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Insee Analyses Bretagne · Octobre 2021 · n° 105
Insee Analyses BretagneBilan démographique 2020 : la hausse des décès et la baisse des naissances se poursuivent

Muriel Cazenave, Jean-Marc Lardoux (Insee)

La population bretonne est estimée à 3 371 000 habitants au 1er janvier 2021. L’année 2020 a été marquée par une hausse des décès et une baisse des naissances, en lien avec la crise sanitaire. Ces variations renforcent les tendances observées ces dix dernières années. Ainsi, après une forte croissance démographique entre 2001 et 2011 (+ 0,9 % par an en moyenne), la population augmente en moyenne de 0,5 % par an depuis 2011. Ce ralentissement est principalement dû au déclin du solde naturel, désormais négatif au niveau régional, tandis que l’excédent des arrivées sur les départs faiblit légèrement.

Le nombre de naissances annuelles a diminué de 16 % depuis 2010. Les deux tiers de cette baisse sont imputables à un moindre nombre d’enfants par femme, l’autre tiers à une diminution du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants. Inversement, malgré les gains d’espérance de vie à la naissance, le nombre de décès annuels a augmenté de 14 % en dix ans, en raison du vieillissement de la population. L’âge moyen s’élève à 43 ans et trois Bretons sur dix sont aujourd’hui âgés de 60 ans ou plus. Enfin, l’année 2020 est marquée par une baisse historique des mariages en raison de la crise sanitaire.

Insee Analyses Bretagne
No 105
Paru le :Paru le19/10/2021
Avertissement

Dans le bilan démographique de l’année 2020 publié en avril 2021 [Cazenave, Lardoux, 2021], les événements relatifs à l’état civil survenus en fin d’année n’étaient pas connus et avaient donc été estimés. Ce bilan est ici actualisé à partir des données de l’état civil de l’ensemble de l’année 2020. Les nombres de naissances et décès de 2020 ont ainsi été révisés.

Au 1er janvier 2021, la population bretonne est estimée à 3 371 000 habitants, soit une hausse de 12 600 habitants (+ 0,4 %) en un an. Cette augmentation, bien que supérieure à la moyenne nationale (+ 0,2 %), s’inscrit dans un contexte d’affaiblissement de la croissance démographique.

Une croissance démographique qui ralentit

Après une période de forte expansion démographique entre 2001 et 2011 (+ 0,9 % par an en moyenne), la Bretagne enregistre une croissance annuelle moyenne de sa population de 0,5 % depuis 2011 (figure 1). La région a ainsi gagné au total 153 000 habitants ces dix dernières années, comparé à 263 000 lors de la décennie précédente.

Figure 1Évolution de la population bretonne par département

Évolution de la population bretonne par département
Population au 1er janvier 2021 Évolution annuelle 2020-2021 (en %) Évolution annuelle moyenne 2011-2021 (en %)
Totale due au solde naturel due au solde apparent des entrées et des sorties Totale due au solde naturel due au solde apparent des entrées et des sorties
Côtes-d’Armor 599 118 -0,03 -0,44 0,41 0,08 -0,28 0,36
Finistère 914 301 0,12 -0,29 0,41 0,16 -0,16 0,32
Ille-et-Vilaine 1 094 636 0,82 0,26 0,56 0,94 0,38 0,56
Morbihan 763 103 0,37 -0,30 0,67 0,48 -0,13 0,61
Bretagne 3 371 158 0,38 -0,14 0,52 0,46 -0,01 0,47
France métropolitaine 65 235 843 0,17 0,07 0,10 0,34 0,27 0,07
  • Source : Insee, recensements de la population, estimations de population, statistiques de l’état civil.

Cette croissance est inégalement répartie sur le territoire, puisque l’Ille-et-Vilaine compte à elle seule près de 100 000 habitants supplémentaires par rapport à 2011 (+ 0,9 % par an en moyenne) (figure 2). Dans le même temps, la population du Morbihan a augmenté de 36 000 personnes, soit une croissance annuelle moyenne de 0,5 %. Les gains de population sont plus faibles dans le Finistère et les Côtes-d’Armor, avec respectivement 14 000 et 5 000 habitants supplémentaires, soit + 0,2 % et + 0,1 % en moyenne annuelle. Dans les Côtes-d’Armor, la population est même estimée en légère baisse depuis 2018 (figure 3).

