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Insee Première · Avril 2021 · n° 1855
Insee PremièreEn 2017, les ménages consacrent 11 % de leur revenu disponible à la voiture

Thierry Mainaud (Insee)

En 2017, les ménages consacrent en moyenne 4 700 euros aux transports, soit 14 % de leur revenu disponible. Depuis 2005, cette part diminue. La voiture occupe une place très majoritaire dans cette dépense : 11 % du revenu disponible des ménages est consacré en moyenne aux transports individuels, principalement pour la voiture. L’achat de véhicules représente 31 % de la dépense de transports, devant les carburants (24 %) ; les transports collectifs en représentent 11 %.

Les ménages habitant l’aire d’attraction de Paris, et dans une moindre mesure ceux des autres grandes aires, dépensent davantage en transports collectifs et se passent plus souvent de voiture. La dépense de transports est la plus élevée dans les couronnes des aires.

Les 10 % de ménages les plus modestes consacrent 21 % de leur revenu disponible aux transports, les 10 % les plus aisés 11 %. Les plus modestes se passent souvent d’une voiture, mais font face à des dépenses incompressibles. Être en couple et avoir des enfants augmentent également le budget dédié aux transports.

En 2017, les ménages consacrent 14 % de leur revenu disponible aux transports

En 2017, la des ménages s’élève en moyenne à 4 700 euros (figure 1). Il s’agit de la première dépense de consommation pour les ménages aisés ou propriétaires de leur résidence principale et de la troisième pour les ménages modestes ou locataires, derrière le logement et l’alimentation [Demoly, Schweitzer, 2020].

Entre 2005 et 2017, elle a diminué de 6 % en euros constants, soit – 0,5 % par an en moyenne. Jusqu’en 2011, les hausses de prix pour les transports ont été plus importantes que pour les autres produits de consommation. En particulier, les carburants coûtaient 30 % de plus en 2011 qu’en 2005. Puis, entre 2011 et 2017, la tendance s’est inversée : les prix relatifs aux transports ont augmenté légèrement moins vite que les autres prix, notamment du fait de la baisse des cours pétroliers. Cela explique en partie la plus forte baisse de la dépense de transports sur cette période.

Le moyen des ménages ayant par ailleurs progressé, la part de ce revenu consacrée aux transports est passée de 15,2 % en 2005 à 13,6 % en 2017.

Figure 1 - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages en 2005, 2011 et 2017

en euros 2017
Figure 1 - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages en 2005, 2011 et 2017 (en euros 2017) - Lecture : en 2017, les ménages ont dépensé en moyenne 1 459 euros pour l’achat net de véhicules (voitures, deux-roues motorisés, vélos), la dépense de transports représente en moyenne 13,6 % de leur revenu disponible.
Part dans le revenu disponible (en %) Transports individuels Transports collectifs Dépenses occasionnelles Dépense de transports
Achat net de véhicules Entretien et frais associés Assurances Carburants, lubrifiants
2005 15,2 1 671 725 708 1 133 449 303 4 990
2011 14,6 1 569 570 613 1 333 489 345 4 920
2017 13,6 1 459 564 672 1 110 518 380 4 703
  • Lecture : en 2017, les ménages ont dépensé en moyenne 1 459 euros pour l’achat net de véhicules (voitures, deux-roues motorisés, vélos), la dépense de transports représente en moyenne 13,6 % de leur revenu disponible.
  • Champ : France (hors Mayotte en 2005), ménages ordinaires dont le revenu disponible est positif ou nul.
  • Source : Insee, enquêtes Budget de famille 2005, 2011 et 2017.

Figure 1 - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages en 2005, 2011 et 2017

  • Lecture : en 2017, les ménages ont dépensé en moyenne 1 459 euros pour l’achat net de véhicules (voitures, deux-roues motorisés, vélos), la dépense de transports représente en moyenne 13,6 % de leur revenu disponible.
  • Champ : France (hors Mayotte en 2005), ménages ordinaires dont le revenu disponible est positif ou nul.
  • Source : Insee, enquêtes Budget de famille 2005, 2011 et 2017.

