Insee Analyses Bourgogne-Franche-ComtéEn Bourgogne-Franche-Comté, le solde naturel poursuit sa dégradation en 2019

Caroline Logeais, Fabrice Loones (Insee)

Au 1ᵉʳ janvier 2020, la population de Bourgogne-Franche-Comté est estimée à 2 794 500 habitants. Elle baisse de 0,3 % sur un an, en raison notamment d’un déficit naturel qui s’accentue. Le taux d’accroissement naturel est le plus faible des régions métropolitaines. C’est la conséquence d’une forte baisse des naissances et d’une relative stabilité des décès. Moins de femmes en âge d’avoir des enfants et vieillissement de la population expliquent le décrochage du solde naturel par rapport à la France métropolitaine. L’indice de fécondité de la région est aussi plus faible qu’en moyenne en métropole. Dans tous les départements de la région le solde naturel se dégrade, sauf dans le Jura. Le Doubs est le seul département dont l’accroissement naturel est supérieur au niveau national.
En Haute-Saône, en Saône-et-Loire, dans l’Yonne et le Territoire de Belfort, les naissances diminuent et les décès augmentent.

Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté
No 83
Paru le :Paru le19/01/2021
Caroline Logeais, Fabrice Loones (Insee)
Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté No 83- Janvier 2021

Au 1ᵉʳ janvier 2020, 2 794 500 habitants résideraient en Bourgogne-Franche-Comté, soit 4,3 % de la population de France métropolitaine. En nombre d’habitants, la région se situe au 11ᵉ rang des 13 régions de métropole devant le Centre-Val de Loire et la Corse.

Le ne soutient plus la croissance démographique de la région qui pâtit de plus, d’un tout juste stabilisé après plusieurs années de déficit.

Le déficit naturel s’accentue

En Bourgogne-Franche-Comté, le solde naturel est négatif depuis 2015 (figure 1). Ce déficit naturel, qui s’est creusé d’année en année est dorénavant davantage porté par le recul des naissances. Le nombre de décès s’est quant à lui stabilisé sur les trois dernières années. En 2014, le solde naturel excédentaire apportait 2 500 habitants à la région. Cinq ans plus tard, en 2019, il lui en fait perdre 4 100.

Cette dégradation n’est pas spécifique à la région. En effet, le solde naturel, moteur de la croissance de la population, est sur une tendance à la baisse dans toutes les régions, à l’exception des Hauts de France.

La croissance démographique de la France métropolitaine ralentit : en 2019, il y a 115 100 naissances de plus que de décès. Ce solde naturel reste positif mais ne cesse de diminuer, apportant deux fois moins d’habitants qu’en 2014. La dégradation du solde naturel, à l’échelle nationale, est due à la fois aux mouvements de baisse des naissances et de hausse des décès.

En 2019, le négatif de Bourgogne-Franche-Comté (figure 2) s’établit à - 1,5 ‰ habitants. En France métropolitaine, l’excédent naturel contribue encore à faire progresser la population de + 1,8 ‰ portant l’écart avec la région à 3,3 points. Attirant davantage de jeunes actifs, les départements de la grande région parisienne, des grandes métropoles et de l’axe Genève-Lyon-Marseille présentent un accroissement naturel en hausse. Au contraire, les départements ruraux de la « diagonale du vide », ceux de la Corse et de l’ouest de la Normandie et de la Bretagne ont un taux d’accroissement naturel inférieur à - 0,5 ‰.

En Bourgogne-Franche-Comté, le taux d’accroissement naturel se dégrade dans tous les départements excepté dans le Jura. Il est négatif dans cinq départements sur huit, en particulier dans la Nièvre (- 7,3 ‰), en Saône-et-Loire (- 3,4 ‰) et dans l’Yonne (- 3,3 ‰). Dans les trois départements les plus jeunes de la région, le Doubs, le Territoire de Belfort et la Côte-d’Or, l’accroissement naturel reste positif.