Figure 2Évolution annuelle moyenne de la population des départements de France métropolitaine entre 2011 et 2021

Évolution annuelle moyenne de la population des départements de France métropolitaine entre 2011 et 2021
Code département Libellé du département Population au 1er janvier 2011 Population au 1er janvier 2021 Évolution annuelle moyenne 2011-2021 (en %)
01 Ain 603 827 662 244 0,93
02 Aisne 541 302 525 503 -0,30
03 Allier 342 729 331 745 -0,33
04 Alpes-de-Haute-Provence 160 959 165 702 0,29
05 Hautes-Alpes 138 605 140 022 0,10
06 Alpes-Maritimes 1 081 244 1 089 270 0,07
07 Ardèche 317 277 327 775 0,33
08 Ardennes 283 110 265 099 -0,66
09 Ariège 152 286 153 115 0,05
10 Aube 303 997 310 147 0,20
11 Aude 359 967 377 719 0,48
12 Aveyron 275 813 279 210 0,12
13 Bouches-du-Rhône 1 975 896 2 048 395 0,36
14 Calvados 685 262 692 839 0,11
15 Cantal 147 577 143 280 -0,30
16 Charente 352 705 348 997 -0,11
17 Charente-Maritime 625 682 652 474 0,42
18 Cher 311 694 296 794 -0,49
19 Corrèze 242 454 239 071 -0,14
21 Côte-d'Or 525 931 532 026 0,12
22 Côtes-d'Armor 594 375 599 118 0,08
23 Creuse 122 560 114 505 -0,68
24 Dordogne 415 168 410 730 -0,11
25 Doubs 529 103 543 221 0,26
26 Drôme 487 993 523 122 0,70
27 Eure 588 111 595 037 0,12
28 Eure-et-Loir 430 416 428 178 -0,05
29 Finistère 899 870 914 301 0,16
2A Corse-du-Sud 145 846 162 753 1,10
2B Haute-Corse 168 640 186 516 1,01
30 Gard 718 357 750 683 0,44
31 Haute-Garonne 1 260 226 1 424 915 1,24
32 Gers 188 893 191 387 0,13
33 Gironde 1 463 662 1 654 445 1,23
34 Hérault 1 062 036 1 196 633 1,20
35 Ille-et-Vilaine 996 439 1 094 636 0,94
36 Indre 230 175 216 698 -0,60
37 Indre-et-Loire 593 683 609 408 0,26
38 Isère 1 215 212 1 271 078 0,45
39 Jura 261 294 257 926 -0,13
40 Landes 387 929 416 825 0,72
41 Loir-et-Cher 331 280 326 375 -0,15
42 Loire 749 053 765 283 0,21
43 Haute-Loire 224 907 227 546 0,12
44 Loire-Atlantique 1 296 364 1 458 768 1,19
45 Loiret 659 587 683 998 0,36
46 Lot 174 754 174 208 -0,03
47 Lot-et-Garonne 330 866 329 874 -0,03
48 Lozère 77 156 76 530 -0,08
49 Maine-et-Loire 790 343 819 528 0,36
50 Manche 499 531 491 365 -0,16
51 Marne 566 571 561 705 -0,09
52 Haute-Marne 182 375 168 231 -0,80
53 Mayenne 307 031 305 424 -0,05
54 Meurthe-et-Moselle 733 124 729 737 -0,05
55 Meuse 193 557 179 019 -0,78
56 Morbihan 727 083 763 103 0,48
57 Moselle 1 045 146 1 038 440 -0,06
58 Nièvre 218 341 199 518 -0,90
59 Nord 2 579 208 2 598 299 0,07
60 Oise 805 642 829 695 0,29
61 Orne 290 891 275 131 -0,56
62 Pas-de-Calais 1 462 807 1 455 018 -0,05
63 Puy-de-Dôme 635 469 669 477 0,52
64 Pyrénées-Atlantiques 656 608 688 589 0,48
65 Hautes-Pyrénées 229 228 229 190 0,00
66 Pyrénées-Orientales 452 530 480 433 0,60
67 Bas-Rhin 1 099 269 1 147 474 0,43
68 Haut-Rhin 753 056 763 801 0,14
69 Rhône 1 744 236 1 892 753 0,82
70 Haute-Saône 239 695 233 391 -0,27
71 Saône-et-Loire 555 999 547 181 -0,16
72 Sarthe 565 718 562 177 -0,06
73 Savoie 418 949 437 659 0,44
74 Haute-Savoie 746 994 838 480 1,16
75 Paris 2 249 975 2 142 366 -0,49
76 Seine-Maritime 1 251 282 1 250 846 0,00
77 Seine-et-Marne 1 338 427 1 432 475 0,68
78 Yvelines 1 413 635 1 452 910 0,27
79 Deux-Sèvres 370 939 374 350 0,09
80 Somme 571 211 567 242 -0,07
81 Tarn 377 675 389 420 0,31
82 Tarn-et-Garonne 244 545 262 254 0,70
83 Var 1 012 735 1 084 890 0,69
84 Vaucluse 546 630 560 719 0,25
85 Vendée 641 657 691 269 0,75
86 Vienne 428 447 438 869 0,24
87 Haute-Vienne 376 058 370 363 -0,15
88 Vosges 378 830 358 823 -0,54
89 Yonne 342 463 333 006 -0,28
90 Territoire de Belfort 143 348 138 589 -0,34
91 Essonne 1 225 191 1 315 456 0,71
92 Hauts-de-Seine 1 581 628 1 633 100 0,32
93 Seine-Saint-Denis 1 529 928 1 669 340 0,88
94 Val-de-Marne 1 333 702 1 418 572 0,62
95 Val-d'Oise 1 180 365 1 260 042 0,66
  • Source : Insee, recensements de la population, estimations de population.