La voiture reste dominante dans la dépense de transports

En 2017, les transports individuels génèrent en moyenne 81 % de la dépense de transports des ménages, soit 11,0 % de leur revenu disponible. Ces dépenses concernent la voiture bien plus que les deux-roues. En effet, les coûts sont plus élevés et les ménages en possèdent plus souvent : en 2017, 81 % des ménages ont au moins une voiture (35 % au moins deux), tandis que 15 % des ménages ont au moins un vélo et 10 % au moins un deux-roues motorisé. La voiture reste notamment le principal mode de transport pour se rendre au travail, même pour de courtes distances [Brutel, Pages, 2021]. Pour les seuls ménages équipés d’une voiture, les transports individuels représentent 12,4 % du revenu disponible.

L’ représente 31 % de la dépense de transports. Cependant, un véhicule ne se remplace pas tous les ans : en 2017, 14 % des ménages ont acheté une voiture dans l’année. Une voiture, neuve ou d’occasion, est achetée en moyenne 11 950 euros, mais revient à 9 000 euros en moyenne après la reprise, la revente ou l’indemnité versée par l’assurance de l’ancien véhicule. 2 % des ménages ont acheté un deux-roues motorisé, pour 3 450 euros par véhicule en moyenne (2 790 euros après reprise, revente ou indemnisation de l’ancien véhicule). 8 % des ménages ont acheté au moins un vélo dans l’année, pour 450 euros en moyenne par vélo. La dépense d’achat de véhicules a diminué entre 2005 et 2017 : les achats sont moins fréquents et plus souvent d’occasion.

En moyenne, les carburants et lubrifiants constituent 24 % de la dépense de transports. Cette dépense avait particulièrement progressé entre 2005 et 2011 du fait de la hausse des cours pétroliers, passant de 3,5 % à 3,9 % du revenu disponible. Elle s’est réduite ensuite, à 3,2 % du revenu disponible, avec la baisse des prix entre 2011 et 2017, mais aussi de la consommation. Les assurances représentent 14 % de la dépense de transports en 2017 ; une partie de ce montant contribue en contrepartie à réduire la dépense directe des ménages en réparations ou à l’achat après un accident ou un vol. L’entretien du véhicule et les frais associés (location de parking, péages, etc.) représentent 12 % de la dépense de transports.

La dépense de transports aériens s’est fortement accrue

En 2017, les transports collectifs représentent 11 % du budget transports des ménages, soit 1,5 % de leur revenu disponible. Les ménages dépensent en moyenne 300 euros en et 220 euros en . La dépense dédiée aux transports en commun locaux s’est légèrement réduite depuis 2005, tandis que celle dédiée aux transports longue distance a fortement progressé (+ 39 % en euros constants), en particulier du fait de l’avion, qui dépasse en 2017 le train grande ligne dans le budget des ménages (160 euros en moyenne pour l’avion, contre 110 euros pour le train grande ligne).

Les dépenses occasionnelles de transports représentent 8 % des dépenses de transports (1,1 % du revenu disponible). Elles ont nettement augmenté entre 2005 et 2017. Il s’agit essentiellement de dépenses lors de séjours hors du domicile (85 %), de voyages offerts à d’autres ménages (8 %) ou encore de services de déménagement (4 %).

Les transports en commun, une dépense très francilienne

La dépense de transports est la plus élevée à la fois dans les et dans les de 700 000 habitants ou plus (figure 2). La part du revenu disponible consacrée aux transports augmente cependant lorsque la taille de l’aire diminue. Elle est moins élevée dans les grandes aires, car les ménages y sont en moyenne plus aisés [Audenaert et al., 2020].

Les transports individuels représentent en moyenne 90 % du budget transports des ménages habitant une aire de moins de 200 000 habitants ou hors attraction des villes, contre 79 % dans les aires de 700 000 habitants ou plus hors Paris et 63 % dans l’aire de Paris. Plus l’aire est grande, moins les ménages ont de voitures.

À l’inverse, les ménages habitant l’aire de Paris consacrent en moyenne 630 euros aux transports en commun locaux en 2017. C’est nettement plus que dans les autres aires : 250 euros dans les autres aires de 700 000 habitants ou plus et 50 euros dans celles de moins de 50 000 habitants. Les grandes aires sont en général mieux équipées, le réseau parisien ayant l’offre la plus diversifiée (RER, Transilien, métro, tramway, bus). Les habitants de Paris et sa banlieue sont les seuls, avec les Lyonnais, à se rendre plus souvent au travail en transports en commun qu’en voiture [Brutel, Pages, 2021]. La moitié des ménages de l’aire de Paris dispose d’au moins un abonnement pour les transports en commun locaux (deux tiers pour Paris intra-muros), contre le quart dans les autres grandes aires. Les usagers franciliens supportent aussi une part plus importante des coûts du transport collectif urbain : en 2015, 38 % sont à leur charge, contre 20 % dans les autres grands réseaux équipés de métro et 12 % dans les réseaux sans tramway ni métro [Ouvrir dans un nouvel ongletPaquel, 2018].

