Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté · Novembre 2021 · n° 142

Hébergements proposés par des particuliers via des plateformes : 2 nuitées sur 3 sont réservées par des clients résidant en France

L’économie collaborative a un impact significatif sur le marché de l’hébergement touristique depuis dix ans, en facilitant notamment les locations entre particuliers. Les plateformes de réservation en ligne ont permis d’enrichir l’offre et d’en faciliter l’accès. Les quatre principales plateformes que sont Airbnb, Booking, Expedia Group et Tripadvisor représentent une part significative de l’offre proposée en ligne en Bourgogne-Franche-Comté.

La région présente des atouts touristiques naturels, culturels et gastronomiques, qui sont mis en valeur. Le tourisme est un levier de développement que le schéma régional de développement du tourisme souhaite amplifier. Les retombées économiques de ce secteur sont multiples et se traduisent en particulier par des emplois générés au plus près de la clientèle.

En Bourgogne-Franche-Comté, la fréquentation des hébergements touristiques proposés sur les quatre plateformes Internet représente un peu plus de 2 millions de nuitées en 2019. C’est la plus faible fréquentation des 13 régions métropolitaines. À titre de comparaison, sachant que les données sont toutefois collectées de manière différente (source), les hôtels et les campings de la région totalisent 10,2 millions de nuitées en 2019. Sur ce plan, la région arrive 11^e.

Le faible nombre de nuitées réservées sur les plateformes s’explique par un nombre de séjours qui est l’un des plus bas de France, avec 270 000 séjours réservés dans la région en 2019. De surcroît, les séjours passés en Bourgogne-Franche-Comté sont plus courts (2,6 nuits en moyenne) que sur l’ensemble du pays (3,6 nuits). De plus, chaque séjour ne génère que sept nuitées en moyenne dans la région contre dix en France. Cela s’explique par des groupes de touristes de plus petite taille qu’ailleurs.

Le maillage urbain de la région est peu dense et peut expliquer le nombre limité de réservations. En effet, ces hébergements touristiques proposés sur Internet se concentrent essentiellement dans les grandes villes et les littoraux.

La fréquentation touristique en Bourgogne-Franche-Comté liée aux plateformes Internet atteint un pic en juillet-août (figure 1). Une nuitée sur trois réservées en 2019 concerne ces deux mois estivaux. À cette période, les séjours génèrent davantage de nuitées, neuf nuitées en moyenne par séjour contre six nuitées le reste de l’année. Les mois d’été sont plus propices aux vacances en famille alors que les autres mois de l’année sont plutôt dédiés au tourisme d’affaires. Par ailleurs, le pic saisonnier de nuitées est légèrement moins marqué en Bourgogne-Franche-Comté qu’en France. La fréquentation touristique dans la région repose davantage sur la clientèle résidente, un profil de touristes qui se répartit plus uniformément tout au long de l’année contrairement à la clientèle non-résidente qui privilégie les longues périodes de congés durant l’été. La clientèle résidente habite généralement moins loin et peut plus facilement effectuer de courts séjours touristiques tout au long de l’année. En particulier, les couples peuvent passer un week-end ou un court séjour sans trop s’éloigner, voire sans prendre de jours de congé et/ou en confiant la garde de leur(s) enfant(s).

En Bourgogne-Franche-Comté, les touristes réservant sur les plateformes Internet proviennent de contrées proches géographiquement. Deux nuitées sur trois ont été réservées par des clients vivant en France, soit dix points de plus que la moyenne française. En outre, quand la clientèle est non-résidente, elle est principalement européenne. Parmi les non-résidents, près de huit nuitées sur dix sont réservées dans la région par des Européens, contre sept nuitées sur dix en France. L’Île-de-France se distingue nettement sur ce plan en attirant davantage de touristes en provenance d’autres continents, notamment des Américains.

En Bourgogne-Franche-Comté, les réservations en ligne sur les plateformes reposent de plus en plus sur la clientèle résidente. Entre 2018 et 2019, leur fréquentation progresse plus vite que celle des non-résidents, + 27 % contre + 15 %. C’est surtout elle qui explique l’engouement de plus en plus fort pour ce type de réservation dans la région. Relativement faibles dans la région, les nuitées réservées via ces plateformes augmentent de 23 %, un rythme deux fois supérieur à celui de la France. En 2020, le freinage brutal du tourisme et des voyages d’affaires, dû à la propagation de la pandémie de Covid-19, a fortement pénalisé le secteur.

Entre 2018 et 2019, les réservations de nuitées augmentent fortement dans l’Yonne et le Jura, d’au moins 35 %. En particulier, le Jura attire surtout la clientèle résidente, laquelle représente quatre nuitées sur cinq. Malgré ses stations de ski, les clients non-résidents sont relativement peu présents dans le Jura. Les domaines alpins, dont la notoriété dépasse les frontières de l’Hexagone, attirent davantage la clientèle internationale. Tous types de clientèle confondus, le Jura totalise 320 000 nuitées annuelles et demeure le deuxième département le plus réservé de la région (figure 2).

Avec près de 700 000 nuitées, la Côte-d’Or se situe de loin au premier rang régional grâce notamment aux atouts touristiques de l’agglomération dijonnaise et à l'œnotourisme.

À Dijon, 330 000 nuitées sont réservées via les quatre plateformes Internet en 2019, soit un peu moins de la moitié des réservations de la Côte-d'Or et 16 % de celles de la région. Pour autant, le nombre de nuitées passées à Dijon reste relativement faible. Il se situe au 21^e rang des 26 villes françaises les plus réservées, proche de Grenoble, Reims et Tours. La fréquentation à Dijon se concentre l’été. Les nuitées réservées en ligne concernent en moyenne 1 400 touristes par jour en août et 830 le reste de l’année. Dijon bénéficie d’un tourisme d’affaires qui se répartit surtout hors de la période estivale. Ces réservations en ligne ne reflètent pas toute l’offre d’hébergement touristique puisque celle-ci s’appuie également sur les hôtels, campings et résidences secondaires.

Le nombre d’annonces publiées en ligne est également conséquent à Beaune. Après Dijon, elle est la deuxième ville la plus concernée par ce phénomène dans la région, d’après les données de la centrale Airbnb.