Figure 2Évolution annuelle moyenne de la population des départements de France métropolitaine entre 2011 et 2021

  • Source : Insee, recensements de la population, estimations de population.

Figure 3Évolution de la population des départements bretons depuis 2001

indice base 100 en 2001
Évolution de la population des départements bretons depuis 2001 (indice base 100 en 2001)
Côtes-d’Armor Finistère Ille-et-Vilaine Morbihan Bretagne France métropolitaine
2001 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
2002 100,7 100,5 101,3 101,1 100,9 100,7
2003 101,5 101,0 102,6 102,3 101,9 101,4
2004 102,3 101,5 103,9 103,4 102,8 102,1
2005 103,1 102,1 105,2 104,7 103,8 102,9
2006 103,9 102,6 106,6 105,8 104,7 103,6
2007 104,8 102,9 107,7 106,9 105,6 104,3
2008 105,8 103,5 109,0 108,1 106,6 104,8
2009 106,9 103,9 110,1 109,0 107,5 105,4
2010 107,7 104,3 111,3 109,9 108,3 105,9
2011 108,2 104,6 112,3 110,7 108,9 106,4
2012 108,4 104,7 113,6 111,5 109,6 106,9
2013 108,7 105,0 114,9 112,3 110,3 107,5
2014 108,7 105,3 116,3 112,8 110,9 108,0
2015 108,9 105,5 117,5 113,4 111,5 108,5
2016 109,0 105,5 118,5 113,8 111,9 108,8
2017 109,0 105,6 119,5 114,3 112,3 109,1
2018 109,1 105,9 120,5 114,9 112,9 109,4
2019 109,1 106,0 121,4 115,4 113,3 109,7
2020 109,1 106,1 122,3 115,7 113,7 109,9
2021 109,0 106,2 123,3 116,2 114,1 110,1
  • Source : Insee, recensements de la population, estimations de population.

Figure 3Évolution de la population des départements bretons depuis 2001

  • Source : Insee, recensements de la population, estimations de population.

L’évolution de la population dépend à la fois du , différence entre les nombres de naissances et de décès, et du , différence entre les nombres de personnes qui arrivent dans la région et de celles qui en partent. Depuis 2015, la Bretagne enregistre chaque année plus de décès que de naissances. Il en résulte que le solde naturel est désormais légèrement négatif sur la dernière décennie. L’augmentation de la population constatée entre 2011 et 2021 est donc entièrement due à un solde migratoire positif. Par comparaison, sur la période 2001-2011, le solde naturel s’établissait à + 65 000 et le solde migratoire était estimé à + 198 000 personnes.