Figure 1Un solde naturel négatif de 4 100 habitants en 2019Évolution du solde naturel en Bourgogne-Franche-Comté

Un solde naturel négatif de 4 100 habitants en 2019
Année Nombre de naissances Nombre de décès
2000 32 981 27 431
2001 32 188 27 287
2002 31 601 27 515
2003 31 693 28 319
2004 32 140 26 020
2005 31 939 27 175
2006 32 805 26 728
2007 32 428 26 578
2008 32 629 27 143
2009 32 085 27 587
2010 32 185 27 348
2011 31 436 27 812
2012 31 219 28 392
2013 30 505 28 203
2014 30 214 27 696
2015 29 349 29 481
2016 28 300 29 499
2017 27 409 30 195
2018 26 840 30 092
2019 26 114 30 190
  • Source : Insee, État civil

Figure 1Un solde naturel négatif de 4 100 habitants en 2019Évolution du solde naturel en Bourgogne-Franche-Comté

  • Source : Insee, État civil

Figure 2 - Taux d’accroissement naturel 2019

Figure 2La Nièvre, parmi les taux d’accroissement naturel les plus faiblesTaux d’accroissement naturel 2019 selon les départements

en ‰
La Nièvre, parmi les taux d’accroissement naturel les plus faibles (en ‰) - Note de lecture : Dans la Nièvre, le taux d’accroissement naturel est négatif, ce qui signifie que les décès sont plus nombreux que les naissances. Le déficit naturel y est de -7,3 ‰, ce qui signifie qu’il contribue à la baisse de la population du département à hauteur de 7,3 habitants pour mille habitants.
Code géographique Libellé Taux d’accroissement naturel 2019 pour mille habitants
01 Ain + 2,9
02 Aisne - 0,8
03 Allier - 5,0
04 Alpes-de-Haute-Provence - 3,6
05 Hautes-Alpes - 1,7
06 Alpes-Maritimes - 0,2
07 Ardèche - 2,6
08 Ardennes - 1,4
09 Ariège - 4,9
10 Aube - 0,5
11 Aude - 3,0
12 Aveyron - 4,6
13 Bouches-du-Rhône + 3,4
14 Calvados - 0,6
15 Cantal - 7,2
16 Charente - 3,8
17 Charente-Maritime - 4,3
18 Cher - 3,8
19 Corrèze - 5,9
21 Côte-d'Or + 0,3
22 Côtes-d'Armor - 4,3
23 Creuse - 10,2
24 Dordogne - 6,3
25 Doubs + 1,9
26 Drôme + 1,0
27 Eure + 0,8
28 Eure-et-Loir + 0,7
29 Finistère - 2,5
2A Corse-du-Sud - 1,0
2B Haute-Corse - 1,1
30 Gard + 0,0
31 Haute-Garonne + 4,2
32 Gers - 5,5
33 Gironde + 1,9
34 Hérault + 1,4
35 Ille-et-Vilaine + 2,8
36 Indre - 6,1
37 Indre-et-Loire + 0,3
38 Isère + 3,2
39 Jura - 1,6
40 Landes - 2,5
41 Loir-et-Cher - 2,7
42 Loire + 0,8
43 Haute-Loire - 2,8
44 Loire-Atlantique + 3,0
45 Loiret + 2,3
46 Lot - 6,9
47 Lot-et-Garonne - 3,2
48 Lozère - 5,4
49 Maine-et-Loire + 1,6
50 Manche - 3,0
51 Marne + 1,8
52 Haute-Marne - 4,2
53 Mayenne - 0,4
54 Meurthe-et-Moselle + 0,4
55 Meuse - 3,3
56 Morbihan - 2,7
57 Moselle + 0,0
58 Nièvre - 7,3
59 Nord + 3,3
60 Oise + 3,4
61 Orne - 4,4
62 Pas-de-Calais + 0,7
63 Puy-de-Dôme - 0,3
64 Pyrénées-Atlantiques - 2,0
65 Hautes-Pyrénées - 4,5
66 Pyrénées-Orientales - 3,0
67 Bas-Rhin + 2,2
68 Haut-Rhin + 1,1
69 Rhône + 6,3
70 Haute-Saône - 1,8
71 Saône-et-Loire - 3,4
72 Sarthe + 0,1
73 Savoie + 1,1
74 Haute-Savoie + 5,0
75 Paris + 6,3
76 Seine-Maritime + 1,4
77 Seine-et-Marne + 6,6
78 Yvelines + 6,3
79 Deux-Sèvres - 1,8
80 Somme - 0,6
81 Tarn - 2,8
82 Tarn-et-Garonne - 0,6
83 Var - 1,6
84 Vaucluse + 1,2
85 Vendée - 2,1
86 Vienne - 0,9
87 Haute-Vienne - 2,3
88 Vosges - 3,3
89 Yonne - 3,3
90 Territoire de Belfort + 0,6
91 Essonne + 8,0
92 Hauts-de-Seine + 7,5
93 Seine-Saint-Denis + 11,8
94 Val-de-Marne + 8,3
95 Val-d'Oise + 9,7
  • Note de lecture : Dans la Nièvre, le taux d’accroissement naturel est négatif, ce qui signifie que les décès sont plus nombreux que les naissances. Le déficit naturel y est de -7,3 ‰, ce qui signifie qu’il contribue à la baisse de la population du département à hauteur de 7,3 habitants pour mille habitants.
  • Source : Insee, État civil, Recensements de la population, estimations de population

