Insee Flash Hauts-de-France · Juin 2021 · n° 120

Arrondissement de Saint‑Quentin : une population en repli, exposée à des fragilités économiques et sociales Territoires des Hauts-de-France

Au 1^er janvier 2018, 128 000 personnes habitent l’arrondissement de Saint-Quentin, soit un quart des habitants de l’Aisne. Composé de 126 communes, ce territoire est le plus peuplé du département, après celui de Laon (156 100 habitants), et le plus dense (119 habitants /km² contre 73 dans l’Aisne et 188 au niveau régional). En dehors de Saint-Quentin, plus grande ville du département, l’arrondissement reste cependant rural. Deux communes sur trois comptent moins de 500 habitants et 85 % moins de 1 000 habitants.

Entre 2013 et 2018, l’arrondissement perd en moyenne 600 habitants par an (– 0,5 %) Ce déclin démographique s’est accentué en 10 ans. D’une part, le déficit migratoire s’est creusé (– 0,6 % par an après – 0,4 % entre 2008-2013). D’autre part, l’excédent naturel a faibli (+ 0,1 % après + 0,3 %) sous l’effet conjugué de la baisse des naissances et de l’augmentation des décès (figure 1).

Comme partout ailleurs, la population vieillit. Un habitant sur cinq a plus de 65 ans, soit 2,9 points de plus qu’en région. La part des moins de 25 ans reste cependant la plus élevée du département (30 %), mais inférieure à la moyenne régionale (32 %). À l’horizon 2050, l’arrondissement compterait 112 900 habitants, soit 15 100 de moins qu’en 2018 (selon l’hypothèse de « fécondité basse »).

En 2017, l’arrondissement compte 44 500 emplois, soit un quart du total départemental. En 5 ans, le nombre d’emplois a diminué de 3 % (contre – 4 % dans l’Aisne et – 2 % dans la région).

Trois emplois sur quatre appartiennent au secteur tertiaire, notamment non marchand. Ainsi, le centre hospitalier, la mairie et la communauté d’agglomération de Saint-Quentin offrent à eux seuls 4 300 postes. Bien qu’en recul, l’industrie emploie 15 % des actifs comme dans le département (14 % en région) (encadré).

L’arrondissement pourvoit largement à l’emploi de ses habitants. En effet, 79 % des actifs occupés résidant dans le territoire y travaillent dont 37 % dans la même commune (10 points de plus qu’en région). 9 400 habitants travaillent hors de l’arrondissement, dont la moitié sur Laon et Péronne.

A contrario, 9 000 personnes ne résidant pas dans l’arrondissement y travaillent.

La population est particulièrement touchée par le chômage. En 2017, 19 % des actifs sont au chômage, soit 1,6 points de plus que l’Aisne (+ 2,6 points de plus qu’en région). Le taux d’emploi est inférieur à la moyenne départementale (57 % contre 59 %) (figure 2).

Les fragilités sociales sont également plus présentes qu’ailleurs. Le niveau de vie médian est de 19 210 € par unité de consommation, soit 500 € de moins que dans l’Aisne (900 € de moins qu’en région). 21 % des ménages vivent sous le seuil de pauvreté, contre 18 % dans le département. Un tiers des ménages de moins de 30 ans sont concernés (30 % dans l’Aisne).

La population est moins diplômée que dans la région : 38 % des habitants sont sans diplôme et 28 % titulaires d’un CAP ou d’un BEP (respectivement 33 % et 26 % en région). Inversement, seuls 19 % de la population sont diplômés de l’enseignement supérieur contre 24 % en Hauts-de-France.