La dépense en taxi et assimilés est plus élevée dans l’aire de Paris avec 70 euros par ménage en moyenne en 2017, contre moins de 20 euros dans les aires plus petites et hors attraction des villes. À l’inverse, si 14 % des ménages avec enfants souscrivent à un service de ramassage scolaire en 2017, ils sont 29 % hors attraction des villes, contre 3 % dans l’aire de Paris. La dépense moyenne annuelle est de 220 euros par ménage concerné.

Dans les grandes aires, les ménages dépensent aussi plus pour les transports collectifs longue distance : 580 euros en moyenne dans l’aire de Paris, contre 130 euros dans les communes hors attraction des villes. Cet écart s’est creusé entre 2005 et 2017, la dépense augmentant plus vite dans l’aire de Paris (+ 85 % en euros constants, contre + 25 % dans les autres grandes aires et + 17 % ailleurs).

Figure 2 - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages selon la taille de l’aire d’attraction des villes en 2017

en euros
Figure 2 - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages selon la taille de l’aire d’attraction des villes en 2017 (en euros)
Part dans le revenu disponible (en %) Transports individuels Transports collectifs Dont transports en commun locaux Dépenses occasionnelles Dépense de transports
Achat net de véhicules Entretien et frais associés Assurances Carburants, lubrifiants
Aire de Paris 11,9 1 247 502 523 795 1 209 632 604 4 878
700 000 habitants ou plus (hors Paris) 13,8 1 515 562 676 1 097 600 247 425 4 875
200 000 à moins de 700 000 habitants 13,4 1 428 599 671 1 064 352 119 344 4 458
50 000 à moins de 200 000 habitants 14,1 1 392 560 759 1 292 280 67 271 4 553
Moins de 50 000 habitants 15,2 1 707 530 729 1 300 202 47 267 4 735
Communes hors attraction des villes 16,0 1 789 673 754 1 394 195 61 259 5 065
  • Champ : France, ménages ordinaires dont le revenu disponible est positif ou nul.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.

Figure 2 - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages selon la taille de l’aire d’attraction des villes en 2017

  • Champ : France, ménages ordinaires dont le revenu disponible est positif ou nul.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.

Avec plus de voitures, la dépense de transports est plus élevée dans les couronnes des aires

Les aires d’attraction des villes regroupent des communes constituant un de population et d’emploi, et des communes formant sa . Dans les pôles, les ménages consacrent en moyenne 4 100 euros aux transports en 2017, soit 12,3 % de leur revenu disponible (figure 3). La dépense y est moins importante dans les , cependant l’effort y est légèrement plus élevé (12,4 % du revenu disponible) en raison d’une proportion plus importante de ménages pauvres ou modestes [Audenaert et al., 2020]. La facture est plus lourde pour les ménages habitant en couronne, à 5 420 euros en moyenne, soit 14,7 % de leur revenu disponible. Hors aires d’attraction des villes, les transports occasionnent 5 060 euros de dépense, les ménages étant notamment plus souvent retraités et n'ayant alors plus à se déplacer pour travailler. En revanche, les transports pèsent plus sur leur revenu disponible (16,0 %), les ménages aisés étant peu nombreux dans ces espaces.