Figure 2La Nièvre, parmi les taux d’accroissement naturel les plus faiblesTaux d’accroissement naturel 2019 selon les départements

  • Note de lecture : Dans la Nièvre, le taux d’accroissement naturel est négatif, ce qui signifie que les décès sont plus nombreux que les naissances. Le déficit naturel y est de -7,3 ‰, ce qui signifie qu’il contribue à la baisse de la population du département à hauteur de 7,3 habitants pour mille habitants.
  • Source : Insee, État civil, Recensements de la population, estimations de population

Un fort recul des naissances

En 2019, 26 100 bébés sont nés en Bourgogne-Franche-Comté, soit 730 naissances de moins qu’en 2018 (figure 3). Dans les années 2000, le nombre de naissances était supérieur à 30 000. Cette tendance à la baisse se poursuit depuis 2006. Elle est plus prononcée qu’au niveau France métropolitaine : - 2,7 % contre - 0,8 %. Elle est aussi plus forte que l’an passé (- 2,1 %). À part en Nouvelle-Aquitaine, la baisse de la natalité est sensible dans toutes les régions de métropole mais c’est en Bourgogne-Franche-Comté qu’elle est la plus forte, loin devant la Normandie et le Grand Est (- 1,3 %).

La diminution des naissances résulte à la fois de la baisse du nombre de femmes en âge de procréer et de leur fécondité. Ces deux phénomènes se conjuguent et contribuent chacun pour moitié à cette dégradation. La population féminine de 15 à 49 ans diminue depuis dix ans : - 5 600 personnes en moyenne par an (- 1 %).

En France métropolitaine, la baisse n’est que de 0,3 % par an. Globalement, la région peine à retenir ses habitantes de 20 à 40 ans et accuse un déficit plus important sur cette classe d’âge, où elles sont les plus fécondes.

Figure 3Moins de naissances et plus de décès dans la moitié des départementsBilan démographique en Bourgogne-Franche-Comté

Moins de naissances et plus de décès dans la moitié des départements
Estimation de population au 1er janvier 2020 (provisoire) Densité de population au 1er janvier 2020 (hab/km²) Naissances domiciliées Décès domiciliés Solde naturel Taux de natalité Taux de mortalité brut Taux d’accroissement naturel Indicateur conjoncturel de fécondité Espérance de vie des hommes à la naissance Espérance de vie des femmes à la naissance
2019 Évolution 2018/2019 (%) 2019 Évolution 2018/2019 (%) 2019 2018 En 2019 pour mille habitants 2019
Côte-d’Or 532 500 61 5 060 - 2,5 4 920 - 1,1 140 220 9,5 9,2 + 0,3 1,61 79,9 85,9
Doubs 543 000 104 5 760 - 3,9 4 720 - 2,2 1 040 1 170 10,6 8,7 + 1,9 1,79 79,3 85,6
Jura 258 800 52 2 370 + 3,1 2 790 - 0,6 -420 -510 9,2 10,8 - 1,6 1,87 80,0 85,1
Nièvre 201 800 30 1 520 - 8,1 2 990 - 2,0 -1 470 -1 400 7,5 14,8 - 7,3 1,81 77,1 83,9
Haute-Saône 234 600 44 2 040 - 3,2 2 480 + 0,4 -440 -360 8,7 10,5 - 1,8 1,86 78,7 84,4
Saône-et-Loire 549 300 64 4 740 - 2,3 6 640 + 2,9 -1 900 -1 600 8,7 12,1 - 3,4 1,85 79,1 85,0
Yonne 334 600 45 3 170 - 1,4 4 290 + 1,8 -1 120 -990 9,5 12,8 - 3,3 1,98 77,5 83,9
Territoire de Belfort 139 900 230 1 450 - 4,8 1 360 + 4,8 90 220 10,3 9,7 + 0,6 1,82 78,6 84,0
Bourgogne-Franche-Comté 2 794 500 58 26 110 - 2,7 30 190 + 0,3 -4 080 -3 250 9,3 10,8 - 1,5 1,78 78,9 85,0
France métropolitaine 65 123 800 120 712 200 - 0,8 597 130 + 0,5 115 070 123 500 11,0 9,2 + 1,8 1,84 79,8 85,7
  • Source : Insee, État civil, Recensements de la population, estimations de population

