La Seine-Saint-Denis : entre dynamisme économique et difficultés sociales persistantes - Une analyse territoriale en quatre thèmes

Frédéric Bertaux, Joseph Chevrot, Issam Khelladi, Laure Omont, Odile Wolber (Insee)

Avec 1,6 million d’habitants, la Seine-Saint-Denis est un département en constante évolution. Avec une population jeune et cosmopolite et une économie majoritairement tertiarisée, elle bénéficie d’un dynamisme démographique et économique soutenu, mais souffre de fragilités sociales persistantes. Le taux de chômage y est élevé, et la pauvreté prégnante. L’inadéquation entre profil des emplois et niveau de qualification des résidents contribue à l’intensité des navettes domicile-travail.

En outre, le département connaît de forts contrastes intra-territoriaux. Cinq zones sont identifiées :

- la zone de Saint-Denis et Saint-Ouen, l’un des principaux pôles tertiaires métropolitains d’Île-de-France ;

- la zone de Montreuil à Pantin, engagée dans une forte dynamique de gentrification ;

- la zone de l’EPT Grand Paris Grand Est, plutôt résidentielle ;

- la zone d’influence aéroportuaire marquée par la proximité de l’aéroport de Roissy-en-France ;

- la zone « Nord et Centre », avec deux pôles d’emplois majeurs, Bobigny et Le Bourget, mais aussi des populations défavorisées.

Avec le Grand Paris Express, les projets urbains de renouvellement et d’aménagement en vue des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, les transformations de ce département se poursuivent, l’enjeu principal étant la réduction des inégalités avec le reste de la région.

Insee Dossier Ile-de-France
No 6
Paru le :Paru le21/01/2021
Frédéric Bertaux, Issam Khelladi, Odile Wolber (Insee)
Insee Dossier Ile-de-France No 6- Janvier 2021
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Migrations résidentielles - Les migrations résidentielles accentuent les écarts sociaux internes à la Seine-Saint-Denis

Frédéric Bertaux, Issam Khelladi, Odile Wolber (Insee)

Les Séquano-Dionysiens changent moins souvent de logement que les Franciliens (9 % ont déménagé entre 2014 et 2015 contre 11 %). Parmi ceux qui ont déménagé entre 2014 et 2015, 45 % résidaient auparavant au sein de la même zone, 14 % habitaient ailleurs en Seine-Saint-Denis et 26 % venaient d’un autre département francilien. Les échanges migratoires sont prépondérants avec Paris (26 % des arrivées et 12 % des départs) et, dans une moindre mesure, avec la grande couronne. Le profil des arrivants et des partants diffère selon la zone. Dans celle de Pantin à Montreuil où la proportion de cadres et de professions intermédiaires augmente sous l’effet des migrations résidentielles, la tendance est à la gentrification. À l’inverse, la zone Nord et Centre accueille des nouveaux arrivants en moyenne plus fragiles socialement que les partants.

Insee Dossier Ile-de-France

No 6

Paru le :21/01/2021