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Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes · Mars 2022 · n° 101
Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes403 540 personnes vivent en QPV en 2018, un peu moins qu'en 2013 Politique de la ville en Auvergne-Rhône-Alpes

Aline Labosse, Valérie Vanelle (Insee)

En 2018, les 140 quartiers prioritaires de la politique de la ville d’Auvergne-Rhône-Alpes (QPV) rassemblent 403 540 personnes, soit environ 7 900 habitants de moins qu’en 2013. Cette baisse provient essentiellement des départements de la Loire et de la Drôme, et plus spécifiquement, de Saint-Étienne Métropole et de Valence Romans Agglo. La grande majorité des QPV aux plus fortes hausses ou baisses du nombre d’habitants sont concernés par la rénovation urbaine.

Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes
No 101
Paru le :Paru le17/03/2022

Auvergne-Rhône-Alpes compte 140 quartiers prioritaires de la politique de la ville () (Pour comprendre) pour lesquels les contrats de ville, établis à l’échelle intercommunale (EPCI), formalisent l’intervention des pouvoirs publics. Initialement conclus pour la période 2015-2020, ils ont été prorogés jusqu’en 2023. Dans ce contexte de redéfinition de ces contrats, cette étude analyse l’évolution du nombre d’habitants en QPV entre 2013 et 2018 afin d’accompagner les décisions des acteurs locaux de la politique de la ville.

Les QPV d’Auvergne-Rhône-Alpes perdent 7 900 habitants

En 2018 en Auvergne-Rhône-Alpes, 403 540 personnes vivent en QPV, plaçant la région en quatrième position derrière l’Île-de-France, les Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cela représente 5 % de la population d’Auvergne-Rhône-Alpes (contre plus de 10 % pour les trois autres régions). Depuis 2013, la part de la population vivant en QPV est restée globalement stable pour chaque région et département de France métropolitaine.

L’Isère, la Loire, la Drôme et le Rhône accueillent près de 8 habitants en QPV sur 10 de la région, soit 5 à 6 % de la population des trois premiers d'entre eux, et jusqu’à 9,3 % dans le Rhône, particulièrement urbain (figure 1).

Entre 2013 et 2018, les QPV d’Auvergne-Rhône-Alpes perdent 7 900 habitants, soit une baisse de 1,9 % (– 0,6 % en France métropolitaine) alors que la population régionale augmente (+ 3,1 % contre + 1,8 % en France métropolitaine).

Figure 1Répartition des habitants en QPV, évolutions et comparaison avec la population d’Auvergne-Rhône-Alpes

Répartition des habitants en QPV, évolutions et comparaison avec la population d’Auvergne-Rhône-Alpes - Lecture : en 2018, les 43 QPV du Rhône accueillent 172 035 personnes, soit 9,3 % de la population départementale et rassemblent 42,6 % de la population en QPV de la région. Entre 2013 et 2018, la population en QPV du Rhône a diminué de 0,1 % (– 198 personnes), alors que l'ensemble de la population du département progressait de 4,5 %.
Zone géographique QPV Population en QPV en 2018 Évolution depuis 2013 de la population...
effectifs dans celle du territoire part dans la région vivant en QPV du territoire
en % en % effectifs en % en %
Rhône 43 172 035 9,3 42,6 – 198 – 0,1 4,5
Isère 26 65 694 5,2 16,3 – 964 – 1,4 2,3
Loire 19 45 089 5,9 11,2 – 4 749 – 9,5 0,9
Drôme 12 30 230 5,9 7,5 – 1 682 – 5,3 4,0
Puy-de-Dôme 7 21 692 3,3 5,4 176 0,8 2,8
Ain 9 20 677 3,2 5,1 324 1,6 4,5
Allier 6 13 462 4,0 3,3 – 918 – 6,4 – 1,8
Savoie 4 12 442 2,9 3,1 261 2,1 2,4
Haute-Savoie 6 10 947 1,3 2,7 – 552 – 4,8 6,1
Ardèche 5 7 642 2,3 1,9 493 6,9 1,9
Haute-Loire 2 2 617 1,2 0,6 124 5,0 0,6
Cantal 1 1 016 0,7 0,3 – 202 – 16,6 – 1,5
Auvergne-Rhône-Alpes 140 403 543 5,0 100,0 – 7 887 – 1,9 3,1
Métropole de :
Lyon 37 158 830 11,4 39,4 896 0,6 4,6
Saint-Étienne 15 40 182 9,9 10,0 – 4 017 – 9,1 0,4
Grenoble 10 38 751 8,7 9,6 – 1 052 – 2,6 0,5
Clermont-Ferrand 5 18 749 6,4 4,6 – 130 – 0,7 3,7
Ensemble métropoles 67 256 512 10,1 63,6 – 4 303 – 1,6 3,1
  • Lecture : en 2018, les 43 QPV du Rhône accueillent 172 035 personnes, soit 9,3 % de la population départementale et rassemblent 42,6 % de la population en QPV de la région. Entre 2013 et 2018, la population en QPV du Rhône a diminué de 0,1 % (– 198 personnes), alors que l'ensemble de la population du département progressait de 4,5 %.
  • Source : Insee, Recensements de la population 2013 et 2018.