Le nombre d’enfants par femme diminue

En Bourgogne-Franche-Comté, l’ s’établit à 1,78 enfant par femme en 2019, niveau inférieur à la moyenne métropolitaine de 1,84 (figure 4). Jusqu’en 2008, l’indice régional était pourtant proche de la moyenne nationale de 2 enfants par femme, mais il s’est dégradé plus vite dans la région. Au cours de l’année 2019, la seule baisse de la fécondité a entraîné près de 360 naissances en moins par rapport à 2018.

Après 35 ans, les mères de Bourgogne-Franche-Comté font moins d’enfants qu’en moyenne métropolitaine. En effet, si, entre 15 et 34 ans, l’indice conjoncturel de fécondité régional est légèrement supérieur à la moyenne métropolitaine, de 35 à 49 ans, il y est inférieur : 0,35 contre 0,45.

De façon générale, la fécondité est plus élevée chez les employées et ouvrières que chez les cadres. Globalement, les femmes ont en moyenne des enfants plus tard. Cependant, l’âge moyen des mères à la naissance est légèrement inférieur en Bourgogne-Franche-Comté, 30,4 ans contre 31 pour la France métropolitaine.

Le y est aussi plus faible : 9,3 ‰ habitants contre 11 ‰ pour la France métropolitaine. Il perd 0,3 point entre 2018 et 2019. Cette tendance à la baisse est nationale mais la région a l’un des taux les plus faibles avec la Corse (8,3 ‰) et la Nouvelle-Aquitaine (9 ‰).

Figure 4Des indicateurs de fécondité défavorables à la Bourgogne-Franche-ComtéÉvolution du nombre de naissances, du nombre de femmes en âge de procréer* et de l’indice conjoncturel de fécondité (ICF)**

Des indicateurs de fécondité défavorables à la Bourgogne-Franche-Comté - Note de lecture : En 2019, en Bourgogne Franche-Comté, le nombre d’enfants par femme est de 1,78 et l’indice des femmes en âge de procréer est de 85,5 ce qui veut dire qu’il y a 14,5 % de femmes en âge de procréer de moins qu’en 1999.
Année Nombre de femmes en âge de procréer Nombre de naissances ICF* par femme (nombre d’enfants par femme)
Bourgogne-Franche-Comté France métropolitaine Bourgogne-Franche-Comté France métropolitaine Bourgogne-Franche-Comté France métropolitaine
1999 100 100 100 100 1,78 1,79
2000 99 100 103 104 1,86 1,87
2001 99 100 101 103 1,84 1,88
2002 98 100 99 102 1,83 1,86
2003 98 100 99 102 1,86 1,87
2004 97 100 101 103 1,91 1,90
2005 97 100 100 104 1,92 1,92
2006 96 100 103 107 1,99 1,98
2007 95 100 101 106 1,98 1,96
2008 95 100 102 107 2,00 1,99
2009 94 99 100 107 1,98 1,99
2010 93 99 101 108 2,00 2,02
2011 92 99 98 106 1,97 2,00
2012 91 98 98 106 1,97 1,99
2013 90 98 95 105 1,94 1,97
2014 90 98 95 105 1,94 1,97
2015 89 98 92 102 1,90 1,93
2016 88 97 89 100 1,85 1,89
2017 87 97 86 98 1,82 1,86
2018 86 97 84 97 1,80 1,84
2019 (p) 85 96 82 96 1,78 1,84
  • (*) : femmes âgées entre 15 et 49 ans ; (**) : l’ICF mesure le nombre d'enfants qu'aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l'année considérée à chaque âge demeuraient inchangés ; (p) : données provisoires
  • Note de lecture : En 2019, en Bourgogne Franche-Comté, le nombre d’enfants par femme est de 1,78 et l’indice des femmes en âge de procréer est de 85,5 ce qui veut dire qu’il y a 14,5 % de femmes en âge de procréer de moins qu’en 1999.
  • Source : Insee, État civil, Recensements de la population, estimations de population

