Insee Flash Bretagne · Novembre 2021 · n° 78

La Bretagne parmi les régions européennes : entre dynamisme démographique et vieillissement

Au 1^er janvier 2020, la Bretagne compte 3 358 500 habitants. À l’échelle de l’Union européenne, la région est relativement peu peuplée : elle se place au 58^e rang des régions européennes (sur 92). La Bretagne recouvre un territoire d’un peu plus de 27 000 km², ce qui la place dans le milieu du classement des régions européennes. La Bretagne se situe ainsi dans une position médiane en matière de densité de population, avec 122 habitants au km².

Au cours de l’année 2019, la Bretagne a gagné 11 600 habitants, soit un taux d’accroissement de la population de 3,4 habitants pour 1 000 (figure 1). Avec ce taux, la Bretagne occupe le 33^e rang des régions européennes.

Comparée à d’autres régions de France métropolitaine, l’évolution de la population en Bretagne se rapproche de celle observée dans d’autres régions de la façade atlantique et du sud. À l’inverse, la population décline dans le nord et l’est du pays, hormis en Île-de-France.

À l’échelle européenne, la Bretagne ressemble en la matière à certaines régions de la moitié sud de l’Allemagne et de celles du Benelux et de la Suède. En particulier, les ressorts de la croissance démographique en Bavière et en Hesse (Allemagne) apparaissent proches de ceux de la Bretagne, avec un dynamisme lié aux arrivées nombreuses dans ces territoires.

En Bretagne, le solde migratoire est l’unique moteur de la croissance de la population. Il s’élève à 15 000 personnes en 2019. Le taux de solde migratoire atteint 4,6 habitants pour 1 000 habitants. Bien qu’il soit relativement élevé, le solde migratoire est orienté à la baisse depuis une vingtaine d’années.

Plus généralement, au-delà de la Bretagne, les régions européennes de la façade atlantique attirent toutes de nouveaux habitants (figure 2). Elles se distinguent des régions du nord-est de l’Hexagone et de l’est de l’Europe, qui enregistrent davantage de départs que d’arrivées.

Depuis 2015, le nombre de décès excède le nombre de naissances en Bretagne. Le solde naturel s’établit à – 3 900 habitants en 2019, soit un taux de solde naturel de – 1,2 pour 1 000 habitants. Pour cet indicateur, la Bretagne occupe le 48^e rang, ce qui la place dans la seconde moitié des régions européennes.

Sur les critères de l’évolution de la population et de sa décomposition en solde naturel et solde migratoire, la Bretagne se rapproche de deux autres régions européennes, la Hesse en Allemagne et le Noord-Nederland aux Pays-Bas. Mais la proximité avec ces régions disparaît en focalisant la comparaison sur d’autres indicateurs démographiques.

En Bretagne, l’indicateur conjoncturel de fécondité est élevé en comparaison des autres régions. Avec 1,78 enfant par femme, la Bretagne se positionne au 10^e rang des régions européennes (figure 3).

Avec le vieillissement des baby-boomers et une population moins nombreuse dans les classes d’âges plus jeunes, l’âge médian des Bretons augmente. Il est plus élevé qu’aux niveaux national et européen : il s’établit à 44,6 ans en 2019, contre 41,8 ans en France et 43,7 ans dans l’Union européenne. La part des 85 ans ou plus est particulièrement élevée. Elle atteint 3,73 % en Bretagne, alors qu’elle est de 3,38 % en France et 2,79 % au niveau européen.

Les Bretons ont une espérance de vie à la naissance de 82,5 ans, légèrement inférieure à l’espérance de vie au niveau hexagonal (83,0 ans) mais supérieure à celle observée dans l’ensemble de l’Union européenne (81,3 ans).

En considérant l’ensemble ces indicateurs démographiques (évolution de la population, soldes naturel et migratoire, fécondité, âge médian et espérance de vie), il n’apparaît pas de proximité marquante entre la Bretagne et d’autres régions européennes.

En effet, pour l’âge médian, les régions les plus proches sont l’Åland (Finlande) et le Centre-Val de Loire. Pour l’espérance de vie, il s’agit de la région suédoise Norra Sverige. Enfin, pour l’indicateur conjoncturel de fécondité, il s’agit de la région roumaine Macroregieuna unu. Cette proximité variable avec d’autres régions selon le critère analysé fait ressortir la singularité démographique de la Bretagne, qui n’a pas de région « jumelle » en Europe.