Les QPV de la Loire, principal moteur de la baisse régionale

La population en QPV diminue dans sept départements (figure 2). La baisse est la plus forte dans la Loire (– 9,5 %, soit – 4 750 personnes) et est comprise entre 5 % et 6 % dans la Drôme (– 1 680), l’Allier (– 920) et la Haute-Savoie (– 550). En Isère, la population vivant en QPV a diminué de près de 1 000 personnes mais, relativement aux 65 700 habitants en QPV du département, la variation apparaît plus faible (– 1,4 %). Enfin, le Rhône et le Cantal perdent chacun 200 habitants en QPV. Compte tenu des effectifs en QPV, cela correspond à une stagnation pour le premier (– 0,1 %) et à un recul de 17 % pour le second.

Figure 2Population en QPV en 2018 et évolution depuis 2013, par EPCI en Auvergne-Rhône-Alpes

Population en QPV en 2018 et évolution depuis 2013, par EPCI en Auvergne-Rhône-Alpes
Code EPCI Libellé EPCI Effectifs de la population de l’Intercommunalité vivant en QPV en 2018 Évolution de la population vivant en QPV entre 2013 et 2018
246900757 Communauté de communes de de la Vallée du Garon (Communauté de communes deVG) 918 13,3
200040350 Communauté de communes de Bugey Sud 927 -8,4
200040491 Communauté de communes de Porte de Drômardèche 994 7,3
241500230 Communauté d'agglomération de du Bassin d'Aurillac 1 016 -16,6
240100610 Communauté de communes de de la Côtière à Montluel 1 033 -5,4
243800984 Communauté d'agglomération de du Pays Voironnais 1 066 -13,1
200070431 Communauté de communes de Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté 1 071 -8,3
200033116 Communauté de communes de Cluses-Arve et Montagnes 1 104 -5,5
200065886 Communauté d'agglomération de Loire Forez Agglomération 1 110 -11,7
200068674 Communauté d'agglomération de Grand Lac 1 147 -1,4
243800935 Communauté de communes de Lyon Saint Exupéry en Dauphiné 1 150 6,2
200068997 Communauté d'agglomération de Arlysère 1 199 2,5
200071413 Communauté d'agglomération de Privas Centre Ardèche 1 210 -3,1
200067551 Communauté d'agglomération de Thonon Agglomération 1 305 -19,8
200067817 Communauté de communes de Saône-Beaujolais 1 393 -8,2
242600252 Communauté de communes de du Val de Drôme en Biovallée 1 499 -7,9
240100883 Communauté de communes de de la Plaine de l'Ain 1 568 -6,5
200040566 Communauté d'agglomération de de l'Ouest Rhodanien 1 611 -9,6
247400690 Communauté de communes de du Genevois 1 806 64,6
200072015 Communauté d'agglomération de Annonay Rhône Agglo 2 019 10,8
200000172 Communauté de communes de Faucigny-Glières 2 035 -9,4
200073245 Communauté de communes de du Bassin d'Aubenas 2 081 17,2
200071405 Communauté de communes de Ardèche Rhône Coiron 2 332 1,3
200085751 Communauté de communes de d'Entre Bièvre et Rhône 2 404 -4,3
200073419 Communauté d'agglomération de du Puy-en-Velay 2 617 5
240100750 Communauté d'agglomération de du Pays de Gex 2 793 -12,3
200042901 Communauté de communes de Drôme Sud Provence 2 818 -12,9
200070712 Communauté de communes de Thiers Dore et Montagne 2 943 11,6
200071140 Communauté d'agglomération de Moulins Communauté 3 607 5,7
200035731 Communauté d'agglomération de Roannais Agglomération 3 797 -13,4
200071082 Communauté d'agglomération de Montluçon Communauté 4 443 -17,7
200011773 Communauté d'agglomération de Annemasse-les Voirons-Agglomération 4 697 -12,4
200071363 Communauté d'agglomération de Vichy Communauté 5 412 -2,8
200042935 Communauté d'agglomération de Haut - Bugey Agglomération 5 940 8
200040459 Communauté d'agglomération de Montélimar Agglomération 7 085 6,5
200071751 Communauté d'agglomération de du Bassin de Bourg-en-Bresse 8 416 6,7
200040590 Communauté d'agglomération de Villefranche Beaujolais Saône 9 283 -8,9
200069110 Communauté d'agglomération de du Grand Chambéry 10 096 2,5
200077014 Communauté d'agglomération de Vienne Condrieu 10 325 -1
243800604 Communauté d'agglomération de Porte de l'Isère (C.A.P.I) 10 927 4,7
200068781 Communauté d'agglomération de Valence Romans Agglo 17 834 -8,4
246300701 Clermont Auvergne Métropole 18 749 -0,7
200040715 Grenoble-Alpes-Métropole 38 751 -2,6
244200770 Saint-Etienne Métropole 40 182 -9,1
200046977 Métropole de Lyon 158 830 0,6
  • Source : Insee, Recensements de la population 2013 et 2018