Nouveau déficit record du solde naturel

En 2020, le solde naturel se creuse encore davantage par rapport aux années précédentes : 4 756 décès de plus que de naissances, comparé à 3 879 en 2019 (figure 4). L’Ille-et-Vilaine est le seul département à maintenir un solde naturel positif (+ 2 810), grâce en particulier au dynamisme démographique du urbain de Rennes et de sa . À l’opposé, le solde naturel est nettement négatif dans le Finistère (– 2 648), les Côtes-d’Armor (– 2 632) et le Morbihan (– 2 286).

Figure 4Évolution des nombres de naissances et décès et du solde naturel en Bretagne depuis 1946

Évolution des nombres de naissances et décès et du solde naturel en Bretagne depuis 1946
Année Naissances Décès Solde naturel
1946 50 795 31 175 19 620
1947 52 867 30 291 22 576
1948 52 284 28 642 23 642
1949 50 687 33 156 17 531
1950 49 143 31 645 17 498
1951 46 414 33 671 12 743
1952 45 595 29 982 15 613
1953 44 646 31 969 12 677
1954 44 620 29 576 15 044
1955 44 093 30 446 13 647
1956 44 550 31 013 13 537
1957 44 608 29 521 15 087
1958 44 360 27 248 17 112
1959 44 071 27 702 16 369
1960 43 329 28 000 15 329
1961 43 624 27 451 16 173
1962 43 024 29 385 13 639
1963 43 904 30 989 12 915
1964 44 088 28 183 15 905
1965 43 338 29 832 13 506
1966 42 906 29 006 13 900
1967 42 028 29 445 12 583
1968 42 312 30 907 11 405
1969 42 983 31 133 11 850
1970 43 410 30 436 12 974
1971 44 506 29 912 14 594
1972 44 230 29 970 14 260
1973 43 520 30 321 13 199
1974 40 572 29 947 10 625
1975 37 478 30 872 6 606
1976 35 617 30 612 5 005
1977 36 829 29 827 7 002
1978 36 648 29 596 7 052
1979 37 835 30 042 7 793
1980 39 889 30 634 9 255
1981 39 690 30 780 8 910
1982 38 568 29 984 8 584
1983 35 676 31 819 3 857
1984 35 923 30 464 5 459
1985 36 249 30 630 5 619
1986 36 756 30 785 5 971
1987 35 878 29 228 6 650
1988 35 409 28 401 7 008
1989 34 797 28 402 6 395
1990 34 504 29 158 5 346
1991 33 647 28 657 4 990
1992 33 257 28 407 4 850
1993 31 891 29 598 2 293
1994 31 882 28 365 3 517
1995 33 277 29 635 3 642
1996 33 924 29 915 4 009
1997 33 413 30 278 3 135
1998 34 601 29 347 5 254
1999 34 861 30 423 4 438
2000 36 692 29 815 6 877
2001 36 397 29 912 6 485
2002 35 837 30 036 5 801
2003 36 264 30 487 5 777
2004 36 388 29 305 7 083
2005 36 345 30 088 6 257
2006 37 835 29 740 8 095
2007 37 009 30 258 6 751
2008 37 659 30 547 7 112
2009 37 151 31 005 6 146
2010 37 166 31 262 5 904
2011 36 763 31 089 5 674
2012 36 582 32 789 3 793
2013 35 578 32 687 2 891
2014 34 987 31 889 3 098
2015 33 522 33 821 -299
2016 32 727 34 489 -1 762
2017 32 136 34 739 -2 603
2018 31 701 35 533 -3 832
2019 31 407 35 286 -3 879
2020 30 979 35 735 -4 756
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Figure 4Évolution des nombres de naissances et décès et du solde naturel en Bretagne depuis 1946

  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Dix années de baisse des naissances

En 2020, 30 979 bébés sont nés de mères domiciliées en Bretagne. C’est 428 de moins qu’en 2019 malgré un jour supplémentaire dû à l’année bissextile. Cette baisse de 1,4 % en une année reste inférieure à celle enregistrée en France métropolitaine (– 2,5 %). Ce constat peut s’expliquer entre autres par un moindre effet de la crise sanitaire sur les naissances du mois de décembre en Bretagne (– 5,2 % contre – 7,0 % au niveau national).

Il s’agit de la dixième année consécutive de baisse des naissances. Le nombre de naissances a ainsi diminué de 1,8 % par an en moyenne depuis 2010. Ce recul est plus marqué dans les Côtes-d’Armor (– 2,4 %) qu’en Ille-et-Vilaine (– 1,1 %).