Figure 4Des indicateurs de fécondité défavorables à la Bourgogne-Franche-ComtéÉvolution du nombre de naissances, du nombre de femmes en âge de procréer* et de l’indice conjoncturel de fécondité (ICF)**

  • (*) : femmes âgées entre 15 et 49 ans ; (**) : l’ICF mesure le nombre d'enfants qu'aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l'année considérée à chaque âge demeuraient inchangés ; (p) : données provisoires
  • Note de lecture : En 2019, en Bourgogne Franche-Comté, le nombre d’enfants par femme est de 1,78 et l’indice des femmes en âge de procréer est de 85,5 ce qui veut dire qu’il y a 14,5 % de femmes en âge de procréer de moins qu’en 1999.
  • Source : Insee, État civil, Recensements de la population, estimations de population

Relative stabilité des décès en 2019

En 2019, 30 200 habitants de Bourgogne-Franche-Comté sont décédés soit une centaine de plus qu’en 2018. Ce nombre de décès est stable dans la région (+ 0,3 %) et se situe dans la moyenne nationale (+ 0,5 %).

L’évolution du nombre de décès résulte de deux phénomènes qui, en 2019 comme en 2018 s’annihilent. En effet, le vieillissement de la population régionale accroît le nombre de décès de 700 personnes par rapport à 2018. Mais, en contrepartie, les se sont légèrement améliorées en 2019 et compensent cette hausse.

Les habitants sont plus âgés en Bourgogne-Franche-Comté qu’en France métropolitaine et le vieillissement se poursuit. En 2019, la région compte 102 personnes de 65 ans et plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans (85 en moyenne en métropole pour 100 jeunes de moins de 20 ans).

L’écart avec la France métropolitaine se creuse et résulte à la fois de l’avancée en âge de la génération nombreuse des baby-boomers dans la région et d’un déficit de jeunes.

La moitié des décès intervient avant l’âge de 84 ans et 89 ans est l’âge où il y en a le plus (figure 5).

Le est plus élevé dans la région. Il s’établit à 10,8 ‰ habitants contre 9,2 ‰ en France métropolitaine. La Bourgogne-Franche-Comté détient le plus fort taux de mortalité des régions métropolitaines avec la Nouvelle-Aquitaine. Ce taux s’accroît depuis une dizaine d’années dans la région.

Figure 5En 2019, 50 % des décès ont lieu après 84 ansRépartition 2009 et 2019 des décès des habitants de Bourgogne-Franche-Comté par âge et par sexe