Figure 2Population en QPV en 2018 et évolution depuis 2013, par EPCI en Auvergne-Rhône-Alpes

  • Source : Insee, Recensements de la population 2013 et 2018

Dans les cinq autres départements, la population en QPV s’accroît modérément, un peu plus fortement en Ardèche (+ 500 habitants soit + 7 %). Dans l’Ain, le Puy-de-Dôme et la Savoie, la hausse (comprise entre 1 et 2 %) reste inférieure à celle de la population du département. En Haute-Loire, moins concernée par la géographie prioritaire, la hausse reste relative (+ 120 habitants soit + 5 %).

La grande majorité des QPV ayant connu les évolutions les plus marquées du nombre de leurs habitants ont bénéficié d’un programme national de rénovation urbaine (Pour comprendre). Ces démolitions, constructions, réhabilitations de logements dans une optique de dédensification, de désenclavement et d’aménagement des quartiers visent à accroître leur attractivité. Des QPV engagés de longue date dans ce processus (« Guitard » au Puy-en-Velay, « Duchère » à Lyon) enregistrent ainsi un accroissement de leur population entre 2013 et 2018 tandis que d’autres, faisant encore l’objet d'opérations lourdes de démolition, perdent des habitants (« Mistral Lys Rouge Camine » à Grenoble, « Bien-Assis » à Montluçon). Dans l’ensemble, les variations sont généralement plus importantes à la baisse qu’à la hausse.

Dans la Loire, la Drôme et l’Isère, des baisses portées par l’intercommunalité la plus peuplée

La Loire se caractérise par une baisse très importante de sa population en QPV (– 4 750 personnes). Centralisant 15 QPV sur 19, Saint-Étienne Métropole en supporte la majorité (– 4 020 personnes), la moitié de la baisse provenant des deux quartiers «  Montreynaud  » et « Quartiers Sud-Est » qui ont fait l’objet de renouvellement urbain. Sur l’ensemble du département, la population de 9 QPV recule de plus de 10 % et seuls 3 QPV voient leur population augmenter (pour un total de 300 personnes).

Dans la Drôme, la communauté d'agglomération de Valence Romans Agglo (17 830 habitants en QPV, soit l'EPCI hébergeant la plus forte population en QPV de la région, derrière les quatre métropoles) perd 8,4 % de sa population en QPV (– 1 630 personnes), essentiellement sur la commune de Romans-sur-Isère. Cette intercommunalité explique aussi l’évolution départementale malgré le faible accroissement du nombre d’habitants en QPV de la CA Montélimar Agglomération. Saint-Étienne Métropole et la CA Valence Romans Agglo font ainsi partie des six intercommunalités de la région dont la part de la population en QPV a baissé d’au moins un point entre 2013 et 2018.

