021]. La Lituanie est aussi très durement touchée, certains pays du Sud de l’Europe (tout particulièrement la Slovénie, puis l’Italie et la Croatie) ou de l’Ouest de l’Europe (Belgique et Autriche) le sont aussi assez fortement.

Figure 2a - Excédents mensuels de décès, toutes causes confondues, dans l'Union européenne en 2020 et 2021 par rapport à 2019

en %
Figure 2a - Excédents mensuels de décès, toutes causes confondues, dans l'Union européenne en 2020 et 2021 par rapport à 2019 (en %) - Lecture : dans l'Union européenne, les décès sont en avril 2021 supérieurs de 20,2 % à ceux survenus en avril 2019.
UE 271 Ouest de l'UE Sud de l'UE Est de l'UE Nord2 de l'UE
2020-01 – 5,3 – 1,9 – 6,2 – 9,3 – 6,4
2020-02 – 3,5 – 3,2 – 4,6 – 2,9 – 1,8
2020-03 15,7 8,5 40,4 – 0,4 5,2
2020-04 24,2 23,6 44,0 1,3 18,7
2020-05 1,7 1,0 3,0 – 0,6 9,3
2020-06 – 1,4 – 1,2 – 3,9 – 0,5 6,0
2020-07 0,8 – 3,5 3,8 4,3 2,2
2020-08 7,9 7,1 9,5 8,4 3,1
2020-09 7,3 5,0 9,6 9,6 2,7
2020-10 17,4 9,6 17,6 34,9 1,5
2020-11 39,6 20,7 39,7 81,4 13,1
2020-12 32,7 24,7 28,0 55,1 26,5
2021-01 17,8 18,7 15,5 20,2 15,6
2021-02 5,0 1,8 3,3 13,2 3,0
2021-03 12,8 – 0,6 9,3 43,8 3,2
2021-04 20,2 9,3 13,9 52,0 4,2
2021-05 9,3 6,8 6,6 17,7 7,9
2021-06 3,5 2,7 2,9 4,8 6,5
2021-07 3,6 0,4 6,6 4,3 7,7
2021-08 9,3 6,4 18,1 3,4 8,5
2021-09 12,0 8,7 12,0 17,6 12,7
2021-10 18,0 9,1 8,6 45,6 17,5
2021-11 25,8 15,9 13,3 62,1 19,7
2021-12 25,9 20,0 19,2 48,5 14,8
  • 1. UE 27 hors Irlande.
  • 2. Nord de l'UE hors Irlande et Royaume-Uni.
  • Note : les données sont provisoires.
  • Lecture : dans l'Union européenne, les décès sont en avril 2021 supérieurs de 20,2 % à ceux survenus en avril 2019.
  • Champ : UE 27 hors Irlande.
  • Sources : Insee, données Eurostat sur les décès hebdomadaires (extraction du 25/03/2022).

Figure 2a - Excédents mensuels de décès, toutes causes confondues, dans l'Union européenne en 2020 et 2021 par rapport à 2019

  • 1. UE 27 hors Irlande.
  • 2. Nord de l'UE hors Irlande et Royaume-Uni.
  • Note : les données sont provisoires.
  • Lecture : dans l'Union européenne, les décès sont en avril 2021 supérieurs de 20,2 % à ceux survenus en avril 2019.
  • Champ : UE 27 hors Irlande.
  • Sources : Insee, données Eurostat sur les décès hebdomadaires (extraction du 25/03/2022).

Fin 2020-début 2021, la campagne de vaccination démarre dans l’Union européenne (en Europe, le Royaume-Uni a été précurseur avec des premières vaccinations dès la deuxième semaine de décembre). Mais les progrès de la vaccination ne sont pas encore suffisants pour empêcher une troisième vague qui s’accompagne de reconfinements dans une partie des pays. Elle conduit, globalement au niveau de l’Union européenne, à un pic de décès en avril 2021, à nouveau très marqué dans pratiquement tous les pays de l’Est de l’Europe (et tout particulièrement en Bulgarie et en Pologne, mais aussi en République tchèque en mars, avec des hausses de décès par rapport à 2019 supérieures à 60 %).

Sous l’effet de nouveaux variants plus contagieux, une quatrième vague a lieu pendant l’été 2021, avec un pic d’excédent de décès plus modéré, visible au niveau des grandes zones géographiques essentiellement dans le Sud de l’Europe (+ 18 % entre août 2019 et 2021, et jusqu’à + 38 % à Chypre), ainsi que ponctuellement dans certains pays d’autres zones. En France, en août 2021, les décès sont ainsi supérieurs de 10 % à ceux d’août 2019, sous l’effet d’une quatrième vague qui a d’ailleurs surtout touché les Antilles et la Guyane [Insee, 2022].

Enfin, une cinquième vague frappe l’Europe de nouveau durement en fin d’année, comme en 2020. De nouveau cette cinquième vague est extrêmement prononcée à l’Est de l’Europe (avec un pic des excédents de décès très haut en Roumanie dès le mois d’octobre 2021 à + 120 %, plus tardif en novembre en Bulgarie à + 91 % notamment) et dans les pays baltes. La croissance des décès est aussi très forte fin 2021 dans certains pays de l’Europe du Sud (Croatie et Slovénie, pics de plus de 50 % en novembre) ; elle est plus atténuée dans les autres pays. Dans l’Ouest de l’Europe, le pic des hausses de décès atteint en novembre 33 % en Autriche, et en décembre 30 % aux Pays-Bas et 15 % en France.

