En 2021, la saison touristique a de nouveau été marquée par la crise sanitaire. Si la levée des restrictions a permis, dès le 3 mai 2021, le retour des déplacements interrégionaux, la réouverture des restaurants, musées, salles de cinémas et théâtres a été organisée de façon progressive au cours des mois de mai et juin 2021. La fréquentation touristique en Normandie reste ainsi bien en deçà de son niveau d’avant-crise lors des mois de mai 2021 (- 35,4 % par rapport à mai 2019) et juin (- 41 %). Elle se rapproche davantage de son niveau habituel en juillet et en août 2021 (respectivement - 9,3 % et - 4,9 %), portée notamment par les résidents venus plus nombreux dans la région en 2021 que lors de l’année 2019 (+ 17,2 % en juillet et + 11,0 % en août). Sur l’ensemble de la période, la fréquentation des non-résidents reste, quant à elle, très inférieure à son niveau habituel (de - 89,9 % en mai à - 40,3 % en août).

Durant l’été 2021 (de mai à août), les touristes ont passé 7,2 millions de nuitées dans les hôtels, campings et autres hébergements collectifs de tourisme de Normandie, une baisse de presque 18,6 % par rapport à 2019, similaire à celle observée au niveau national (figure 1). Les hôtels ont été les plus touchés par ce recul de la fréquentation mais dans une moindre mesure qu’au niveau national (- 26,7 % contre - 33,3 %).

Dans la région, le nombre de nuitées des non-résidents chute de 60,6 % par rapport à 2019. Il s’agit de la troisième plus forte baisse parmi les régions de France métropolitaine derrière l’Île-de-France (- 79,2 %) et les Hauts-de-France (- 64,0 %). Elle est aussi plus prononcée qu’en moyenne nationale. En 2021, les non-résidents ne représentent plus que 15,5 % des nuitées passées dans les hébergements marchands en Normandie, soit deux fois moins qu’en 2019.

À l’inverse, les résidents sont venus plus nombreux dans la région en 2021 (+ 1,3 %), alors que leur fréquentation recule au niveau national (- 1,9 %). Les campings normands ont particulièrement bénéficié de cette croissance de la clientèle résidente dont la fréquentation progresse de 15,1 % par rapport à 2019, soit la deuxième plus forte hausse parmi les régions métropolitaines, derrière la Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le nombre de nuitées passées par les résidents décroît en revanche dans les autres hébergements collectifs de tourisme (- 3,1 %) et dans les hôtels (- 9,0 %).

Dans la Manche, le nombre de nuitées décroît moins que dans l’ensemble de la région (- 14,5 % contre - 18,6 %; figure 2). La baisse de la fréquentation y est moins marquée dans les campings qui concentrent plus de six nuitées sur dix, avec une clientèle résidente venue particulièrement nombreuse (+ 19,6 % par rapport à 2019). Les touristes résidents ont également afflué dans les campings du Calvados (+ 17,4 %).

À l’inverse, le recul de la fréquentation est particulièrement marqué dans l’Orne (- 24,5 %), seul département où le nombre de nuitées passées par les résidents dans les campings est inférieur, en 2021, à son niveau d’avant-crise.

Au cœur de l’été 2021 (mois de juillet et août), la fréquentation des non-résidents dans les hôtels normands est inférieure de 48,6 % à son niveau de 2019. Ce recul est moins marqué dans la région que pour l’ensemble de la France métropolitaine (- 53,2 %). La clientèle européenne, pour laquelle la baisse de la fréquentation a été moins marquée que pour les touristes extra-européens (respectivement - 42,2 % et - 76,3 % au niveau national), est habituellement plus fréquente en Normandie (huit nuitées sur dix en juillet et août 2019, contre moins de sept nuitées sur dix sur la même période en France métropolitaine).

En 2019, les touristes en provenance du Royaume-Uni représentaient la première clientèle étrangère dans les hôtels normands, avec 20,5 % des nuitées passées en juillet et en août. Sous l’effet des restrictions de déplacement imposées par le Royaume-Uni jusqu’au milieu du mois de juillet 2021 et dans un contexte lié au Brexit, la fréquentation des touristes britanniques s’effondre en 2021 (- 84,5 % ; figure 3) et ne concentre plus que 6,2 % des nuitées. À l’inverse, les touristes néerlandais sont venus presque aussi nombreux dans la région (- 1,4 %), tout comme les Belges (- 3,3 %).