En 2019, 50 % des décès ont lieu après 84 ans
Age Hommes Femmes
2009 2019 2009 2019
0 61 50 41 36
1 6 10 11 6
2 2 3 7 0
3 4 4 1 4
4 4 2 0 0
5 2 2 2 1
6 4 4 0 2
7 1 1 2 1
8 1 1 1 2
9 0 3 2 1
10 1 2 2 2
11 1 0 3 1
12 2 5 1 2
13 0 2 1 2
14 4 4 2 3
15 4 5 3 2
16 4 1 4 3
17 7 9 5 2
18 8 10 2 2
19 11 7 6 3
20 12 15 6 2
21 16 13 12 4
22 17 6 3 2
23 13 7 6 3
24 13 10 2 1
25 12 17 6 2
26 19 9 6 1
27 13 5 7 3
28 19 13 6 1
29 15 19 3 13
30 14 16 6 7
31 11 17 5 4
32 19 16 7 8
33 19 10 4 6
34 28 18 13 4
35 22 18 6 7
36 26 18 9 14
37 27 23 11 11
38 26 23 15 6
39 27 19 9 10
40 28 27 9 14
41 37 26 19 11
42 55 22 20 16
43 34 28 20 14
44 49 33 35 20
45 56 30 41 18
46 67 51 27 24
47 59 57 37 34
48 61 54 32 30
49 65 66 48 23
50 94 67 45 37
51 96 67 63 42
52 125 74 52 40
53 137 82 51 55
54 130 90 63 49
55 143 105 67 55
56 170 132 59 63
57 159 101 71 48
58 186 138 77 84
59 212 140 81 82
60 218 153 97 92
61 212 182 81 94
62 204 191 99 85
63 215 222 97 99
64 191 225 100 108
65 174 240 83 115
66 184 242 85 154
67 225 266 95 119
68 181 284 83 142
69 211 293 82 159
70 217 327 118 152
71 228 340 118 182
72 284 332 131 183
73 257 339 166 190
74 337 296 215 171
75 306 311 191 173
76 359 295 210 209
77 403 307 237 209
78 426 267 309 202
79 431 333 320 243
80 446 413 362 264
81 461 413 409 315
82 494 438 414 327
83 518 506 461 412
84 514 433 525 454
85 473 508 573 512
86 493 526 593 581
87 565 524 680 601
88 473 547 766 685
89 481 520 739 734
90 268 481 411 699
91 215 432 406 749
92 156 469 367 690
93 159 361 277 717
94 128 304 299 674
95 156 260 460 605
96 146 174 417 530
97 83 152 354 487
98 69 140 234 388
99 et plus 116 184 633 705
Ensemble 14 135 15 037 13 452 15 153
  • Source : Insee, État civil

Figure 5En 2019, 50 % des décès ont lieu après 84 ansRépartition 2009 et 2019 des décès des habitants de Bourgogne-Franche-Comté par âge et par sexe

  • Source : Insee, État civil

Espérance de vie moins élevée dans la région

Le taux de mortalité, moins favorable dans la région qu’au niveau national, se traduit par une moins élevée. De manière générale, les catégories sociales ouvrières et agricoles, moins aisées, sont plus exposées au risque de décès prématuré (conditions de travail, comportements individuels, accès aux soins).

Dans la région, l’espérance de vie à la naissance se stabilise depuis 5 ans.

L’écart entre les genres se resserre. Les modes de vie féminins sont de plus en plus semblables à ceux des hommes, qu’il s’agisse de durée de travail ou des types d’activités professionnelles, de consommation de tabac ou d’alcool notamment. En Bourgogne-Franche-Comté, selon les conditions de mortalité de l’année 2019, une personne âgée de 75 ans peut espérer vivre jusqu’à l’âge de 87 ans si c’est un homme, et de 89,6 si c’est une femme.

Pour autant, ces espérances de vie à 75 ans sont inférieures à la moyenne nationale de six mois pour les hommes et de sept mois pour les femmes.

Le Doubs, seul département ayant un taux d’accroissement naturel supérieur au niveau national

Avec + 1,9 ‰ habitants, le Doubs est le seul département dont le taux d’accroissement naturel reste largement positif et supérieur au niveau national. Il est toutefois en retrait par rapport à 2018 en raison uniquement de la baisse des naissances. De plus, le taux de mortalité, en 2019, y est le plus faible de la région. Sa forte propension à attirer des populations jeunes, en lien avec la proximité de la Suisse, en fait un département parmi les plus dynamiques en termes de démographie.

En Côte-d’Or, la baisse des décès compense tout juste la baisse des naissances, ainsi le solde naturel est stable. Avec un indice de fécondité de 1,61 enfant par femme, la Côte-d’Or est le cinquième département de France métropolitaine où la fécondité est la plus basse et l’âge moyen des mères à la naissance y est plus élevé qu’ailleurs.

Le Jura est le seul département de la région à cumuler hausse des naissances et baisse des décès, mais le solde naturel y demeure négatif. La fécondité est en hausse par rapport à 2018.