Le nombre de naissances dépend à la fois du nombre de femmes en âge de procréer (par convention, nombre moyen des femmes de 15 à 50 ans sur l’année) et de leur fécondité observée. En Bretagne, les deux tiers de cette baisse sont imputables à une moindre fécondité des femmes, l’autre tiers à la diminution du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants (figure 5). La population féminine de 20 à 40 ans, âges où les femmes sont les plus fécondes, a baissé de 4,8 % entre les 1ers janvier 2011 et 2021. Parallèlement, l’ est passé de 2,03 à 1,77 enfants par femme. La baisse de la fécondité enregistrée dans la région sur cette décennie est similaire à celle observée en France métropolitaine, où l’ICF est passé de 2,02 à 1,80.

Figure 5Évolution annuelle du nombre de naissances en Bretagne entre 2010 et 2020, décomposée selon les effets de la démographie et de la fécondité

en %
Évolution annuelle du nombre de naissances en Bretagne entre 2010 et 2020, décomposée selon les effets de la démographie et de la fécondité (en %)
Variation totale Variation due à l’effet démographique Variation due à l’effet taux de fécondité
Côtes-d’Armor -2,4 -1,2 -1,2
Finistère -2,2 -0,9 -1,3
Ille-et-Vilaine -1,1 0,2 -1,3
Morbihan -2,2 -1,0 -1,1
Bretagne -1,8 -0,6 -1,3
  • Source : Insee, recensements de la population, estimations de population, statistiques de l’état civil.

Figure 5Évolution annuelle du nombre de naissances en Bretagne entre 2010 et 2020, décomposée selon les effets de la démographie et de la fécondité

  • Source : Insee, recensements de la population, estimations de population, statistiques de l’état civil.

Au sein de la région, le dynamisme de la population bretillienne aurait pu entraîner un surcroît de naissances de 0,2 % par an. Or celles-ci ont baissé de 1,3 % par an en moyenne sous le seul effet d’une moindre fécondité, passée de 1,98 à 1,74 enfant par femme. La fécondité reste la plus élevée dans les Côtes-d’Armor avec 1,92 enfant par femme, à comparer à 2,18 en 2010. L’ICF est passé dans le Finistère de 1,98 en 2010 à 1,72 en 2020 et dans le Morbihan de 2,09 à 1,84.

L’âge moyen des Bretonnes à la maternité continue de croître pour s’établir à 31,0 ans en 2020, comparé à 30,2 ans en 2010. En 2020, il va de 30,4 ans pour les Costarmoricaines à 31,2 ans pour les Bretilliennes.

En Bretagne, 72 % des enfants naissent hors mariage, ce qui constitue la plus forte proportion parmi les régions métropolitaines. Cette part varie de 69,0 % en Ille-et-Vilaine à 75,2 % dans les Côtes-d’Armor.

Une forte hausse des décès malgré des gains d’espérance de vie

En 2020, 35 735 personnes domiciliées en Bretagne sont décédées, soit 449 de plus qu’en 2019. Cela représente une augmentation du nombre de décès de 1,3 % sur un an. Il s’agit de la plus faible augmentation des régions françaises, les conséquences de l’épidémie de Covid-19 sur la mortalité, en particulier, ayant été limitées en Bretagne. Sur cette même période, le nombre de décès en France a augmenté de 56 000, soit une hausse de 9,1 %.

Le nombre de décès dépend à la fois de la structure par âge de la population et des conditions de mortalité du moment. Du fait de l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité, le nombre de décès a tendance à augmenter ces dernières années. Il a ainsi crû de 1,3 % par an en moyenne entre 2010 et 2020 (figure 6).

Figure 6Évolution annuelle du nombre de décès en Bretagne entre 2010 et 2020, décomposée selon les effets de la démographie et de la mortalité

en %
Évolution annuelle du nombre de décès en Bretagne entre 2010 et 2020, décomposée selon les effets de la démographie et de la mortalité (en %)
Variation totale Variation due à l’effet démographique Variation due à l’effet taux de mortalité
Côtes-d’Armor 1,5 2,5 -0,9
Finistère 0,7 1,6 -0,9
Ille-et-Vilaine 1,6 3,3 -1,7
Morbihan 1,6 3,2 -1,5
Bretagne 1,3 2,6 -1,2
  • Source : Insee, recensements de la population, estimations de population, statistiques de l’état civil.