Les transports individuels (achats, carburant, entretien, etc.) grèvent plus fortement le budget des ménages en périphérie des villes : ceux des pôles y consacrent en moyenne 8,8 % de leur revenu disponible, contre 13,0 % en couronne et 14,5 % hors attraction des villes. À l’inverse, les transports collectifs pèsent plus au niveau des pôles (2,2 % du revenu disponible, contre 0,8 % en couronne et 0,6 % hors attraction des villes). De fait, les ménages des pôles habitent plus souvent à proximité de leur emploi et les réseaux de transports en commun sont plus denses. Ils se rendent plus souvent au travail en transports en commun, mais aussi à pied ou à vélo [Brutel, Pages, 2021]. Se passer d’une voiture est dès lors plus facile : 29 % des ménages des pôles n’en ont pas, contre 9 % en couronne et 10 % hors attraction des villes. À autres caractéristiques identiques (niveau de vie, catégorie socioprofessionnelle, âge et diplôme de la personne de référence, seul ou en couple, nombre d’enfants, nombre de personnes en emploi), les ménages des pôles ont quatre fois plus de chances de ne pas avoir de voiture. À l’inverse, 50 % des ménages habitant en couronne et 45 % hors aires d’attraction des villes possèdent plusieurs voitures (22 % dans les pôles). La dépense dépend aussi de l’utilisation du véhicule, qui peut être plus fréquente, avec des distances à parcourir plus importantes, en périphérie. Ainsi, le carburant absorbe 2,4 % du revenu disponible des ménages dans les pôles, mais 3,9 % en couronne et 4,4 % hors attraction des villes (respectivement 3,0 %, 4,1 % et 4,6 % pour les détenteurs d’au moins une voiture).

Figure 3 - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages selon la catégorie de commune de résidence en 2017

en euros
Figure 3 - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages selon la catégorie de commune de résidence en 2017 (en euros)
Part dans le revenu disponible (en %) Transports individuels Transports collectifs Dont transports en commun locaux Dépenses occasionnelles Dépense de transports
Achat net de véhicules Entretien et frais associés Assurances Carburants, lubrifiants
Communes des pôles 12,3 1 105 476 541 811 727 330 437 4 097
dont communes- centres 12,4 974 463 491 743 722 297 406 3 799
dont autres communes en pôle 12,1 1 283 494 609 905 733 376 479 4 504
Communes des couronnes 14,7 1 859 658 826 1 446 306 100 327 5 422
Communes hors attraction des villes 16,0 1 789 673 754 1 394 195 61 259 5 065
  • Champ : France, ménages ordinaires dont le revenu disponible est positif ou nul.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.

Figure 3 - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages selon la catégorie de commune de résidence en 2017

  • Champ : France, ménages ordinaires dont le revenu disponible est positif ou nul.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.

Les transports pèsent plus sur le budget des plus modestes

La dépense de transports augmente avec le  : en 2017, elle s’élève à 2 460 euros en moyenne pour les 10 % de ménages les plus modestes et à 8 830 euros pour les 10 % les plus aisés (figure 4a). Sa part dans le revenu disponible varie peu (près de 15 % entre les 1ᵉʳ et 7ᵉ déciles de niveau de vie), sauf aux extrémités de la distribution. Certains déplacements sont impératifs et une part des dépenses de transports est incompressible. Elles pèsent dès lors davantage sur le budget, plus limité, des plus modestes : chez les 10 % les plus modestes, les transports absorbent 21,3 % du revenu disponible. À autres caractéristiques identiques, ils ont 2,4 fois plus de chances de ne pas avoir de voiture que les ménages du milieu de la distribution des niveaux de vie, mais leur dépense en transports collectifs est supérieure.

À l’autre extrémité, les 10 % de ménages les plus aisés dédient 11,5 % de leur revenu disponible aux transports. À autres caractéristiques identiques, ils se passent eux aussi un peu plus souvent d’une voiture que les ménages du milieu de la distribution, mais ils en possèdent également plus souvent plusieurs plutôt qu’une : c’est le cas de la moitié d’entre eux. De plus, les ménages les plus aisés achètent plus fréquemment leur voiture neuve (45 % contre 9 % pour les 10 % les plus modestes et 25 % pour l’ensemble des ménages). Enfin, ils dépensent aussi plus en transports collectifs, se démarquant particulièrement pour l’avion, le train grande ligne et le taxi.