Dans la Nièvre, le solde naturel reste très négatif. Ce département cumule la plus importante accélération du vieillissement de sa population et la plus forte diminution du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants. Ainsi le taux de mortalité est le plus élevé de la région et le taux de natalité le plus faible.

Le solde naturel en Saône-et-Loire est le plus bas de la région et c’est dans ce département qu’il décroît le plus. Comme dans l’Yonne et dans une moindre mesure en Haute-Saône, le fléchissement de la croissance naturelle est partagé entre la hausse des décès, consécutive au vieillissement de la population, et la baisse des naissances, due au recul de la fécondité (sauf dans l’Yonne) et au moindre nombre de femmes en âge de procréer.

Le Territoire de Belfort subit également ce double-effet, dégradant ainsi son solde naturel. Néanmoins, un taux de natalité élevé et un taux de mortalité faible lui permettent d’avoir un accroissement naturel toujours positif.

Sources

Tous les ans, l’Insee effectue des estimations de population. Cette opération a pour objectif d’estimer au 1ᵉʳ janvier de chaque année la population nationale par sexe, âge et état matrimonial et les populations régionales et départementales par sexe et groupe d’âges. Ces estimations de population sont notamment utilisées pour le calcul des différents indicateurs démographiques : taux de natalité, taux de mortalité, indicateur conjoncturel de fécondité, quotients de mortalité, espérance de vie.

Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. Il en fixe les niveaux de référence pour les années où il est disponible. Pour les années 2019 et suivantes, les estimations de population sont provisoires. Elles sont réalisées en actualisant la population du dernier recensement grâce à des estimations, d’une part, du solde naturel et, d’autre part, du solde migratoire et d’un ajustement, introduit pour tenir compte de la rénovation du questionnaire du recensement en 2018 et rendre comparables les niveaux de population annuels successifs. Le nouveau questionnaire permet de mieux appréhender les liens familiaux qui unissent les personnes habitant un même logement et d’améliorer la connaissance des lieux d’habitation des personnes ayant plusieurs résidences, notamment des enfants de parents séparés. Une explication détaillée est disponible dans la documentation relative au recensement de la population (note technique : Rénovation du questionnaire du recensement de la population 2018. Méthode d’estimation de l’effet questionnaire (ajustement) à partir des enquêtes annuelles de recensement).

Les statistiques d’état civil sur les naissances et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période.

Le taux d’accroissement naturel correspond à la différence entre les naissances et les décès enregistrés au cours de l’année, rapportée à la population totale moyenne de l’année. Il est exprimé pour mille habitants.

L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) est la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée. Cet indicateur peut être interprété comme le nombre moyen d’enfants qu’aurait une génération fictive de femmes qui connaîtrait, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés cette année-là. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de l’année considérée.

Le taux de natalité correspond au nombre de naissances enregistrées au cours de l’année, rapporté à la population totale moyenne de l’année. Il est exprimé pour mille habitants.

Les conditions de mortalité sont approchées par les taux de mortalité par sexe et âge. Ils correspondent au nombre de décès enregistrés pour un sexe et un âge (ou tranche d’âges) donnés, rapporté à la population totale du même sexe et du même âge.

Le taux de mortalité (brut) correspond au nombre de décès enregistrés au cours de l’année rapporté à la population totale moyenne de l’année. Il est exprimé pour mille habitants.

L’espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée. C’est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de l’année considérée.

Le taux de fécondité à un âge donné (ou pour une tranche d’âges) est le nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des femmes de même âge.

Pour en savoir plus

Rossignol P., « Populations légales en Bourgogne-Franche-Comté : 2 807 807 habitants au 1ᵉʳ janvier 2018 », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté n° 113, décembre 2020.

Chassard M., « Bourgogne-Franche-Comté : la baisse de la population s’accentue en 2017 et 2018, conséquence d’un solde naturel de plus en plus négatif », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté n° 99, janvier 2020.

Papon S., « Depuis plus d’un siècle, les décès sont les plus nombreux en hiver », Insee Focus n° 209, octobre 2020.

Papon S., « En un siècle, le pic des naissances s’est décalé de l’hiver à l’été et s’est atténué », Insee Focus n° 204, septembre 2020.