Figure 6Évolution annuelle du nombre de décès en Bretagne entre 2010 et 2020, décomposée selon les effets de la démographie et de la mortalité

  • Source : Insee, recensements de la population, estimations de population, statistiques de l’état civil.

Le nombre de décès aurait pu augmenter encore plus fortement étant donné l’évolution de la structure par âge de la population. Ainsi, avec les conditions de mortalité de 2010, il aurait pu atteindre 40 000 en 2020. La diminution des par âge a grandement contribué à contenir la hausse des décès.

En 2020, l’ calculée à partir des dernières données de mortalité disponibles est de 85,4 ans pour les Bretonnes et de 78,8 ans pour les Bretons. Les femmes gagnent 1,2 an d’espérance de vie par rapport à 2010 et les hommes 1,8 an. En outre, la Bretagne est la seule région de France métropolitaine où l’espérance de vie n’a pas été affectée par la crise sanitaire en 2020.

Dans le Finistère, le nombre de décès n’a augmenté que de 0,7 % par an depuis 2010. Dans ce département, les gains d’espérance de vie ont été conséquents, notamment pour les hommes (+ 2,4 ans). Ils ont une espérance de vie de 78,1 ans, les Finistériennes de 84,8 ans.

En Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan, la croissance de la population combinée avec l’arrivée de nouveaux habitants âgés aurait pu entraîner une augmentation des décès de plus de 3 % par an. La diminution de la mortalité explique que cette hausse est deux fois moindre (1,6 % par an entre 2010 et 2020). Les Bretilliennes ont une espérance de vie à la naissance de 86,2 ans ; c’est la deuxième plus élevée de France derrière celle des habitantes du Maine-et-Loire. Celle des Morbihannaises est de 85,3 ans. Chez les hommes, les espérances de vie sont de 80,4 ans pour les Bretilliens et de 78,5 ans pour les Morbihannais.

Enfin, alors que l’impact de la structure démographique sur les décès est moins marqué dans les Côtes-d’Armor (+ 2,5 %), l’espérance de vie y progresse plus lentement. Le nombre de décès augmente de 1,5 % par an depuis 2010. Les hommes vivent en moyenne 77,9 ans et les femmes 85,0 ans.

Le vieillissement de la population s’accélère

En 2020, l’âge moyen de la population bretonne est de 43,0 ans. Il était de 40,8 ans en 2010. Le vieillissement s’est accéléré (+ 2,2 ans contre + 1,6 an la décennie précédente), notamment avec l’avancée en âge des baby-boomers. Sur les dix dernières années, cet âge moyen a plus augmenté qu’en France métropolitaine (+ 1,8 an). Sur ce critère, la Bretagne reste toutefois dans le milieu du classement des régions françaises.

Si les Côtes-d’Armor demeurent le département breton le plus âgé avec une moyenne d’âge de 45,2 ans, le vieillissement a été plus rapide dans le Morbihan : + 2,8 ans en dix ans, pour atteindre une moyenne de 44,6 ans. La population bretillienne est la plus jeune de la région (39,9 ans) et celle ayant le moins vieilli (+ 1,7 an en dix ans).

En Bretagne, entre les 1ers janvier 2011 et 2021 la part de la population âgée de 60 ans ou plus est passée de 25,3 % à 29,9 %. Les effectifs des 60-74 ans ont plus fortement progressé (+ 32,2 %) que ceux des 75 ans ou plus (+ 11,4 %). En particulier, la population des 65-74 ans a augmenté de plus de moitié en dix ans, passant de 274 000 à 427 000 personnes (figure 7), les baby-boomers nés de 1946 à 1955 ayant remplacé les classes creuses des années 1936-1945.

A contrario, les effectifs des jeunes adultes âgés de 20 à 34 ans ont notablement diminué (– 5,5 %) au cours de la période. Cette baisse est la conséquence, entre autres, d’un creusement du déficit migratoire sur cette tranche d’âge. Par exemple, le nombre de bretons âgés de 25 à 29 ans en 2021 est inférieur à celui des jeunes bretons âgés de 15 à 19 ans en 2011 (159 000 contre 192 000). En 2021, pour l’ensemble des 20-34 ans, ce déficit migratoire est de l’ordre de 56 000 personnes.