Comment expliquer les différences entre pays ?

Plusieurs facteurs peuvent contribuer à expliquer les différences de surmortalité entre pays : différences de structure par âge et de densité de la population ; différences d’état de santé et d’accès aux soins ; dates et modalités de confinement et de déconfinement différentes selon les pays ; modalités d’exercice de l’activité professionnelle au cours des différentes périodes depuis le début de l’épidémie (fréquence du télétravail, nombre de travailleurs de première ligne ayant continué d’exercer leur activité en présentiel, etc.).

Dans les pays de l’Union européenne, les hausses des décès concernent en général davantage les personnes les plus âgées. Pour autant, les plus forts excédents de décès ne semblent pas, en première approche, liés de façon univoque à un vieillissement plus important des pays : l’Italie et la Grèce, qui ont les plus fortes proportions de personnes âgées de 65 ans ou plus (supérieures à 22 % début 2019), ont certes connu des hausses des décès très importantes depuis le début de la pandémie, mais ces hausses sont nettement plus élevées en Slovaquie et en Pologne où les proportions de 65 ans ou plus sont plus faibles (respectivement 16 % et 18 %). Un lien significatif avec la densité de population n’est pas non plus avéré : les pays baltes, faiblement denses au regard de la moyenne des pays européens, ont connu des augmentations conséquentes des décès. Au niveau des pays, la corrélation entre le taux d’augmentation des décès depuis 2019 et la richesse par habitant est en revanche très nette : plus cette dernière est élevée, plus le surcroît de décès est faible. Il en est de même du taux de vaccination. Celui-ci, plus faible en moyenne dans plusieurs pays de l’Est à la fin de l’année 2021, pourrait expliquer au moins en partie leur plus forte surmortalité fin 2021.

Publication rédigée par :Sylvie Le Minez (Insee)

Sources

Afin de suivre les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur la mortalité, Eurostat rassemble sur la base du volontariat les données hebdomadaires du nombre de décès, recueillies auprès des autorités statistiques des pays européens. Ces données ne renseignent pas sur la cause du décès, il s’agit de données sur les décès toutes causes confondues. Pour la France, l’Insee transmet les données de décès enregistrés dans les statistiques d’état civil. Les données de l’Irlande sont manquantes pour l’année 2019, le champ de cette étude couvre en conséquence l’Union européenne à 27 pays hors l’Irlande. Le Royaume-Uni, qui ne fait plus partie de l’Union européenne depuis 2020 n’est pas inclus dans cette étude (les totaux portant sur l’UE ou sur le Nord de l’Europe n’intègrent donc pas ce pays). Cependant, la collecte des données hebdomadaires relatives au Royaume-Uni s’est poursuivie une partie de l’année 2020. C’est pourquoi, les excédents mensuels de décès du Royaume-Uni sont présentés pour les mois de janvier à novembre 2020. Les données 2019 sont définitives pour tous les pays sauf pour la Roumanie (et le Royaume-Uni). Pour 2020, elles sont provisoires pour la moitié des pays, dont la France : pour répondre à la collecte exceptionnelle mise en place par Eurostat, les données sont extraites du Répertoire national d’identification des personnes physiques, qui est une base vivante qui accueille des bulletins de décès relatifs à l’année 2020 arrivant très tardivement ; pour autant, ces données 2020 sont extrêmement proches des données statistiques définitives des décès en 2020, publiées en octobre 2021 par l’Insee. Les données 2021 sont provisoires pour la totalité des pays, à l’exception de l’Irlande.

Les pays de l’Union européenne sont classés en quatre régions, selon la nomenclature établie par la Ouvrir dans un nouvel ongletdivision de la Statistique des Ouvrir dans un nouvel ongletNations-unies :

  • Est de l’Europe : Bulgarie, Hongrie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie ;
  • Nord de l’Europe : Danemark, Estonie, Finlande, Irlande, Lettonie, Lituanie, Suède;
  • Sud de l’Europe : Chypre, Croatie, Espagne, Grèce, Italie, Malte, Portugal, Slovénie ;
  • Ouest de l’Europe : Allemagne, Autriche, Belgique, France, Luxembourg, Pays-Bas.

Pour suivre l’évolution du nombre de décès, le choix est fait ici de comparer les décès survenus en 2020 et en 2021 aux décès survenus en 2019, à l’instar de la diffusion des décès quotidiens réalisée par l’Insee depuis le début de la pandémie [Insee, 2022].

Pour en savoir plus

Blanpain N., « Impact de l’épidémie de Covid-19 : 95 000 décès de plus qu’attendus de mars 2020 à décembre 2021 », Insee Première n° 1902 , mai 2022.

Eurostat, “Ouvrir dans un nouvel ongletWeekly Death Statistics”, 2022.

Insee, « Nombre de décès quotidiens », Chiffres détaillés, 2022.

Le Minez S., Roux V., « 2020 : une hausse des décès inédite depuis 70 ans », Insee Première n° 1847, mars 2021.

Ourliac B., « Covid et mortalité en Europe en 2020 : des statistiques à regarder de près », blog Insee, février 2021.

Dahoo U., Gaudy L., « En France, comme en Europe, un pic de surmortalité lié à la Covid-19 fin mars-début avril », Insee Focus n° 200, juillet 2020.