L’évolution de la population en QPV de l’Isère est également liée à celle de Grenoble-Alpes Métropole (– 1 050 habitants en QPV, soit – 2,6 %), la CA Vienne Condrieu gardant une population en QPV plutôt stable et la CA Porte de l’Isère voyant la sienne augmenter de 490 personnes.

La Métropole de Lyon, seule métropole régionale à voir sa population en QPV augmenter

En 2018, 158 830 personnes résident dans les 37 QPV de la Métropole de Lyon. Les 900 personnes supplémentaires depuis 2013 représentent ainsi une hausse inférieure à 1 %. La moitié de ces QPV ont perdu des habitants (– 520 habitants pour « Bel Air – Les Brosses » à Villeurbanne, – 430 pour « Loucheur – Gorge de Loup » à Lyon 9e, – 390 pour « Hautes Roches » à Pierre-Bénite), tandis que l’autre moitié en a gagné (+ 730 habitants pour « Duchère » à Lyon 9e, + 520 pour « Bel Air » à Saint-Priest, + 460 pour « Parilly » à Bron), en lien avec le renouvellement urbain. Aucun des 4 QPV de plus de 15 000 habitants (« Minguettes – Clochettes » à Saint-Fons - Vénissieux, « Grande Île » à Vaulx-en-Velin, « Ville Nouvelle » à Rillieux-la-Pape et « États-Unis – Langlet Santy » à Vénissieux - Lyon 8e) ne voit sa population varier de plus de 2 %, même si cela se traduit par exemple par 430 habitants supplémentaires pour « Grande Île ».

Autre intercommunalité du Rhône concernée par la géographie prioritaire, Villefranche Beaujolais Saône (9 280 personnes au sein de 3 QPV) compte 12,8 % de sa population en QPV, taux le plus important parmi les EPCI de la région. L'évolution du nombre d'habitants en QPV, en forte baisse de 910 personnes, vient par ailleurs compenser l'augmentation observée au sein de la Métropole de Lyon.

Enfin, la population en QPV de Clermont Auvergne Métropole reste globalement stable, la hausse du nombre d’habitants de « Quartiers Nord » (+ 570) compensant la baisse de celui de « Saint-Jacques » (– 690).

Publication rédigée par :Aline Labosse, Valérie Vanelle (Insee)

Pour comprendre

La loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014 définit 1 296  en France métropolitaine selon un critère unique de revenu par habitant avec pour objectif de recentrer l’action publique sur les quartiers les plus en difficulté. Ces QPV ont fait l’objet de deux programmes nationaux de rénovation urbaine (un premier de 2004 à 2020, un second démarré en 2014 et devant s’achever en 2030).

L’évolution de la population des QPV est mesurée à partir des Recensements de la population de 2013 et de 2018.

Définitions

Quartiers prioritaires de la politique de la ville :

Les quartiers prioritaires de la politique de la ville sont des territoires d'intervention du ministère de la Ville, définis par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014.

Leur liste et leurs contours ont été élaborés par le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), devenu depuis le 1er janvier 2020 l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT).

En métropole, en Martinique et à La Réunion, ils ont été identifiés selon un critère unique, celui du revenu par habitants. L'identification des quartiers prioritaires a été réalisée à partir des données carroyées de l'Insee (source: RFL 2011). Dans les autres départements d'Outre-Mer, l'identification s'est faite à partir des données du Recensement à l'Iris. Une fois l'identification opérée, des échanges ont eu lieu avec les élus locaux afin de s'assurer de la cohérence du périmètre réglementaire du quartier prioritaire et, le cas échéant, l'ajuster. Les périmètres des QPV sont fixés par le décret n° 2014-1750 du 30 décembre 2014 pour la métropole et par le décret n° 2014-1751 du 30 décembre 2014 pour les départements et collectivités d'Outre-mer, rectifiés par le décret n° 2015-1138 du 14 septembre 2015.

Pour en savoir plus : sig.ville.gouv.fr ou onpv.fr