Au contraire, pour toutes les générations âgées de 35 à 69 ans en 2021,on observe un excédent migratoire entre 2011 et 2021.

Pour les plus jeunes, tandis que les effectifs des 0-9 ans chutent sous l’effet de la baisse de la natalité, ceux des 10-19 ans augmentent grâce à l’arrivée de familles avec enfants en Bretagne.

Figure 7Pyramide des âges de la population bretonne aux 1ers janvier 2011 et 2021

Pyramide des âges de la population bretonne aux 1ers janvier 2011 et 2021
Âge 2021 Hommes 2021 Femmes 2011 Hommes 2011 Femmes
0 15 124 14 243 18 625 17 512
1 16 230 15 271 19 284 18 347
2 16 386 15 780 19 344 18 899
3 17 110 16 163 19 616 18 733
4 17 893 16 776 20 501 19 423
5 18 414 17 368 19 971 19 125
6 18 903 18 383 20 077 19 471
7 19 761 18 512 20 465 19 256
8 20 372 19 330 20 484 19 217
9 20 733 19 791 20 722 20 243
10 21 623 20 167 21 590 20 169
11 21 222 20 514 20 629 19 366
12 21 831 20 975 20 378 19 298
13 21 316 20 363 19 941 18 773
14 22 497 21 042 20 127 19 003
15 21 522 20 644 19 883 18 873
16 21 958 20 716 19 263 18 411
17 21 741 20 418 18 880 18 581
18 21 490 20 019 20 403 19 185
19 21 449 19 625 19 796 18 544
20 21 540 19 023 20 079 18 504
21 19 256 17 963 19 403 17 816
22 18 579 16 942 19 002 17 423
23 17 497 15 915 18 681 17 045
24 17 559 16 147 18 306 17 110
25 16 683 15 296 17 502 17 299
26 15 664 15 076 17 497 16 715
27 15 241 15 179 17 123 16 461
28 16 373 15 772 18 663 18 243
29 16 674 16 557 18 934 18 782
30 17 124 17 259 18 893 19 119
31 17 377 17 547 18 443 18 000
32 17 789 18 183 18 431 17 608
33 18 317 18 549 18 485 18 205
34 18 841 18 937 18 281 17 979
35 18 610 19 431 19 229 18 893
36 18 598 19 167 20 514 20 002
37 18 828 18 994 22 344 21 767
38 20 467 20 629 22 944 22 204
39 20 873 21 147 22 867 22 308
40 20 962 21 438 22 610 22 146
41 20 025 20 219 22 126 21 684
42 19 493 19 738 21 845 21 340
43 19 908 20 123 21 586 21 506
44 19 265 19 664 22 025 21 631
45 19 947 20 283 22 014 21 834
46 21 654 21 584 22 615 22 248
47 23 385 23 220 21 968 22 022
48 23 534 23 366 21 800 21 794
49 23 627 23 407 21 676 21 949
50 23 080 22 736 22 135 21 799
51 22 527 22 584 21 822 22 022
52 22 098 22 241 21 513 21 790
53 22 037 22 285 21 883 21 944
54 21 929 22 464 21 022 21 652
55 22 055 22 537 20 793 21 127
56 22 658 22 790 20 760 21 215
57 21 980 22 861 20 567 21 212
58 21 912 22 477 20 610 21 808
59 21 934 22 608 20 582 21 506
60 21 654 22 921 21 134 22 676
61 22 055 23 542 21 616 22 855
62 21 700 23 394 21 772 23 364
63 21 881 22 674 21 427 22 943
64 21 532 23 383 19 694 21 767
65 21 015 23 001 13 832 15 648
66 20 807 22 738 13 711 15 549
67 20 365 22 719 13 381 15 176
68 20 190 22 805 12 109 13 893
69 19 730 22 754 10 634 12 077
70 20 177 23 090 11 718 13 935
71 19 941 23 153 12 881 15 721
72 20 020 23 425 12 334 15 670
73 19 299 22 814 12 388 15 527
74 17 438 21 160 11 857 15 605
75 11 994 15 144 11 140 15 341
76 11 671 14 623 11 277 15 421
77 11 026 14 144 10 359 14 818
78 9 672 12 567 10 457 15 481
79 8 014 10 461 9 573 14 703
80 8 916 12 345 8 817 14 649
81 9 433 13 683 8 179 13 412
82 8 825 12 918 7 490 13 011
83 8 412 12 969 6 624 12 430
84 7 519 12 291 5 973 11 474
85 6 593 11 684 5 306 11 135
86 6 370 11 413 4 541 10 142
87 5 404 10 184 3 856 9 110
88 4 915 10 072 3 247 7 794
89 3 919 8 945 2 636 7 049
90 3 261 7 983 2 251 6 327
91 2 426 6 616 1 121 3 197
92 2 079 5 644 665 2 426
93 1 513 4 815 467 1 719
94 1 020 3 839 296 1 217
95 881 2 958 266 1 102
96 511 2 195 309 1 377
97 434 1 552 126 964
98 196 1 165 109 630
99 ou plus 318 2 336 216 950
  • Source : Insee, recensements de la population, estimations de population, statistiques de l’état civil.