Figure 4a - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages selon le niveau de vie des ménages en 2017

en euros
Figure 4a - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages selon le niveau de vie des ménages en 2017 (en euros)
Part dans le revenu disponible (en %) Transports individuels Transports collectifs Dont transports en commun locaux Dépenses occasionnelles Dépense de transports
Achat net de véhicules Entretien et frais associés Assurances Carburants, lubrifiants
Selon le niveau de vie du ménage
Inférieur au 1ᵉʳ décile (10 % les plus modestes) 21,3 553 279 372 628 462 197 170 2 465
Du 1ᵉʳ au 2ᵉ décile 14,9 599 401 457 754 351 183 185 2 746
Du 2ᵉ au 3ᵉ décile 13,7 767 402 537 868 252 124 184 3 009
Du 3ᵉ au 4ᵉ décile 14,7 1 128 485 597 1 006 315 147 223 3 755
Du 4ᵉ au 5ᵉ décile 14,2 1 143 543 673 1 174 338 149 233 4 104
Du 5ᵉ au 6ᵉ décile 14,6 1 467 589 725 1 196 412 182 347 4 736
Du 6ᵉ au 7ᵉ décile 14,4 1 771 562 775 1 333 549 277 358 5 347
Du 7ᵉ au 8ᵉ décile 13,5 1 916 724 833 1 288 503 210 451 5 714
Du 8ᵉ au 9ᵉ décile 12,5 1 878 748 818 1 462 750 305 585 6 240
Supérieur au 9ᵉ décile (10 % les plus aisés) 11,5 3 336 899 922 1 375 1 246 403 1 056 8 835
  • Champ : France, ménages ordinaires dont le revenu disponible est positif ou nul.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.

Figure 4a - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages selon le niveau de vie des ménages en 2017

  • Champ : France, ménages ordinaires dont le revenu disponible est positif ou nul.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.

La voiture, une économie d’échelle pour les familles

Être en couple ou avoir des enfants augmente la facture de transports du ménage. Les variations ne sont cependant pas proportionnelles au nombre de personnes du ménage. Les couples sans enfant dépensent en transports en moyenne 2,4 fois plus que les personnes seules (figure 5a). Parmi les personnes seules, les retraités sont en effet nombreux, or ils n’ont plus de déplacements domicile-travail. En outre, lorsque les deux conjoints sont en emploi, ils n’habitent pas toujours à proximité des deux lieux de travail. Ainsi, par rapport à une personne seule en emploi, un couple sans enfant dépense 1,7 fois plus lorsqu’un seul des conjoints est en emploi et 2,1 fois plus lorsque les deux sont en emploi. Cependant, d’autres paramètres que l’emploi interviennent, comme le lieu d’habitation (les couples, même sans enfant, habitent plus souvent en couronne) ou le fait de posséder ou non une voiture. Ainsi, à autres caractéristiques identiques, être en couple multiplie par quatre les chances d’avoir une voiture. De même, la présence d’un enfant les augmente de 50 %, celle de deux enfants de 83 %.

La dépense de transports individuels est plus sensible au nombre de personnes dans le ménage que la dépense de transports collectifs (figure 5b). La voiture permet des économies d’échelle pour les déplacements à plusieurs et peut devenir plus avantageuse financièrement que les transports collectifs.

Figure 5a - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages selon la configuration familiale en 2017

en euros
Figure 5a - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages selon la configuration familiale en 2017 (en euros)
Part dans le revenu disponible (en %) Transports individuels Transports collectifs Dont transports en commun locaux Dépenses occasionnelles Dépense de transports
Achat net de véhicules Entretien et frais associés Assurances Carburants, lubrifiants
Selon le type de ménage
Personnes seules 11,6 531 299 346 583 382 176 221 2 362
Familles monoparentales 13,7 1 177 407 504 846 532 262 262 3 727
Couples sans enfant 14,0 1 894 652 811 1 280 507 164 486 5 630
Couples avec enfants 14,3 2 384 867 1 013 1 680 694 303 537 7 174
Ménage complexe 13,3 1 155 695 770 1 568 606 287 278 5 072
  • Champ : France, ménages ordinaires dont le revenu disponible est positif ou nul.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.

Figure 5a - Dépense de transports et part dans le revenu disponible des ménages selon la configuration familiale en 2017

  • Champ : France, ménages ordinaires dont le revenu disponible est positif ou nul.
  • Source : Insee, enquête Budget de famille 2017.
Publication rédigée par :Thierry Mainaud (Insee)

Sources

L’enquête Budget de famille fournit une estimation de la consommation moyenne des différents biens et services. L’enquête de 2017 s’est déroulée entre octobre 2016 et octobre 2017 auprès de 12 000 ménages répondants en France métropolitaine, et 4 900 dans les départements d’outre-mer. Dans cette étude, seuls les ménages ordinaires dont le revenu disponible est positif ou nul sont retenus. Les personnes vivant en collectivités (foyers, maisons de retraite, prisons, etc.) ne sont pas enquêtées.