Figure 7Pyramide des âges de la population bretonne aux 1ers janvier 2011 et 2021

  • Source : Insee, recensements de la population, estimations de population, statistiques de l’état civil.

Une baisse historique des mariages en 2020

En 2020, 6 715 mariages ont été célébrés en Bretagne, soit 34 % de moins qu’en 2019. Il s’agit d’un recul historique lié au contexte sanitaire. En effet, les célébrations de mariages ont été interdites durant le confinement du printemps, puis autorisées mais avec une stricte limitation du nombre d’invités. De nombreux mariages ont ainsi été annulés ou reportés.

En 2019, 10 162 mariages avaient été célébrés en Bretagne, dont 2,5 % entre personnes de même sexe. Les mariés bretons étaient en moyenne âgés de 37,0 ans pour les femmes et 39,3 ans pour les hommes. Le poids des remariages, qui concernent un marié sur six, contribue à l’élévation de l’âge moyen au mariage. L’âge moyen au premier mariage est en effet de 34,5 ans pour les femmes et 36,5 ans pour les hommes.

Encadré - Au premier semestre 2021, remontée des naissances et hausse marquée des décès

Sur les six premiers mois de l’année 2021, les naissances domiciliées en Bretagne ont augmenté de 2,3 % par rapport au 1er semestre 2020. Cette augmentation concerne plus particulièrement la période mars-avril (+ 8,1 % par rapport à mars-avril 2020). Elle traduit un phénomène de rattrapage après un mois de janvier très impacté par les conséquences de la crise sanitaire (– 6,1 %), tandis que le nombre de naissances quotidiennes était redevenu équivalent à celui de 2020 dès le mois de février. La hausse se poursuit en mai-juin, mais à un rythme plus modéré (+ 1,6 % par rapport à mai-juin 2020).

De leur côté, les décès enregistrés ont augmenté de 2,7 % au 1er semestre 2021 par rapport au 1er semestre 2020. La hausse est conséquente entre mars et mai, que ce soit par rapport à 2020 (+ 5,8 %) ou par rapport à 2019 (+ 8,4 %).

Publication rédigée par :Muriel Cazenave, Jean-Marc Lardoux (Insee)

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période.

L’aire d’attraction d’une ville désigne un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée. Il peut être interprété comme le nombre moyen d’enfants qu’aurait une génération fictive de femmes, ces dernières connaissant, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés cette année-là. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de l’année considérée.

Le taux de mortalité à un âge donné (ou pour une tranche d’âge) est le nombre de décès à cet âge au cours de l’année rapporté à la population moyenne de l’année des personnes de même âge.

L’espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée. C’est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de l’année considérée.

Le taux de fécondité à un âge donné (ou pour une tranche d’âge) est le nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des femmes de même âge.

Pour en savoir plus

M. Cazenave, J.-M. Lardoux (Insee), « 400 naissances de moins et 500 décès de plus en Bretagne en 2020 », Insee Flash Bretagne, n° 71 (2021, avr.)

C. Beaumel, S. Papon (Insee), « Avec la pandémie de Covid-19, nette baisse de l’espérance de vie et chute du nombre de mariages », Insee Première, n° 1846 (2021, mars)

S. Le Minez, V. Roux (Insee) « 2020 : une hausse des décès inédite depuis 70 ans », Insee Première, n° 1847 (2021, mars)

M. Cazenave, J.-M. Lardoux (Insee) « Bilan démographique 2019 en Bretagne : légère baisse des naissances et des décès », Insee Analyses Bretagne, n° 96 (2020, oct.)