Les dépenses sont classées selon la nomenclature internationale des fonctions de consommation COICOP-HBS (Household Budget Survey). Dans cette étude, est pris en compte l’ensemble du poste « Transports », auquel sont ajoutées les assurances liées aux transports, bien qu’elles appartiennent usuellement au groupe de dépenses « Biens et services divers ». Sauf mention contraire, les achats de voitures et deux-roues motorisés sont ici nets de la reprise, revente ou indemnisation par l’assurance d’anciens véhicules. Ce périmètre diffère donc légèrement du seul poste « Transports » pris en compte dans d’autres études, notamment dans Demoly, Schweitzer, 2020. En outre, les dépenses de transports sont ici rapportées au revenu disponible, et non à la consommation, ce qui explique un profil différent du ratio selon le niveau de vie.

Définitions

La dépense de transports porte sur les transports individuels (achat net de véhicules – voiture, deux-roues motorisés, vélos – carburants et lubrifiants, assurances, entretien et frais associés de type location de parking, péages, etc.) et les transports collectifs (transports en commun locaux et transports collectifs longue distance), auxquels s’ajoutent des dépenses plus occasionnelles pour des déménagements, lors de séjours, etc.

Le revenu disponible d’un ménage comprend les revenus d’activité (nets des cotisations sociales), les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d’autres ménages (y compris pensions alimentaires et aide des parents) et les prestations sociales (y compris pensions de retraite et indemnités de chômage), nets des impôts directs.

L’achat net de véhicules (voitures, deux-roues motorisés, vélos) correspond à la dépense d’achat des véhicules dont est déduit, le cas échéant, pour les voitures et deux-roues motorisés, le prix de reprise, de revente ou l’indemnisation par l’assurance de l’ancien véhicule.

Les transports collectifs longue distance incluent train grande ligne, car interurbain, avion, transport par mer et voies navigables intérieures (bateau, ferry, etc.) et assurance voyage.

Les transports en commun locaux incluent transport local par rail (tram, métro, TER, etc.), autobus urbain ou suburbain, taxi et assimilé, covoiturage, transport scolaire, location de vélo (y compris Vélib, Vélov, etc.), services combinés (Pass Navigo, etc.), téléphérique, funiculaire, etc.

Une commune hors attraction des villes est une commune située hors des pôles et hors des couronnes des aires d’attraction des villes.

L’aire d’attraction d’une ville est l’ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi et d’une couronne qui rassemble les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle.

Le pôle de l’aire d’attraction d’une ville est l’ensemble de communes contiguës déterminé principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité. Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles.

La couronne de l’aire d’attraction d’une ville est l’ensemble des communes de l’aire d’attraction d’une ville à l’exclusion de son pôle.

La commune-centre est la commune la plus peuplée du pôle de l’aire d’attraction d’une ville.

Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d’un même ménage.

Pour en savoir plus

Demoly E., Pénicaud É., Schweitzer C., « En 2017, 36 % des ménages ont acheté, vendu, loué ou échangé avec d’autres particuliers », Insee Première n° 1851, avril 2021.

Sarron C., Trevien C., « Se déplacer en voiture : des distances parcourues une fois et demie plus importantes pour les habitants des couronnes que pour les habitants des pôles », in La France et ses territoires, coll. « Insee Références », édition 2021, à paraître.

Brutel C., Pages J., « La voiture reste majoritaire pour les déplacements domicile-travail, même pour de courtes distances », Insee Première n° 1835, janvier 2021.

Audenaert D., de Bellefon M.-P., Pégaz-Blanc O., « Aires d’attraction des villes : plus de 15-29 ans et de cadres dans les pôles et dans les grandes aires », Insee Première n° 1827, novembre 2020.

De Bellefon M.-P., Eusebio P., Forest J., Pégaz-Blanc O., Warnod R., « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », Insee Focus n° 211, octobre 2020.

Demoly E., Schweitzer C., « Les ménages les plus modestes dépensent davantage pour leur logement et les plus aisés pour les transports », Insee Focus n° 203, septembre 2020.

Paquel V., « Ouvrir dans un nouvel ongletTransport collectif urbain : malgré la croissance des coûts d’exploitation, la participation financière des usagers diminue », Datalab Essentiel, CGDD - SDES, septembre 2018.